« Pile gallo-romaine de Roques » : différence entre les versions

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{{en cours|Arcyon37}}
{{ébauche|archéologie|Rome antique|Haute-Garonne}}
{{Infobox Monument}}
 
La '''pile gallo-romaine de Roques''' est une ancienne tour gallo-romaine en pierre, aussi appelée [[Pile (monument)|pile]], située sur la commune desde [[Roques (Haute-Garonne)|Roques]], dans le [[département français]] de la [[Haute-Garonne]].
 
La pile, construite selon les mêmes techniques architecturales que le [[rempart gallo-romain de Toulouse]], pourrait lui être contemporaine, c'est-à-dire dater du {{sap-|I}}. Les rares vestiges qui en subsistent permettent malgré tout d'imaginer un monument haut de {{unité|13|à=15|m}}.
 
== Localisation==
La pile se trouve à l'extrême sud-ouest du territoire communal de Roques (banlieu sud-ouest de [[Toulouse]]), à la limite de cette commune et de [[Muret (Haute-Garonne)|Muret]] {{incise|la limite communale passe par la pile{{sfn|Massendari|2006|p=317}}}}, presque en rive gauche de la [[Garonne]]. L'altitude de la pile n'est que de deux mètres supérieure à celle du lit de la Garonne, en bordure du « vieux chemin de Peyroles »<ref name="Gal"/>.
 
Sa localisation suggère l'existence d'une voie antique fréquentée qui aurait longé le fleuve à l'époque antique{{Sfn|Massendari|2006|p=316}}, peut-être celle reliant {{latin|[[Tolosa (Toulouse)|Tolosa]]}} ([[Toulouse]]) à {{latin|[[Aquae Tarbellicae]]}} ([[Dax]]) via {{latin|[[Lugdunum Convenarum]]}} ([[Saint-Bertrand-de-Comminges]]){{Sfn|Massendari|2006|p=61}}. Ces monuments funéraires étaient souvent, pour des raisons de visibilité, construits à proximité des voies terrestres ou fluviales{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=197}}.
 
== Historique ==
Les techniques de construction et l'étude [[archéomagnétisme|archéomagnétique]] des briques suggèrent de dater le monument du {{sap-|I}} mais toute approche plus précise est impossible en raison des crues de la Garonne quiet ont,de parl'urbanisation lequi passé, raviné le site etont bouleversé la stratigraphie du terrain{{Sfn|Massendari|2006|p=316}}{{,}}{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=57}}.
 
Les plans établis en 1813 montrent que la pile sert de borne pour délimiter les territoires des communes de Roque et de Muret et que son élévation est encore présente, même s'il est probable que sa destination initiale est alors inconnue{{Sfn|Massendari|2006|p=317}}.
Les vestiges sont découverts en 1972<ref name="Gal"/> mais une partie d'entre eux est détruite par les engins de chantier{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=57}}.
 
Les vestiges sont découvertsredécouverts en 1972 lors de l'implantation de la zone idustrielle de Joffréry{{Sfn|Massendari|2006|p=316}}{{,}}<ref name="Gal"/> mais une partie d'entre eux est détruite par les engins de chantier{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=57}}.
 
== Description ==
Le massif de fondation est constitué de [[galet]]s liés au mortier<ref name="Gal">{{Article|auteur=[[Michel Labrousse]]|titre=Circonscription de Midi-Pyrénées|périodique=[[Gallia (revue)|Gallia]]|tome=XXX|numéro=2|année=1972|page=485-486|url=https://www.persee.fr/doc/galia_0016-4119_1972_num_30_2_2619}}.</ref>
 
Le massif de fondationsoubassement est constituéfait de [[galet]]s liés au mortier<ref name="Gal">{{Article|auteur=[[Michel Labrousse]]|titre=Circonscription de Midi-Pyrénées|périodique=[[Gallia (revue)|Gallia]]|tome=XXX|numéro=2|année=1972|page=485-486|url=https://www.persee.fr/doc/galia_0016-4119_1972_num_30_2_2619}}.</ref>, technique couramment utilisée dans la région à l'époque romaine en raison de l'abondance de ce matériau dans le lit de la Garonne{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=190}}. Il mesure près de cinq mètres de côté{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=57}}, plan carré qui n'est pas le plus courant pour ce type de monument{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=181}}.
== Fonction==
[[Fichier:France Toulouse remparts romains.jpg|vignette|Rempart gallo-romain de Toulouse.]]
Quatre assises de briques séparent le soubassement du podium. Ce dernier est constitué de quatre caissons en briques plates remplis d'un blocage de galets, de graviers et de sable liés au mortier, sous forme de quatre piliers dont deux seuls subsistent au {{s-|XXI}}{{Sfn|Massendari|2006|p=316}}. Il est probable que d'autres lits de briques scandaient à intervalle réguliers l'élévation du monument, pour renforcer sa structure et l'ensemble était certainement recouvert d'un enduit. La technique architecturale est identique à celle utilisée pour la construction du [[rempart gallo-romain de Toulouse]] daté du règne de [[Tibère]], ce qui laisse supposer une certaine contemporanéité des deux monuments{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=57}}{{,}}<ref>{{Article|auteur=Raphaël de Filippo|titre=Nouvelle définition de l'enceinte romaine de Toulouse|périodique=[[Gallia (revue)|Gallia]]|tome=L|année=1993|page=202|doi=10.3406/galia.1993.2937}}.</ref>.
 
La hauteur estimée de la pile dans son état initial, extrapolée d'après les dimensions des vestiges, devait atteindre 13 voire {{nobr|15 mètres}} mais aucune restitution de la partie supérieure du monument, et notamment la présence d'une éventuelle niche, n'est possible{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=57}} mais Pascale Clauss-Balty suppose que la face principale de la pile devait être tournée vers le fleuve{{Sfn|Clauss-Balty|p=188}}.
 
Aucun établissement antique, comme une {{latin|[[villa romaine|villa]]}}, auxquelles les piles funéraires sont fréquemment associées, n'est identifée aux environs mais l'urbanisation a pu en faire disparaître les traces{{Sfn|Massendari|2006|p=316-317}}.
 
== Fonction ==
Malgré sa réutilisation au {{s-|XIX}} comme borne délimitant les territoires communaux, la pile est très certainement un monument funéraire à la mémoire d'un propriétaire ou notable local du début de notre ère, la construction de la pile montrant une adaptation aux techniques et matériaux locaux{{sfn|Clauss-Balty|2016|p=190}}.
 
== Références ==
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* {{Ouvrage|auteur=Pascale Clauss-Balty|directeur=oui|titre=Les piles funéraires gallo-romaines du Sud-Ouest de la France|lieu=Pau|éditeur=Presses Universitaires de Pau et des Pays de l'Adour|collection=Archaia|année=2016|pages totales=231|isbn=978-2-3531-1063-6}}.
* {{Ouvrage|auteur=[[Auguste-François Lièvre]]|titre=Les fana ou vernemets (dits piles romaines) du sud-ouest de la Gaule|lieu=Paris|éditeur=E. Thorin|année=1888|pages totales=29}}.
* {{Ouvrage|auteur=Julie Massendari|titre=Haute-Garonne|éditeur= Académie des inscriptions et belles-lettres |collection= [[Carte archéologique de la Gaule]] |numéro dans la collection= 31/1 |lieu= Paris |année= 2006 |pages totales= 398 |isbn=978-2-8775-4188-6}}.
* {{Article|auteur1=Pierre Sillières|auteur2=Georges Soukiassian|titre=Les piles funéraires gallo-romaines du sud-ouest de la France : état des recherches|titre numéro=Monde des morts, monde des vivants en Gaule rurale, Actes du Colloque ARCHEA/AGER (Orléans, 7-9 février 1992)|année=1993|page= 299-306|périodique=Supplément à la [[Revue archéologique du Centre de la France]]|numéro=6|url=https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_1993_act_6_1_942}}.