« Fernand Jacquet » : différence entre les versions

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Avec le lieutenant Louis Robin, Fernand Jacquet continue les missions d'attaque. [[Myopie|Myope]], il doit compter sur la présence d'un observateur pour abattre ses cibles. En {{Date|décembre 1916}}, il est nommé commandant de la {{1ère|escadrille}} et le {{date-|1 février 1917}}, après sa cinquième victoire, il devient, selon les [[normes des victoires aériennes durant la Première Guerre mondiale]], un [[Liste des as belges de la Première Guerre mondiale|as de l'aviation belge]].
 
Apprécié par le [[Albert Ier (roi des Belges)|roi Albert]], il a l'honneur de l'emmener pour un [[baptême de l'air]] au-dessus du front ennemi en {{Date|mars 1917}}. À la même période, il prend la tête du [[Groupe de chasse (Belgique)|Groupe de chasse]] regroupant trois [[Escadrille|escadrilles]], à la demande spéciale du roi. Il est secondé par des pilotes expérimentés comme [[Edmond Thieffry]], [[Jan Olieslagers]], [[Willy Coppens]] et [[André De Meulemeester]]. Fernand Jacquet termine la guerre avec {{Nombrenobr|7 victoires}} homologuées et {{Nombrenobr|9 probables}}. Il est le seul Belge à avoir été décoré de la [[Distinguished Flying Cross (Royaume-Uni)|Distinguished Flying Cross britannique]] lors de la [[Première Guerre mondiale]].
 
Après la guerre, peu enclin à rester dans l'armée en temps de paix, il fonde en 1920 une école de pilotage à [[Gosselies]] près de [[Charleroi]], sous l'égide de la [[SONACA|SEGA]]. En 1931, il devient directeur commercial de la filiale belge des [[Fairey Aviation Company|Avions Fairey]] sur le même aérodrome. Lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], Fernand Jacquet entre dans la [[Résistance intérieure belge|résistance]] jusqu'à son arrestation et son emprisonnement dans le [[fort de Huy]] en 1942. Affaibli, il meurt en 1947, à l'âge de {{Nobr|58 ans}}.
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Lorsque la Belgique neutre est envahie par l'Allemagne en {{Date|août 1914}}, Fernand Jacquet effectue des missions de [[Reconnaissance aérienne|reconnaissance]] avec un {{Lien|langue=en|trad=Farman HF.20|fr=Farman HF.20}} depuis l'aérodrome de [[Belgrade (Namur)|Belgrade]], situé près de [[Namur]]{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=367}}. Lorsqu'il n'effectue pas de mission dans son [[biplace]], il sillonne les routes proches du front dans une automobile [[Opel]] équipée d'une mitrailleuse [[Lewis Mark I|Lewis]] avec son mitrailleur, le [[principauté de Chimay|prince de Chimay]], Joseph-Philippe François [[Famille de Riquet de Caraman|de Riquet]]. Ils attaquent notamment une patrouille de [[Uhlan|uhlans]]{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=367}}{{,}}<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |prénom=Charles |nom=CLOCHERIEUX |titre=Fernand Jacquet : pilote du Roi-Chevalier |url=https://www.lavenir.net/regions/sambre-meuse/beaumont/2010/12/28/fernand-jacquet-pilote-du-roi-chevalier-HDH5IHISF5APFF4M3ACAE3IVJA/ |site=lavenir.net |date=2024-04-12 |consulté le=2024-04-14}}</ref>{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=13}}. Atteint de [[myopie]], Fernand Jacquet ne peut voir le sol sans ses lunettes et doit compter sur l'habileté de ses observateurs pour survivre dans les airs{{Sfn|Guttman|2009|p=12}}.
 
Dès la fin du mois d'août, la {{2e|escadrille}} déménage à Petite-Chapelle et puis en France, sur l'aérodrome de [[Buc (Yvelines)|Buc]] près de Paris{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=367}}. Elle revient ensuite en Belgique, via l'[[hippodrome d'Ostende]], pour rejoindre la [[citadelle d'Anvers]]{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=367}}. Fernand Jacquet, depuis [[Wilrijk]], participe à quelques missions de reconnaissance et à la retraite de l'aviation belge vers [[Saint-Denis-Westrem|Saint-Denis]] ([[Gand]]){{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=368}}. Il finit finalement à [[Ostende]] le {{Date|7 septembre 1914}} avant de rejoindre début octobre [[Dunkerque]]{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=368}}. Il participe aux premiers tests de bombardement de l'aviation belge et la veille de Noël 1914, il attaque, avec comme [[Observateur aérien|observateur]] Isserentant, un train en gare à [[Beerst]]{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=368}}{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=13}}.
[[Fichier:Fernand Jacquet en octobre 1914 - 4 des pilotes sur les 37 que compte alors la Belgique.jpg|alt=Photographie noir et blanc de quatre hommes assis dans l'herbe, en uniforme, devant un biplan.|vignette|Fernand Jacquet (tête nue), en {{Date-||octobre|1914}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Ezra |nom1=Bowen |titre=Les As de l'aviation |éditeur=Editions Time Life |date=1980 | passage=23 |isbn=978-84-499-5196-1 |lire en ligne=https://archive.org/details/bwb_KO-940-087/page/22/mode/2up?q=%22Fernand+Jacquet%22&view=theater|consulté le=2024-05-02}}.</ref>, avec trois autres membres de la {{2e|escadrille}} en France devant un {{Lien|langue=en|trad=Farman HF.20|fr=Farman HF.20}}.]]
D'un caractère fonceur et surnommé « banjo » depuis l'école militaire, il se porte volontaire pour « les missions spéciales »{{Sfn|Franks|Guest|Alegi|1997|p=101}}{{,}}<ref name=":2" />{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=4}}. Au début du conflit, alors que les aviateurs ont pour mission de rapporter des photographies et d'effectuer des missions de reconnaissance sur le front, Jacquet pénètre profondément les lignes ennemies à la recherche de l'affrontement{{Sfn|Guttman|2009|p=13-14}}{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=6}}. Son unité rassemble de nombreuses informations sur les mouvements et positions des troupes. Elle suit également les inondations provoquées par les [[Alliés de la Première Guerre mondiale|Alliés]] sur le [[front de l'Yser]] pour ralentir les Allemands{{Sfn|Dumoulin||p=6}}.
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==== Passage à la chasse ====
Au début de l'année 1915, il apprend que la [[1re escadrille|{{1re|escadrille}}]] va être affectée à la [[Aviation de chasse|chasse]]{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=368}}. Il demande alors sa mutation et l'obtient{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=368}}. Il rejoint [[Saint-Idesbald]] puis l'[[Aérodrome de Dunkerque - Les Moëres|aérodrome des Moeres]]{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=368}}. Lors d'un vol le {{Date|26 février 1915}}, il croise dix avions [[Aviatik]] et les prend en chasse, mais sans succès{{Sfn|Guttman|2009|p=13}}. À trois autres occasions, il attaque des Aviatik solitaires. Fernand Jacquet aime voler {{Citation|à la façon des corsaires}}, c'est-à-dire seul, et surprendre ses adversaires{{Sfn|Dumoulin||p=16}}.
[[Fichier:Jacquet Vindevoghel.png|alt=Photographie noir et blanc de deux hommes assis dans un biplan.|gauche|vignette|Fernand Jacquet et son observateur Henri Vindevoghel à bord de leur [[Farman MF.7|MF-13]].]]
Le {{Date|17 avril 1915}}, il remporte la première victoire en combat aérien de son pays{{Sfn|Franks|Guest|Alegi|1997|p=101}}. Aux commandes d'un [[Avions Farman|Farman HF.20]] armé d'une mitrailleuse, il est pris sous le feu d'un [[Albatros Flugzeugwerke|Albatros]], avion de reconnaissance allemand biplace{{Sfn|Dumoulin||p=16}}. C'est son mitrailleur, Henri de Vindevoghel, situé à l'avant de l'avion, qui tire les sept coups fatals et tue le pilote, condamnant son mitrailleur{{Sfn|Dumoulin||p=16}}{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=13-14}}. L'avion ennemi prend feu et s'écrase au sol<ref name="theaerodrome.com">http://www.theaerodrome.com/aces/belgium/jacquet.php Consulté le 21 mai 2011.</ref>{{,}}{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=368}}{{,}}{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}.
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Fernand Jacquet poursuit avec deux victoires non homologuées, la première le 20 juin, avec un avion ennemi rendu incontrôlable et la seconde le {{Date|26 juillet 1915}} quand il force un avion ennemi à atterrir{{Note|texte=L'« [[Composante air|Aviation Militaire Belge]] » n'[[Normes des victoires aériennes durant la Première Guerre mondiale|homologue]] que les avions ennemis tombés dans les lignes alliées d'un pays partiellement occupé par l'ennemi, ou être vus tombant dans les lignes allemandes par des troupes alliées au sol. La confirmation par d'autres pilotes alliés n'est pas autorisée. Ainsi, les réclamations non confirmées sont plus nombreuses que les victoires officielles. Les victoires avec la mention ''FTL'' ({{Anglais|forced to land}} - forcés d'atterrir) et ''OOC'' ({{Anglais|out of control}} - hors de contrôle, bien que présentes ne sont pas confirmées{{Sfn|Pieters|5=1998|p=14}}.|groupe=alpha}}{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=15}}. Il est promu [[Capitaine (grade militaire)|capitaine]] en {{Date|novembre 1915}}{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}.
[[Fichier:Capt Fernand Jacquet and mechanic with Belgian Farman HF.20 pusher.jpg|alt=Photographie noir et blanc de deux hommes devant un biplan. L'avion est orné d'une tête de mort souriante.|vignette|Fernand Jacquet (à gauche) et Louis Robin (à droite) devant un [[Farman F.40]] (« la sale gueule »).]]
Le {{Date|20 mai 1916}}, le mitrailleur de Jacquet est le lieutenant Louis Robin. Le duo affronte des [[Hydravion|hydravions]] allemands en matinée et en soirée{{Sfn|Guttman|2009|p=14}}. Lors du combat du soir, ils engagent la moitié d'une formation de dix avions ennemis et Fernand Jacquet s'assure ainsi de sa seconde victoire homologuée par la destruction de l'un d'entre eux{{Sfn|Guttman|2009|p=14}}. Il s'ensuit une série de victoires probables les 26, 27 mai et 22 juin{{Sfn|Franks|Guest|Alegi|1997|p=101}}. Le 23 juin, à bord d'un [[Farman F.40]] orné d'une [[tête de mort]] peinte sur le nez{{Note|texte=Les membres de la {{1ère|escadrille}} décorent les nacelles de leur avion. Fernand Jacquet choisit, tel un corsaire aérien, une grande tête de mort. Les allemands considéreront cette image plus comique qu'intimidante{{Sfn|Guttman|2009|p=14}}.|groupe=alpha}}, il détruit un [[Fokker]]. Le mois suivant, les deux Belges demandent l'homologation de deux victoires, le largage de [[Fléchette (militaire)|fléchettes]] sur un [[ballon d'observation]] allemand et le bombardement d'une position allemande à [[Gistel]]. Elles seront refusées{{Sfn|Guttman|2009|p=15}}. L’après-midi et le soir du 30 juillet, Fernand Jacquet et Louis Robin affrontent une série d'avions allemands et sont crédités d'une victoire grâce à la destruction d'un [[Luftverkehrsgesellschaft|LVG]]. Leur victime probable est le sous-lieutenant {{Lien|fr=Franz Walz|lang=en|trad=Franz Walz|texte=Franz Walz}}, qui ce jour-là est abattu et blessé gravement{{Sfn|Guttman|2009|p=15}}.
 
Le {{Date|13 octobre 1915}}, leur avion est touché par {{Nobr|120 impacts}}, et Fernand Jacquet le ramène difficilement{{Sfn|Dumoulin||p=8}}. L'année suivante, en septembre, l'avion de Fernand Jacquet et Louis Robin est pris pour cible et touché par l'[[Artillerie allemande pendant la Première Guerre_mondiale#Canons anti-aériens|artillerie antiaérienne allemande]]. Ils sont contraints d'atterrir et leur avion est détruit{{Sfn|Dumoulin||p=8}}{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=15-16}}. Fernand Jacquet est blessé sérieusement et en conserve une invalidité{{Sfn|Dumoulin||p=8}}. En 1916, les forces belges modifient, sous la direction de [[Georges Nélis]], leurs [[Farman F.40]] en les dotant de nouvelles nacelles équipées de [[moteur rotatif]] [[Gnome et Rhône]] et en simplifiant les [[Train d'atterrissage|trains d’atterrissage]]{{Sfn|Guttman|2009|p=15}}. Plusieurs prototypes, du GN 1 au GN 6 sortent des ateliers{{Sfn|Guttman|2009|p=16-17}}. Il est fort probable que Fernand Jacquet et Louis Robin volaient avec le GN 1 lorsqu'ils ont été blessés{{Sfn|Guttman|2009|p=16-17}}. Ils volent, après l'accident, à bord du GN 2{{Sfn|Guttman|2009|p=16-17}}.
 
==== As et commandement ====
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Le {{date-|1 février 1917}}, Fernand Jacquet devient un [[Liste des as belges de la Première Guerre mondiale|as de l'aviation]] lorsque Louis Robin et lui abattent un [[Rumpler Flugzeug-Werke G.m.b.H.|Rumpler]] à une altitude de {{unité|12500|pieds}}{{Sfn|Guttman|2009|p=17}}{{,}}{{Sfn|Franks|Guest|Alegi|1997|p=101}}{{,}}{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}.
[[Fichier:Jacquet Albert 2.png|alt=Photographie noir et blanc de deux hommes discutant devant un avion. L'un est en uniforme, l'autre en tenue de pilote.|gauche|vignette|Fernand Jacquet donne les dernières instructions au [[roi des Belges]] [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert {{Ier}}]] avant un vol le {{Date|6 juillet 1917}}.]]
Le {{Date|18 mars 1917}}, Fernand Jacquet a l'honneur d'emmener le [[Albert Ier (roi des Belges)|roi Albert]], dont c'est le [[baptême de l'air]], pour faire une reconnaissance au-dessus de la ligne de front{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=368-369}}{{,}}{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=6}}. Ils sont escortés par cinq [[Nieuport (entreprise)|Nieuport]]<ref>{{Article|auteur1=Willy Coppens de Houthulst|titre=Hommage : "Le Roi Albert 1er aviateur"|périodique=La Gazette de Charleroi|pages=p. 2|date=8 novembre 1934|lire en ligne=belgicapress.be}}</ref>{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=6}}{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=17}}. À la même période lorsque, sous l'impulsion du roi Albert, est créé le [[Groupe de chasse (Belgique)|Groupe de chasse]] regroupant trois escadrilles (et donc le premier « Wing » de chasseurs), le roi insiste pour que Jacquet en prenne le commandement{{Sfn|Guttman|2009|p=17}}{{,}}{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=369}}{{,}}{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}. Il s'agit d'un fait important de l'[[Composante air|histoire de l'aviation militaire belge]]. Cette création d'un commandement unique permet d'améliorer l'efficacité des unités aériennes et {{Citation|d’interdire plus activement aux avions ennemis les vols d’observation sur la ligne de front.}}{{Sfn|Dumoulin||p=8}}. Fernand Jacquet est secondé par des pilotes expérimentés comme [[Edmond Thieffry]], [[Jan Olieslagers]], [[Willy Coppens]] et [[André De Meulemeester]]{{Sfn|Dumoulin||p=8}}. Le groupe est rapidement surnommé le {{Citation|Groupe Jacquet}} et avec son Farman décoré d'une tête de mort, « La sale gueule », {{Citation|il arrivait à transformer le caractère des jeunes placés sous ses ordres pour obtenir rapidement d’eux un rendement maximum qu’aucun autre chef n’aurait pu espérer}}{{Sfn|Dumoulin||p=15-16}}.
[[Fichier:Jacquet Spad.png|alt=Photographie noir et blanc d'un homme en uniforme devant un avion à hélice.|vignette|Fernand Jacquet devant un SPAD S11.]]
Il tente alors de faire l'acquisition de [[Bristol F.2|Bristol F.2 Fighter]] pour remplacer ses vieux Farman{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=17}}. Il reçoit des [[SPAD S.XI]] et des [[Sopwith 1½ Strutter|Sopwith 1½]] à la place{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}. Pendant ce temps, le lieutenant Louis Robin entame sa formation de pilote{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}. Ce dernier rejoint finalement la {{10e|escadrille}} mais n'obtient aucune victoire comme pilote{{Sfn|Guttman|2009|p=17}}. Fernand Jacquet, de son côté, vole alors en solo mais n'est pas à l'aise sans observateur, étant myope et portant des lunettes, et abandonne donc rapidement pour revenir aux biplaces{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}.
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=== Après-guerre ===
[[Fichier:Jacquet Albert Gosselies.png|alt=Photographie noir et blanc de divers hommes en uniformes marchant. Un avion se trouve à l'arrière plan.|gauche|vignette|Le [[roi des Belges]] [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert {{Ier}}]] (au centre) le {{Date|28 août 1921}} inaugurant l’école de pilotage à Gosselies. Fernand Jacquet est présent à sa gauche.]]
Peu intéressé par l’armée en temps de paix, Fernand Jacquet se positionne dans l'instruction et quitte le service actif en 1921{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=369}}{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=1}}. Avec son fidèle équipier Louis Robin, il ouvre en 1920 une école de pilotage à [[Aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud|Gosselies]], près de [[Charleroi]], sous l'égide de la [[SONACA|SEGA]], à la fondation de laquelle il est également associé dès l'origine{{Sfn|Guttman|2009|p=17}}{{,}}{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=370}}{{,}}{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=3}}. Grâce à un contrat entre la SEGA et le [[Ministère de la Défense (Belgique)|Ministère de la Défense nationale]], il forme alors de nombreux pilotes militaires{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=370}}{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=3}}. Chaque année, il instruit {{Nobr|25 élèves-pilotes}}, pour {{Nobr|25 heures de vol}} et l'obtention du brevet civil{{Sfn|Dumoulin||p=10}}. De 1921 à 1932, plus de {{Nobr|300 élèves}} passent par l'école. En 1932, l'activité s'arrête, les pilotes étant désormais formés à l'[[Aéroport de Courtrai|aérodrome de Wevelgem]]{{Sfn|Dumoulin||p=10}}.
 
Fernand Jacquet est pensionné de l'armée en 1923 mais fait partie du cadre de réserve de l’[[Composante air|Aéronautique militaire]] de 1928 à 1930{{Sfn|Dumoulin||p=9}}. Le [[Albert Ier (roi des Belges)|roi Albert]], avec qui il possède des liens d'amitiés, lui demande d'être [[Ordonnance (militaire)|officier d’ordonnance]] de la princesse [[Marie-José de Belgique|Marie-José]], dès la fin de la guerre, mais Fernand Jacquet, bien qu'honoré, refuse, par humilité{{Sfn|Dumoulin||p=17}}.
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Après l'obtention d'un important contrat de l'armée belge donnant lieu pour la première fois à des compensations économiques, l'entreprise britannique [[Fairey Aviation Company|Fairey]] (Hayes, Heaton Chapel, [[Aéroport de Manchester|Ringway]]) crée sur l'aérodrome de Gosselies sa filiale belge Société des Avions Fairey le {{Date|27 août 1931}}. Fernand Jacquet en est le directeur commercial<ref name=":2" />{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=3 et 11}}.
 
En parallèle, il est sollicité pour mettre sur pied les [[Ateliers de construction aéronautique de Zeebruges|Ateliers de construction aéronautique de Zeebrugge]] (ACAZ){{Sfn|Dumoulin||p=3 et 11-12}}. Leur objectif est de fabriquer des avions entièrement métalliques, sur base de plans des ingénieurs [[Émile Allard]] et [[Alfred Renard]]{{Sfn|Dumoulin||p=3 et 11-12}}. Trois prototypes seront construits, mais le projet ne débouche pas sur une production en série{{Sfn|Dumoulin||p=3 et 11-12}}.
 
Fernand Jacquet est un grand défenseur de l'aviation civile, et, dès 1920, voyage à travers l'[[Europe]] pour établir des [[Transport aérien|lignes aériennes]]{{Sfn|Dumoulin||p=17}}. Il aime dire : {{Citation|Il n’est point de petit pays s’il a foi dans l’immensité des océans, a fortiori dans le ciel infini}}{{Sfn|Dumoulin||p=17}}.
 
=== Seconde Guerre mondiale et fin de vie ===
[[Fichier:Leval-Chaudeville - tombe de Fernand Jacquet - 2024-05-11 - 01.jpg|alt=Photographie d'un monument en pierre montrant des ailes verticales et une épée au centre.|vignette|redresse|Tombe de Fernand Jacquet à [[Leval-Chaudeville]].]]
Retiré dans son village natal, dans l'[[Entité#Belgicisme|entité]] de Couvin, Jacquet devient un membre actif de la [[Résistance intérieure belge|Résistance]] lorsque les Allemands [[Campagne des 18 jours|envahissent la Belgique pour la seconde fois en 1940]], Jacquet devient un membre actif de la [[Résistance intérieure belge|Résistance]]. Il prend part à un réseau de renseignement et à une filière d'évasion d'aviateurs [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|alliés]] tombés en [[Belgique]]<ref name=":2" />. Le réseau aurait aidé environ {{Nobr|160 aviateurs}}{{Sfn|Dumoulin||p=17}}. Il est cependant arrêté et emprisonné dans le [[fort de Huy]] en 1942{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=370}}{{,}}{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=résistance couvin - Fernand Jacquet |url=https://sites.google.com/site/resistancecouvin/histoire-de-la-r%C3%A9sistance-couvin/fernand-jacquet |site=sites.google.com |consulté le=2024-04-26}}</ref>. Il y reste jusqu'à la fin de la guerre et en ressort très affaibli physiquement{{Sfn|Franks|Guest|Alegi|1997|p=101}}{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=17}}{{,}}{{Sfn|Dumoulin||p=17}}.
 
Malade, Fernand Jacquet meurt à [[Leval-Chaudeville]] le {{Date de décès|12|octobre|1947}} à l'âge de {{Nobr|58 ans}}{{Note|texte=La date du 12 est donnée par le journal ''La Nation Belge'' du mercredi 15 octobre 1947, le disant décédé au cours de la nuit du sa. 12 au di. 13. Dans ''La Libre Belgique'' du 15 octobre de la même année, Willy Coppens précise que c'est le dimanche, peu avant 4h du matin. Et ''Le Soir'' du même 15 octobre informe que les funérailles ont eu lieu dans l'intimité.|groupe=alpha}}{{,}}{{Sfn|Franks|Guest|Alegi|1997|p=101}}{{,}}{{Sfn|Guttman|2009|p=17}}{{,}}{{sfn|Biographie nationale de Belgique||p=370}}{{,}}{{Sfn|Pieters|1998|p=62}}{{,}}<ref name=":1" />. Il est inhumé dans le cimetière de la commune<ref name=":1">{{Lien web |titre=Fernand JACQUET, pilote héroïque belge de la Grande-guerre – La Guerre de nos Héros |url=https://1914-18.be/2015/12/10/fernand-jacquet-pilote-heroique-belge-de-la-grande-guerre/ |site=1914-18.be |consulté le=2024-04-14}}</ref>. Selon Alphonse Dumoulin, administrateur de l'[[Association sans but lucratif|ASBL]] Les « Vieilles Tiges » de l'Aviation belge, dont Fernand Jacquet est membre associé-fondateur, il s'agit d'{{Citation|un homme courtois et plein de réserve, un personnage humble, simple et modeste}} et son souhait est d'être enterré dans l'intimité, considérant que {{Citation|Ma tombe doit être laissée à l’abandon, à moins que l’Aviation belge n’estime convenable d’évoquer mon souvenir pour son histoire à Elle}}{{Sfn|Dumoulin||p=17-18}}. Un monument en son honneur est inauguré sur sa tombe le {{Date|30 avril 1950}}{{Sfn|Dumoulin||p=18}}. Le sculpteur et ami de Fernand Jacquet, [[César Battaille]], signe une œuvre pointant ses deux ailes vers le ciel{{Sfn|Dumoulin||p=17-18}}.
 
Le titre de [[prisonnier politique]], pour son incarcération durant la guerre, est accordé à Fernand Jacquet [[à titre posthume]] enle {{Date|13 avril 1951}}{{Sfn|Dumoulin||p=17}}.
 
== Vie privée ==
Fernand Jacquet se marie le {{Date|10 mai 1916}} avec Eugénie Wiliquet (née en 1889) à [[Furnes]]{{Sfn|Dumoulin||p=4}}. Le couple n'a pas d'enfant{{Sfn|Dumoulin||p=4}}.
 
== Décorations et hommages ==
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* {{Déco Médaille interalliée de la Victoire}} ;
* {{Déco Officier de l'ordre de Léopold}} avec glaives - {{Date|8 avril 1940}} ;
* [[Fichier:Political Prisoner's Cross 1940–1945 ribbon.jpg|50px|alt=Croix du prisonnier politique 1940-1945]] [[Croix du prisonnier politique 1940-1945]] ;
* Huit [[Chevron de front|chevrons de front]].
 
==== Décorations étrangères ====
* [[Image:Order of Saint Anna ribbon bar.svg|50px|arl=Ordre de Sainte-Anne (Russie)]] Décoration de {{3e}} classe de l’[[ordre de Sainte-Anne]] (Russie) - {{date|20 avril 1915}} ;
* {{Déco Croix de guerre 1914-1918}} (France) - {{date|6 août 1916}} ;
* {{Déco Chevalier de la Légion d'honneur}} (France) - {{date|22 août 1916}} ;
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== Liste des victoires aériennes ==
 
La liste des victoires de Fernand Jacquet ci-dessous, qui comporte {{Nombrenobr|7 victoires}} [[Normes des victoires aériennes durant la Première Guerre mondiale#Belgique|homologuées]], est intégralement tirée de l'ouvrage de Walter M. Pieters cité en bibliographie. Les victoires sont classées par ordre chronologique, les victoires homologuées sont numérotées, les victoires non [[Normes des victoires aériennes durant la Première Guerre mondiale|homologuées]] sont annotées « NH »{{Sfn|Franks|Guest|Alegi|1997|p=101}}{{,}}<ref name="theaerodrome.com"/>{{,}}{{Sfn|Pieters|1998|p=63}}.
 
{| class="wikitable" border="1" style="margin: 1em auto 1em auto"
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=== Références ===
{{Références|taille=4030}}
 
== Voir aussi ==
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