« Psychanalyse » : différence entre les versions
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Ce modèle de la perversion en fait donc une structure distincte de la névrose et de la psychose. Mais bien que distincte comme pathologie, elle trouve ses premières articulations avec la névrose dans le même texte de Freud quand il avance que « la névrose est pour ainsi dire le négatif de la perversion »<ref>S. Freud, ''Trois essais sur la théorie de la sexualité'', Gallimard, 1962.</ref>. Ce qui veut dire que le fantasme pervers existe chez le névrosé mais qu'il trouve sa forme "agie", avec une certaine "fixité", dans la perversion.
== Pratique de la psychanalyse ==
=== Les psychanalystes ===
{{Article détaillé|Psychanalyste}}
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Le transfert est ensuite résolu et la phase intense de l'analyse se termine. Toutefois, une fois ce processus de compréhension de sa psyché enclenché par le patient, l'analyse ne cesse jamais vraiment : elle entre dans les processus habituels de réflexion de la personne affrontée à des difficultés intérieures ou extérieures.
== Associations de psychanalyse ==
[[Fichier:LOGO-API Blanc droite.PNG|vignette|upright=1.0|droite|Logo de l'[[Association psychanalytique internationale|API]]]]
Le terme ''psychanalyse'' est utilisé par plusieurs associations ou sociétés, nationales ou internationales se réclamant de la psychanalyse freudienne.
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C'est à Zurich, grâce entre autres à l'instigation d'[[Eugen Bleuler]], qu'un deuxième épicentre favorable à la psychanalyse s'est constitué, au sein de la [[Clinique psychiatrique universitaire de Zurich|clinique psychiatrique universitaire du Burghölzli]] dès 1906, avec [[Carl Gustav Jung]], [[Karl Abraham]], [[Ludwig Binswanger]] et [[Eduard Hitzig]] notamment.
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{{Article détaillé|Psychanalyse dans le monde|Association psychanalytique internationale}}
Le premier congrès international de psychanalyse se tient à [[Salzbourg]], en 1908. Son succès conduit à la tenue d'un deuxième congrès, à Nuremberg (1910) et à la création de l'Association psychanalytique internationale.
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Cette pratique se situe au croisement de plusieurs disciplines que sont l'[[ethnopsychiatrie]], la psychanalyse, l'[[anthropologie culturelle]], le [[culturalisme]], la [[psychologie]] des peuples, la [[psychiatrie]] transculturelle, l'[[anthropologie psychanalytique]], voire l'[[Anthropologie de la santé|ethnomédecine]].
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{{Article détaillé|Psychanalyse appliquée}}
En repartant du sens freudien de la [[psychanalyse appliquée]] (''{{Lang|de|angewandte Psychoanalyse}}''), il s'agit de l'application de la psychanalyse à d'autres domaines d'investigation que la seule application clinique à la [[Cure psychanalytique|cure]] classique de patients.
== Influence de la psychanalyse, interactions avec d'autres champs disciplinaires ==
{{Article détaillé|Interactions de la psychanalyse|psychanalyse hors cure|L'Intérêt de la psychanalyse}}
La psychanalyse est aujourd'hui en dialogue interactif avec d'autres champs disciplinaires, notamment la philosophie, la pédagogie, la littérature ou encore le cinéma.
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Dans ''[[L'Intérêt de la psychanalyse]]'' (1913), texte destiné à la « revue internationale de synthèse scientifique »<ref name="Notice">Alain Rauzy, « Notice » pour ''L'intérêt que présente la psychanalyse'', ''[[OCF.P]]'' {{vol.}}XII : 1913-1914, Paris, PUF, 2005{{isbn|2 13 052517 2}}, {{p.|96-97}}.</ref> ''Scientia'', [[Freud]] exprimait {{citation|son désir de voir la psychanalyse s’insérer dans le champ du savoir}}<ref name="Florence">Jean Florence, « L’éthique de la psychanalyse. Réflexions sur la position de la question éthique de Freud à Lacan », dans : Hélène Ackermanns (dir.). ''Variations sur l’éthique : Hommage à Jacques Dabin'', Nouvelle édition [en ligne], Bruxelles, Presses de l’[[Université Saint-Louis]], 1994 (généré le 10 août 2021){{isbn|9782802804956}} {{lire en ligne|lien=http://books.openedition.org/pusl/17844}}, note 10 sur ''L'intérêt de la psychanalyse'' dans la traduction de Paul-Laurent Assoun, 1980.</ref>. Selon Jean Florence, il souhaitait démontrer en quoi la psychanalyse peut {{citation|intéresser non seulement la [[psychologie]] mais également les sciences non psychologiques, à savoir, la science du langage, la [[philosophie]], la [[biologie]], l’[[Histoire de l'évolution|histoire de l’évolution]], l’histoire de la civilisation, l’[[esthétique]], la [[sociologie]] et la [[pédagogie]]}}<ref name="Florence"/>.
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Alors même que les rapports de la psychanalyse et de la psychologie restent une question épineuse, de nombreux textes de Sigmund Freud montrent que ce dernier {{citation|n'a jamais éprouvé la moindre difficulté […] à faire de la psychanalyse une partie ou la base même de la [[psychologie]]}}<ref name="Brès">[[Yvon Brès]], « Psychanalyse, psychologie du comportement et neurologie », dans « Freud au ras des pâquerettes. Une psychanalyse psycho-neurologique ? », ''[[Psychanalyse à l'université]]'' {{vol.|19}}, {{n°|74}}, 1994, {{p.|37-38}}.</ref>. Toutefois, à partir de [[1953]], la plupart des [[Psychanalyse en France|psychanalystes français]] ont jugé bon de les séparer<ref name="Brès"/>. La psychanalyse n'est pas seule en jeu, le philosophe [[Yvon Brès]] note une réaction contre le « [[psychologisme]] » dans de nombreuses autres disciplines : en rechercher les origines éclairerait, selon lui, {{citation|d'un jour intéressant toute l'[[Histoire de la philosophie (discipline)|histoire de la philosophie]] [[Histoire des sciences|et des sciences]] depuis la fin du {{s-|XVI}}}}<ref name="Brès"/>. Ce qui est en jeu, estime-t-il, {{citation|c'est seulement la possibilité, pour une [[psychologie du comportement]], de participer à la mise au jour de ces structures spatio-temporelles dynamiques qui […] correspondraient aux différentes modalités de la [[Sexualité infantile (psychanalyse)|sexualité prégénitale]]}}<ref name="Brès"/>.
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La psychanalyse et la philosophie ont toujours entretenu un lien ambigu. Déjà Freud proclamait sa méfiance envers les conceptions et les systèmes philosophiques qui constituaient selon lui une vaine tentative, il reprenait en l'adaptant une citation de [[Heinrich Heine]]<ref>[[Heinrich Heine]], ''Le Retour'', 1823-1824, {{p.|60}}. {{Citation|Le monde et la vie sont par trop fragmentaires. Je m’en vais aller voir un professeur allemand qui sache coordonner tous les éléments de l’existence et en composer un système intelligible. Avec son bonnet de nuit et sa robe de chambre, il bouchera les trous de l’édifice cosmique.}}</ref> : {{Citation|Les philosophes sont comme cet homme qui se promène de nuit, muni de son bonnet et d'une bougie, tentant de boucher les trous de l'univers}}<ref>[[Paul-Laurent Assoun]], ''Freud, la philosophie et les philosophes'', Presses universitaires de France, {{Coll.|Quadrige}}, 2009{{ISBN|2-13-057657-5}}</ref>.
Selon Bernard Lemaigre, l'attitude des [[philosophes]] vis-à-vis de la psychanalyse {{citation|est faite tout à la fois de fascination et de méfiance, qu'ils s'en servent à leur tour en la subordonnant à leurs propres fins, qu'ils la contestent ou la rejettent}}<ref name="Lemaigre/p&p">Bernard Lemaigre, « philosophie et psychanalyse », dans ''[[Dictionnaire international de la psychanalyse]]'' (dir.: [[Alain de Mijolla]]), Paris, [[Hachette Littératures]], 2005, {{p.|1287-1290}}.</ref>. Si philosophes et psychanalystes {{citation|s'accordent à reconnaître que la question de l'Inconscient s'est posée avant Freud, le sens et la portée de la reprise freudienne, en revanche, sont évalués bien différemment par chacun des bords}}<ref name="Lemaigre/p&p"/>. Lemaigre affirme que pour le philosophe, la psychanalyse représente {{citation|une source d'“[[inquiétante étrangeté]]”, difficile à intégrer dans la [[Rationalisme|pensée rationnelle]]}}<ref name="Lemaigre/p&p"/> : les rapports complexes, voire conflictuels de la philosophie et de la psychanalyse, qui ont en commun le même champ de « l'expérience humaine », s'expliqueraient du fait que les deux disciplines {{citation|opèrent dans ce champ selon des principes qui s'opposent, la [[conscience]] d'un côté, et l'[[Inconscient (psychanalyse)|Inconscient]] de l'autre}}<ref name="Lemaigre/p&p"/>.
=== Éthique et psychanalyse ===
Du point de vue éthique, [[Heinrich Racker]] a écrit : {{Citation|La psychanalyse partage, en tant que science, l'éthique de la science en général selon laquelle la valeur {{incise|« le bien » qui la régit}} est la découverte de la vérité, son affirmation et sa défense.}} Son commentateur [[León Grinberg]] ajoute : {{Citation|La psychanalyse doit rendre conscient autant « le bien » refoulé que « le mal » refoulé}}. Racker se demande encore pourquoi on réprime « le bien » et il ajoute : {{Citation|Nous savons que le sentiment de culpabilité crée le besoin de punition. Mais nous savons moins que le contraire se produit également : que le besoin de punition crée entretient ou intensifie le sentiment de culpabilité. En sommes nous nous ressentons comme étant mauvais, et notre besoin de punition fait éloigner de notre conscience l'idée que nous sommes bons également}}. Plus loin il ajoute : {{Citation bloc|il existe une loi de la nature qui pousse l'homme aussi bien à s'aimer lui-même et à s'unir (s'intégrer) à lui-même ([[Éros]] agissant en faveur du Moi) qu'à aimer son prochain et à s'unir avec lui (Éros agissant en faveur des objets, le poussant à s'identifier à eux). Et cette loi le pousse, enfin, à lutter avec cette force (Éros) contre Thanatos... Éros, notamment indique en tant que voie et fin :
:sur le plan pulsionnel, l'union sexuelle ;
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Par ailleurs, la psychanalyse a été critiquée en ce qui concerne son efficacité thérapeutique.
=== Débats sur la scientificité de la psychanalyse ===
{{article détaillé|Réfutabilité}}
Le [[Philosophie des sciences|philosophe des sciences]] [[Karl Popper]] met en cause la scientificité de la psychanalyse<ref>Voir par exemple Karl Popper, ''Conjectures et réfutations'', 1953{{ISBN|2228900583}}</ref>, dans la mesure où la plupart de ses théories sont, non seulement irréfutables sur un plan strictement logique, mais aussi irréfutables sur un plan empirique et méthodologique : il est impossible d'édifier des tests empiriques qui soient reproductibles et contrôlables de manière intersubjective et extra-clinique<ref>In : Karl Popper, ''Conjectures et réfutations'', Payot, Paris, 1985, p.66-67 {{citation|Quant aux théories psychanalytiques, elles relèvent d'une tout autre catégorie. Elles sont purement et simplement impossible à tester comme à réfuter. Il n'existe aucun comportement humain qui puisse les contredire. […] Quant à l'épopée freudienne du Moi, du Ça et du Surmoi, on n'est pas plus fondé à en revendiquer la scientificité que dans les cas de récits qu'Homère avait recueillis de la bouche des dieux}}</ref>. La réfutabilité empirique et méthodologique devant, selon lui, être co-présentes (avec la réfutabilité logique), afin de démontrer le caractère indépendant, non accidentel, et objectif des mises à l'épreuve réalisées et de leurs résultats consécutifs. Karl Popper met également en exergue le comportement social des psychanalystes vis-à-vis de la critique, ces derniers ayant tendance, selon lui, à immuniser les théories de la psychanalyse contre la critique, au lieu de la favoriser dans un sens scientifique<ref>Karl Popper, ''La connaissance objective'', Aubier. Paris, 1991, p.91n. (note de bas de page).</ref>{{,}}<ref>Karl Popper, ''Conjectures et réfutations'', Payot, Paris, 1985, p.60-63.</ref>. {{référence à confirmer|Enfin, et toujours d'après Karl Popper, ce qui fait défaut à la psychanalyse pour être une science, est donc toute une dimension sociale de la preuve}}.
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