« Indochine française » : différence entre les versions

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En [[1856]], [[Charles de Montigny]], consul de France à [[Shanghai]] alors en mission diplomatique au [[Siam]], est chargé de signaler à l'empereur annamite [[Tự Đức]] la désapprobation de la France face à un nouvel édit de persécution des chrétiens. Un incident éclate avec une [[Corvette (navire)|corvette]] que Montigny avait envoyée en reconnaissance à [[Tourane]] : se croyant menacé, le capitaine du navire bombarde la ville. Les [[Mandarin (fonctionnaire)|mandarins]] locaux se déclarent alors prêts à négocier, mais Montigny n'arrive qu'en {{date|janvier 1857}} pour proposer un traité entre la France et l'Annam. Les pourparlers traînant en longueur, Montigny s'en va en menaçant l'Annam de représailles si les violences antichrétiennes continuent : Tự Đức réagit en promulguant un nouvel édit de persécution. Montigny soumet alors au ministre français des Affaires étrangères, le comte [[Alexandre Colonna Walewski|Walewski]], un projet de conquête de la {{citation|Basse-Cochinchine}} {{incise|c'est-à-dire de l'extrême Sud du Viêt Nam}} où il assure que les Français seront accueillis en libérateurs par les indigènes. La participation française à la [[seconde guerre de l'opium]] retarde les opérations, mais l'expédition de Cochinchine trouve une nouvelle justification au début de 1857 quand Diaz, évêque espagnol au Tonkin, est décapité sur ordre de l'empereur. Une fois le [[Traité de Tien-Tsin (1858)|traité de Tianjin]] signé avec la Chine et la guerre de l'opium terminée, les Français ont les mains plus libres pour monter, avec l'aide de l'Espagne, une intervention contre le Đại Nam{{sfn|Franchini 1988 tome I|p=72-77}}.
 
L'amiral [[Charles Rigault de Genouilly]] est envoyé à Tourane, où il arrive en {{date-|août 1858}} à la tête d'un corps expéditionnaire franco-espagnol de {{nombre|2300|hommes}}. Le [[siège de Tourane]] se déroule dans des conditions difficiles : les Vietnamiens font traîner les pourparlers, le soutien escompté de la part des populations locales ne se matérialise pas et les assiégeants sont décimés par le climat et les maladies. Rigault de Genouilly, ayant fini par conclure que la conquête était une entreprise trop difficile, finit par demander son remplacement. Son successeur, le contre-amiral [[Théogène François Page|Page]], quitte à son tour les lieux en {{date-|mars 1860}}, en abandonnant à leur sort les catholiques vietnamiens qui s'étaient mis sous la protection des Français. À [[Hô Chi Minh-Ville|Saïgon]], cependant, une garnison franco-espagnole de {{nombre|800|hommes}} s'accroche et parvient à tenir jusqu'en octobre. C'est après la fin des [[Campagne d'Italie (1859)|hostilités en Italie]], et surtout après la signature de la [[convention de Pékin]] qui marque en {{date-|octobre 1860}} la fin du [[Seconde guerre de l'opium|conflit avec la Chine]], que la France peut s'impliquer davantage en Annam. Des renforts, conduits par l'amiral [[Léonard Victor Charner|Charner]], sont alors envoyés depuis la Chine. [[Tự Đức]], confronté dans le même temps à un soulèvement mené par un rebelle chrétien, doit alors se résoudre à négocier avec les Français. Le {{date|5 juin 1862}}, le [[traité de Saïgon]] est signé par les empires français et annamiteannamites : la France [[Annexion|annexe]] trois provinces, ainsi que [[District de Côn Đảo|Poulo Condor]]. Trois ports, dont Tourane, sont offerts au commerce français et espagnol. Les territoires annexés dans ce que les Occidentaux appelaient la Basse-Cochinchine deviennent la [[Cochinchine française|colonie de Cochinchine]], dont l'amiral [[Louis Adolphe Bonard|Bonard]], signataire du traité, devient le premier gouverneur. L'Espagne ne reçoit par contre que des compensations financières. L'empire annamite renonce en outre à sa [[suzeraineté]] sur le [[Empire khmer|Cambodge]]{{sfn|Franchini 1988 tome I|p=82-87}}{{,}}{{sfn|Brocheux|Hémery|2004|p=34-35}}.
 
=== Protectorat sur le Cambodge ===