« Megaloceros giganteus » : différence entre les versions

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Traditionnellement, on a qualifié d'exagérée la taille des bois de l'élan irlandais. On y a vu le résultat d'une sélection sexuelle tellement poussée qu'elle a conduit l'espèce à sa disparition. Dans les ouvrages anciens, on voit souvent des illustrations montrant un cerf géant empêtré dans les broussailles et les arbres avec ses propres bois, devenant une proie facile pour un [[Panthera spelaea|lion des cavernes]] ou un groupe d'hommes préhistoriques. En réalité, de telles représentations n'ont aucun sens : les cerfs géants ont survécu à quatre [[glaciation]]s et vivaient surtout dans les [[toundra]]s et les [[steppe]]s ouvertes ou dans les réseaux de prairies et clairières entretenues par les nombreux troupeaux de [[mammouth]]s, [[bison]]s, [[Alces|élans]], [[Rangifer tarandus|rennes]] et autres [[aurochs]] et [[Cervidae|cervidés]], et non dans les [[forêt]]s fermées comme les cerfs européens et les daims aujourd'hui. Le cerf géant ne s'est pas éteint par la faute de ses bois, que d'ailleurs il ne portait qu'en automne et en hiver, à l'époque du [[rut]].
 
Chez les cervidés, la taille des bois du mâle est en fonction de la taille du corps, mais selon une relation géométrique et non pas proportionnelle. Petits chez le [[chevreuil]] ou le [[pudu]], les bois sont moyens chez le cerf et le daim et grands chez l'élan. Des paléontologues comme [[Stephen Jay Gould]] ont calculé que les bois des cervidés croissent de façon [[Allométrie|allométrique]], c'est-à-dire qu'ils augmentent plus vite que la taille du corps, 2,5 fois plus rapidement selon Gould, et la taille des bois du Mégalocéros est conforme à cette relation<ref>{{article |langue= en |prénom= S.J. |nom= Gould |titre= The Origin and Function of 'Bizarre' Structures: Antler Size and Skull Size in the 'Irish Elk,' Megaloceros giganteus |périodique= Evolution |mois= 6 |année= 1974 |volume= 28 |pages= 191-220 |doi= 10.2307/2407322 |format= pdf |url= http://www.blc.arizona.edu/courses/schaffer/182/Giraffe/IrishElk.pdf |consulté le= 27 mars 2018 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |langue= fr |auteur1= S.J. Gould |titre chapitre= L'élan d'Irlande mal nommé, mal traité, mal compris |titre ouvrage= [[Darwin et les grandes énigmes de la vie]] |éditeur= Seuil |année= 1997 |isbn= |lire en ligne= |passage= 81-93 }}.</ref>.
 
Gould fait l'hypothèse que cet animal, ayant profité d'un niveau moins élevé de la mer à l'époque de la dernière glaciation pour envahir les îles Britanniques, n'y a subsisté qu'autant que le paysage n'était pas couvert de forêts denses, ce qui se produira après la fin de la glaciation.