« Rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda » : différence entre les versions

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À travers sa présence militaire, sa coopération technique, ses services diplomatiques et culturels, la France est en prise directe avec le point de vue et l'action des élites au pouvoir, et avec la réalité du pays en général<ref>Kroslak, op.cit. page 4</ref>. En 1990, une centaine de coopérants interviennent au Rwanda dans le cadre de l'enseignement, de la santé, du développement rural. La France finance l'équipement de l'aéroport de Kigali et fournit un [[Dassault Falcon 50|Falcon 50]] au Président du Rwanda, ainsi que la prise en charge de son équipage.
 
Le {{Date-|1|10|1990}}, le [[Front patriotique rwandais|FPR]], sous la direction de [[Paul Kagame]], lance une offensive depuis l'Ouganda contre le gouvernement de [[Kigali]] et déclenche ainsi la [[guerre civile rwandaise]] visant à restaurer les droits des Tutsis rwandais exilés dans les pays voisins après plus de quatre décennies de conflit interethnique. Estimant que le FPR n'a le soutien que d'une minorité de la population rwandaise et est soutenu par une puissance étrangère ( laquelle ?), la France intervient en appui du gouvernement rwandais, estimant que son inaction compromettrait la sécurité de l’ensemble des pays liés à la France et discréditerait sa garantie<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/rwanda/r1271.asp#P921_57491 Mission d'information sur le Rwanda], Le classicisme de la politique française au Rwanda/Les raisons de la présence de la France au Rwanda/La stabilité du Rwanda conditionne la stabilité de la région</ref> {{incise|le président [[François Mitterrand]] voyant dans le conflit {{citation|une lutte d'influence entre francophonie et anglophonie et entre la France et les États-Unis}}{{sfn|Attali|2005|p=286|id=Attali, 2005}}|stop}}. La [[Mission d'information parlementaire sur le Rwanda]] relate dans son rapport<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/rwanda/r1271.asp#P1565_168155 Mission d'information sur le Rwanda], Le contexte politique intérieur rwandais/Une difficile démocratisation/La tentative de reprise en main</ref> qu'une « attaque simulée sur Kigali servit non seulement de leurre pour déclencher l’intervention française, mais aussi de levier pour restaurer le régime dans sa plénitude »<ref>Lire aussi : Patrick de Saint-Exupéry, ''L'inavouable, la France au Rwanda'', Les arènes, (2004), {{p.|242-246}}</ref>{{,}}<ref>HRW, FIDH, Aucun témoin ne doit survivre, Karthala (1999), {{p.|64-65}}</ref>. À côté de l'[[opération Noroît]] visant officiellement à évacuer des ressortissants français, une centaine de conseillers encadre l'armée rwandaise, y compris au sein de son état-major. Le FPR est repoussé et la répression s'abat sur les Tutsis, soupçonnés d'être favorables au FPR. Le risque de génocide est relevé par l'ambassadeur Martres<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/11/dossiers/rwanda/auditi01.asp#MARTRES Mission d'information sur le Rwanda], audition de Georges Martres : « Le génocide était prévisible dès cette période, sans toutefois qu’on puisse en imaginer l’ampleur et l’atrocité. Certains Hutus avaient d’ailleurs eu l’audace d’y faire allusion. Le Colonel Serubuga, Chef d’état-major adjoint de l’armée rwandaise, s’était réjoui de l’attaque du FPR, qui servirait de justification aux massacres des Tutsis. Le génocide constituait une hantise quotidienne pour les Tutsis. »</ref>{{,}}<ref>« L'Ambassadeur de France à Kigali, Georges Martres, a également souligné les risques de violences ethniques. Il adresse, le 15 octobre 1990, au Quai d'Orsay et au Chef d'état-major particulier du Président de la République, l'amiral [[Jacques Lanxade]], le télégramme suivant : « la population rwandaise d'origine tutsie pense que le coup de main militaire a échoué dans ses prolongements psychologiques... Elle compte encore sur une victoire militaire, grâce à l'appui en hommes et en moyens venus de la diaspora. Cette victoire militaire, même partielle, lui permettrait d'échapper au génocide. » Rapport Quilès {{p.}} 142</ref>, et de nombreux documents internes{{Référence à confirmer}} font apparaître, selon Olivier Lanotte, un docteur en sciences politiques de l’Université catholique de Louvain, la connaissance étendue qu'avaient les autorités françaises des massacres de Tutsi, du développement de la campagne de haine contre les Tutsi<ref>« Il apparaît à la lecture de nombreux documents que, dès 1990, les autorités françaises étaient pleinement informées de la nature profonde du régime et des dérives racistes voire génocidaires de ses éléments les plus extrémistes », Olivier Lanotte, op.cit. 225</ref>.
 
En {{date-|novembre 1990}} le général Jean Varret, alors chef de la Mission militaire de coopération au Rwanda, rencontre le colonel Pierre-Célestin Rwagafilita {{incise|chef d’état-major de la gendarmerie rwandaise}} qui lui déclare : {{Citation|Je vous demande ces armes car je vais participer avec l'armée à la liquidation du problème. Le problème, il est très simple : les Tutsis ne sont pas très nombreux, on va les liquider.}} Le général Varret rencontre le président Habyarama pour lui exprimer son indignation. Il fait également remonter l'information à l'ambassade de France au Rwanda et au [[ministère de la Coopération]] ; selon lui, l'alerte {{citation|ne suscite aucune réaction}}<ref name="FranceCulture">{{Lien web |langue=fr |titre=Génocide au Rwanda : le général Jean Varret parle d'une « faute » et d'une « responsabilité » de la France |url=https://www.franceculture.fr/geopolitique/genocide-au-rwanda-le-general-jean-varret-parle-d-une-faute-et-d-une-responsabilite-de-la-france |site=[[France Culture]] |date=2019-03-14 |consulté le=2019-03-14}}. {{commentaire biblio|{{ouvrage |titre=Rwanda, ils parlent. Témoignages pour l'histoire |éditeur= Le Seuil |année= 2019 |isbn= 9782021418880}}.}}</ref>.