« Pío Tristán » : différence entre les versions

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{{Infobox Biographie2|date de décès=24 août 1859<!-- Voir wiki espagnol -->
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'''Juan Pío de Tristán y Moscoso''' ([[Arequipa]], 1773 - [[Lima]], 1859) étaitest un militaire et homme politique [[Pérou|péruvien]], qui combattitcombat dans les rangs royalistes [[Espagne|espagnols]] lors de la [[Guerres d'indépendance en Amérique du Sud|guerre d’indépendance hispano-américaine]]. Il vintvient à occuper par intérim, et pour une très courte période, la fonction de [[Vice-royauté du Pérou|vice-roi du Pérou]], figurant ainsi comme l'ultime haut représentant de l’Espagne dans cette partie du monde.
 
Après l’indépendance du Pérou en 1824, ayant fait siennes les conceptions républicaines, il occupaoccupe plusieurs fonctions politiques importantes au sommet du nouvel État.
 
Il étaitest l’oncle de la femme de lettres et militante [[Féminisme|féministe]] [[Flora Tristan]], et par conséquent l'arrière-grand-oncle du peintre [[Paul Gauguin]], petit-fils de celle-ci.
 
== Jeunes années ==
Tristán naquitnait à [[Arequipa]], ville située dans ce qui étaitest alors la [[Vice-royauté du Pérou]], au sein d’une famille [[Aristocratie|aristocratique]] composée de José Joaquín Tristán del Pozo y Carassa, son père, et de María Mercedes Moscoso Pérez Oblitas, sa mère, et reçutreçoit sa première éducation au Pérou. À l’âge de 7 ans, il accompagnaaccompagne son père quand celui-ci participaitparticipe à l’écrasement de la rébellion indienne de [[Túpac Amaru II|Túpac Amaru]] au début des années 1780.
 
Le jeune Tristán s’engageas’engage dans le régiment de Soria, où il atteignitatteint le grade de [[sous-lieutenant]], et comme membre duquel il partitpart pour l’[[Espagne]], effectuant la traversée de l’[[Océan Atlantique|océan]] en passant par le [[cap Horn]], itinéraire habituel à cette époque. Il épousaépouse sa nièce Joaquina Flores y Tristán.
 
== Séjour en Espagne, en France et dans le Río de la Plata ==
Arrivé dans la [[péninsule Ibérique]], il suivitsuit des études à l’[[université de Salamanque]], où il fitfait la connaissance de [[Manuel Belgrano]]. Tristán interrompitinterrompt sa carrière militaire et passapasse en [[France]], pour y étudier au collège de [[Ordre de Saint-Benoît|Bénédictins]] de [[Sorèze]]. Cependant, les événements de la [[Révolution française]] le contraignirentcontraignent à retourner en Espagne.
 
Il repritreprend alors sa carrière dans l’armée et pritprend part à des opérations militaires contre les troupes françaises dans le [[Roussillon (géographie)|Roussillon]]. À la fin du {{s-|XVIII}}, il rentrarentre en Amérique, séjournant d’abord deux ans à [[Buenos Aires]] comme adjoint du [[Vice-royauté du Río de la Plata|vice-roi du Río de la Plata]], [[Pedro de Melo]].
 
== Dans l’armée royale ==
En 1809, il retournaretourne dans son pays natal et s’enrôlas’enrôle dans l’armée royaliste que commandaitcommande son cousin, le brigadier [[José Manuel de Goyeneche y Barreda|José Manuel de Goyeneche]]. Cette année-là éclatèrentéclatent dans la [[Haut-Pérou]] une série de soulèvements contre l’autorité espagnole, notamment à [[Révolution de Chuquisaca|Chuquisaca]], que Goyeneche reçutreçoit mission de réprimer, et Tristán se trouvatrouve dans les troupes mobilisées à cet effet. En 1810, le vice-roi du Pérou ordonnaordonne de défendre les provinces du [[Haut-Pérou]] ― qui appartenaientappartiennent à la vice-royauté du Río de la Plata ― contre l’offensive lancée par les révolutionnaires du [[Provinces-Unies du Río de la Plata|Río de la Plata]], qui y avaientont dépêché leur [[armée du Nord (Argentine)|armée du Nord]]. Pío Tristán futest présent à la [[bataille de Huaqui]] (ou du Desaguadero), en {{date-|juin 1811}}, avec le grade de [[colonel]] et de [[major-général]] de l’armée commandée par Goyeneche. Cette bataille, dont les forces espagnoles sortirentsortent victorieuses, permitpermet aux royalistes de recouvrer le Haut-Pérou auparavant occupé par les révolutionnaires.
 
== Offensive contre le nord de l’Argentine ==
Les circonstances de la guerre retinrentretiennent l’armée royaliste de progresser plus avant dans le sud, ce qui donnadonne le loisir aux révolutionnaires de se replier sur l’intendance de [[Province de Salta|Salta]], où furentsont postés des détachements d’[[Avant-garde (militaire)|avant-garde]], tandis que le gros de l'armée du Nord se retiraitretire vers le [[Province de Tucumán|Tucumán]]. Là, en {{date-|mars 1812}}, son commandant en chef, [[Juan Martín de Pueyrredón]], passapasse le commandement au général [[Manuel Belgrano]], ancien condisciple de Tristán à [[Salamanque]]. Belgrano mitmet fin au mouvement de retraite et avançaavance avec son armée vers la ville de [[San Salvador de Jujuy|Jujuy]].
 
Goyeneche sur ces entrefaites s’appliquas’applique à pacifier le Haut-Pérou, s’attachant à gagner les faveurs de la population, laquelle avait gardé en mémoire les excès commis par lui en 1809. Dans le même temps, lorsqu’il s’agit pour lui d’étouffer la rébellion de [[Cochabamba (Bolivie)|Cochabamba]], il n'hésitahésite pas à employer la force. Une fois l’ordre rétabli dans le haut-Pérou, Goyeneche commençacommence son offensive contre l’armée du Nord. Pío Tristan futest promu brigadier et placé à la tête de l’avant-garde royaliste, constituée de {{formatnum:3000}} hommes et cantonnée sur les rives de la rivière [[Suipacha (Bolivie)|Suipacha]].
 
En {{date-|août 1812}}, Tristán se mitmet en mouvement par [[La Quiaca]] en direction de Jujuy, où il parvintparvient à la fin du mois. Belgrano, mettant à exécution les directives de son [[Premier triumvirat (Argentine)|gouvernement]], avait ordonné le repli de son armée et l’évacuation de la population. Ainsi confronté, par cet exode dit ''Éxodo Jujeño'', à la tactique de la terre rasée, Tristán continuacontinue néanmoins d’avancer sur les traces de l’armée de Belgrano. Celle-ci finit par s’arrêter dans la ville de [[Tucumán]], pour y présenterlivrer bataille.
 
== Pío Tristán lors des batailles de Tucumán et de Salta ==
[[Fichier:Battle of Salta.jpg|vignette|300px|[[Bataille de Salta]] (1813).]]
Le {{date-|24 septembre 1812}} euta lieu la [[bataille de Tucumán]], lors de laquelle l’armée royaliste futest vaincue par une armée disposant pourtant de ressources moindres, placée sous les ordres du général Manuel Belgrano et du major-général [[Eustoquio Díaz Vélez]]. Si l’[[infanterie]] de Tristán restareste maîtresse du terrain, les révolutionnaires réussirentréussissent à détruire les provisions des royalistes, puis se claquemurèrentclaquemurent dans la ville, refusant de capituler. Instruit de ce que Belgrano et la [[cavalerie]] ''patriote'' faisaientfont mouvement de sorte à lui couper la retraite, Tristán ordonnaordonne le repli vers le nord. Il recularecule jusqu'à la ville de [[Salta]], où il renforçarenforce sa position dans l’attente de l’ennemi.
 
Lorsque Belgrano et Díaz Vélez se présentèrentprésentent aux abords de [[Bataille de Salta|Salta]] en {{date|février 1813}}, Tristán fitfait sortir ses troupes de la ville pour l’attendre. Belgrano feignitfeint une attaque frontale, alors que le gros des troupes ''patriotes'' exécutaientexécutent une manœuvre d’encerclement. Pris entre deux feux, Tristán repliareplie ses forces à l’intérieur de la ville et de disposadispose à offrir une dernière résistance autour de la Grand’Place, mais ne futn'est pas en mesure d’organiser ses troupes, qui refusèrentrefusent de défendre les tranchées et coururentcourent chercher refuge dans la cathédrale. Finalement, Tristán, ayant décidé de capituler pour éviter une inutile effusion de sang, envoyaenvoie un émissaire à Belgrano. Celui-ci acceptaaccepte, en proposant des conditions honorables : il remitremet en liberté tous les combattants royalistes, moyennant seulement qu’ils fissentfassent le serment de ne plus prendre les armes contre la Patrie. Dix-sept commandants en chef et officiers (y inclusdont Tristán lui-même) et près de {{formatnum:3000}} soldats, soit la totalité de l’avant-garde de l’armée de Goyeneche, furentsont faits prisonniers à l’issue de cette bataille.
 
Tenant parole, Tristán quittaquitte l’armée et se retiraretire dans son Arequipa natale.
 
== Rapports entre Tristán et Belgrano ==
Entre les deux commandants en chef, anciens condisciples, s’étaits’est établie une relation de respect, voire de cordialité, en accord avec certains usages chevaleresques de l'époque. Par exemple, lors de la [[bataille de Las Piedras]], livrée le {{date-|3 septembre 1812}}, d’où sortirentsortent victorieuses les troupes révolutionnaires ''rioplatenses'' sous les ordres d’Eustoquio Díaz Vélez, les hommes de [[Manuel Belgrano|Belgrano]] capturèrentcapturent un colonel royaliste, Agustín Huici. Tristán requitrequiert que le prisonnier fûtsoit traité avec humanité et respect, disant que lui-même ferait pareil avec les prisonniers ''patriotes'' en son pouvoir. Il envoyaenvoie en outre cinquante [[Once (unité)|onces]] d’[[or]] pour couvrir les frais de subsistance du prisonnier, et signasigne avec la mention :
::{{citation|Campement de la GRANDE armée, septembre 1812}}
 
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::{{citation|Quartier général de la PETITE armée, 17 septembre 1812}}
 
Belgrano pensaitpense fermement pouvoir gagner à sa cause les Américains qui combattaientcombattent dans les rangs royalistes. C’est pourquoi il acceptaaccepte de recevoir l’émissaire envoyé par Tristán en plein milieu de la [[bataille de Salta]] et lui répliquaréplique :
::{{citation|Dites à votre général que cela me fend le cœur de voir verser autant de sang américain et que je suis prêt à octroyer une capitulation honorable.}}
 
Après la reddition, lorsque Tristán se disposadispose à remettre son épée à Belgrano, ainsi qui le voulait la coutume, le commandant ''patriote'' l’en empêchaempêche et, en présence de tous, le serraserre dans ses bras. La promesse de s’abstenir désormais de lutter contre la Patrie étaitest suffisante pour Belgrano, qui renonçarenonce donc à aller sus à son ennemi, contrairement à l’avis de ses officiers et de son gouvernement.
 
Tristán euta la possibilité de rompre sa promesse, après qu’un [[évêque]] royaliste les eutait tous déclarés absous de leur serment, en arguant que la parole donnée aux révolutionnaires pouvait être trahie, attendu qu’il s’agissaits’agit d’[[Hérésie|hérétiques]]. De nombreux officiers et soldats furentsont de la sorte amenés à reprendre les armes, mais non Tristán.
 
== Activité politique dans le Pérou ==
[[Fichier:Retrato-de-Pio-Tristan-Moscoso.jpg|vignette|Pío Tristán, en qualité de [[Vice-royauté du Pérou|vice-roi du Pérou]].]]
Cependant, Tristán se vitvoit de nouveau entraîné dans la guerre quand en 1814 éclataéclate une révolte ''patriote'' à [[Cuzco]]. Des forces ''patriotes'' dépêchées par le brigadier [[Mateo Pumacahua]] attaquèrentattaquent Arequipa, et Tristán repritreprend alors les armes en défense de son sol natal. Il tombaest fait prisonnier à la suite de la victoire ''patriote'' dans la bataille d’Apacheta, le {{date-|9 novembre 1814}}. Ce nonobstant, Tristán futest nommé par les ''patriotes'' gouverneur d’Arequipa, et après la défaite de ceux-ci, devintdevient président de la [[Real Audiencia]] de Cuzco, en 1816.
 
En 1823, le vice-roi [[José de la Serna]] l’éleval’élève au grade de maréchal desde champscamp. Tristán s’engageas’engage ensuite dans la lutte contre l’armée libératrice de [[Simón Bolívar]]. Après la défaite et la capture du vice-roi à la bataille d’Ayacucho le {{date|9 décembre 1824}}, la [[Real Audiencia]] de Cuzco (ville pour lors capitale de la vice-royauté du Pérou) le désignadésigne, le 16 du mois, vice-roi suppléant, fonction pour laquelle il prêtaprête serment le {{date|24 décembre}}<ref>Sala i Vila, Nuria (2011). ''El Trienio Liberal en el virreinato peruano: los ayuntamientos constitucionales de Arequipa, Cusco y Huamaga, 1820-1824''. ''Revista de Indias'' (n. 253), {{p.|693-728}}.</ref>. Cependant, six jours après sa prestation de serment, il fitfait publier une proclamation par laquelle il acceptaitaccepte la capitulation d’Ayacucho telle que signée par le vice-roi De la Serna et reconnaissaitreconnait l’indépendance de la république du Pérou. Il organisaorganise ensuite la transition politique et réglarègle le transfert des pouvoirs aux nouvelles autorités péruviennes.
 
Pío Tristán adoptaadopte les idées républicaines et futest nommé préfet d’Arequipa. Il se vouavoue par la suite tout entier à l’activité politique, participant notamment à la création de la [[Confédération péruvio-bolivienne]]. En 1836, il futest nommé [[ministre d’État]], puis présidapréside l’État sud-péruvien entre 1838 et 1839. Il s’éteignits’éteint à Lima à l'âge de {{unité|87|ans}}, alors qu’il avaita renoncé à toute activité publique.
 
L’écrivaine et militante [[Féminisme|féministe]] française [[Flora Tristan]] étaitest sa nièce ; elle donnadonne une description de son oncle dans son récit de voyages ''[[Pérégrinations d'une paria]]'', paru en 1838.
 
== Liens externes ==
* {{autoritéLiens}}
* {{bases}}
* {{lien web|langue=es|url=https://dbe.rah.es/biografias/16046/pio-tristan-y-moscoso|auteur=[[Fernando de Trazegnies|Fernando de Trazegnies y Granda]]|titre=Pío Tristán y Moscoso|site=[[Diccionario biográfico español]]|éditeur=[[Académie royale d'histoire|Real Academia de la Historia]]|lieu=[[Madrid]]|date=2018|consulté le=4 janvier 2022}}.
* [https://www.youtube.com/watch?v=jnwjV2X5WIM Le mausolée de don Pío Tristán au cimetière Presbítero Maestro à Lima]. Par Marco Gamarra.
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* {{Ouvrage|titre=Crónica Argentina ''(ouvrage collectif, sous la direction d’Antonio Jorge Pérez Amuchástegui)''|lieu=Buenos Aires|éditeur=Editorial Codex|année=1972|mois=janvier|numéro d'édition=2}}
 
{{Portail|Pérou|Politique}}
 
{{DEFAULTSORT:Tristan, Pio}}
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