« Michel-Louis Guérard des Lauriers » : différence entre les versions

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'''Michel Louis Guérard des Lauriers''', né le {{date de naissance|25 octobre 1898}} à [[Suresnes]] et mort le {{date de décès|27 février 1988}} à [[Cosne-Cours-sur-Loire|Cosne-sur-Loire]], est un religieux catholique français, [[dominicain]], [[théologien]], et fondateur des principes de l'[[école théologique]] [[Catholicisme traditionaliste|traditionaliste]] [[sédéprivationnisme|sédéprivationniste]]. Après le [[Deuxième concile œcuménique du Vatican|concile Vatican II]] et la promulgation du [[Messe de Paul VI|Novus Ordo Missae]], il rejoint l'opposition catholique traditionaliste, dont il est une figure importante. Il fut le principal rédacteur du [[Bref examen critique du nouvel Ordo Missae|''Bref examen critique'']] ''de la nouvelle messe''. Et il est à l'origine de la position [[Sédéprivationnisme|sédéprivationiste]].
 
Il est sacré évêque en 1981 sans mandat romain par [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc]] (alors [[Sédévacantisme|sédévacantiste]]). Par la suite, il a sacré le dominicain [[Robert McKenna|Robert Mckenna]], toujours dans une opposition sédévacantiste.  
 
== Biographie ==
 
=== Enfance et formation ===
Raymond Michel Charles Guérard des Lauriers, né le 25 octobre 1898, est issu d'une [[Liste de familles subsistantes d'ancienne bourgeoisie française|famille d'ancienne bourgeoisie]] de [[Normandie]], établie ensuite en [[Bretagne]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Pierre-Marie Dioudonnat]]|titre=Le Simili-mobiliaire français|éditeur=éd. Sedopols|année=2012|passage=379|isbn=978-2-904177-23-1}}</ref>. Son père Paul-Louis Guérard est employé de banque{{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}}.
 
Il effectue sa scolarité à l’école primaire de [[Suresnes]] puis au [[lycée Chaptal]] à [[Paris]]. En {{Date|novembre 1915}}, à l'âge de 17 ans, il entre dans le [[Tiers-ordre|Tiers-Ordre]] des [[Société de Marie (Maristes)|maristes]]{{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}}.
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Il devient en 1932 professeur de [[Calcul infinitésimal|calcul différentiel et intégral]] aux [[Université catholique de Lille|Facultés catholiques de Lille]] jusqu'en 1939. Lecteur en théologie, il enseigne à partir de 1933 la [[métaphysique]] et la [[philosophie des sciences]] au Saulchoir<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cavalin|2023|p=455}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Étienne|nom1=Fouilloux|titre=Henri Bouillard et Saint Thomas d'Aquin (1941-1951)|périodique=Recherches de Science Religieuse|volume=97|numéro=2|pages=173|date=2009|issn=0034-1258|issn2=2104-3884|doi=10.3917/rsr.092.0173|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2009-2-page-173.htm|consulté le=2023-04-29}}</ref>. Après cette expérience d’enseignant en mathématiques, il est assigné en 1938 à [[Étiolles]] où a été transféré le couvent d’études du Saulchoir<ref name=":3" />.
 
Lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], il est affecté à la section technique de l’artillerie comme lieutenant de réserve, puis démobilisé le {{Date|10 septembre 1940}}{{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}}. Il soutient la même année à Paris une thèse de doctorat en [[Sorbonne-Université|Sorbonne]] en mathématiques intitulée ''Sur les systèmes différentiels du second ordre qui admettent un groupe continu fini de transformations''<ref>{{article|doi=10.24033/asens.885|url=http://www.numdam.org/item?id=ASENS_1940_3_57__201_0|titre= Sur les systèmes différentiels du second ordre qui admettent un groupe continu fini de transformations|auteur=M. Guérard des Lauriers|périodique=Annales scientifiques de l'École normale supérieure|année=1940|tome=57|passage=201-315|série=3}}</ref>sous la direction du professeur [[Élie Cartan]]{{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}}. En 1949, il est bachelier en théologie<ref name=":3" />. Il aurait participé aux travaux préparatoires à la définition du [[Dogme marial|dogme]] de l’[[Assomption]] promulgué en 1950{{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}}{{,}}<ref name=":3" />. Il s'oppose à la [[Nouvelle Théologie]]{{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}}, et en particulier aux théologiens [[Pierre Teilhard de Chardin|Teilhard de Chardin]] et [[Henri de Lubac]].
 
SaDans l'affaire des frères Philippe, sa déposition de {{Date|novembre 1955}} auprès du [[Dicastère pour la Doctrine de la foi|Saint-Office]], sur la base du témoignage d'une jeune femme lui ayant rapporté des [[Abus sexuels sur les femmes dans l'Église catholique|abus sexuels]], relance l'[[Droit canonique|enquête canonique]] contre [[Thomas Philippe]], fondateur du centre de formation spirituelle [[L'Eau vive (Thomas Philippe)|L'Eau vive]] où enseigne alors Guérard des Lauriers depuis le début des années 1950<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cavalin|2023|p=455-458}}</ref>.
 
En 1961, il est chargé d’enseignement à l’[[université pontificale du Latran]] sans pour autant y occuper une chaire. Il y publie plusieurs ouvrages théologiques comme ''La Preuve de Dieu et les 5 voies'' (1966), ''Le Mystère du salut'' (1968) et ''La Presenza di Cristo nel sacramento dell’Eucharistia'' (1969){{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}}.  
 
=== Opposition au concile Vatican II et à la nouvelle messe ===
En 1969, il est le principal rédacteur du ''[[Bref examen critique du nouvel Ordo Missae]]'', une critique liturgique impulsée par l'écrivaine italienne [[Cristina Campo]], et signé par les cardinaux [[Alfredo Ottaviani]] et [[Antonio Bacci]], qui critique la nouvelle [[messe de Paul VI]] promulguée la même année{{sfn|Chiron|2022|p=206-207}}{{,}}<ref name=":3" />.
 
Son rejet catégorique du nouveau [[Missel romain|missel]] lui vaut de perdre sa charge d'enseignant à l'université pontificale du Latran en 1970. Il obtient de son [[Supérieur provincial|provincial]] l'autorisation de vivre ''extra conventum'', c’est-à-dire en dehors du couvent{{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}} et de continuer à célébrer selon l'[[Rite tridentin|ancien ''ordo'']]<ref name=":3" />. Il demeure à proximité d’Étiolles où son ministère se déploie dans différentes chapelles qui se constituent à l’époque en opposition à la nouvelle messe{{Sfn|Chiron|2022|p=495-498}}. En 1971, il devient professeur de théologie au séminaire d’[[Écône]] ouvert par l’évêque [[Marcel Lefebvre]], principale figure de l'opposition au [[Deuxième concile œcuménique du Vatican|concile Vatican II]].
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Il donne en 1979 l'habit dominicain à l'abbé [[Louis-Marie de Blignières|Olivier de Blignières]] et soutient la naissante [[Fraternité Saint-Vincent-Ferrier]] qui adhère alors à sa thèse sédéprivationniste<ref name=":3" />.
 
=== Les sacres épiscopaux sans mandat pontifical ===
En 1981, il reçoit la [[Ordination|consécration épiscopale]] de [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc]], archevêque [[Excommunication|excommunié]] depuis 1976<ref name=":1" />. Guérard des Lauriers est lui-même excommunié en {{Date|mars 1983}}<ref name=":2" />. Il affirme publiquement en 1984 ne plus croire à la validité de l'élection de [[Jean-Paul II]]<ref name=":3" />. Entre 1984 et 1987, il consacre trois évêques<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Frédéric Luz]]|titre=Le soufre et l'encens|sous-titre=enquête sur les Églises parallèles et les évêques dissidents|passage=182|lieu=Paris|éditeur=Claire Vigne|année=1995|pages totales=319|isbn=2-84193-021-1|oclc=35551976|lire en ligne=|titre chapitre=Les Antipapes se ramassent à la pelle – {{Mgr}} Guérard des Lauriers}}</ref>.