« Paradoxe de Fermi » : différence entre les versions

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Dans son roman ''Espace'' (''{{langue|en|Manifold: Space, 2001}}'', publié en 2007), [[Stephen Baxter]] explique que toutes les espèces suffisamment évoluées n'ont ni le temps d'atteindre le type {{romain|IV}} de l'[[échelle de Kardachev]], ni la possibilité de se répandre dans l'Univers car elles sont : soit systématiquement éradiquées par l'explosion d'un [[pulsar]] proche, soit menées à l'extinction par l'[[Épuisement des ressources naturelles|épuisement des ressources]]. À l'échelle de l'Univers, de telles explosions de [[pulsar]]s, et la raréfaction des ressources, sont suffisamment fréquentes pour empêcher toute civilisation de se développer sur le long terme, ou pour en conduire du moins une certaine fraction à la régression vers l'organisation tribale<ref>{{NooSFere édition|id=2146570695|titre=Espace de Stephen Baxter|consulté le=21 septembre 2011}}.</ref>. D'autres romans de Baxter proposent des solutions au paradoxe de Fermi, notamment ''{{langue|en|The Children's Crusade}}'' (2000), ''{{langue|en|Refu-gium}}'' (2002) et ''{{langue|en|Touching Centauri}}'' (2002)<ref>{{harvsp|id=Sfasf|texte=Brian M. Stableford, ''Science fact and science fiction: an encyclopedia'' (2006)|p=59}}.</ref>. Enfin, dans ''[[Accelerando]]'', [[Charles Stross]] avance l'idée que, confrontée à la difficulté et au coût de l'exploration spatiale, une civilisation suffisamment avancée pourrait se replier sur elle-même plutôt que de coloniser l'univers, vivant dans des univers virtuels engendrés par des [[sphère de Dyson|sphères de Dyson]] concentriques<ref>{{lien web|url=http://www.scifi-universe.com/critiques/14679-45-accelerando.htm|site=scifi-universe.com|titre=Accelerando : de la singularité (import)|consulté le=13 juillet 2012}}.</ref>.
 
Dans sa [[trilogie du Problème à trois corps|trilogie du ''Problème à trois corps'']] (''[[Le Problème à trois corps]]'', ''[[La Forêt sombre]]'', ''[[La Mort immortelle]]''), [[Liu Cixin]] donne sa solution au paradoxe de Fermi, notamment dans le deuxième roman, dont le titre est la métaphore de cette solution : L'hypothèse de la Forêt sombre. Celle-ci s'apparente à la solution dite de la « quarantaine cosmique » décrite par [[Stephen Webb]]. maisLiu enCixin s'appuyantappuie sur deux impératifs de la cosmosociologie d'uneauxquels partseraient et sursoumises les limitescivilisations connuescosmiques : avant tout, la survie, nécessité première de toute civilisation ; ensuite, la physiquecroissance et l'expansion progressive, alors que la quantité totale de matière disponible dans l'universUnivers dest constante. L'autresun partdes personnages principaux de la trilogie, Luo Ji, affirme que pour toute civilisation, dévoiler son existence à une autre civilisation, ou la laisser survivre, sont des attitudes dangereuses. Il ne reste donc qu'une seule voie, la détruire. Le cosmos est ainsi assimilable à une « [[Théorie de la forêt sombre |forêt sombre]] » où rôdent des extraterrestres qui, armés, tâchent de rester indétectables tout en étant prêts à frapper dès qu'une cible passe à leur portée.
 
Liu Cixin s'appuie en effet sur deux impératifs de la cosmosociologie auxquels seraient soumises les civilisations cosmiques : avant tout, la survie, nécessité première de toute civilisation (qui, sans cela, ne serait sans doute pas devenue une civilisation) ; ensuite, la croissance et l'expansion progressive, alors que la quantité totale de matière disponible dans l'Univers est constante (ce dernier point n'est pas strictement nécessaire à l'hypothèse de Liu Cixin).
 
Le cœur de l'hypothèse de Liu Cixin est dû aux limites physiques de la vitesse de la lumière qui limite autant les communications que les vitesses maximales d'actions dans l'univers, et au fait que les vitesses atteintes par une civilisation évoluée dans l'espace pourraient être proches de la vitesse de la lumière. En partant de là, Liu Cixin expose son hypothèse : si toute détection d'une autre civilisation revient à prendre le risque, même faible, que celle-ci soit agressive, alors on prend le risque que celle-ci nous agresse à une vitesse proche de la lumière (en envoyant un missile très rapide par exemple). Hors, la vitesse de la lumière étant une limite dans l'univers selon nos connaissances actuelles, il serait alors impossible de détecter cette agression avant qu'elle n'atteigne, ou peu avant qu'elle n'atteigne notre civilisation.
 
Comme il est impossible d'établir au préalable une discussion avant que l'autre n'agisse agressivement et de prédire ses actions, cela rendrait de fait extrêmement dangereux tout contact extraterrestre. Le comportement cohérent vers lequel converger du point de vue d'une civilisation serait alors de rester camouflé en limitant considérablement toute émission détectable vers l'extérieur et en favorisant les voyages les plus discrets possibles. Le second comportement cohérent serait d'exterminer préventivement toute civilisation détectée, avant que celle-ci ne puisse agir ou avant qu'elle n'atteigne le niveau technologique qui ferait d'elle une menace.
 
Le cosmos serait ainsi assimilable à une « [[Théorie de la forêt sombre |forêt sombre]] » où rôdent des extraterrestres qui, armés, tâchent de rester indétectables tout en étant prêts à frapper dès qu'une cible passe à leur portée.
 
L'un des personnages principaux de la trilogie, Luo Ji, affirme que pour toute civilisation, dévoiler son existence à une autre civilisation, ou la laisser survivre, sont des attitudes dangereuses. Il ne reste donc qu'une seule voie, la détruire.
 
De nombreuses autres œuvres de science-fiction abordent des solutions au paradoxe de Fermi : [[A. E. van Vogt]] dans ''{{langue|en|Asylum}}'' (1942) ; [[David Brin]] dans ''{{langue|en|Just a Hint}}'' (1981), ''{{langue|en|The Crystal Spheres}}'' (1984) et dans ''{{langue|en|Lungfish}}'' (1986) ; [[Gregory Benford]] dans ''À travers la mer des soleils'' (1984) ; Charles Pellegrino dans ''{{langue|en|Flying to Valhalla}}'' (1993) ; [[Joe Haldeman]] dans ''Le Message'' (2000) ; [[Alastair Reynolds]] dans ''[[L'Espace de la révélation]]'' (2000) ; [[Paul J. McAuley]] dans ''{{langue|en|Interstitial}}'' (2000) ; [[Robert Reed (écrivain)|Robert Reed]] dans ''{{langue|en|Lying to Dogs}}'' (2002) ; ou encore [[Jack McDevitt]] dans ''{{langue|en|Omega}}'' (2003)<ref>{{harvsp|id=Sfasf|texte=Brian M. Stableford, ''Science fact and science fiction: an encyclopedia'' (2006)|p=178-179}}.</ref>. Dans ''{{langue|en|[[Berserker (Saberhagen)|Berserker]]}}'' (1967 et 1979), [[Fred Saberhagen]] reprend le scénario de sondes autoreproductibles qui détruisent les civilisations qu'elles ont atteintes<ref name="Brin14"/>. Dans ''Les Grands Transparents'' (2010), Philippe Bataille utilise l'hypothèse des « grands transparents » (l'humanité est aidée par une entité extraterrestre indécelable)<ref>{{NooSFere édition|id=2146577242|titre=Philippe Bataille. Les grands transparents|consulté le=20 octobre 2011}}.</ref>. Dans ''Notre modèle économique ? Le paradoxe de Fermi''<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Charlie Jane Anders |traducteur=Laurent Queyssi |titre=Six mois, trois jours |titre original=Six Months, Three Days, Five Others |éditeur=[[J'ai lu]] |collection=Nouveaux Millénaires |année=2017 |pages totales=155 |isbn=978-2-290-20962-2 |présentation en ligne={{NooSFere édition|id=2146602001|texte=présentation en ligne}} |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ryqXDwAAQBAJ&pg=PT7 |titre chapitre=Notre modèle économique ? Le paradoxe de Fermi [The Fermi Paradox Is Our Business Model]}}.</ref> (''{{langue|en|The Fermi Paradox Is Our Business Model}}'', 2010<ref>{{lien web |langue=en |url=https://us.macmillan.com/books/9781429927086 |titre=The Fermi Paradox Is Our Business Model |site=macmillan.com |consulté le=01/08/2109}}.</ref>), [[Charlie Jane Anders]] met en scène un couple d'extraterrestres qui font du profit sur les civilisations à l'agonie ou mortes. Dans ''Le Paradoxe de Fermi'' (2002), [[Jean-Pierre Boudine]] examine la possibilité que les civilisations intelligentes s'autodétruisent, à travers un [[conte philosophique]] mêlant réflexions scientifiques et sociologiques (inspirées par l'essayiste [[Survivalisme|survivaliste]] [[Piero San Giorgio]] dans ''Survivre à l'effondrement économique'') et solutions possibles au paradoxe<ref>{{NooSFere édition|id=-319869|titre=Jean-Pierre Boudine, ''Le paradoxe de Fermi''|consulté le=20 octobre 2011}}.</ref>. La {{citation|boutade cosmologique}} de Fermi est donc pour Boudine une occasion de critiquer la tendance autodestructrice de l'humanité qui serait commune à toutes les formes de vies, la durée d'existence d'une civilisation parvenue au plein essor de son développement technologique étant d'environ deux cents ans, un infime instant à l'échelle cosmique. Le paradoxe de Fermi ne doit plus s'entendre alors par « si les extraterrestres existent » mais par « quand ». Autrement dit, à la civilisation émettrice d'un message doit correspondre une civilisation d'une technologie équivalente pour le recevoir, adéquation rendue difficile voire impossible par leur courte durée d'existence<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Pierre Boudine]]|préface=[[Jean-Pierre Petit]]|titre=Le Paradoxe de Fermi|sous-titre=récit|lieu=Lyon|éditeur=Aleas éditeur|année=2002|pages totales=172|passage=9-10|isbn=2-84301-055-1}}.</ref>.
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