« Jacques Prévert » : différence entre les versions

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Résumé automatique : contenu remplacé par « {{Redirect|Prévert}} {{Infobox Biographie2 | charte = écrivain | nom = Jacques Prévert | image = Jacques Prévert en 1961 dans le film Mon frère Jacques par Pierre Prévert.jpg | légende = Jacques Prévert en 1961<br /> dans le film ''Mon frère Jacques'', de Pierre Prévert. | nom de naissance = Jacques André Marie Prévert<ref name=J /> | surnom = | ac... ».
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Il ressemble à Mussolini et ses livres pus le caca actuelle
'''Jacques Prévert''', né le {{Date de naissance|4|février|1900}} à [[Neuilly-sur-Seine]] et mort le {{Date de décès|11|avril|1977}} à [[Omonville-la-Petite]], est un [[poète]] [[France|français]].
 
j'ai juste l'impression qu'il etait bourré en ecrivant
Auteur de recueils de [[poème]]s, parmi lesquels ''[[Paroles (Prévert)|Paroles]]'' (1946), il devint un poète [[Culture populaire|populaire]] grâce à son langage familier et à ses [[jeu de mots|jeux sur les mots]]. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le [[Francophonie|monde francophone]] et massivement appris dans les écoles françaises.
 
Il a également écrit des sketchs et des chœurs parlés pour le [[théâtre]], des [[chanson]]s, des [[scénario]]s et des [[dialogue]]s pour le [[cinéma]] où il est un des artisans du [[réalisme poétique]]. Il a également réalisé de nombreux [[Collage (art)|collages]] sonores à partir des années 1940.
 
== Biographie ==
 
=== Enfance ===
Jacques André Marie Prévert, deuxième enfant d'André Louis Marie Prévert, un homme de lettres âgé de 29 ans, et de Marie Clémence Prévert (née Catusse), 22 ans<ref name="J">[http://consultation.archives.hauts-de-seine.net/mdr/index.php/rechercheTheme/requeteConstructor/3/2/A/412163/Naissances# Acte de naissance de Jacques André Marie Prévert {{numéro}}53 de la page 11/113 du 6 février 1900], en ligne sur le site des [[archives départementales des Hauts-de-Seine]]. Pour y accéder, il faut cliquer sur "Consulter les archives en ligne", puis sur "Actes d'état civil", ensuite "Neuilly-sur-Seine", puis "Naissances", le chiffre 3, puis le 5, puis le 6, puis sur le 1900 souligné et enfin sur l'icône du petit trombone au centre de la page pour visionner le document E_NUM_NEU_N1900.</ref>, naît au 19 de la [[Rue de Chartres (Neuilly-sur-Seine)|rue de Chartres]] à [[Neuilly-sur-Seine]] le {{date|4 février 1900}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alain Rustenholz|titre=Prévert, inventaire|éditeur=Éditions du Seuil|année=1996|passage=13|isbn=}}.</ref>. Il y passe son enfance. Jacques a un frère ainé, Jean, né en 1898<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Danièle Gasiglia-Laster]]|titre=Jacques Prévert|éditeur=[[Éditions Séguier|Séguier]]|année=1994|passage=11|isbn=}}.</ref>, qui meurt en 1915 de la [[fièvre typhoïde]]. Il a aussi un frère cadet, [[Pierre Prévert|Pierre]], né le {{date|26 mai 1906}}<ref name="P">{{lien brisé|url=http://archives.hauts-de-seine.fr/archives/rechercher/archives-en-ligne/ |titre=Acte de naissance de Pierre André Marie Prévert {{numéro}}227 de la page 98/249 du document E_NUM_NEU_N1906 du 28 mai 1906 }}, en ligne sur le site des [[archives départementales des Hauts-de-Seine]].</ref>.
 
Son père André Prévert, bonapartiste anticlérical<ref name="Lire">Estelle Lenartowciz, « Les écrivains du bac - Jacques Prévert », ''[[Lire (revue)|Lire]]'', mars 2017, pages 46-49.</ref>, exerce divers métiers pour gagner sa vie et fait de la [[critique dramatique]] et cinématographique par plaisir. Il l'emmène souvent au [[théâtre]] et au [[cinéma]]<ref>Alain Carou, Solange Piatek et Stéphanie Salmon, ''Jacques Prévert, une jeunesse au cinéma'', Éditions de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, mars 2016. Catalogue de l'exposition : "Jacques Prévert, une jeunesse au cinéma", Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, Paris, du 30 mars au 4 juin 2016, réalisé en partenariat avec Fatras/Succession Jacques Prévert.</ref>. Marie Clémence, sa mère, d'origine [[auvergnat]]e et ancienne vendeuse aux [[Halles de Paris]]<ref name="Lire" />{{,}}<ref>La source précédente la nomme « Suzanne ».</ref>, l'initie à la lecture<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Carole Aurouet]]|titre=Jacques Prévert, qui êtes aux cieux|éditeur=Corlet|année=2001|passage=21|isbn=}}.</ref>.
 
En 1906, André Prévert perd son emploi à la compagnie d'assurance La Providence. Sans le sou, la famille déménage à [[Toulon]], place Armand-Vallée au-dessus du bistrot d'un hôte jusqu'à ce que le père de famille trouve un emploi à l'Office central des œuvres charitables. En 1907, la famille revient à [[Paris]] et s'installe près du jardin du Luxembourg, [[rue de Vaugirard]]<ref name="Lire" />, dans un tout petit logement avec eau sur le palier. Jacques Prévert s'ennuie à l'école et fait souvent l'école buissonnière en parcourant Paris avec la complicité de son père<ref name="Lire" />.
 
=== Débuts ===
Dès l'âge de {{nb|15 ans}}, après son [[certificat d'études primaires]], il abandonne les études. Il multiplie alors les petits travaux, notamment au grand magasin [[Le Bon Marché]]. Il commet quelques larcins et fréquente des voyous mais n'est jamais inquiété par la police : {{Citation|La virginité de mon casier judiciaire reste encore pour moi un mystère}}, écrira-t-il plus tard<ref name="Lire" />. Mobilisé le {{date|15 mars 1920}}, il effectue son [[Service militaire en France|service militaire]] d'abord à [[Saint-Nicolas-de-Port]] où il rencontre [[Yves Tanguy (peintre)|Yves Tanguy]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Mary E. Belanger|titre=Étude de la poésie de Jacques Prévert|éditeur=ProQuest|année=2008|passage=34|isbn=}}</ref>, puis il réussit à se faire affecter en 1921 à [[Constantinople]], [[Occupation de Constantinople|occupée par les troupes alliées]] depuis la fin de la [[Première Guerre mondiale]]. Il y fait la connaissance du traducteur et futur éditeur [[Marcel Duhamel]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Andry|titre=Jacques Prévert|éditeur=[[Éditions de Fallois]]|année=1994|passage=24|isbn=}}</ref>.
 
En 1922, il retourne à [[Paris]] et y vivote en faisant de petits métiers. Avec Yves Tanguy, il fréquente également la Maison des amis des livres, une librairie [[rue de l'Odéon]], tenue par [[Adrienne Monnier]], qui leur fait découvrir la [[littérature]] et des personnalités comme [[André Breton]] et [[Louis Aragon]]<ref name="Lire"/>. Il est hébergé de 1924 à 1928 par [[Marcel Duhamel]] qui s'est installé au 54 de la [[rue du Château (Paris)|rue du Château]] près de [[Quartier du Montparnasse|Montparnasse]] {{incise|Duhamel dirige l’''hôtel Grosvenor'' qui appartenait à son oncle et qui est sis non loin de là|point}}.
 
L'appartement de la rue du Château devient l'endroit de rencontre du mouvement symboliste et [[surréalisme|surréaliste]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Corinne François|titre=Jacques Prévert, Paroles|éditeur=[[Éditions Bréal]]|année=2000|passage=23|isbn=}}</ref>. C'est en fait un logement collectif qui accueille tous les amis désargentés de Duhamel : [[Raymond Queneau]], [[Yves Tanguy (peintre)|Yves Tanguy]]. C'est là que Prévert trouve le terme de ''{{citation|[[Cadavre exquis (jeu)|cadavre exquis]]}}'' pour définir le jeu littéraire auquel ses amis et lui se livrent.
 
Le {{date|30 avril 1925}}, Prévert épouse Simone Geneviève Dienne<ref name=J /> (1903-1994), son amie d'enfance devenue violoncelliste dans un cinéma de la [[rue de Cluny]] pour accompagner les films muets<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bernard Chardère|titre=Le cinéma de Jacques Prévert|éditeur=[[Le Castor astral|Le Castor Astral]]|année=2001|passage=52|isbn=}}</ref>. En 1928, il quitte la rue du Château pour s'installer avec elle au pied de la [[butte Montmartre]] et se lance dans l'écriture : en février, il compose ''Les animaux ont des ennuis'', son premier poème. On lui présente alors le comédien [[Pierre Batcheff]], qui cherche un scénariste pour son premier film ; c'est un coup de foudre amical et les Batcheff, émus par les conditions de vie très modestes du couple Prévert, décident de l'héberger chez eux. En 1929, plusieurs de ses poèmes paraissent dans des revues {{incise|en 1931, ''Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France'' est remarqué dans le milieu littéraire|point}}<ref name="Lire"/>. Trop indépendant d'esprit pour faire partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit, Prévert supporte mal les exigences d'[[André Breton]] et la rupture est consommée en 1930.
 
Jacques Prévert ne se sent pourtant pas encore écrivain. Il s’installe [[rue Dauphine]] et intègre le groupe des ''Lacoudem'', ceux qui se touchent les coudes, avec sa femme, son frère et, entre autres, [[Pierre Batcheff]]<ref name="Lire"/>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Jacques Prévert - biographie |url=http://www.jacquesprevert.fr/wp-content/uploads/2012/09/Biographie-Jacques-Pr%C3%A9vert1.pdf |site=jacquesprevert.fr}}.</ref>.
 
=== Un essor politique ===
En 1932, à l'initiative du communiste [[Paul Vaillant-Couturier]]<ref name="Lire"/>, Jacques Prévert est sollicité par le [[groupe Octobre]] pour écrire des textes contestataires d’[[agitprop|agitation-propagande]]. Sa verve, son humour, son aisance à rédiger très rapidement sur des sujets d’actualité brûlants, font la notoriété du groupe. Le plus célèbre de ces textes, ''[[Bataille de Fontenoy (homonymie)|La Bataille de Fontenoy]]'', se moque des hommes politiques de l’époque<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Octobre : sketches et chœurs parlés pour le groupe Octobre (1932-1936)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2007|pages totales=538|passage=textes réunis et commentés par André Heinrich|isbn=978-2-07-078424-0}}</ref>. La pièce est présentée en 1933 aux Olympiades internationales du théâtre ouvrier à Moscou, devant [[Joseph Staline|Staline]], qui quitte la salle, mécontent de cette moquerie à l'égard de tous les va-t-en-guerre. Mais la représentation est encensée par le public et la ''[[Pravda]]'' en fait une critique élogieuse<ref>{{Lien web|prénom=Nicolas |nom=Beauvillain |titre=Théâtre, jouer pour la classe ouvrière |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/BEAUVILLAIN/65608 |site=Le Monde diplomatique |date=2023-03-01}}.</ref>. De 1932 à 1936, le groupe est très actif et se produit dans des usines en grève (Citroën), des manifestations, en pleine rue, ou encore dans des bars. Prévert est l’auteur principal et [[Lou Tchimoukow|Lou Bonin]] le metteur en scène. Les textes, en prise directe avec l’actualité nationale ou internationale, sont écrits à chaud, et les représentations données après à peine une nuit de répétition. Aux côtés de Jacques Prévert et de son frère [[Pierre Prévert|Pierre]], on trouve [[Raymond Bussières]], [[Marcel Mouloudji]], [[Maurice Baquet (acteur)|Maurice Baquet]], [[Margot Capelier]], [[Agnès Capri]] et de futurs cinéastes, [[Paul Grimault]], [[Yves Allégret]] et [[Jean-Paul Le Chanois]]. Avec ces amis et fidèles, Prévert continuera à travailler par la suite. À l'été 1932, la troupe est invitée à Moscou où Jacques Prévert ne devient pas militant communiste<ref name="Lire"/>. Le groupe se sépare le {{date|1 juillet 1936}}, à la suite d’une dernière représentation de leur spectacle, ''Tableau des merveilles''<ref name=":0" />. Prévert se consacre alors pleinement au cinéma.
 
Toute sa vie, Jacques Prévert témoigne d'un engagement politique sincère. Certains observateurs n'hésitent pas à apparenter ce surréaliste inclassable au courant [[libertaire]] : anarchiste de cœur, Prévert se dit « rêveur » ou « artisan » plutôt que « poète »<ref>Collectif, ''Jacques Prévert (1900-1977), le libertaire exquis'', [[France Culture]], Toute une vie, 8 avril 2017, [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/une-vie-une-oeuvre/jacques-prevert-1900-1977-le-libertaire-exquis-9326321 écouter en ligne].</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Paroles de Jacques Prévert. Les Fiches de lecture d'Universalis|éditeur=[[Encyclopaedia Universalis]]|année=2015|passage=n. p.|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|PztMBgAAQBAJ}}}}.</ref>. En 2012, [[Jean-Louis Trintignant]] l’intègre dans son spectacle ''Trois poètes libertaires'', aux côtés de [[Boris Vian]] et de [[Robert Desnos]]<ref>Jean-Louis Trintignant, ''Trois poètes libertaires'', [http://www.sic-productions.com/programme20122013/Pieces/TROISPOETESLIBERTAIRESDUXXeSIECLE.htm Sic Productions]</ref>. Cet engagement est à l'origine de ses plus belles réussites et de nombre de ses déboires. Le groupe Octobre, avec lequel il se fit remarquer, était une troupe de théâtre itinérante qui allait jouer dans les usines en grève. Le cinéaste [[Jean Renoir]], compagnon de route du [[Parti communiste français]], travaille tout naturellement avec lui, en particulier sur ''[[Le Crime de monsieur Lange]]''. [[Jean Grémillon]], dans son film ''[[Lumière d'été]]'' sorti en 1943 met en scène l'oisiveté et le travail. Enfin, le film de Marcel Carné, sorti en 1942, ''[[Les Visiteurs du soir]]'' s'achève, après que le diable a transformé en statues de pierre les amoureux qui lui résistaient, par un battement sourd et cette réplique : « Ce cœur qui bat, qui bat…». Ces paroles peuvent être mises en regard d'un poème de Prévert écrit plusieurs années plus tôt, ''La Crosse en l'air'' ([[1936 en littérature|1936]]) : « où il avait déjà utilisé cette métaphore du cœur que rien ne peut détruire pour évoquer la résistance à [[Francisco Franco|Franco]]. Ce cœur, c'était «''le cœur de la révolution''», ce cœur écrivait-il, ''que rien... personne ne peut empêcher d'abattre ceux qui veulent l'empêcher de battre... de se battre... de battre.'' »<ref>[[Danièle Gasiglia-Laster]], ''Les Visiteurs du soir : Une date peut en cacher une autre'', Cahiers de l'Association internationale des Études françaises, mai 1995.</ref>.
 
=== Cinéma ===
Il est le scénariste et le dialoguiste de plusieurs grands films français des années 1935-1945, notamment ''[[Drôle de drame]]'', ''[[Le Quai des brumes (film)|Le Quai des brumes]]'', ''[[Le jour se lève (film)|Le jour se lève]]'', ''[[Les Visiteurs du soir]]'', ''[[Les Enfants du paradis]]'' et ''[[Les Portes de la nuit]]'' de [[Marcel Carné]], ''[[Le Crime de monsieur Lange]]'' de [[Jean Renoir]], ''[[Remorques]]'' et ''[[Lumière d'été]]'' de [[Jean Grémillon]]. Il adapte deux contes d'[[Hans Christian Andersen|Andersen]], d'abord ''[[La Bergère et le Ramoneur]]'', qui devient ''[[Le Roi et l'Oiseau]]'', film d'animation de [[Paul Grimault]] en [[1957 au cinéma|1957]], puis, en [[1964 à la télévision|1964]], ''[[Grand Claus et Petit Claus]]'', à la [[Office de radiodiffusion-télévision française|télévision]], ''[[Le Petit Claus et le Grand Claus (téléfilm)|Le Petit Claus et le Grand Claus]]'' de son frère [[Pierre Prévert]].
 
=== Prévert et ses interprètes ===
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], il protège son ami juif [[Joseph Kosma]]<ref>[http://www.musicologie.org/Biographies/k/kosma_joseph.html Joseph Kosma] sur musicologie.org</ref>, qui, grâce à lui, peut poursuivre son travail de musicien, et il aide également le décorateur [[Alexandre Trauner]] à se cacher.
 
Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1935 (''À la belle étoile''). Ses interprètes sont, entre autres, [[Agnès Capri]], [[Germaine Montero]], [[Juliette Gréco]], les [[Les Frères Jacques|Frères Jacques]], [[Yves Montand]], [[Marcel Mouloudji|Mouloudji]]{{etc.}}
 
{{refnec|C’est en 1938 au bord du paquebot ''[[Normandie (paquebot)|Normandie]]'' à destination de New-York que Jacques Prévert et [[Jacques Canetti]] se rencontrent. Le premier accompagne l’actrice [[Jacqueline Laurent (actrice, 1918)|Jacqueline Laurent]] qui fait ses débuts au cinéma et dont il est amoureux. Le second, directeur artistique de [[Radio Cité (Paris)|Radio Cité]], va à New-York pour voir comment on fait de la radio outre-Atlantique. L’un et l’autre se connaissent de nom. Ils ont pour amies [[Marianne Oswald]] et Agnès Capri, qui chantent déjà les chansons de Prévert au « [[Le Bœuf sur le toit|Bœuf sur le Toit]] » de [[Jean Cocteau]]. Ils promettent de se revoir, mais la guerre arrive.}}
 
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], il se réfugie à [[Nice]]<ref name="Lire"/>{{,}}<ref group = "Note">[[Histoire de Nice#La Seconde Guerre mondiale|Nice pendant la Seconde Guerre mondiale]] se trouve en [[zone libre]] jusqu'à {{date|novembre 1942}}, puis [[Zone d'occupation italienne en France|sous occupation italienne]] jusqu'à {{date|septembre 1943}} et enfin sous occupation allemande jusqu'à sa libération fin août 1944.</ref>.
 
{{refnec|En 1949, à Saint-Germain-des-Prés, les [[Les Frères Jacques|Frères Jacques]] font un triomphe avec ''Exercices de style'' de [[Raymond Queneau]]. Jacques Canetti, producteur musical des disques [[Polydor]], leur propose de les enregistrer sur un disque consacré aux chansons de Prévert. Canetti fait ensuite enregistrer du Prévert par Juliette Gréco, [[Yves Montand]], [[Catherine Sauvage]], ou encore [[Serge Reggiani]]. Sans oublier Jacques Prévert lui-même, qu'il enregistre en le faisant accompagner à la guitare par [[Henri Crolla]].}}
 
{{refnec|En 1975, ils{{qui}} retrouvent leur complicité grâce au compositeur espagnol [[Sebastian Maroto]], qui compose avec Jacques Prévert ses dernières chansons ; treize chansons aux lignes mélodiques claires. Ces chansons sont, à la demande de Canetti et de Prévert, chantées par Zette, la femme du compositeur, et elles paraissent en disque vinyle aux Productions Jacques Canetti.}}
 
Au lendemain de la guerre, l’éditeur René Bertelé obtient de Prévert l’autorisation de rassembler en un recueil ses nombreux textes et poèmes parus depuis les années 1930 dans des revues littéraires<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=René Bertelé|auteur2=Jacques Prévert|titre=Editer Prévert. Lettres et archives (1946-1976)|lieu=Paris|éditeur=Collection Les Cahiers de la NRF, Gallimard|année=avril 2017|pages totales=518|passage=édition de Delphine Lacroix|isbn=978-2-07-272192-2}}</ref>. Sorti en {{date|mai 1946}}, ''Paroles'' est le premier livre signé Prévert. Il en a lui-même créé le graphisme, à partir d’une photo de graffiti de son ami [[Brassaï]]. Le succès, critique comme public, est foudroyant<ref name="Lire" />. Le style joyeusement iconoclaste de Prévert et ses thèmes de prédilection, les bonheurs simples, la révolte et l’amour, séduisent autant le cercle de Saint-Germain-des-Prés que le grand public. En quelques semaines, les {{nombre|5000|exemplaires}} du premier tirage s’envolent. Une nouvelle édition enrichie est vite publiée, et ses poèmes sont traduits en anglais, en italien, en japonais{{Etc.}} D’autres recueils suivront {{incise|''Spectacle'', ''La pluie et le beau temps'', ''Histoires'', ''Fatras'', ''Imaginaires'', ''Choses et Autres''}}, dans lesquels aphorismes, dessins, collages, sketches voisinent avec les poèmes. Parallèlement à ses propres recueils, Prévert cosigne des ouvrages avec des photographes, des peintres ou des illustrateurs pour enfants (Jacqueline Duhême, Elsa Henriquez, Ylla…). Jacques Prévert prend alors ses distances avec le cinéma afin de se consacrer à l'écriture<ref name="Lire" />.
 
En 1948, il confie à [[Henri Crolla]] la composition des musiques de ses chansons, dont ''La Chanson des cireurs de souliers de Broadway'' destinée à Montand. Il se sépare de Kosma qui a pris le parti du producteur dans le film ''[[Le Roi et l'Oiseau]]'' que [[Paul Grimault]] jugeait inachevé. Le film sort dans une première version désavouée par les auteurs Grimault et Prévert, sous le titre ''[[Le Roi et l'Oiseau#La Bergère et le Ramoneur (1953)|La Bergère et le Ramoneur]]''. C'est la fin de sa collaboration avec Kosma.
 
=== Accident et période d'expositions picturales ===
Le 12 octobre 1948, Jacques Prévert, avec [[Alexandre Trauner]], [[Nicolas Bataille]], Pierre Prévert et Joseph Kosma, se rend au 116 de l'[[avenue des Champs-Élysées]], dans les bureaux de la [[Radiodiffusion française]], invité par Simone Dubreuilh, chargée de l'émission de cinéma « Actualités de Paris ». Il doit y parler du ''[[Le Petit Soldat (film, 1947)|Petit Soldat]]'', un court-métrage d'animation de [[Paul Grimault]] dont il est coscénariste, et d{{'}}''Hécatombe'', dont il a écrit le scénario et qui est en attente de réalisation (le projet sera abandonné à la suite de l'accident). Alors qu'il discute dans le bureau 102, au deuxième étage, il prend légèrement appui sur une porte-fenêtre. Celle-ci n'était pas verrouillée, avec ses deux battants s'ouvrant vers l'extérieur et un garde-corps absent (les Allemands, qui occupaient l'immeuble pendant l'Occupation, l'avait enlevé pour installer une mitrailleuse). La porte-fenêtre s'ouvrit donc brutalement et Prévert, déséquilibré, tomba dans le vide. Dans sa chute, il tenta de prendre appui sur une plaque en tôle qui supportait l'enseigne du cinéma des Champs-Élysées mais celle-ci céda et il heurta alors, la tête la première, le trottoir cinq mètres plus bas. Il sera rapidement emmené à l'[[hôpital Marmottan]] tout proche, évacué par un car de police car de nombreuses forces de police se trouvaient sur l'avenue, en prévision d'une foule venue pour le retour de [[Marcel Cerdan]] des États-Unis après son titre de champion du monde. Il souffre alors d'une fracture du crâne, d'autres fractures et son pronostic vital est engagé. Prévert restera dix jours dans le coma et en convalescence pendant plusieurs mois<ref>{{Article|auteur1=Dominique MABIN|titre=Jacques Prévert, ressuscité ? Apport de l’histoire de la médecine|périodique=Histoire de sciences médicales|tome=LI|numéro=4|date=2017|lire en ligne=https://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx2017x051x004/HSMx2017x051x004x0473.pdf}}.</ref>. Il restera marqué par des séquelles neurologiques irréversibles<ref name="Lire"/>. Le hasard a voulu que [[Pierre Bergé]], qui était arrivé le jour même, pour la toute première fois, dans la capitale, fût témoin de l'accident alors qu'il se promenait sur les [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]]<ref name="prevert">Entretien de Pierre Bergé avec Emmanuelle Duverger et Robert Ménard, publié sous le titre « [http://www.infos-des-medias.net/media-la-revue/2007/09/pierre-berge-leshete-du-journalisme.php Pierre Bergé : l’esthète du journalisme] », dans le {{n°}} 14 de la revue ''Médias'', et reproduit le 20 septembre 2007 sur le site www.infos-des-medias.net.</ref>. En repos forcé plusieurs mois à [[Saint-Paul-de-Vence]], il se met à pratiquer assidûment le collage, qui constitue pour lui une autre forme de poésie<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Prévert, Françoise Woimant, Anne Moeglin-Delcroix|titre=Les Prévert de Prévert|sous-titre=collages|éditeur=Bibliothèque nationale|année=1982|passage=12|isbn=}}</ref>. Parallèlement à sa production de collages, il se consacre à des dessins animés et à des films pour enfants<ref>Carole Aurouet, {{opcit}}, {{p.|235}}</ref> et collabore à de nombreux ouvrages avec ses amis peintres, dessinateurs et photographes, le plus souvent pour des éditions limitées : ''Grand Bal du printemps'' avec le photographe [[Izis|Izis Bidermanas]], ''Les Chiens ont soif'' avec [[Max Ernst]], textes pour le peintre [[Joan Miró|Miró]], pour le photographe [[Robert Doisneau]], etc. Il travaille aussi avec des illustrateurs : il réalise en 1953 ''L’Opéra de la Lune'' avec [[Jacqueline Duhême]], pionnière de l’illustration pour enfants, ou encore ''Lettre des îles Baladar'', avec le dessinateur [[André François (peintre)|André François]].
 
Jacques Prévert a longtemps vécu dans des meublés et des hôtels, avant de s'installer en 1956 dans un appartement au 6 bis, [[cité Véron]] dans le [[quartier des Grandes-Carrières]], au fond d'une petite impasse derrière le [[Moulin-Rouge]], sur le même palier que [[Boris Vian]] qui se produit au cabaret de son frère Pierre Prévert {{incise|[[La Fontaine des Quatre-Saisons]]}} où il se plaît à accueillir les spectateurs de renom coiffé d'une casquette de chasseur marquée en lettres dorées au nom du cabaret<ref group="Note">L’appartement de Jacques Prévert abrite aujourd'hui les locaux de Fatras/Succession Jacques Prévert.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Carole Aurouet|titre=Prévert|sous-titre=portrait d'une vie|éditeur=[[Ramsay (maison d'édition)|Ramsay]]|année=2007|passage=137|isbn=}}.</ref>.
 
En 1957, Jacques Prévert expose pour la première fois à la [[galerie Maeght]] une série de [[Collage (art)|collages]], genre artistique insolite et inclassable qu’il pratique avec passion depuis 1948<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Prévert|titre=[[Collage (art)|collages]]|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1982|pages totales=272|passage=livre édité à la suite de la datation de collages issus de la collection de Jacques Prévert par sa femme Janine à la Bibliothèque nationale de France.|isbn=2-07-011058-3}}</ref>. Suivront le [[Château Grimaldi|Musée Grimaldi]] à Antibes en 1963 et, un an plus tard, la galerie Knoedler à Paris qui présentent cent douze collages de Jacques Prévert provenant de sa collection personnelle, et de celles de ses amis Picasso, René Bertelé, Marcel Duhamel, André Villers, Betty Bouthoul et Renée Laporte. Ses collages sont un prolongement direct de son écriture imagée, inspirés de la tradition surréaliste et d’une grande liberté formelle, ils jouent sur le détournement d’aphorismes ou d’expressions populaires, la relecture ou la réappropriation d’images existantes. Ses collages s’intègreront tant et si bien à son œuvre poétique qu'il en publiera cinquante-sept dans son recueil ''Fatras'' (1966) et vingt-cinq dans ''Imaginaires'' (1970).
 
Le domicile secondaire de la famille Prévert est à [[Antibes]], mais, à la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire, il quitte cette ville. En 1971, sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète une maison à [[Omonville-la-Petite]], à l'extrémité nord-ouest du [[Cotentin]], dans la [[La Hague (région naturelle)|pointe de la Hague]] (département de la [[Manche (département)|Manche]]).
 
=== Mort ===
Le {{date|11|avril|1977}}, il meurt à [[Maison Jacques-Prévert|son domicile]] d'[[Omonville-la-Petite]], des suites d'un [[cancer du poumon]], lui qui fumait trois paquets de [[cigarette]]s par jour et en avait toujours une à la bouche<ref>Mary E. Belanger, op. cité, {{p.|34}}</ref>. Il était âgé de 77 ans.
 
Aux côtés de sa femme, de sa fille et de son ami Alexandre Trauner, il est enterré au cimetière entourant l'église d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à [[Saint-Germain-des-Vaux]], ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.
 
=== Famille et vie privée ===
Le {{date|30 avril 1925}}, il épouse Simone, son amie d'enfance dont il divorce en 1935. Il vit une histoire d'amour avec la comédienne [[Jacqueline Laurent (actrice, 1918)|Jacqueline Laurent]] en 1936, puis avec une jeune actrice de quinze ans, Claudy Emanuelli (dite Claudy Carter)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Andry|titre=Jacques Prévert|éditeur=[[Éditions de Fallois]]|année=1994|passage=142|isbn=}}.</ref>, et enfin en 1943 avec Janine Fernande Tricotet (1913-1993), élève du danseur [[Georges Pomiès]], qu'il épouse le {{date|4 mars 1947}} et avec qui il a une fille, Michèle (1946<ref>{{Ouvrage|auteur1=Dominique Gros|titre=Jacques Prévert|éditeur=Éditions C. Corlet|année=1998|passage=70|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref name="J" />-1986<ref name ="Paris Match"/>).
 
Sa petite-fille, Eugénie Bachelot-Prévert, gère aujourd'hui l'œuvre de son grand-père<ref name ="Paris Match">{{Article|auteur1=Gilles Trichard|titre=Eugénie Bachelot-Prévert : "Jacques Prévert, mon grand-père"|périodique=Paris Match|date=13 décembre 2017|pages=|lire en ligne=https://www.parismatch.com/Culture/Livres/Eugenie-Bachelot-Prevert-Jacques-Prevert-mon-grand-pere-1417589|consulté le=12 décembre 2018}}.</ref>.
 
Un chien de race [[Berger de Brie|briard]] de Jacques Prévert nommé Ergé est élu le 11 mai 1953 [[satrape du Collège de 'Pataphysique]] en même temps que son maître<ref>[https://www.parisladouce.com/2015/09/paris-la-cite-veron-la-cite-des-poetes.html Site parisladouce.com, page "Paris : Cité Véron, la cité des poètes entre Pigalle et Montmartre, auteur Caroline Hauer], consulté le 4 mai 2020</ref>.
 
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Fichier:PrévertMaison.JPG|La [[maison Jacques-Prévert]] à [[Omonville-la-Petite]].
Fichier:PrévertTrauner.JPG|La tombe de Prévert, à côté de celle d'[[Alexandre Trauner]].
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== Son œuvre ==
=== Langage et style ===
{{section à sourcer|date=juin 2024}}
[[Image:Prevert-Alassio.jpg|thumb|Autographe de Jacques Prévert à [[Alassio]].]]
Prévert fait éclater le caractère conventionnel du discours par le [[jeu de mots|jeu des mots]]. Sa poésie est constamment faite de jeux sur le langage ([[calembour]]s, inventions [[burlesque]]s, [[néologisme]]s, [[lapsus]] volontaires…) dont le poète tire des effets comiques inattendus (un humour parfois noir), des significations doubles ou encore des images insolites.
 
Ses poèmes fourmillent de jeux de sons, de combinaisons pour l'oreille ([[allitération]]s, [[rime]]s et rythmes variés) qui paraissent faciles, mais dont Prévert fait un usage savant. Enfin, il ne faut pas négliger, comme l'a fait remarquer [[Danièle Gasiglia-Laster]] dans son introduction aux ''Œuvres complètes'' de Prévert dans la Bibliothèque de la Pléiade, les apports du [[surréalisme]] dont on retrouve les traces : inventaires, énumérations hétéroclites d'objets et d'individus, additions de substantifs ou d'adjectifs, etc. Il est friand des procédés de l'image, de la métaphore et de la personnification (animal, objet, humain).
 
Prévert s'en prend aux stéréotypes du langage, à tout ce qui est figé, imposé : « Les expressions stéréotypées, les citations célèbres, les proverbes, permettent toutes les mystifications possibles. Quand certains êtres en oppriment d'autres, ils tentent en effet de leur faire croire que ce qui se dit ou s'écrit reflète l'ordre naturel des choses : « À tout seigneur tout honneur », « Qui aime bien châtie bien », etc. Aussi Prévert va-t-il détourner de leur sens ces « messages du mensonge », les subvertir au profit de ceux qu'ils desservaient : « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage à demain, si on ne vous paie pas le salaire d'aujourd'hui » […], ou bien inventera à son tour des aphorismes qui insinueront d'autres rapports de force et surtout une autre conception de la société : « Quand les éboueurs font grève, les orduriers sont indignés » […]. Quand il utilise des clichés, non pas pour les mettre dans la bouche de personnages sans consistance, mais pour son propre compte, il leur fait subir une cure de jouvence, le plus souvent en les prenant à leur premier degré de signification. Ainsi, le monde de « Lanterne magique de Picasso » est-il « beau comme tout », comme la totalité de l'univers et de ses parcelles. Bousculer les automatismes se révèle en définitive vital, car à trop se contenter d'utiliser le langage tel qu'il nous est donné, avec les mêmes immuables associations, on risque de pétrifier les êtres et les choses. » explique Danièle Gasiglia-Laster (Introduction au {{nobr|tome 1}} des ''Œuvres complètes'' de Prévert, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard).
 
« Jacques Prévert est très attaché à la langue. Il est un gourmet des mots qui éprouve un vrai plaisir en jouant avec eux. Et cette jouissance du verbe, il la communique à ses lecteurs. Dès que les mots jaillissent, il les attrape et s’amuse : il les associe, les oppose, les détourne, les fait sonner les uns avec les autres, joue avec leurs différents sens… Il part de mots simples, « des mots de tous les jours » comme les nomme Garance/Arletty dans Les Enfants du paradis (Marcel Carné, 1945). Et, grâce à un travail d’orfèvre, il leur donne une force et une vivacité teintées d’humour {{incise|parfois noir et féroce}} qui constituent sa patte. L’humour est capital. N’oublions pas que Prévert a été élevé à la distinction de Satrape du Collège de Pataphysique en qualité de fabricant de Petits Plats dans les Grands pour la définition qu’il en avait donnée dans ''La Nef'' (01/1951) : « Depuis trop longtemps on prenait l’humour à la légère, il s’agit maintenant de le prendre à la lourde » écrit Carole Aurouet dans ''Jacques Prévert, Paris la belle'', catalogue d'exposition.
 
; Ses principaux jeux de mots
* jeu de cortège : développement descriptif, énumération d'objets et/ou d'individus, illustré notamment dans le poème ''Inventaire'' (d'où l'expression « [[wikt:inventaire à la Prévert|inventaire à la Prévert]] »).
* équivoque : jeu sur la double signification d'un mot, au sens propre et au sens figuré, sens courant ou sens argotique. Exemple : le titre du poème ''Petite tête sans cervelle'', pris au figuré, prend plus tard le sens propre : l'enfant distrait sera renversé par un train.
* [[zeugma (stylistique)|zeugma]] : procédé qui rattache grammaticalement des termes qui ne se rapportent pas logiquement l'un à l'autre. Exemple de l'auteur : ''Napoléon prit du ventre et beaucoup de pays''.
* [[calembour]]s : fondé sur une similitude de sons ou de sens.
* [[néologisme]] : création de nouveaux mots.
* mots pris à la lettre : jeux sur le sens premier des mots.
* logique de l'absurde : tout ce qui est contraire à la raison.
* [[allitération]] : répétition de consonnes.
* [[rime]] et [[rythme]] : intérieur et extérieur.
* [[aphorisme]]s de fantaisie : [[Maxime (langue)|maximes]] et [[proverbe]]s de son imagination.
* La [[syllepse]] est la figure de style qu'il utilise avec prédilection : elle consiste à opérer des glissements entre le sens propre et le sens figuré des mots. Par exemple, dans un texte de ''[[Paroles (Prévert)|Paroles]]'', intitulé ''La Lessive'', Prévert joue avec une expression populaire « laver son linge sale en famille » (qui désigne le fait de garder dans le cercle familial les éventuels « secrets honteux » qu'on peut avoir à cacher) et s'amuse à la prendre au pied de la lettre, en représentant la famille autour d'un baquet, en train de récurer la fille de la maison qui a commis une faute qui sème la zizanie dans le cercle familial.
 
=== Scénarios ===
Prévert est, avec notamment ''[[Le Quai des brumes (film)|Quai des brumes]]'' de Marcel Carné<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Jeunet, N-T Binh et Philippe Morisson|titre=Les magiciens du cinéma|sous-titre=Carné, Prévert, Trauner|lieu=Paris|éditeur=[[Les Arènes]]|année=2012|pages totales=126|isbn=978-2-35204-211-2}}</ref> en 1938, ''[[Le Crime de monsieur Lange]]'' de [[Jean Renoir]] (1936) et ''[[Les Enfants du paradis]]''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Laurent Mannoni et Stéphanie Salmon (dir.)|titre=[[Les Enfants du Paradis]]|sous-titre=Marcel Carné, Jacques Prévert|lieu=Paris|éditeur=La [[Cinémathèque française]] ; [[Fondation Jérôme Seydoux-Pathé]] ; Xavier Barral Édition|année=2012|pages totales=264|isbn=978-2-36511-018-1|isbn2=2-36511-018-5}}</ref> de [[Marcel Carné]] (1945), l'un des grands scénaristes français.
 
Les réalisateurs avec qui il a travaillé lui accordaient une grande confiance sur l'histoire racontée par le film. Nombre de réalisateurs ont réalisé leur meilleur film avec lui, ou du moins le plus original. Nombre de ses répliques ( ''« —T'as de beaux yeux, tu sais ? — Embrassez-moi.»'') (''« — François, y a plus de François ! »'') ( ''« Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment comme nous d’un aussi grand amour.»'') (''« Vous êtes riche et vous voudriez être aimé comme un pauvre. Et les pauvres on ne peut quand même pas tout leur prendre, aux pauvres ! »'') sont parfois plus connues que ses poèmes. Prévert qui travaillait sur les films jusqu'au mot ''FIN'' <ref>{{Lien web|url=http://www.marcel-carne.com/la-bande-a-carne/jacques-prevert/1965-entretien-dalexandre-trauner-sur-prevert-image-et-son/|titre=entretien avec Alexandre Trauner |site=marcel-carne.com}}.</ref> est souvent qualifié d'auteur sans que des réalisateurs aussi talentueux que Renoir, Carné ou Grémillon en prennent ombrage.
 
Il a travaillé près de trente ans avec [[Paul Grimault]] sur ''[[Le Roi et l'Oiseau]]''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Pagliano|titre=Le Roi et l'Oiseau : Voyage au cœur du chef-d'œuvre de Prévert et Grimault|lieu=Paris|éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]|année=2012|pages totales=192|isbn=978-2-7011-4998-1|isbn2=2-7011-4998-3}}</ref>, et, alors que Paul Grimault avait enfin trouvé les moyens de finir son film, et que Prévert était à l'article de la mort, il a travaillé sur les dialogues jusqu'à son dernier souffle. La veille de sa mort, il envoie un télégramme à Paul Grimault avec ces mots : ''« Et s'il n'en reste qu'un, nous serons ces deux-là.»''<ref>Cité par Paul Grimault dans une conférence en 1984 à Toulouse</ref> ''Le Roi et l'Oiseau'' s'achève sur la libération d'un oiseau enfermé dans sa cage par le robot destructeur, libéré lui aussi, et qui, dès que l'oiseau s'envole, écrase la cage d'un coup de poing.
 
Dans le cinéma, son nom est attaché aux grandes œuvres de la période du cinéma français de 1935 à 1945. Après guerre, {{refnec|l'insuccès commercial du film ''[[Les Portes de la nuit]]'' sera le prétexte aux productions de cinéma pour ne plus travailler avec cet auteur trop engagé, et trop indépendant pour se soumettre à leurs ordres}}. Il continue comme scénariste, avec encore de belles réussites, comme ''[[Les Amants de Vérone]]'' d'André Cayatte (1948), les films réalisés avec Paul Grimault, notamment ''Le Roi et l'Oiseau'' dont il est question plus haut, les films réalisés pour la télévision avec Pierre Prévert, ''[[Le Petit Claus et le Grand Claus (téléfilm)|Le Petit Claus et le Grand Claus]]'' (1964), ''La Maison du passeur'' (1965). Mais à partir de la publication de ''Paroles'', il se consacre davantage à ses textes publiés en recueils.
 
En 2007, fut créé par l'Union Guilde des Scénaristes (devenu depuis la [[Guilde française des scénaristes]]) le [[Prix Jacques-Prévert du scénario]]. Avec l'accord de sa petite-fille, Eugénie Bachelot-Prévert, le prix rend hommage à celui que l'on considère comme un grand scénariste<ref>{{Lien web |titre= Dossier de Presse du Prix Jacques Prévert 2008|url= www.agencedrc.com/sites/default/files/contents/references_files/49/prix-jacques-prevert-du-scenario-dossier-de-presse-2008.pdf|date= |site= Union Guilde des Scénaristes|consulté le=31 janvier 2015}}.</ref>. La récompense (souvent décernée le {{date|4|février}}, la date d'anniversaire du poète) est remise au meilleur scénario, parmi les films français sortis dans l'année, par un jury composé de scénaristes<ref>{{Lien web |titre= Site officiel de la Guilde française des scénaristes|url= www.guildedesscenaristes.org/index.php|date= |consulté le=31 janvier 2015}}.</ref>.
 
=== Chansons ===
'''La musique classique'''
 
Prévert a écrit un certain nombre de poèmes en hommage à des œuvres musicales qu'il appréciait. Il a, en 1974, participé, à la demande d'[[Arnaud Laster]], à une émission diffusée sur [[France Musique]], ''L'Antenne de France-Musique est à Jacques Prévert''<ref>Enregistrement que l'on peut écouter à l'Inathèque</ref>. Dans cet entretien avec A. Laster, enregistré dans la maison qu'il habitait alors avec sa femme Janine à Omonville-la-Petite, il parle de son goût pour des musiciens aussi divers que [[Alban Berg]], [[Georges Bizet]], [[Igor Stravinsky]], [[Antonio Vivaldi]], [[Erik Satie]], [[Haendel]], [[Carl Orff]]… C'est le peintre autrichien [[Lucas Suppin]]<ref>[http://www.orff-zentrum.de/index_fr.asp Des courriers de Suppin à Orff lui parlant de Prévert et lui donnant son adresse à Paris sont archivés au ''Orff Zentrum'' de Munich]</ref> qui a mis en relation Jacques Prévert avec Carl Orff. Nous apprenons également dans ces lettres de Suppin que Orff, Suppin et Prévert avaient un projet commun autour d'un livre (probablement autour du thème d'Œdipe), mais celui-ci ne s'est jamais réalisé.
 
Prévert entretenait avec Carl Orff une proximité amicale comme en témoignent ses dédicaces régulières, dont une datée de 1959 : « à Carl Orff, à sa musique - Jacques Rêve-vert »<ref>[http://www.orff-zentrum.de/index_fr.asp Les ouvrages dédicacés par Prévert à Orff sont archivés au ''Orff Zentrum'' de Munich]</ref>. Un poème publié dans ''Choses et autres'', ''Carmina Burana'' (titre d'une cantate scénique de Carl Orff : ''[[Carmina Burana (cantate)|Carmina Burana]]'') rend hommage à ces chants profanes. Ce poème sera repris dans l'ouvrage ''Carmina Burana'' (Manus Press 1965) illustré de partitions de Carl Orff et de dessins de [[HAP Grieshaber]].
 
Prévert entend dans la musique de Carl Orff, écrit Arnaud Laster, « un hymne à la beauté et à l'amour » et « une revendication du bonheur qui rejoint la sienne »<ref>Arnaud Laster, {{lien brisé|url=http://orff.fr/index.php/article/jacques-prevert-auditeur-libre-des-musiciens-arnaud-laster |titre=''Jacques Prévert auditeur libre des musiciens'' }}, dans ''Jacques Prévert Paris la belle'', direction d'Eugénie Bachelot Prévert et N. T. Binh, Flammarion, 2008.</ref>. L'un et l'autre ont travaillé l'histoire d'Agnès Bernauer : ''Die Bernauerin'' pour Carl Orff en 1947 et ''Agnès Bernauer'' pour Prévert en 1961 dans le film ''[[Les Amours célèbres]]'' de [[Michel Boisrond]].
 
=== Participation ouvrage collectif militant ===
* {{Ouvrage|auteur1=[[Hervé Bazin]]|auteur2=[[Marc Beigbeder]]|auteur3=[[Jean-Marie Domenach]]|auteur4=[[Francis Jeanson]]|auteur5=[[Michel Leiris]]|auteur6=[[Jacques Madaule]]|auteur7=Marcel Mer|auteur8=[[Jean Painlevé]]|auteur9=Roger Pinto|auteur10=Jacques Prévert|auteur11=[[Roland de Pury]]|auteur12=J.H. Roy|auteur13=[[Vercors (écrivain)|Vercors]]|auteur14=[[Louis de Villefosse]]|préface=[[Jean-Paul Sartre]]|titre=L'[[Affaire Henri Martin]]|sous-titre=Commentaire de Jean-Paul Sartre|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=nrf|nature ouvrage=Collectif|série=Hors série Connaissance|année=1953|mois=10|jour=29|pages totales=296|isbn=2-07-024836-4|présentation en ligne=http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hors-serie-Connaissance/L-affaire-Henri-Martin|consulté le=19 novembre 2018}}.
 
== Réception ==
{{citation bloc|Le titre du recueil ''[[Paroles (Prévert)|Paroles]]'' », notent [[Danièle Gasiglia-Laster]] et [[Arnaud Laster]], « sonne comme un défi, un refus de se soumettre à la tradition qui privilégie l'écrit et l'imprimé ; ce que confirment les propos de Prévert rapportés par un journaliste : « Il n'est pas vrai que les écrits restent. Ce sont les paroles ». Propos qui font écho, en plus provocateurs, à ceux qu'il avait déjà mis dans la bouche d'un facteur - homme de lettres à sa manière, un confrère en somme : « les écrits s'envolent, les paroles restent » [Drôle d'immeuble, ''La Pluie et le Beau Temps'']. Donne-t-il par là raison à un critique de ''Paroles'' qui se demandera {{incise|sans penser particulièrement au titre}} s'il ne s'agirait pas « sous couleur de désinvolture d'une démarche poétique particulièrement ambitieuse ? » Il est permis de le soutenir, même si Prévert vise moins à substituer une hiérarchie à une autre qu'à suggérer, à la faveur d'un renversement, l'égale valeur de tous les modes d'expression<ref>Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster, Notice sur ''Paroles'' au tome I de l'édition des œuvres complètes de Prévert, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1992, {{p.|982}}.</ref>.}}
 
[[Carole Aurouet]] en fait le commentaire suivant : {{citation bloc|Outre les thèmes abordés, ''Paroles'' est également novateur, atypique et détonant, par sa forme et son style. C’est un recueil placé sous le signe de l’éclectisme dans lequel on trouve aussi bien des textes courts que des chansons, des histoires, des instantanés et des inventaires. Prévert y mélange les genres. Il ne s’inscrit dans aucune taxinomie poétique. Par ailleurs, il tord le cou aux règles de versification classique, tant au niveau du rythme que de la disposition ou de la ponctuation. Prévert a notamment gardé de son passage par le surréalisme une façon singulière de détruire les clichés langagiers et les lieux communs. Il attire, par exemple, l’attention de ses lecteurs sur l’arbitraire du signe. Il use avec brio des contrepèteries, des calembours, des équivoques et des allégories. Il rend hommage en quelque sorte au langage populaire<ref>Carole Aurouet, ''Prévert, portrait d'une vie'', Ramsay, 2007, {{p.|126}}.</ref>.}}
 
[[Image:PrévertJardin.JPG|thumb|Jardin en hommage à Jacques Prévert à [[Saint-Germain-des-Vaux]].]]
Prévert étant devenu {{bleu|Transcendant}} [[Satrape du Collège de 'Pataphysique]] en 1953, et {{citation|le Collège ne prenant pas en compte des transformations aussi peu importantes que le décès, il y demeure président mémorial de la Sous-Commission des Paraphrases<ref>[[Lucien Logette]], in ''[[La Quinzaine littéraire]]'', {{n°|945}} du {{1er}} mai 2007, {{p.|16}}.</ref>.}}
 
[[Danièle Gasiglia-Laster]] précise, dans son analyse sur ''Paroles'' parue dans la collection Foliothèque de Gallimard : {{citation bloc|Que le poète sache manier l'extrême concision ne fait pas de doute, mais il excelle aussi dans les grands textes foisonnants où il met alors en scène de multiples personnages qui évoluent dans des environnements variés<ref>''Danièle Gasiglia-Laster commente Paroles de Jacques Prévert'', Foliothèque, Gallimard, 1993, p. 45.</ref>.}}
 
L'écrivain [[Roger Bordier]] fera un éloge politique de Jacques Prévert dans la revue ''[[Europe (revue)|Europe]]'' : {{citation bloc|Du côté des exploités, des pauvres, des démunis, Prévert a crié la scandaleuse organisation de la misère, la honte du crime institutionnalisé, les tartufferies d'une presse aux ordres, la sadique organisation d'une puissance industrielle […] qui confond ses bénéfices personnels avec les biens de la nation<ref>Roger Bordier, « Esquisses pour le portrait d'un meneur », ''Europe'', sept. 1991, p. 8.</ref>.}}
 
L'écrivain [[Pierre Jourde]], ironisant sur l'admiration de [[Frédéric Beigbeder]] pour Prévert dans son ''Dernier inventaire avant liquidation'', commente : {{citation bloc|Après avoir reconnu que Prévert, c'est parfois un peu simplet, plein de vérités premières, de gentils poncifs et de facilités, l'essayiste [Beigbeder] s'élève malgré tout contre ceux qui le dénigrent. Il nous révèle en effet que, si la critique n'aime pas Prévert, ce n'est pas parce que sa poésie est faible, non, c'est parce qu'elle est populaire<ref>Pierre Jourde, ''La Littérature sans estomac'', « C'est Toto qui écrit un roman : Frédéric Beigbeder », L'esprit des péninsules, 2002, I, 2.</ref>.}}
 
[[Michel Houellebecq]] se montre à son tour particulièrement hermétique à la poésie de Jacques Prévert mais la conclusion de l'article où il attaque l'auteur de ''Paroles'' {{incise|qui fait encore polémique}} montre à l'évidence que c'est le « libertaire » qui est visé : {{citation bloc|Jacques Prévert est quelquʼun dont on apprend des poèmes à lʼécole. Il en ressort quʼil aimait les fleurs, les oiseaux, les quartiers du vieux Paris, etc. Lʼamour lui paraissait sʼépanouir dans une ambiance de liberté ; plus généralement, il était plutôt pour la liberté, portait une casquette et fumait des Gauloises […]. À lʼépoque on écoutait Vian, Brassens… Amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, baby-boom, construction massive de HLM pour loger tout ce monde-là. Beaucoup dʼoptimisme, de foi en lʼavenir, et un peu de connerie. […] Le « travail du texte », chez Prévert, reste embryonnaire : il écrit avec limpidité et un vrai naturel, parfois même avec émotion ; il ne sʼintéresse ni à lʼécriture, ni à lʼimpossibilité dʼécrire ; sa grande source dʼinspiration, ce serait plutôt la vie. Il a donc, pour lʼessentiel, échappé aux thèses de troisième cycle. Aujourdʼhui cependant il entre à la Pléiade, ce qui constitue une seconde mort. Son œuvre est là, complète et figée. Cʼest une excellente occasion de sʼinterroger pourquoi la poésie de Jacques Prévert est-elle si médiocre, à tel point quʼon éprouve parfois une sorte de honte à la lire ? Lʼexplication classique (parce que son écriture « manque de rigueur ») est tout à fait fausse ; à travers ses jeux de mots, son rythme léger et limpide, Prévert exprime en réalité parfaitement sa conception du monde. La forme est cohérente avec le fond, ce qui est bien le maximum quʼon puisse exiger dʼune forme. Dʼailleurs quand un poète sʼimmerge à ce point dans la vie, dans la vie réelle de son époque, ce serait lui faire injure que de le juger suivant des critères purement stylistiques. Si Prévert écrit, cʼest quʼil a quelque chose à dire ; cʼest tout à son honneur. Malheureusement, ce quʼil a à dire est dʼune stupidité sans bornes ; on en a parfois la nausée. Il y a de jolies filles nues, des bourgeois qui saignent comme des cochons quand on les égorge. Les enfants sont dʼune immoralité sympathique, les voyous sont séduisants et virils, les jolies filles nues donnent leur corps aux voyous ; les bourgeois sont vieux, obèses, impuissants, décorés de la Légion dʼhonneur et leurs femmes sont frigides ; les curés sont de répugnantes vieilles chenilles qui ont inventé le péché pour nous empêcher de vivre. On connaît tout cela ; on peut préférer Baudelaire. […] Lʼintelligence nʼaide en rien à écrire de bons poèmes ; elle peut cependant éviter dʼen écrire de mauvais. Si Jacques Prévert est un mauvais poète cʼest avant tout parce que sa vision du monde est plate, superficielle et fausse. Elle était déjà fausse de son temps ; aujourdʼhui sa nullité apparaît avec éclat, à tel point que lʼœuvre entière semble le développement dʼun gigantesque cliché. Sur le plan philosophique et politique, Jacques Prévert est avant tout un [[libertaire]] ; cʼest-à-dire, fondamentalement, un imbécile<ref>Michel Houellebecq, ''Rester vivant'', « Jacques Prévert est un con », Flammarion, 2005.</ref>.}}
 
[[Philippe Forest]] s'en prend, lui, à ceux qui attaquent Hugo, Aragon ou Prévert {{incise|dont il estime que ''Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France'' est un texte « merveilleux »}} et pense qu'il faut en finir avec {{citation|une lecture stéréotypée de l'histoire littéraire. Peu de lecteurs lucides ont ouvert la voie. Il y a eu en effet Bataille, l'un des rares à prendre au sérieux ''Paroles'' - l'un des plus grands livres, pourtant, du siècle passé. Mais connaissez-vous beaucoup de thuriféraires de ''Histoire de l'œil'' qui se souviennent du texte que Bataille a consacré à Prévert ? Voilà qui compliquerait beaucoup la réflexion routinière de la critique. Et si les mauvais sentiments, au fond, ne produisaient jamais que de la mauvaise littérature ? Et si le roman, la poésie vraie étaient en fait du parti de cette chose si désuète, démodée qu'on nommait autrefois la bonté ? Cette pensée-là, il a fallu toute sa vie à quelqu'un comme [[Roland Barthes]] pour avoir le courage de l'exprimer. Il est vrai qu'elle est assez scandaleuse pour qu'il nous faille tout le siècle à venir pour en méditer l'énigme<ref>Propos recueillis par Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster, ''L'Echo Hugo'', n° 5, 2005.</ref>.}}
 
En 2017, le [[metteur en scène]] [[Laurent Pelly]] propose une création au [[Théâtre de la Cité TNT|Théâtre national de Toulouse]] où il choisit d'explorer l'œuvre de Jacques Prévert, {{citation|non celle que l'on entend sur les bancs de l'école, mais celle de l'homme [[libertaire]], subversif, [[Antimilitarisme|antimilitariste]] et [[Anticléricalisme|anticlérical]]<ref>{{Article|nom1=Rédaction|titre=Pelly aime Prévert le libertaire|périodique=[[La Dépêche du Midi]]|année=08/09/2017|pages=|url texte=https://www.ladepeche.fr/article/2017/09/08/2641406-pelly-aime-prevert-le-libertaire.html}}.</ref>.}}
 
== Œuvres ==
 
=== Peintures ===
 
* ''La Bienheureuse Jeanne d’Arc'', 1972, collage sur papier, 38 x 29 cm, [[Musée des Beaux-Arts d'Orléans|musée des Beaux-Arts d’Orléans]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Brême|auteur2=Mehdi Korchane|titre=Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre|lieu=Orléans|éditeur=musée des Beaux-Arts|année=2022|pages totales=470|passage=n°166|isbn=9 788836 651320}}</ref>.
 
=== Poèmes ===
{{colonnes|nombre=2|
* [[1946 en littérature|1946]] : ''[[Paroles (Prévert)|Paroles]]''<ref>{{citation|La première édition de ''Paroles'' sort en librairie le 10 mai 1946.}} – {{pc|Prévert}} Jacques, ''Œuvres complètes'', Bibliothèque de la Pléiade, 1992, {{t.}}{{pc|i}}, {{p.|981}}.</ref>
* [[1946 en littérature|1946]] : ''Histoires'' ; édition augmentée avec [[André Verdet]], 1949
* [[1946 en littérature|1946]] : ''Histoires et d'autres histoires''
* [[1947 en littérature|1947]] : ''Les Enfants qui s'aiment''
* [[1949 en littérature|1949]] : ''Spectacle''
* [[1951 en littérature|1951]] : ''Grand Bal du Printemps''
* [[1955 en littérature|1955]] : ''La pluie et le beau temps''
* [[1955 en littérature|1955]] : ''Lumières d’homme''
* [[1966 en littérature|1966]] : ''Fatras''
* [[1970 en littérature|1970]] : ''Imaginaires''
* [[1972 en littérature|1972]] : ''Choses et autres''
* [[1980 en littérature|1980]] : ''Soleil de nuit'', recueil posthume, édition préparée par [[Arnaud Laster]] avec le concours de Janine Prévert
* [[1984 en littérature|1984]] : ''La Cinquième Saison'', recueil posthume, édition préparée par Arnaud Laster et [[Danièle Gasiglia-Laster]] avec le concours de Janine Prévert
* ''Œuvres complètes'', édition établie, présentée et annotée par Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster, [[Bibliothèque de la Pléiade]], Gallimard, t. I, 1992 ; t. II, 1996}}
 
=== Théâtre ===
* [[1933 au théâtre|1933]] : ''La [[famille tuyau de poêle]]'', relatant les péripéties d'une famille bourgeoise dépravée.
* [[1951 au théâtre|1951]] : ''Dîner de têtes'', masques réalisés par [[Elsa Henriquez]]
* [[1995 au théâtre|1995]] : ''Attention au Fakir ! Suivi de textes pour la scène et l'écran'', textes réunis et présentés par [[André Heinrich]], Gallimard
* [[2007 au théâtre|2007]] : ''Octobre'', sketches et chœurs parlés pour le [[groupe Octobre]] (1932-1936) réunis et commentés par [[André Heinrich]], Gallimard
 
=== Entretiens ===
* ''Hebdomadaires'' (avec André Pozner)
 
=== Livres d'art et collages ===
{{colonnes|nombre=2|
* [[1951 en littérature|1951]] : ''Grand Bal du printemps'', avec le photographe [[Izis]]
* [[1952 en littérature|1952]] : ''Charmes de Londres'', avec le photographe Izis
* [[1964 en littérature|1964]] : ''[[Jean-Jacques Morvan]] - Dix ans de peinture, 1951-1961'', co-écrit avec [[André Parinaud]], [[David Ojalvo]], Jean Chaumely et [[Jean Bouret]], éditions du musée de Morlaix
* [[1967 en littérature|1967]] : ''Arbres'', avec des gravures sur cuivre de [[Georges Ribemont-Dessaignes]], tiré en taille-douce par Raymond Haasen sur du papier du [[Moulin à papier de Richard-de-Bas]] in-4 en feuilles 80 pages 36 x 46cm
* ''Diurnes'', avec [[Pablo Picasso]] et le photographe [[André Villers]]
* ''Couleur de Paris'', avec le photographe [[Peter Cornelius (photographe)|Peter Cornelius]]
* ''Carmina Burana'', avec le compositeur [[Carl Orff]] et le peintre [[HAP Grieshaber]]
* ''Le Cirque d'Izis'', avec [[Marc Chagall]] et Izis
* ''Les chiens ont soif'', avec [[Max Ernst]]
* ''Varengeville'', avec [[Georges Braque]]
* ''Fêtes'', avec [[Alexander Calder]]
* [[1973 en littérature|1973]] : ''Eaux-fortes'', avec [[Marcel Jean (peintre)|Marcel Jean]]
* ''Adonides'', avec [[Joan Miró]]
* [[1982 en littérature|1982]] : ''Collages''}}
 
=== Livres pour enfants ===
Si plusieurs livres pour la jeunesse ont paru après la mort de Jacques Prévert sous sa signature, celui-ci n'y est pour rien. Ces volumes post mortem ont été constitués à partir de textes extraits de ses recueils. De son vivant, il n'avait conçu et publié que six livres pour les enfants.
 
* [[1947 en littérature|1947]] : ''Contes pour enfants pas sages''
* [[1947 en littérature|1947]] : ''Le Petit Lion'', avec des photographies d'[[Ylla]]
* [[1950 en littérature|1950]] : ''Des bêtes'', avec des photographies d'Ylla
* [[1952 en littérature|1952]] : ''Lettre des îles Baladar'', avec des illustrations d'[[André François (peintre)|André François]]
* [[1952 en littérature|1952]] : ''Guignol'', avec des peintures d'[[Elsa Henriquez]]
* [[1953 en littérature|1953]] : ''[[L'Opéra de la lune]]'', avec des illustrations de [[Jacqueline Duhême]]
 
Deux films pour enfants dont Prévert est le co-auteur ont fait l'objet d'une publication :
* [[1952 en littérature|1952]] : ''[[Bim le petit âne]]'', de Jacques Prévert et [[Albert Lamorisse]]
* [[1980 en littérature|1980]] : ''[[Le Roi et l'Oiseau]]'', de Jacques Prévert et [[Paul Grimault]]
 
=== Autres ouvrages ===
* [[1946 en littérature|1946]] : ''Le Cheval de Trois''
* [[1951 en littérature|1951]] : ''Vignettes pour les vignerons''
* [[1953 en littérature|1953]] : ''Tour de chant''
 
=== Poèmes et textes mis en chanson ===
* [[1954 en musique|1954]] : ''Jacques Prévert dit "[[Paroles (Prévert)|Paroles]]", à la guitare [[Henri Crolla]]'' (album 25&nbsp;cm, Collection Auteurs du {{s-|20}}, Philips P76.708) (20 titres)
* [[1957 en musique|1957]] : ''[[Les Frères Jacques]] chantent Prévert'' (album 30&nbsp;cm Philips Réalités V1) (15 titres)
* [[1959 en musique|1959]] : ''[[Récital 1958 au Théâtre de L'Étoile]]'' (double album d'[[Yves Montand]], Philips 77.321 et 77.322) (2 titres)
* [[1962 en musique|1962]] : ''[[Yves Montand chante Jacques Prévert]]'' (album Philips 77.479) (15 titres)
* [[1978 en musique|1978]] : ''Jacqueries'' (LP Philips 9101 201), réédité en CD (Mercury 586 642-2) sous le nom ''Catherine Ribeiro chante Jacques Prévert''
* [[1999 en musique|1999]] : [[Vanina Michel]], ''Prévert inédit - malgré moi''. V. Michel interprète: Malgré moi, Cable confidentiel, Rain song, Refrains enfantins, Simple comme bonjour, Peinture de Luc Simon, Cœur de rubis, Au coin d'une rue, Songs of Caruso, Le bouquet. [[Didier Lockwood]] joue sur cinq morceaux. (CD Adami, 3 355240 243821).
* [[2000 en musique|2000]] : ''[[Lio chante Prévert|Je suis comme ça]]'', [[Lio]] chante Prévert
* [[2003 en musique|2003]] : ''[[Lio chante Prévert|Cœur de rubis]]'', enregistrement du récital Lio chante Prévert
* 2010 : Chanson des sardinières<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Prévert et champs de révolte |url=https://www.filmsdocumentaires.com/films/4866-prevert-et-champs-de-revolte |consulté le=2020-08-24}}.</ref>, et autres textes mis en musique par Hervé Krief pour le spectacle ''Prévert et champs de révolte''
* [[2011 en musique|2011]] : ''[[Frédéric Nevchehirlian|Le soleil brille pour tout le monde ?]],'' album composé et interprété par [[Frédéric Nevchehirlian]] (12 titres)
* [[2016 en musique|2016]] : ''Jacques Prévert, ces chansons qui nous ressemblent'' (coffret 70 chansons et poèmes) [[Productions Jacques Canetti]]
 
=== Anthologie ===
* ''Jacques Prévert, un poète'', textes choisis et présentés par [[Arnaud Laster]], Folio junior en poésie, Gallimard, 1980 [nouvelle édition : 1993]
 
=== Préface ===
* [[Pierre Osenat]], ''Poèmes choisis'', préface de Jacques Prévert, illustrations de [[Jean Vénitien]] et [[Guillemette Morand]], Éditions Armand Henneuse, Paris, 1969
 
== Filmographie ==
=== Comme scénariste, adaptateur, ou dialoguiste ===
{{colonnes|nombre=3|
* [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[Baleydier]]'' de [[Jean Mamy]] ''adaptation et dialogues''
* [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[Comme une carpe]]'' de [[Claude Heymann]], ''scénario, adaptation et histoire''
* [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[L'affaire est dans le sac]]'' de [[Pierre Prévert]], ''scénario et dialogues''
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Ciboulette (film)|Ciboulette]]'' de [[Claude Autant-Lara]], ''adaptation et dialogues''
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Si j'étais le patron]]'' de [[Richard Pottier]], ''scénario''
* [[1934 au cinéma|1934]] : ''[[Taxi de minuit]]'' d'[[Albert Valentin]]
* [[1934 au cinéma|1934]] : ''[[L'Hôtel du libre échange (film, 1934)|L'Hôtel du libre échange]]'' de [[Marc Allégret]]
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Un oiseau rare]]'' de [[Richard Pottier]]
* [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Moutonnet]]'' de [[René Sti]], ''adaptation et dialogues''
* [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Jenny (film, 1936)|Jenny]]'' de [[Marcel Carné]]
* [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Le Crime de monsieur Lange]]'' de [[Jean Renoir]], ''adaptation et dialogues''
* [[1937 au cinéma|1937]] : ''[[27, rue de la Paix]]'' de [[Richard Pottier]], ''adaptation''
* [[1937 au cinéma|1937]] : ''[[Drôle de drame]]'' de [[Marcel Carné]], ''adaptation et dialogues''
* [[1937 au cinéma|1937]] : ''[[L'Affaire du courrier de Lyon (film, 1937)|L'Affaire du courrier de Lyon]]'' de [[Claude Autant-Lara]] et [[Maurice Lehmann]], ''dialogues''
* [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[Ernest le rebelle]]'' de [[Christian-Jaque]], ''dialogues''
* [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[Les Disparus de Saint-Agil (film)|Les Disparus de Saint-Agil]]'' de [[Christian-Jaque]], ''dialogues (non crédité)''
* [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[Le Quai des brumes (film)|Le Quai des brumes]]'' de [[Marcel Carné]], ''scénario et dialogues''
* [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[The Mysterious Mr Davis]]'' de [[Claude Autant-Lara]]
* [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[Le jour se lève (film)|Le jour se lève]]'' de [[Marcel Carné]], ''adaptation et dialogues''
* [[1941 au cinéma|1941]] : ''[[Remorques]]'' de [[Jean Grémillon]], ''adaptation et dialogues''
* [[1941 au cinéma|1941]] : ''[[Une femme dans la nuit]]'' de [[Edmond T. Gréville]], ''adaptation et dialogues (non crédité)''
* [[1941 au cinéma|1941]] : ''[[Le soleil a toujours raison]]'' de [[Pierre Billon (réalisateur)|Pierre Billon]], ''adaptation et dialogues''
* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Les Visiteurs du soir]]'' de [[Marcel Carné]], ''scénario et dialogues''
* [[1943 au cinéma|1943]] : ''[[Lumière d'été]]'' de [[Jean Grémillon]], ''dialogues''
* [[1943 au cinéma|1943]] : ''[[Adieu Léonard]]'' de [[Pierre Prévert]], ''scénario et dialogues''
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Les Enfants du paradis]]'' de [[Marcel Carné]], ''scénario et dialogues''
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Sortilèges (film)|Sortilèges]]'' de [[Christian-Jaque]], ''adaptation et dialogues''
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Aubervilliers (film)|Aubervilliers]]'' d'[[Éli Lotar]], ''commentaires et paroles des chansons''
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Les Portes de la nuit]]'' de Marcel Carné, ''scénario et dialogues''
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Voyage Surprise]]'' de [[Pierre Prévert]], ''scénario et dialogues''
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[L'Arche de Noé (film, 1947)|L'Arche de Noé]]'' d'[[Henry Jacques (réalisateur)|Henry Jacques]], ''adaptation et dialogues''
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[Le Petit Soldat (film, 1947)|Le Petit soldat]]'' de [[Paul Grimault]]
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[La Fleur de l'âge (film, 1947)|La Fleur de l'âge]]'' de Marcel Carné - film inachevé
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Les Amants de Vérone]]'' de [[André Cayatte]], ''dialogues''
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Souvenirs perdus]]'' de Christian-Jaque
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Bim le petit âne]]'' de [[Albert Lamorisse]], ''écriture et commentaire''
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[La Marie du port (film)|La Marie du port]]'' de Marcel Carné, ''dialogues (non crédité)''
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[La Bergère et le Ramoneur]]'' de Paul Grimault, ''scénario, adaptation et dialogues''
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Notre-Dame de Paris (film, 1956)|Notre-Dame de Paris]]'' de [[Jean Delannoy]]
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[La Seine a rencontré Paris]]'' de [[Joris Ivens]]
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Paris la belle]]'' de Pierre Prévert, ''voix''
* [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[Les Amours célèbres]]'' de [[Michel Boisrond]], ''adaptation et dialogues''
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Le Petit Claus et le Grand Claus (téléfilm)|Le Petit Claus et le Grand Claus]]'' de Pierre Prévert d'après le conte d'[[Hans Christian Andersen]]
* [[1966 au cinéma|1966]] : ''[[À la belle étoile (téléfilm, 1966)|À la belle étoile]]'' de Pierre Prévert, ''adaptation''
* [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Le Diamant (film)|Le Diamant]]'' de Paul Grimault
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Le Roi et l'Oiseau]]'' de Paul Grimault, ''scénario, adaptation et dialogues'' (seconde version de ''La Bergère et le Ramoneur'')
}}
 
=== Comme acteur ===
* [[1924 au cinéma|1924]] : ''[[Les Grands (film, 1924)|Les Grands]]'' de [[Henri Fescourt]] : le futur polytechnicien
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[La vie commence demain]]'' de [[Nicole Vedrès]] : lui-même
 
== Hommages et postérité ==
=== Dans la chanson ===
* ''[[La Chanson de Prévert]]'', chanson de [[Serge Gainsbourg]] de 1961 inspirée de la célèbre chanson ''[[Les Feuilles mortes]]'', d'[[Yves Montand]], écrite et composée par Jacques Prévert et [[Joseph Kosma]].
 
=== Dans la fiction ===
* Dans le téléfilm ''[[Arletty, une passion coupable]]'' ([[2015 au cinéma|2015]]) d'[[Arnaud Sélignac]], il est joué par [[Marc Citti]].
 
=== Lieux nommés en son honneur ===
[[File:Lycée Jacques Prévert - Boulogne-Billancourt.jpg|thumb|right|De nombreux établissements scolaires portent le nom de ''Jacques Prévert'' (ici le lycée Jacques-Prévert de [[Boulogne-Billancourt]]). Un an avant sa mort et pour la première fois, une école de la [[Vienne (département)|Vienne]] portant son nom avait été inaugurée<ref name="Lire"/>.]]
Suivant les sources, Jacques Prévert est le deuxième ou troisième homme le plus célébré au fronton des {{Unité|67000|établissements}} scolaires français.
 
En 2015, le journal ''Le Monde'' recense pas moins de 472 écoles, collèges et lycées portant son nom, derrière [[Jules Ferry]] (642), mais devant [[Jean Moulin]] (434), [[Jean Jaurès]] (429), [[Jeanne d'Arc]] (423), [[Antoine de Saint-Exupéry]] (418), [[Victor Hugo]] (365), [[Louis Pasteur]] (361), [[Marie Curie]] (360), [[Pierre Curie]] (357), [[Jean de la Fontaine]] (335)<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/18/de-jules-ferry-a-pierre-perret-l-etonnant-palmares-des-noms-d-ecoles-de-colleges-et-de-lycees-en-france_4613091_4355770.html#partie1|titre=De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France|date=18 mai 2015|site=[[lemonde.fr]]|consulté le=octobre 2017}}.</ref>.
 
En 2017, le journal ''Le Parisien'' le donne en troisième position avec 440 établissements, derrière [[Joseph (Nouveau Testament)|Saint Joseph]] (915) et Jules Ferry (603) mais devant Jean Jaurès (393), [[Marie (mère de Jésus)|Sainte Marie]] (390), Jean Moulin (389), Saint-Exupéry (389) et [[Jeanne d'Arc]] (384)<ref>{{Article|auteur1=Aurélie Rossignol |titre=Ferry, Hugo ou Dolto : votre établissement scolaire a-t-il un nom courant ? |périodique=Le Parisien|date=3 septembre 2017|pages= |lire en ligne=http://www.leparisien.fr/societe/ferry-hugo-ou-dolto-votre-etablissement-scolaire-a-t-il-un-nom-courant-28-08-2017-7219032.php|consulté le=12 décembre 2018}}.</ref>.
 
De très nombreuses communes ont donné son nom à une voie publique, dont Paris avec la [[rue Jacques-Prévert]], une nouvelle voie créée dans le {{20e}} arrondissement et nommée en 1987.
 
Plusieurs bibliothèques municipales portent son nom dont celle de [[Cherbourg]] où une statue du poète se trouve devant le bâtiment<ref>[https://www.cherbourg.fr/infos-services/culture-et-loisirs/lecture/les-bibliotheques/bibliotheque-jacques-prevert/presentation-283.html « La bibliothèque Jacques Prévert »], cherbourg.fr, 14 septembre 2018.</ref>.
 
En 2022, à la suite d'une consultation, son nom est donné à un amphithéâtre de l'[[Université de Bretagne-Occidentale|Université de Bretagne Occidentale]], à [[Brest]]<ref>{{Lien web |titre=L’Université de Bretagne Occidentale féminise les noms de ses amphithéâtres à Brest et à Quimper |url=https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/l-universite-de-bretagne-occidentale-feminise-les-noms-de-ses-amphitheatres-a-brest-et-a-quimper-11-03-2022-12940557.php |site=[[Le Télégramme|letelegramme.fr]] |date=11 mars 2022 |consulté le=12 mars 2022}}.</ref>.
 
== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Category:Jacques Prévert | commons titre= Jacques Prévert
| wikiquote = Jacques Prévert
}}
 
=== Bibliographie ===
* [[Carole Aurouet]] et Marianne Simon-Oikawa (sld), ''Jacques Prévert, détonations poétiques'', collection Les Colloques de Cerisy, Classiques Garnier, 2019.
* [[Hervé Hamon]], ''Prévert, l'irréductible : tentative d'un portrait'', Lienart, {{date|janvier 2017}}
* René Bertelé et Jacques Prévert, ''Éditer Prévert. Lettres et archives (1946-1976)'', [http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Les-Cahiers-de-la-NRF/Editer-Prevert coll. « Les Cahiers de la NRF », Gallimard], {{date|avril 2017}} (édition de Delphine Lacroix) {{ISBN|9782072721922}}
* [[Carole Aurouet]], ''Prévert et Paris. Promenades buissonnières'', Parigramme, {{date|avril 2017}}.
* [[Carole Aurouet]], ''Prévert et le cinéma'', Les Nouvelles Éditions Jean-Michel Place, collection Le cinéma des poètes, {{date|avril 2017}}.
* Jacques Prévert, ''Cinéma. Scénarios inédits'', Collection Folio, Gallimard, {{date|mars 2017}} (préface de N.T. Binh, présentation des scénarios inédits et commentaires de la filmographie par [[Carole Aurouet]])
* [[Carole Aurouet]], ''Jacques Prévert. Une vie'', Les nouvelles éditions JMP, {{date|janvier 2017}}
* [[Hervé Bourhis]] et [[Christian Cailleaux]], ''Jacques Prévert n'est pas un poète'', bande dessinée, Dupuis, {{date|janvier 2017}} (préface de Carole Aurouet)
* [[Normand Baillargeon]] (Éd.), ''Pour faire le portrait d'un poète. Hommage du Québec à Prévert'', Québec-Amérique. Montréal, 2017
* Danièle Gasiglia-Laster, [http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Albums-Beaux-Livres/Paris-Prévert ''Paris Prévert'', Gallimard], {{date|octobre 2016}}
* Alain Carou, Solange Piatek et Stéphanie Salmon, ''Jacques Prévert, une jeunesse au cinéma'', catalogue d'exposition, Paris, [[Fondation Jérôme Seydoux-Pathé]] ({{date|30 mars}} au {{date|4 juin 2016}}), [http://www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com/jacques-prevert-une-jeunesse-au-cinema Éditions de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé], {{date|mars 2016}}
* [[Danièle Gasiglia-Laster]], ''Le Paris de Prévert'', Alexandrines, 2015
* Danièle Gasiglia-Laster, ''Jacques Prévert'', Alexandrines, 2014 [http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9782912319913/jacques-prevert (livre numérique)]
* Laurent Mannoni et Stéphanie Salmon (dir.), ''Les Enfants du paradis'', catalogue d'exposition, Paris, [[Cinémathèque française]], ({{date|24 octobre 2012}} au {{date|27 janvier 2013}}), coédition Les Éditions Xavier Barral, la Cinémathèque française et la [http://www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com/enfants-paradis-livre-exposition Fondation Jérôme Seydoux-Pathé], 2012 {{ISBN|2365110185}}
* Jean-Pierre Jeunet, N-T Binh et Philippe Morisson, ''Les magiciens du cinéma - Carné, Prévert, Trauner'', [[Les Arènes]], 2012, 126 p. {{ISBN|9782352042112}} [https://vimeo.com/52095751]
* Jean-Pierre Pagliano, ''Le Roi et l'Oiseau - Voyage au cœur du chef-d’œuvre de Prévert et Grimault'', Belin, 2012, 192 p. {{ISBN|2701149983}}
* [[Carole Aurouet]], ''Le Cinéma dessiné de Jacques Prévert'', Textuel, 2012
* [[Carole Aurouet]], ''L'Amitié selon Prévert'', Textuel, 2012
* Jean-Pierre Pagliano, ''Le Roi et l'Oiseau. Voyage au cœur du chef-d’œuvre de Prévert et Grimault'', Belin, 2012
* Eugénie Bachelot Prévert et N.-T. Binh (dir.), ''Jacques Prévert'', ''Paris la belle'', catalogue d'exposition, Paris, Hôtel de ville ({{date|24 octobre 2008}} au {{date|28 février 2009}}), Flammarion, {{date|octobre 2008}}
* Carole Aurouet, ''Jacques Prévert, Paris la belle. Le catalogue Jeunesse'' Flammarion, Paris, 2008, 64 p. (catalogue enfants de l'exposition à l'Hôtel de ville de Paris du {{date|24 octobre 2008}} au {{date|28 février 2009}}).
* ''Jacques Prévert, l'humour de l'art'', Naïve, 2007, 218 p. (Préface de [[Jacqueline Duhême]] et légendes de Carole Aurouet).
* [[Carole Aurouet]], ''Prévert, portrait d'une vie'', Ramsay, 2007, 239 p. (Préface de [[Bernard Chardère]]).
* Raymond Espinose, ''Jacques Prévert : une éthique de l'homme'', [[Éditions du Monde libertaire]], Coll. Graine d'Ananar, 2007 {{ISBN|9-782915-514063}}
* [[Carole Aurouet]], [[Daniel Compère]], Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster, ''Prévert, frontières effacées'', L’Âge d’homme, 2003, 216 p.
* [[Carole Aurouet]], ''Les Scénarios détournés de Jacques Prévert'', Dreamland, 2003, 256 p. (préface de [[Nelly Kaplan]])
* [[Carole Aurouet]] (Dir.), ''Jacques Prévert qui êtes aux cieux'', CinémAction, 2001, 176 p.
* [[Bernard Chardère]], ''Le cinéma de Jacques Prévert'' (avec une lettre inédite de [[Marcel Pagnol]] et la conclusion à 23 contributions par [[Gérard Mordillat]]), Le Castor Astral, Bordeaux, 2001, 297 p. {{ISBN|2-85920-390-7}}
* Danièle Gasiglia-Laster, ''Jacques Prévert'', portfolio pour l'ADPF (éditeur du Ministère des Affaires étrangères), 2001, 16 fiches thématiques, Repères biographiques, Filmographie, Bibliographie sélective ; également versions espagnole et anglaise.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves|nom1=Courrières|lien auteur1=Yves Courrière|titre=Jacques Prévert|sous-titre=en vérité|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard]]|année=2000|pages totales=718|isbn=2-07-074055-2|id=YC}} réédité en Folio {{n°|3650}} en 2002, 1056 pages, {{ISBN|2070422550}} {{ISBN|9782070422555}}
* Arnaud Laster, ''Paroles (1945-1947) / Jacques Prévert'', Profil d'une œuvre, Hâtier, réimpression la plus récente : 2000
* Haramila Jolly, « Le groupe Octobre et le communisme. Une mémoire reconstruite » dans la [https://hal-urca.archives-ouvertes.fr/hal-01663403/ ''Revue française d'histoire des idées politiques''], Paris, {{n°|8}}, 1998, {{p.|339-354}}
* [[Bernard Chardère]], ''Jacques Prévert Inventaire d’une vie'', Collection Découvertes Gallimard {{n°|315}}, Série Littératures, Gallimard, 1997
* Jean-Claude Lamy, ''Prévert, les frères amis'', Albin Michel, 1997.
* Danièle Gasiglia-Laster, ''Jacques Prévert, « celui qui rouge de cœur » '', biographie, Séguier, 1994, 320 p.
* Danièle Gasiglia-Laster commente ''Paroles'' de Jacques Prévert, Foliothèque, Gallimard, 1993, 214p.
* [[Danièle Gasiglia-Laster]] et [[Arnaud Laster]], Appareil critique des ''Œuvres'' de Jacques Prévert dans la Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2 volumes, 1992 et 1996 : Introduction de 28 pages, chronologie détaillée, analyses et présentations des recueils et notes (459 pages dans le tome 1 ; 553 pages dans le tome 2).
* André Heinrich, ''Album Jacques Prévert'', Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1992.
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=René |nom1=Gilson |lien auteur1=René Gilson |titre=Jacques Prévert, des mots et merveilles |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Belfond]] |année=1990 |pages totales=259 |isbn=2-7144-2410-4 |id=RG}}
* Jacques Prévert, Collages, Gallimard, 1982 (Préface de Philippe Soupault, textes d'André Pozner)
* Laurence Perrigault, ''Prévert'', éditions Les Pérégrines, collection Icones, Paris, 2021.
 
=== Filmographie ===
* ''[[Mon frère Jacques]]'', de [[Pierre Prévert]], 1961
* ''Le Salut international à Jacques Prévert'', de Francine Vande Wiele, avec [[Juliette Gréco]], [[Cora Vaucaire]], [[Catherine Ribeiro]], [[Jean-Louis Barrault]], [[Madeleine Renaud]] et [[Yves Montand]], Palais de l'Unesco, Paris, 1977
 
=== Articles connexes ===
* [[Maison Jacques-Prévert]]
* [[Groupe Octobre]]
* [[Alexandre Trauner]]
* [[Frédéric Nevchehirlian]], artiste reprenant ses textes
 
=== Liens externes ===
* Rembob'INA - Les grands soirs du petit écran - LCP/Assemblée nationale -"[https://www.youtube.com/watch?v=yyTwFf6wIbs Le Petit Claus et le Grand Claus, Andersen à la sauce Prévert]" avec [[Carole Aurouet]] et [[Patrick Cohen]] - 26 mars 2023.
* [http://www.jacquesprevert.fr Fatras/Succession Site officiel de la Succession Jacques Prévert]
* [https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/jacques-prevert-1900-1977-le-libertaire-exquis France Culture - Une vie, une œuvre : "Jacques Prévert (1900-1977), le libertaire exquis", diffusée le 8 avril 2017. Par Isabelle Fougère, avec Eugénie Bachelot Prévert, Danièle Gasiglia-Laster, Yoyo Maeght et NT Binh. Réalisation Delphine Lemer.]
* France Culture ({{date|4 juillet 1989}}) — Mardis du cinéma : "Le Cinéma des frères Prévert" par Jean-Pierre Pagliano. Avec la participation de Paul Grimault, Roger Pigaut, Maurice Baquet, Philippe Haudiquet, Jacques Derlon et André Heinrich. Avec les voix de Jacques et Pierre Prévert et des extraits de leurs films.
* Exposition : ''Jacques Prévert | Images''[https://www.youtube.com/watch?v=cpi9BgeyC9g], [http://www.fondation-janmichalski.com/exposition/exposition-jacques-prevert-collages/ Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature à Montricher] (Suisse), du {{date|17 février}} au {{date|30 avril 2017}}, en collaboration avec Fatras/Succession Jacques Prévert. Commissariat Eugénie Bachelot Prévert, avec Solange Piatek. {{Lien web|titre=Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature|url=http://www.fondation-janmichalski.com/exposition/exposition-jacques-prevert-collages/|site=fondation-janmichalski.com|date=}}
* [[France Culture]] - Émission ''Poésie et ainsi de suite'' de Manou Farine, Spécial Jacques Prévert, avec [[Carole Aurouet]], [[Hervé Bourhis]] et [[Christian Cailleaux]], diffusée {{date|17 février 2017}} : https://www.franceculture.fr/emissions/poesie-et-ainsi-de-suite/prevert-le-mal-aime
* Carole Aurouet, ''Jacques Prévert et les images fixes'', ''Textimage'', revue d'étude du dialogue texte-image, 2017 : https://www.revue-textimage.com/13_poesie_image/aurouet2.html <small>[archive]</small>
* {{Vidéo}} [http://www.rts.ch/archives/tv/information/continents-sans-visa/3468414-jacques-prevert.html Entretien avec Prévert, 1961] sur le site de la [[Télévision suisse romande|''TSR'']]
* {{Vidéo}} [http://www.rts.ch/archives/tv/information/continents-sans-visa/3468414-jacques-prevert.html Portrait de Jacques Prévert en vidéo] sur ''INA.fr''
* [http://jacquesprevert.wordpress.com/2008/12/30/7-rue-du-vieux-colombier-prevert-a-12-ans/ Blog sur Jacques Prévert] par Carole Aurouet et Philippe Morisson
* [https://web.archive.org/web/20080512011449/http://www.culturesfrance.com/adpf-publi/folio/prevert/prevertSF.htm Jacques Prévert] par [[Danièle Gasiglia-Laster]] sur ''Culturesfrance.com''
 
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