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'''Paul Claval''' est un [[géographe (métier)|géographe]] français, né le {{Date|23|mai|1932}}<ref>[http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11896976q/PUBLIC Notice d'autorité personne] sur le site du catalogue général de la [[Bibliothèque nationale de France|BnF]]</ref> à [[Meudon]] ([[Seine-et-Oise]], aujourd'hui [[Hauts-de-Seine]]), longtemps professeur à l'[[Institut de géographie (Paris)|institut de géographie]] de l'[[université Paris IV-Sorbonne]].
Auteur prolifique sur des thèmes très variés, il poursuit, après d'autres ([[André Meynier]] par exemple), dans les [[années 1960]], une [[épistémologie]] de la science géographique. Par ses travaux, il a aussi contribué au renouvellement de cette discipline. Il est notamment l'un des principaux spécialistes et théoriciens de la [[géographie culturelle]]. Il a d'ailleurs fondé en [[1992]] la revue ''[[Géographie et cultures]]''. Il a reçu le [[Prix Vautrin-Lud]] - équivalent du prix Nobel de géographie - en 1996.
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Géographe français né à Meudon en 1932, Paul Claval est élevé à Cahors et fait ses études supérieures à Toulouse. Agrégé de géographie en 1955, il enseigne jusqu’en 1960 dans le secondaire à Bordeaux puis à Montpellier. Il se marie en 1956 avec Simone Guitteny, dont il a un fils, et se remarie en 1963 avec Françoise Daillens (1924-2007). Il est assistant, chargé de cours puis professeur à l’Université de Besançon (1960-1972), à l’Université de Paris-Nord (1972-1973) ET à celle de Paris-Sorbonne (1973-1978).
Il enseigne au Canada, aux États-Unis, au Brésil, en Italie, et à Taiwan et donne des conférences dans 130 universités étrangères. Il dirige des collections chez Marie-Thérèse Genin/Librairies techniques, aux PUF, à l’Harmattan et fonde la revue ''Géographie et cultures'' en 1992. Il dirige la Commission de Géographie politique de l’Association Internationale de Sciences Politiques de 1995 à 1998 et celle de Géographie culturelle de l’Union Géographique Internationale de 1996 à 2004.
== Oeuvre ==
L'œuvre de Paul Claval couvre une large partie de la géographie humaine (géographie économique, géographie sociale, géographie régionale, géographie urbaine, histoire de la géographie, épistémologie de la géographie, approche culturelle) et certains aspects des sciences sociales et de la civilisation occidentale. Son unité vient de la permanence de thèmes (rôle de l'information, de la distance et des représentations), de l'accent sur les fondements de la discipline et de la mise en parallèle de l'évolution du monde et de la manière dont les géographes en rendent compte. Jusqu’à la fin des années 1970, il participe à la modernisation des approches fonctionnalistes en géographie. À partir de 1980, il se focalise sur l’approche culturelle. Après 2010, il revisite certains thèmes et les approfondit.
=== Contributions à la Nouvelle Géographie et reformulation de la géographie humaine ===
Paul Claval introduit en France la Nouvelle Géographie, dont il est le premier historien<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Claval|titre=Esai sur l'évolution de la géographie humaine|lieu=Paris|éditeur=Les Belles Lettres|année=1964}}</ref> et qui résulte de la conjonction des enseignements de l'économie spatiale et de méthodes nouvelles d'analyse des données. Il participe dans les années 1960 à la modernisation de la géographie économique en explorant ses dimensions micro<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Claval|titre=Géographie générale des marchés|lieu=Paris|éditeur=Les Belles Lettres|année=1963}}</ref> et macro-économique<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Claval|titre=Régions, nations, grands espaces|lieu=Paris|éditeur=Marie-Thérèse Genin|année=1968}}</ref>, en montrant que la théorie ricardienne des relations internationales ne s'applique pas lorsque le progrès économique fait entrer en jeu économies d'échelle et économies externes<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Claval|titre=Les Relations internationales|lieu=Paris|éditeur=SCODEL|année=1970}}</ref> et en mettant en évidence le rôle des économies de commutation dans la structuration des réseaux de communication. Après 1970, il applique les mêmes principes à la modernisation de la géographie humaine, et plus particulièrement de ses composantes sociale, politique et urbaine.
=== Approche culturelle ===
À partir de 1980, Paul Claval participe au développement de l'approche culturelle en géographie. La discipline appréhendait jusque-là la culture à travers ses manifestations matérielles, paysage, habitats et s’attachait surtout à la diffusion de ses traits. La nouvelle perspective part de la saisie par les sens de l’environnement, des représentations et des imaginaires que les hommes en bâtissent, des buts qu’ils s’assignent ; elle ajoute l’analyse de la compétition pour le prestige et le statut à celles pour le pouvoir et la richesse. Claval propose une interprétation d’ensemble du thème et s’attache aux ethnogéographies et fait de la revue Géographie et cultures et de la collection associée un forum consacré à ce champ.
=== Approfondissement ===
Les approches fonctionnalistes ne prenaient en compte que la dimension économique et une partie de la dimension politique des processus sociaux. L’approche culturelle y ajoute le jeu des valeurs esthétiques et morales, et par voie de conséquence, l’échelle des statuts qu’elles font naître dans le corps social et le rôle de la compétition pour le prestige. Les valeurs morales interviennent, de plus, dans la compétition économique lorsque la consommation ostentatoire est acceptée comme une voie normale pour asseoir son statut. L’exercice du pouvoir ne devient facile que s’il est considéré comme légitime par une part suffisamment importante de la population : l’autorité n’est acceptée que si elle naît de systèmes de communication dissymétriques : le commun des mortels ne peut alors mettre en doute les sources dont elle provient parce qu’elles sont inaccessibles.
C’est donc l’ensemble de la discipline que l’approche culturelle conduit à repenser. Les valeurs morales rendent parfois inopérants les mécanismes de régulation qui existent au sein du corps social. Dans ces conditions, la démarche est incapable de prévoir les évolutions : elle ne peut que les interpréter après coup.
À partir de 2000, Paul Claval tire de ses travaux sur l'histoire de la géographie une approche renouvelée aux problèmes épistémologiques de discipline, revisite la géographie politique, développe des travaux sur religions et idéologies et sa réflexion sur les dynamiques de l'Europe et de l'Occident .
== '''Publications''' ==
=== Ouvrages ===
* ''Géographie générale des marchés'', Les Belles Lettres, 1963.
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== Honneurs ==
=== Prix et récompenses ===
* Chevalier des Palmes académiques
* Chevalier de la Légion d'Honneur
* Prix Roberto Almagia, de l'Accademia dei Lincei, Rome, 1965
* Prix de la Société de Géographie commerciale de Paris, 1964
* Prix de la Société de Géographie de Paris, 1984
* Murchison Award de la Royal Geographical Society, 1993
* Membre de l'Academia Europaea, 1988
* Prix Vautrin Lud, 1996
* Centennial Medal de la Royal Scottish Geographical Society, 1997
* Lauréat d'Honneur, Union Géographique Internationale, 2004
* Grand Prix de la Société de Géographie de Paris, 2011
* Prix d'honneur de géographie Emmanuel de Martonne CNFG -AGF, 2021
=== Doctorats honoris causa ===
* Université de Genève, 1980.
* Université de Trieste, 1997.
* Université de Trente, 1999.
* Université de Buenos Aires, 1999.
* Université de Tsukuba, 1999.
* Université de Rome, 2001.
* Université de Montréal, 2008.
== Notes et références ==
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