« Amiante » : différence entre les versions
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{{Voir homonymes|Amiante (homonymie)}}
{{Infobox Chimie
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| image = Asbestos with muscovite.jpg
| image2 =
| taille image = 160
| légende = Amiante fibreux sur de la [[muscovite]].
<!-- Général -->
| DCI =
| nomIUPAC =
| synonymes =
| CAS = chrysotile : {{CAS|1|3|2|2|0|7|3|2|0}}<br />amosite : {{CAS|1|2|1|7|2|7|3|5}}<br />crocidolite : {{CAS|1|2|0|0|1|2|8|4}}
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<!-- Propriétés chimiques -->
<!-- Propriétés chimiques -->
| formule = {{formule chimique|Mg|3|Si|2|O|5|(OH)|4}} (chrysotile)<ref name="INRS_ficheAmiante">{{lien web | titre=Amiante - Fiche toxicologique n° 145 | url=http://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_145 | site=[[Institut national de recherche et de sécurité|inrs.fr]] | consulté le=18 mai 2017}}.</ref>
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<!-- Propriétés physiques -->
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| ebullition =
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<!-- Propriétés biochimiques -->
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<!-- Propriétés optiques -->
<!-- Propriétés optiques -->
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| SIMDUT = Amiante :<br />{{SIMDUT/2| D2A = Matière très toxique ayant d'autres effets toxiques<br />cancérogénicité : CIRC groupe 1, ACGIH A1 ; toxicité chronique : amiantose<br /><br />Divulgation à 0,1 % selon la liste de divulgation des ingrédients}}<br /><hr />Amosite :<br />{{SIMDUT/2| D2A = Matière très toxique ayant d'autres effets toxiques<br />cancérogénicité : CIRC groupe 1, ACGIH A1 ; toxicité chronique : amiantose<br /><br />Divulgation à 0,1 % selon la liste de divulgation des ingrédients}}<br /><hr />Crocidolite :<br />{{SIMDUT/2| D2A = Matière très toxique ayant d'autres effets toxiques<br />cancérogénicité : CIRC groupe 1, ACGIH A1 ; toxicité chronique : amiantose<br /><br />Divulgation à 0,1 % selon la liste de divulgation des ingrédients}}
| SGHref = <ref name="SGH">Numéro index {{IndexCE|650-013-00-6}} dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:353:0001:1355:FR:PDF règlement CE N° 1272/2008] (16 décembre 2008)</ref>
| SGH = {{SGH|SGH08|Dgr|H350|H372}}
| CIRC = Groupe 1 : Cancérigène pour l'homme<ref>{{Lien web
| url = http://monographs.iarc.fr/FR/Classification/crthgr01list.php
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| auteur = IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans
| date = 16 janvier 2009
| site =
| éditeur = CIRC
| consulté le = 22 août 2009
|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>
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<!-- Écotoxicologie -->
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<!-- Données pharmacocinétiques -->
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<!-- Considérations thérapeutiques -->
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<!-- Caractère psychotrope -->
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| autresNoms =
| risqueDependance =
<!-- Composés apparentés -->
| autres =
| autrescations =
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<!-- Supplément -->
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}}<!-- -----------------------------Fin de l'infoboite ------------------------------->
L'amiante a attiré l'attention de certains [[industriel]]s à la fin du {{XIXe siècle}} pour
Sous sa forme friable, il a été utilisé dans de nombreux [[calorifugeage]]s et [[Flocage (bâtiment)|flocages]], ainsi qu'en feuilles, feutres, [[colle]]s, [[Mastic (matériau)|mastics]], plaques cartonnées, ou tressé ou tissé. On le trouve aussi (forme non friable) incorporé dans des produits en ciment ([[amiante-ciment]]) ou dans des liants divers (colles, peintures{{Note|groupe=alpha|texte=Exemple : peintures Tarpox vendues par Bitulac, contenant du chrysotile.}}, joints, mortiers à base de [[plâtre]], [[béton bitumineux]]{{Note|groupe=alpha|texte=Exemples : Compoflex, ou Bitumastic CF ou CFI vendus respectivement par la [[SCREG]] et Bitumastic, contenant {{incise|selon l'[[Institut national de recherche et de sécurité]] (INRS)}} du chrysotile (respectivement jusqu'en 1995 et 1991).}}, matériaux de [[friction]] et même [[asphalte]]s routiers ou d'étanchéité{{etc.}}). Il a aussi été utilisé pour les [[Patin de frein|patins de frein]] ou en garniture de chaudière ou fours électriques, ou encore dans diverses installations électriques ({{ex}} plaques chauffantes) pour ses capacités d'[[Isolateur|isolation électrique]] à forte température. Il a été massivement utilisé dans les bâtiments pour ses propriétés [[ignifuge]]s, isolantes, sa flexibilité, sa résistance à la tension et parfois pour sa résistance aux produits chimiques.
Cependant, ce matériau est toxique. Sa dangerosité est connue depuis l'Antiquité : Pline l'Ancien l'évoque chez les esclaves romains dès le {{s-|I}}<ref>{{Lien web |titre=Le drame de l'amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l'avenir (rapport) |url=https://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-12.html |site=www.senat.fr |consulté le=2023-01-27}}.</ref>. L'inhalation de fibres d'amiante est à l'origine de l'[[asbestose]] ([[fibrose pulmonaire]]) ; de [[cancer]]s broncho-pulmonaires, ainsi que de cancers de la plèvre ([[mésothéliome]]), de [[cancer du larynx|cancers du larynx]] et des [[voies digestives]]<ref>''Le livre noir de l'amiante, {{formatnum:50000}} procès gagnés... Mais le scandale continue'', Roger Lenglet, Editions de l'Archipel, 2018, {{p.|115-123}}</ref>. En 2017, selon l’[[Anses]], deux nouvelles études, menées en 2015 et en 2017 et basées sur des cohortes de grande taille (respectivement {{nombre|2024|personnes}} et {{nombre|14515|hommes}}), ont prouvé un lien entre ingestion d'amiante et [[cancer colorectal]] (avec une relation dose-réponse)<ref name=Ansesfin2017/> et laissent soupçonner des liens avec deux autres cancers digestifs, le [[cancer de l'estomac]] et le [[cancer de l'œsophage]]<ref name=Ansesfin2017>Risques professionnels, ''[http://www.batiactu.com/edito/exposition-a-amiante-et-cancers-digestifs-nouveaux-51319.php D'après une note de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), de nouveaux éléments scientifiques viennent attester l'idée d'un lien entre exposition professionnelle à l'amiante et développement de cancers digestifs]'', Batiactu, 4 décembre 2017.</ref>. Les victimes sont principalement les « travailleurs de l'amiante », mais aussi des personnes exposées de manière environnementale et souvent à leur insu.
Le danger était établi par des études scientifiques dès les [[années 1890]] pour l'inhalation<ref>[[Roger Lenglet]], ''L'Affaire de l'amiante'', La Découverte, 1996.</ref> mais il a fallu près d'un siècle (au cours des [[années 1980]] et [[années 1990]]) pour que l'utilisation d'amiante soit interdite dans de nombreux pays, retard qui a été et sera encore la cause de la mort de dizaines de milliers de personnes. {{Citation|Toute intervention sur ces matériaux peut émettre des particules et poussières dangereuses}} rappelle l'[[Institut national de recherche et de sécurité|INRS]]<ref name="INRSAmiante">INRS, ''[http://www.inrs.fr/accueil/risques/chimiques/focus-agents/amiante.html Avec l’amiante, ne pariez pas. Protégez-vous !]''</ref>.
== Catégories d'amiante ==
Les diverses catégories d’amiante correspondent à plusieurs espèces [[minéral]]es :
* amiante serpentinique (groupe des [[serpentine (minéral)|serpentines]]) :
** [[chrysotile]] ou amiante blanc ;
* amiantes amphiboliques (groupe des [[amphibole]]s) :
** [[crocidolite]] ou amiante bleu,
** [[amosite]] ou amiante brun,
** [[actinote (minéral)|actinote]],
** [[anthophyllite]],
** [[trémolite]].
== Propriétés physiques ==
La [[masse volumique]] de l'amiante en fibres est de {{unité|1400|kg/m3}} avec une [[conductivité thermique]] de {{unité|0.168|W/(m||K)}}, et une [[chaleur massique]] de {{unité|1045|J/(kg||K)}}.
L'amiante est un excellent matériau d'isolation thermique [[ignifuge]]. Les caractéristiques physico-chimiques ([[point de fusion]], [[résistance à la traction]], stabilité chimique, aptitude au [[Filage (textile)|filage]]{{etc.}}) des amiantes en font un produit exceptionnel par rapport aux [[fibre]]s artificielles comme la [[fibre de verre]] ou la [[laine de roche]] et le [[Kevlar]].
Ce sont ses caractéristiques physico-chimiques de résistance et de persistance dans l'organisme, associées à une capacité à se fractionner en particules microscopiques pour atteindre les [[Alvéole (anatomie)|alvéoles]] pulmonaires, et même migrer jusqu’à la [[plèvre]], qui rendent [[pathogène]] l’inhalation de particules d’amiante.
Avec le verre, l'amiante est un des rares constituants de [[textile]]s d'origine [[minéral]]e<ref>France Inter, [https://www.franceinter.fr/emission-la-marche-de-l-histoire émission ''La Marche de l'Histoire''], 24 septembre 2012.</ref>.
<gallery mode="packed">
Fichier:Asbestos2USGOV.jpg|Amiante.
Fichier:Asbestos3USGOV.jpg|Amiante.
Fichier:Blue asbestos.jpg|Amiante bleu (crocidolite) provenant de [[Wittenoom]] (Australie de l'Ouest). La règle mesure {{unité|1|cm}}.
Fichier:Blue asbestos (teased).jpg|Amiante bleu montrant la texture fibreuse du minéral.
</gallery>
== Économie ==
=== Gisements ===
{{article connexe|Liste de mines d'amiante}}
L'amiante est exploité dans des [[Mine (gisement)|mines]], il se présente sous plusieurs formes selon son origine ; par exemple, les gisements du [[Québec]] sont riches en [[chrysotile]], alors que l'on rencontre principalement de la [[crocidolite]] au [[Brésil]].
===
En 2009, les plus gros producteurs sont, par ordre d'importance décroissant, la Russie, la Chine, le Brésil, le Kazakhstan et le Canada<ref>{{lien web | format=pdf | titre=Amiante. Un héritage empoisonné | prénom1=Céline | nom1=Ravallec | prénom2=Antoine | nom2=Bondéelle | prénom3=Jérôme | nom3=Lemarié | prénom4=Delphine | nom4=Vaudoux | url=http://www.inrs.fr/default/dms/inrs/CataloguePapier/TS/TI-TS723page16/TS723page16.pdf | site=[[Institut national de recherche et de sécurité|inrs.fr]] | date=décembre 2011 | consulté le=18 mai 2017|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>.
Pays producteurs en 2011 :
# [[Russie]] : {{unité|1000000|t}} ;
# [[Chine]] : {{unité|440000|t}} ;
# [[Brésil]] : {{unité|302000|t}} ;
# [[Kazakhstan]] : {{unité|223000|t}} ;
# [[Canada]] : {{unité|50000|t}}.
En 1977, ces cinq pays et le [[Zimbabwe]] assuraient près de 90 % de la production mondiale<ref name="radio-canada" />.
==== Production française ====
Avant l'interdiction de l'amiante, le principal producteur a été l'entreprise [[Eternit]] avec cinq usines principales à [[Vitry-en-Charollais]] ([[Saône-et-Loire]]), [[Valenciennes]]-[[Thiant]] ([[Nord (département français)|Nord]]), [[Martigues]] ([[Bouches-du-Rhône]]), [[Albi]] ([[Tarn (département)|Tarn]]) et [[Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine)|Saint-Grégoire]] ([[Ille-et-Vilaine]]) ainsi qu'une mine à [[Canari (Haute-Corse)]].
==== Production québécoise ====
[[Fichier:Asbestos mining thetford mines.jpg|vignette|Production d'amiante dans une mine de Thetford Mines, durant les années 1920.]]
Le chrysotile a été exploité dans les [[Appalaches]] québécoises à partir de [[1877]]. Le Québec est ensuite devenu le plus grand producteur d'amiante au monde<ref name="radio-canada">{{lien web|url=http://archives.radio-canada.ca/sante/sante_publique/dossiers/665/|auteur=Archives de Radio Canada|titre=Période : 1975-2004 - L'amiante au banc des accusés|date=17 février 1977}}.</ref>. L'industrie fut contestée à partir des années 1970 et déclina lentement par la suite. En septembre 2012, immédiatement après l'élection du [[Parti québécois]] (PQ), le gouvernement québécois a annulé la subvention accordée par le [[Parti libéral du Québec]] (PLQ) visant à garder ouverte la dernière mine de chrysotile du Québec<ref>{{lien web|url=https://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/361692/la-region-de-l-amiante-ne-decolere-pas-contre-le-gouvernement-marois|titre=La région de l’amiante ne décolère pas contre le gouvernement Marois|site=Le Devoir.fr|date=18 octobre 2012}}.</ref>.
=== Consommation mondiale ===
Pays consommateurs en 2011 :
# [[Chine]] : {{unité|640000|t}} ;
# [[Inde]] : {{unité|320000|t}} ;
# [[Russie]] : {{unité|251000|t}} ;
# [[Brésil]] : {{unité|185000|t}} ;
# [[Kazakhstan]] : {{unité|155000|t}} ;
# [[Indonésie]] : {{unité|120000|t}}.
En 1977, le [[chrysotile]] comptait pour 99 % de la consommation industrielle<ref name="radio-canada" />.
== Utilisations ==
=== Usages historiques ===
L'usage des amiantes date d'il y a plus de {{unité|4500|ans}} quand les habitants de la région du Lac [[Juojärvi]] en [[Finlande]] renforçaient des pots de céramique et des ustensiles avec l'amiante<ref name="Ross&Nolan2003">{{ouvrage|langue=en|titre=Ophiolite Concept and the Evolution of Geological Thought|auteur=Ross, Malcolm|auteur2=Nolan, Robert P|éditeur=[[Geological Society of America]]|année=2003|isbn=0-8137-2373-6|responsabilité3=édt.|auteur3==Dilek, Yildirim|collection=Special Paper 373|lieu=Boulder, Colorado|chapter=History of asbestos discovery and use and asbestos-related disease in context with the occurrence of asbestos within the ophiolite complexes<!--|editor2=Newcomb, Sally-->|url=https://books.google.com/books?id=eYHEEWhye94C&pg=PA447}}</ref>. Leurs propriétés incombustibles utilisées pour les vêtements funéraires (pratique des [[Bûcher funéraire|bûchers funéraires]] ou de la [[crémation]] au cours desquels on enveloppait les corps des rois dans des linceuls afin de recueillir leurs cendres pures de tout mélange){{note| groupe=alpha|Le tissage des suaires, selon une technique qui mêle des fibres d'amiante aux fibres végétales, permettait, une fois le linceul brûlé, de ne conserver que l'amiante et le corps restait séparé des cendres. Cf {{ouvrage|auteur=[[Patrick De Wever]], Annie Cornée|titre=Roches à tout faire|éditeur=EDP Sciences|date=2021|passage=32}}.}} ou les mèches des lampes à huile à mèche, n'ont pas manqué d'intéresser les Grecs qui le nomment {{Grec ancien|άσβεστος|ásbestos}}, c’est-à-dire « inextinguible »<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs|titre=Le Bailly |date=2020 |url=https://bailly.app/asbestos|consulté le=24 octobre 2023|brisé le = 2023-10-26}}.</ref> mais aussi [[chrysotile]] (fibre d’or, de {{Grec ancien|χρυσός|chrusós}}, « or »)<ref>''Première Conférence internationale sur l'amiante-ciment'', Asbestos Institute, 1986, {{p.|4}}.</ref>.
Les auteurs antiques en connaissent déjà les dangers ; [[Pline l'Ancien]] (qui popularise le terme ''amiantus''), qui s’extasie devant ses propriétés<ref>Pline l'Ancien, [https://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre19.htm ''Histoire naturelle'' 19,4].</ref>, remarque aussi les dommages aux poumons dont souffrent des esclaves chargés du tissage de vêtements d’amiante<ref>G. Dériot et J-P. Godefroy, [http://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-116.html « Le drame de l'amiante en France »], ''Sénat'', 26 octobre 2005, {{p.|25}}.</ref>. Ces étoffes étaient utilisées par les plus aisés parmi les Romains et les Perses comme nappes, que l’on nettoyait en les jetant au feu d’où elles sortaient indemnes. [[Charlemagne]] en aurait eu une en sa possession, et aurait intrigué ses invités en jetant une nappe d'amiante sale au feu pour la nettoyer<ref>Repères chronologiques sur l'amiante, [http://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-12.html ''Sénat'' Du « magic mineral » à la pierre tombale]</ref>.
[[Marco Polo]] fait état d’une telle pratique en [[Dzoungarie]] (province au nord-ouest de la Chine){{note|groupe=alpha|{{Citation|Et sachez bien qu'en cette dite montagne se trouve une veine de laquelle se fait la ''salamandre'' (l'amiante). Car sachez de vrai que salamandre n'est pas une bête si comme on dit en nos pays, mais est d'une veine de terre, et entendrez comment … l'on fait creuser en cette montagne, et on trouve une veine (de terre) ; et se prend cette veine et s'amenuise, et l'on trouve dedans comme fils de laine, et puis on les met sécher. Et quand elle est sèche si se réduit dans de grands mortiers de fer, puis la font laver et toute la terre s'en va et demeure ainsi comme fils qui semblent de laine ; et on les fait filer, et on en fait des toiles. Et quand elles sont faites elles ne sont pas bien blanches, mais ils les mettent dedans le feu. Et quand une en est retirée si est blanche comme neige, et chaque fois qu'elle devient sale on la met dedans le feu, et devient blanche. Ainsi est la vérité de la salamandre non autrement : car qui le dirait autrement ce serait bourde et fable.}} ''Le Livre de Marco Polo'', {{chap.|59}} ([https://books.google.fr%2Fbooks%3Fid%3DzpFsnWSTLuIC%26pg%3DPA161 lire en ligne]).}}.
En Corse, les potiers utilisent les fibres d’amiante mêlées à l’argile pour la confection de marmites depuis le {{XIVe siècle}}<ref>Daniel Istria, « [http://medievales.revues.org/3383 L’utilisation de l’amiante en Corse du {{Sp-|XIV|e|au|XIX|e}}] », ''Médiévales'', 53, automne 2007, en ligne le 17 décembre 2009 (consulté le 2 avril 2013).</ref>.
En France, un dictionnaire du {{s-|XVIII}} cite aussi le '''{{citation|liège fossile}}''' ou '''{{citation|liège de montagne}}'''{{note| groupe=alpha|{{Citation bloc|Une espèce d'asbeste en tables plus ou moins épaisses & extérieurement semblables à du liège, qu'on trouve dans les Pyrénées, du côté de [[Campan]], & en Languedoc vers [[Alès]]. Le liège fossile est très-léger ; il est composé de fibres assez flexibles, d'un tissu lâche & qui se croisent irrégulièrement. Les morceaux de cette espèce d'asbeste sont poreux, comme fongueux, jaunes, brunâtres en dehors, blanchâtres en dedans, & contiennent des matières hétérogènes qui les font entrer en une sorte de vitrification|Article ''Liège'' in ''Grand vocabulaire françois : contenant l'explication de chaque mot dans ses diverses acceptions grammaticales […]'', par Guyot (Joseph Nicolas, M.), Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort, Ferdinand Camille Duchemin de la Chesnaye éd., C. Panckoucke, 1768}}}}.
Son usage se développe surtout à la [[révolution industrielle]] en raison de sa résistance au feu et sa résistance thermique, chimique et mécanique qui lui confèrent le statut de « matériau miracle » (''{{Langue|en|texte=magic mineral}}'')<ref name="radio-canada" />. Les [[chrysotile]]s du Québec sont découverts en [[1875]]. Les mines de [[crocidolite]] du Cap sont ouvertes en [[1893]].
Durant la [[Première Guerre mondiale]], il est très utilisé par les armées et soldats<ref>Dossier ''Historia'' : ''Révélations sur 14-18. Des séquelles insoupçonnées sur la santé. Les poilus, victimes aussi de l'amiante'' (cité par P. Abramovici, [http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-l-amiante-et-les-poilus-de-14-18-la-totale-50273462.html « L'amiante… et les ''Poilus de 14-18'' : la totale ! »], 12 mai 2010).</ref>, il est ensuite utilisé lors de la reconstruction et à partir de la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], il se répand de manière intensive dans les produits manufacturés de grande consommation (amiante en fibres en vrac{{Note|groupe=alpha|texte=Flocage, calorifugeage, produits en poudre.}}, en plaques et feuilles{{Note|groupe=alpha|texte=Four, fer à repasser, grille-pain}}, tressée ou tissée{{Note|groupe=alpha|texte=Vêtements pour les personnes en contact direct avec le feu (pompier, sidérurgiste), joints, filtres, gaines et isolants électriques.}}, dans les liants{{Note|groupe=alpha|texte=Freins, moquette, colle, joint, mastic, dalle de sol, peinture, revêtement bitume ou résine armée.}}, [[fibrociment]]{{Note|groupe=alpha|texte=Plaques ondulées, plaques planes, ardoises, tuyaux, jardinières.}})<ref>{{Ouvrage|auteur1=Vincent Nouzille|titre=Les Empoisonneurs. Enquête sur ces polluants et produits qui nous tuent à petit feu|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2005|passage=17|isbn=}}.</ref>.
=== Utilisations modernes ===
====
{{Colonnes|taille=12|1=
* [[3M
*
* [[BASF]]
*
* Bitumastic ;
* Bitumes spéciaux ;
*
* Caoutchouc d'Argenteuil ;
* Cape Industrial Products ;
* CAPE
* [[Ceca chimie de spécialités|CECA]] ;
* [[Celotex]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=List of Over 70 Companies That Manufactured Asbestos Products |url=https://www.asbestos.com/companies/ |site=Mesothelioma Center - Vital Services for Cancer Patients & Families |consulté le=2022-09-17}}.</ref> ;
* CFPI ;
* Chimie du bâtiment ;
* Caourep SA ;
*
*
*
* Econex-Sofilex ;
*
*
*
* Ferlam ;
* [[Ferodo]] Abex (matériaux de friction, amiante chrysotile) ;
* [[Ferodo]]/Ferlam ;
* Flertex ;
* [[Forbo]] [[Forbo Sarlino|Sarlino]] (Société rémoise de [[linoleum]]) ;
*
*
* [[Groupe Eternit]] ;
* Isofra ;
* Isolamiante (amosite) ;
*
* Isothelme ;
* [[Isover]]/[[Saint-Gobain]] ;
* James Walker ;
* Johns-Manville de France ;
* Kestner ;
* La Bakélite ;
* Lambert Industries ;
* Latty International ;
* Le Joint français ;
* Miguet/Everite ;
* Miplacol ;
* Moulin de Saliens ;
*
* Plastimer ;
*
*
* [[Renault]] ;
*
* [[Henkel|SAIM]] (Société des adhésifs et insonorisants modernes) ;
* SEA
*
*
*
*
* [[Tremco Illbruck|Tremco]] ;
*
*
}}
==== Utilisations avant les restrictions et interdictions de l'amiante ====
[[Fichier:Industry during the First World War Q28246.jpg|thumb|upright=1.4|Industrie de l'amiante. Panneau de toiture en amiante-ciment durant la [[Première Guerre mondiale]].]]
;Isolation thermique
L'amiante a été utilisé très tôt dans l’[[industrie]] pour l’[[Isolation thermique|isolation]], les joints ou encore les garnitures de friction ([[embrayage]] et [[plaquette de frein]]). Le coût faible de production (environ cinq fois moindre que les fibres minérales artificielles) font que ce matériau a aussi été fortement utilisé, notamment dans le [[Bâtiment et travaux publics|BTP]] entre 1960 et 1980.
; Amiante ciment
L'application récente la plus répandue est l’[[amiante-ciment]] qui représente 90 % de l'utilisation de l'amiante. Ce produit très utilisé dans le secteur du bâtiment a contenu de l’amiante jusqu’à fin 1996. Il fut le produit phare de [[Eternit Suisse]] (l'amiante étant connu sous le nom d'Eternit), dont l'ex-PDG a été inculpé fin 2009 en Italie dans le cadre de négligence concernant l'exposition à l'amiante de ses ouvriers. Certains [[mur anti-bruit|murs anti-bruit]] (dits « murs coupe-son » au Québec) ont été construits en chrysotile-ciment.
;Amiante routier
En bordure de route, dans les [[aire de service|aires de service]], [[station-service]]s, etc., de l’asphalte amianté a potentiellement aussi pu être utilisé pour étancher des dalles en béton<ref name="INRS_Retrait">{{Ouvrage|auteur institutionnel=[[Institut national de recherche et de sécurité]]|titre=Travaux de retrait ou d'encapsulage de matériaux contenant de l'amiante|sous-titre=Guide de prévention|éditeur=|année=2012|pages totales=217|format=pdf|passage=137-138|isbn=978-2-7389-2035-5|lire en ligne=http://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-6091/ed6091.pdf|consulté le=18 mai 2017}}.</ref> ou sous forme de {{Citation|dalles asphalte-amiante (bitume ou résine de [[coumarone]]}} ainsi que des produits de collage pour ces dalles dont certains, notamment des produits noirs à base de bitume, pouvaient éventuellement contenir de l’amiante (1 à 10 %)<ref name="INRS_Retrait" />.
===== Au Québec =====
[[Fichier:Asbestos Mine Tailings Mountain.jpg|vignette|Résidus miniers de la mine Black Lake à Thetford Mines, au Québec]]
Au Québec, {{Citation|bien qu’il soit possible d’identifier les tronçons routiers comportant des EBCA sous la responsabilité du MTQ, il est actuellement impossible de connaître les tronçons où des EBCA sont appliqués par les services de voirie de certaines villes et municipalités}}<ref name="Rapport2009Quebec" />. L’EBCA contiendrait selon un accord passé entre les producteurs d’amiante québécois et le gouvernement environ 1,3 % d’amiante chrysotile<ref name="AmianteQuebecJuin2002" /> (mais selon ce même accord, depuis 1988, le ministère des Transports québécois (MTQ) a expérimenté {{Citation|divers enrobés additionnés de fibres d’amiante chrysotile}}<ref name="AmianteQuebecJuin2002" />. Ce sont ainsi au Québec {{Citation|{{unité|500000|tonnes}} d’enrobé additionné de fibres d’amiante chrysotile incorporant près de {{unité|7000|tonnes}} d’amiante chrysotile}} qui auraient été utilisées<ref name="AmianteQuebecJuin2002" />. {{Citation|Durant la saison 2001, le ministère a également mis en place quelque {{unité|130000|tonnes}} d'enrobé bitumineux à l'amiante chrysotile. Le ministère des Transports pourrait ainsi contribuer à hausser la consommation annuelle de cette fibre au Québec de {{unité|1300|tonnes}} pour chaque tranche additionnelle de {{unité|100000|tonnes}} d’enrobé de ce type appliqué sur les routes du Québec}}<ref name="AmianteQuebecJuin2002" />. En 2009, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a aussi détecté {{Citation|des fibres d'[[actinolite]] dans quelques prélèvements effectués lors d’opérations de retrait d’EBCA}}<ref name="Rapport2009Quebec" />.
Au Québec, le ministère des Transports a estimé que {{unité|1345|km}} de routes étaient amiantés, et que tôt ou tard, cet asphalte devra être remplacé. {{Citation|Dans l'ensemble des mesures, enlever et disposer des enrobés contenant des fibres d'amiante, on parle de {{unité|10|à=15|fois}} le coût traditionnel d'enlèvement d'un enrobé conventionnel}}<ref name="RadioCanada">Radio Canada, citant Guy Tremblay, ingénieur, in ''Des travaux routiers {{nobr|10 fois}} plus coûteux'' et un reportage radiophonique de Hugo Lavoie (consulté le 11 janvier 2012).</ref>.
Pour soutenir l’industrie nationale de l’amiante, la province de Québec ne veut pas bannir l'usage de l'amiante dans les routes ({{Citation|Le premier ministre [d'alors] [[Jean Charest]] a réitéré son appui à l'industrie du chrysotile}}<ref name=RadioCanada/>). Et en juin 2002, pour soutenir deux entreprises minières {{Citation|produisant annuellement au Québec environ {{unité|300000|tonnes}} d’amiante chrysotile, d’une valeur de quelque {{nobr|130 millions}} de dollars}}, une « Politique d’utilisation accrue et sécuritaire de l’amiante chrysotile au Québec »<ref name="AmianteQuebecJuin2002">Québec, [http://www.mrn.gouv.qc.ca/publications/ministere/politique/politique-amiante.pdf « Politique d’utilisation accrue et sécuritaire de l’amiante chrysotile au Québec »] {{pdf}}, juin 2002, 11{{nb p.}}</ref> a même préconisé {{Citation|l’utilisation accrue d’amiante dans les enrobés bitumineux. Dans ce contexte, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) a demandé à l’INSPQ de préparer un avis sanitaire sur ce produit}}<ref name="AmianteQuebecJuin2002"/>.
En mars 2009, l’INSPQ a publié un document de {{Citation|mise à jour des connaissances sur l’utilisation de l’amiante dans les enrobés bitumineux}}<ref name=Rapport2009Quebec>Georges Adib {{et al.}}, ''[http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/954_Enrobes_bitumineux.pdf Mise à jour des connaissances sur l’utilisation de l’amiante dans les enrobés bitumineux]'', Direction des risques biologiques, environnementaux et occupationnels, mars 2009.</ref>.
En 2012, le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, reconnaît le caractère cancérigène des fibres d'amiante. Son successeur, Justin Trudeau engage le processus de sortie définitive de l'exploitation des mines et de l'utilisation de l'amiante.
===== En France =====
Plusieurs tronçons routiers contenant de l'amiante ont été identifiés. Dans le nord de la France, on a détecté de l'amiante dans l'enrobé de la [[rocade minière]] (liée à « l'autoroute [[Autoroute A21 (France)|A21]])<ref>Camille Janick, ''[http://www.lavenirdelartois.fr/actualite/Faits_divers/Tribunal/2011/03/10/article_bye_bye_trous_et_amiante.shtml Travaux sur l'autoroute A21 ; Bye bye, trous et amiante !]'', ''L’Avenir de l’Artois'', 10 mars 2011</ref> ou dans celui de l'autoroute [[Autoroute A75 (France)|A75]] dans le Puy-de-Dôme<ref>{{Article|langue=fr|titre=Puy-de-Dôme - Malade de l'amiante, le bitume de l'autoroute A75 en chantier|périodique=La Montagne.fr|date=21/10/2017|lire en ligne=http://www.lamontagne.fr/authezat/environnement/travaux-urbanisme/2017/10/21/malade-de-l-amiante-le-bitume-de-l-autoroute-a75-en-chantier_12597479.html|consulté le=2017-10-23}}</ref>.
Le retrait de ces enrobés est soumis à des normes très strictes et son coût est beaucoup plus élevé que celui d'un enrobé « classique ». Il faut notamment utiliser des engins spécifiques travaillant sous projection d’eau disposant de carters de protection et de cabines pressurisées<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Autoroute A75 - Authezat - Renouvellement de la couche de roulement - Dossier de presse|url=http://www.dir.massif-central.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/dossier_de_presse.pdf|site=DIR Massif Central}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom=Philippe|nom=Cros|titre=Autoroute - Quatre semaines de travaux pour éliminer l'enrobé amianté de l'A75 à Authezat (Puy-de-Dôme)|périodique=La Montagne.fr|lire en ligne=http://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/environnement/travaux-urbanisme/2017/09/27/quatre-semaines-de-travaux-pour-eliminer-l-enrobe-amiante-de-l-a75-a-authezat-puy-de-dome_12564915.html|date=27 septembre 2017|consulté le=2018-1-12}}.</ref>.
==== Matériaux de substitution et utilisations subsistantes ====
Dans certaines applications à haute température et de protection contre l’[[incendie]], l’amiante peut être remplacé par le [[mica]], grâce aux qualités de résistance à la [[Transfert thermique|chaleur]] et au [[feu]], ainsi qu’aux propriétés d’[[isolant électrique]], de ce matériau. Le mica ne présente aucun des risques liés à l’amiante ; c’est un matériau inerte, non [[toxique]], se présentant sous forme de
Le ministère canadien des Transports a envisagé dans les années 2000 la fibre de [[cellulose]] comme substitut à l'amiante »<ref name=AmianteQuebecJuin2002/>.
Même depuis que l'amiante est banni, certains usages spécifiques subsistent. Par exemple :
* jusqu’à présent, aucun matériau en remplacement de l’amiante n’a été approuvé par la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]]. Une étude en 1988, à la suite de l'explosion de [[Navette spatiale Challenger|Challenger]], a conclu que les joints de matériaux composites (en remplacement de l’amiante) sur le réservoir auxiliaire ne supportaient pas les chaleurs extrêmes d’une poussée de [[Moteur à réaction|réacteurs]] nécessaire pour se soustraire à la [[gravité de surface|gravité]]. La compagnie J.M. Asbestos, de [[Val-des-Sources]], province de [[Québec]], [[Canada]], est mandataire d’un contrat exclusif de production d’amiante chrysotile de {{nobr|[[grade (matériau)|grade]] 1}} pour les navettes spatiales et véhicules orbitaux ;
Toutefois, l'amiante n'est pas interdit dans les pays gros producteurs et dans de nombreux pays émergents où l'on retrouve les utilisations classiques de ce matériau.
==== Traitement physico-chimique ====
Compte tenu de la résistance physico-chimique de ce matériau, il est généralement stocké en tant que [[déchet dangereux]] dans des décharges habilitées à les recevoir.
Certains déchets amiantés (éventuellement radioactifs) pourraient être vitrifiés par des [[Torche à plasma|torches à plasma]]<ref>Moon Y.P. et Choi J.Y., ''A Study on the Properties of the Dual-mode Plasma Torch System for Melting the Non-conductive Waste'', The Transactions of The Korean Institute of Electrical Engineers, 2016, 65(1), 73-80.</ref>{{,}}<ref>Witek, J. et Kusiorowski, R., [https://scholar.google.fr/scholar?output=instlink&q=info:t9e3Plaidu8J:scholar.google.com/&hl=fr&as_sdt=0,5&as_ylo=2013&scillfp=5697735876808325537&oi=lle ''Neutralization of cement-asbestos waste by melting in an arc-resistance furnace''], ''Waste Management'', 2017, 69, 336-345.</ref>{{,}}<ref>Abdulkarim, B. I. et Abu-Hassan, M. A., ''[https://www.researchgate.net/profile/Abubakar_Muhammad3/publication/315798286_Thermal_Plasma_Treatment_of_Municipal_Solid_Waste_Incineration_Residue_A_Review/links/58e6191e45851547e1827c25/Thermal-Plasma-Treatment-of-Municipal-Solid-Waste-Incineration-Residue-A-Review.pdf Thermal Plasma Treatment of Wastes: A Review]'', ''Australian Journal of Basic and Applied Sciences'', 2015, 9(31), 322-333.</ref>{{,}}<ref>Lázár, M., Čarnogurská, M., Brestovič, T., Jasminská, N., Kmeťová, Ľ., Kapustová, Ľ. et Jezný, T., ''[http://www.pjoes.com/pdf/25.5/Pol.J.Environ.Stud.Vol.25.No.5.2027-2033.pdf High-Temperature Processing of Asbestos-Cement Roofing Material in a Plasma Reactor]'', ''Polish Journal of Environmental Studies'', 2016, 25(5).</ref>, mais ce procédé est énergivore.
Des chercheurs chimistes ont développé une autre forme d'inertage, basée sur l'utilisation de « verre de silicate » sans danger environnemental, par décomposition thermique à une température supérieure à {{tmp|1250|°C}}.
La combinaison de l'[[acide oxalique]] et de puissants [[ultrason]]s permet également de dégrader totalement les fibres de chrysotile<ref>Gualtieri, A. F., Tartaglia, A., ''Thermal decomposition of asbestos and recycling in traditional ceramics'', ''Journal of the European Ceramic Society'', 2000, 20 (9): 1409, {{doi|10.1016/S0955-2219(99)00290-3}}, [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0955221999002903 lire en ligne]</ref>.
== Risques écologiques ==
[[Fichier:Usine d'amiante de Canari.jpg|thumb|Reste de la [[Mine de Canari|mine d'amiante de Canari]] (Corse), source de dispersion de fibres d'amiante dans l'environnement.]]
Les effets environnementaux de l'amiante sont encore très mal mesurés<ref>Rahman Q., Ahmad I., Rastogi S.K., Trivedi A.K., Musthapa M.S. et Shankar P., ''Environmental monitoring and ecological impact assessment of asbestos'' (report no. I), Ministry of Environment and Forests (Government of India), New Delhi, Inde, 2001.</ref>.
Libéré dans l'environnement en grandes quantités, il est parfois trouvé dans l'[[eau potable]] (ayant circulé dans des [[tuyaux en amiante-ciment]]<ref name=Weber1991>Webber, J. S. et Covey, J. R., ''[http://www.zst21.net:85/read.php?resid=99944416#page=284 Asbestos in water]'', ''Critical Reviews in Environmental Science and Technology'', 1991, 21(3-4), 331-371.</ref> ou contaminée en amont<ref>Jones J. et McGuire M.J., ''[https://www.awwa.org/publications/journal-awwa/abstract/articleid/11742.aspx Dredging to reduce asbestos concentrations in the California aqueduct]'', ''Journal-American Water Works Association'', 1987, 79(2), 30-37.</ref>{{,}}<ref>Cherubini, M., Fornaciai, G., Mantelli, F., Chellini, E. et Sacco, C., ''[http://www.movimento5stelleprato.com/images/articoli/2015/m5s/ait/articolo-contaminazione-da-fibre-di-amianto.pdf Results of a survey on asbestos fibre contamination of drinking water in Tuscany, Italy]'', ''Journal of Water Supply: Research and Technology-Aqua'', 1998, 47(1), 1-8.</ref>) et présent dans certaines eaux de [[ruissellement]] et leurs sédiments (périodiquement curés et régalés sur les champs dans certaines régions), mais peu d'études semblent avoir porté sur ses impacts éventuels sur la [[Faune (biologie)|faune]], la [[flore]], la [[fonge]] ou les [[écosystème]]s.
On sait que les carrières et usines d'amiantes sont des sources importantes de contamination de leur environnement (biotique et abiotique ; sédiments notamment) par des fibres<ref>Musthapa MS, Ahmad I, Trivedi AK et Rahman Q, ''[https://www.researchgate.net/profile/Ajaya_Trivedi/publication/10752593_Asbestos_Contamination_in_Biota_and_Abiota_in_the_Vicinity_of_Asbestos-Cement_Factory/links/562f039e08ae04c2aeb5e7a6/Asbestos-Contamination-in-Biota-and-Abiota-in-the-Vicinity-of-Asbestos-Cement-Factory.pdf Asbestos contamination in biota and abiota in the vicinity of asbestoscement factory]'', ''Bull. Environ. Contam. Toxicol.'', 2003, 70:1170–1177</ref> (avec par exemple une contamination de la chair d'[[escargot]]s<ref>Musthapa M.S., Ahmad I., Trivedi A.K. et Rahman Q., ''Asbestos contamination in biota and abiota in the vicinity of asbestos-cement factory'', ''Bulletin of Environmental Contamination and Toxicology'', 2003, 70(6), 1170-1177.</ref>). Dans les [[années 1970]], on a développé des méthodes de détection des fibres dans le sédiment<ref>Thompson, M. R., ''Procedure for examination of water and sediment samples for total asbestos fibre count by electron microscopy'', Inland Waters Directorate, 1976.</ref>. En milieu urbain, l'amiante est présent dans les eaux et sédiments<ref>Pitt R., ''Asbestos as an urban area pollutant'', ''Journal (Water Pollution Control Federation)'', novembre 1988, {{p.|1993-2001}}.</ref>. Une étude (2004) a ainsi pu se baser sur les concentrations en fibres d'amiante chrysotile de sédiments lacustres pour reconstituer les variations passées de la teneur de l'air en amiante<ref>Webber J.S., Jackson K.W., Parekh P.P. et Bopp R.F., ''Reconstruction of a century of airborne asbestos concentrations'', ''Environmental Science & Technology'', 2004, 38(3), 707-714, [http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/es034479h résumé]</ref>.
Il existe plusieurs méthodes permettant de quantifier le nombre de fibres d'amiante présentes au sein de divers organes<ref>Ehrlich A. et Suzuki Y., ''A rapid and simple method of extracting asbestos bodies from lung tissue by cytocentrifugation'', ''American Journal of Industrial Medicine'', 1987, 11(1), 109-116, [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ajim.4700110111/full résumé]</ref>{{,}}<ref>Glovinova E., Kučera M. et Pavel J., ''Testing hazardous asbestos fibres in animal tissues''. ''Toxicological & Environmental Chemistry'', 1994, 43(1-2), 13-17 ([http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02772249409358013 résumé])</ref> mais elles nécessitent de tuer l'animal, et elles n'ont pas été utilisées pour évaluer la contamination environnementale par l'amiante.
'''Effets sur la faune'''
* Chez des mollusques filtreurs (clams asiatiques adultes ; ''[[Corbicula]]'' sp. exposés (de {{nobr|96 heures}} à {{nobr|30 jours}}) à une eau contenant de {{unité|0|à=108|fibres}} d'amiante chrysotile par litre, plusieurs paramètres biologiques ont été mesurés (activité de siphonnage, croissance des tissus et de la coquille, absorption de fibre, structure de la branchie, libération et taux de mortalité des larves)<ref name="clamsFiltreurs1986">Belanger, S. E., Cherry, D. S. et Cairns {{Jr}}, J., ''Uptake of chrysotile asbestos fibers alters growth and reproduction of Asiatic clams'', ''Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences'', 1986, 43(1), 43-52, [http://www.nrcresearchpress.com/doi/abs/10.1139/f86-006#.Wia3n3r0zoI résumé]</ref>. Résultats : les animaux exposés ont filtré moins d'eau, dès {{nobr|96 heures}} dans une eau sans apport de nourriture, et après trente jours si de la nourriture était disponible. La croissance de la coquille était réduite corrélativement à la réduction de l'activité de siphonnage. Les Corbicules exposés à {{unité|108|fibres/l}} ont accumulé {{unité|69,1|fibres/mg}} de poids sec (lorsqu'on leur donnait de la nourriture), mais ne semblaient pas en accumuler pour des taux de fibre plus bas (exposition de {{nobr|96 heures}} ou de {{nobr|30 jours}}). Dans une eau à {{unité|108|fibres/l}} durant trente jours, les clams adultes ont accumulé {{unité|147,3|fibres/mg}} dans l'organe branchial (physiquement altéré{{Note|groupe=alpha|texte=avec présence de fibres dans les loges branchiales et dans le tissu des cténidies}}), et bien plus ({{unité|903,7|fibres/mg}}) dans les [[viscère]]s. Il semble que l'animal puisse éliminer les grandes fibres, alors que les fibres minces et petites s'accumulent (principalement dans les tissus viscéral et branchiaux). La progéniture des adultes exposés à une eau contenant {{unité|104|à=108|fibres/l}} a subi une importante augmentation de son taux de mortalité larvaire, et le nombre de larves libérées (par mg de poids sec d'adulte) était moindre. Les corbicules peuvent donc servir d'indicateur de la contamination de l'eau par l'amiante<ref name=clamsFiltreurs1986/>.
* Une étude a montré que des [[épinoche à trois épines|épinoches à trois épines]] vivant dans l'amont de la rivière Sumas ([[Colombie-Britannique]]) contaminée par d'épisodiques glissements de terrain (roche riche en fibres d'amiante chrysotile contenant des taux naturellement élevés de Ni, Cr, Co et Mn) étaient très fortement (nettement plus que ce qui était attendu selon la littérature) contaminées par ces métaux (Mn et Ni notamment) et ce d'autant plus qu'elles étaient proches du lieu du glissement de terrain. Les auteurs n'ont pas observé d'autre anomalie chez les poissons<ref>Schreier, H., Northcote, T. G. et Hall, K., ''Trace metals in fish exposed to asbestos rich sediments'', ''Water, Air, & Soil Pollution'', 1987, 35(3), 279-291, [https://link.springer.com/article/10.1007%2FBF00290936?LI=true résumé]</ref>{{,}}<ref name=Holmes2012>Holmes, E. P., Wilson, J., Schreier, H. et Lavkulich, L. M., ''Processes affecting surface and chemical properties of chrysotile: Implications for reclamation of asbestos in the natural environment'', ''Can. J. Soil Sci.'', 2012, 92: 229-242, [http://www.bioone.org/doi/abs/10.1139/CJSS2010-014 résumé].</ref>. En 1987, Schreier avait déjà noté que les apports naturels d'amiante dans ce cours d'eau étaient corrélés à des apports en métaux toxiques (notamment pour le Ni, et un peu moins pour le Cr, Co et Mn présents dans presque tous les types d'amiante), ce qui était d'autant plus préoccupant que l'eau de cette rivière devient plus acide vers l'aval<ref>Schreier H., ''Asbestos fibres introduce trace metals into streamwater and sediments'', ''Environmental Pollution'', 1987, 43(3), 229-242, [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/026974918790159X résumé].</ref> En 2012, Homes {{et al.}} ont montré que ce même amiante éparpillé dans la plaine inondable et soumis à des acides organiques naturels libère ses métaux et devient une source de pollution supplémentaire. Ils signalent aussi qu'avec le temps la couche de [[brucite]] de la fibre d'amiante perd plus d'éléments que la couche de [[Dioxyde de silicium|silice]] [[Géométrie moléculaire tétraédrique|tétraédrique]] ; elle devient plus lisse en perdant progressivement son revêtement amorphe rugueux). Les auteurs de cette étude plaident pour des opérations de dépollution prenant aussi en compte cette pollution métallique<ref name=Holmes2012/>. En France, la [[Mine de Canari|mine d'amiante de Canari]] en Corse (1948-1965) a dispersé une grande quantité de fibres dans l'environnement (le littoral a gagné jusqu'à plusieurs centaines de mètres dont en pied de falaises sur plus de cinq kilomètres et un [[herbier marin]] de [[posidonie]]s a été enfoui sous les débris miniers. Une plage (de [[Campana (ville)|Campana]]) est apparue au nord de la zone de décharge en 1973. Mais un phénomène de [[diagenèse]] par cémentation (visible sur la plage de Nonza) a par chance inerté ces matériaux dans des conditions alcalines et de précipitation des carbonates peu propices à la libération des métaux toxiques liés à l'amiante<ref>Bernier P., Guidi J.B. et Böttcher M.E., ''Coastal progradation and very early diagenesis of ultramafic sands as a result of rubble discharge from asbestos excavations (northern Corsica, western Mediterranean)'', ''Marine Geology'', 1997, 144(1-3), 163-175.</ref>.
Les nombreuses études ayant utilisé des animaux de laboratoires montrent que les risques liés à l'inhalation et à l'ingestion de fibre sont comparables chez tous les mammifères, mais peu d'études concernent d'autres espèces, aquatiques notamment (hormis pour la propension de l'amiante à provoquer un [[stress oxydatif]] chez diverses espèces, dont l'Homme<ref>Kamp DW, Graceffa P, Pryor WA, Weitzman SA, ''The role of free radicals in asbestos-induced diseases'', ''Free Radic. Biol. Med.'', 1992, 12:293–315</ref>), et encore moins les plantes ou champignons.
'''Effets sur les végétaux'''
* Les lieux où les roches serpentines affleurent les milieux naturels sont parfois désertés par tout ou partie de la flore même s'il existe quelques plantes (ou sous-espèces) qui se sont adaptées à ces milieux<ref>Bandli B.R. et Gunter M.E., ''A review of scientific literature examining the mining history, geology, mineralogy, and amphibole asbestos health effects of the Rainy Creek igneous complex, Libby, Montana, USA'', ''Inhal. Toxicol.'', 2006, 18:949–962, {{doi|10.1080/08958370600834982}}</ref>{{,}}<ref>Harrison S., ''Local and regional diversity in a patchy landscape: native, alien, and endemic herbs on serpentine'', ''Ecology'', 1999, 80:70– 80</ref>. Les métaux présents dans ces sols et leur carence en calcium sont une partie de la cause, mais quelques études se sont penchées sur la [[phytotoxicité]] de l'amiante ou sur son éventuelle [[génotoxicité]] et/ou [[mutagénicité]] pour les plantes : Toutes concluent que les fibres d'amiantes dispersées dans le sol sont phytotoxiques.
* L'une (en 2004) a porté sur des plantes aquatiques (avec ''[[Lemna gibba]]'' comme [[espèce modèle]]). Des populations de cette lentille d'eau ont été exposées à des taux de fibres d'amiante chrysotile comparables à ceux trouvés dans des échantillons d'eau, de sédiments et de plantes aquatiques effectués autour d'une usine de fabrication d'amiante-ciment<ref name=Trivedi2004/>. Elles ont été exposées à deux taux ({{unité|0,5|et=5,0|μg}} de chrysotile dans {{unité|5,0|μl}} d'eau bidistillée) deux fois par semaine pendant {{nobr|28 jours}} et cultivées dans un milieu contenant {{unité|0,1|g}} de chrysotile/l, et comparées à des témoins vivant dans une eau dépourvue d'amiante<ref name=Trivedi2004/>. Les auteurs ont constaté une inhibition de croissance foliaire (moins de frondes) et des racines (plus courtes) avec réduction de la biomasse. Le taux de chlorophylle, [[caroténoïde]]s, sucre total libre, [[amidon]] et protéine a diminué. Des preuves de [[stress oxydatif]] et de phytotoxicité de l'amiante chrysotile sur cette espèce<ref name=Trivedi2004>Trivedi, A. K., Ahmad, I., Musthapa, M. S., Ansari, F. A. et Rahman, Q., ''[https://www.researchgate.net/profile/Ajaya_Trivedi/publication/8329131_Environmental_Contamination_of_Chrysotile_Asbestos_and_Its_Toxic_Effects_on_Growth_and_Physiological_and_Biochemical_Parameters_of_Lemna_gibba/links/562f037408aef25a2444585c.pdf Environmental contamination of chrysotile asbestos and its toxic effects on growth and physiological and biochemical parameters of Lemna gibba]'', ''{{lien|Archives of Environmental Contamination and Toxicology}}'', 2004, 47(3), 281-289, [https://link.springer.com/article/10.1007/s00244-004-3161-7 résumé]</ref>.
* En 2011, une autre étude a profité de la contamination décroissante (par des fibres d'amiante chrysotile) d'un sol pédologiquement homogène entourant une usine d'amiante-ciment<ref name=AgriToxicite2011/>. Trois espèces vivrières de l'agro-écosystème environnant (blé, pois et moutarde) ont été cultivées dans des échantillons de sol venant de un, deux et cinq kilomètres de l'usine, et comparées aux mêmes plantes poussant dans un sol agronomiquement comparable mais exempt d'amiante (prélevé à dix kilomètres de l'usine)<ref name=AgriToxicite2011/>. L'étude a montré que {{Citation|le taux de germination des graines a significativement diminué avec l'exposition graduelle aux fibres d'amiante chrysotile ; la toxicité de cet amiante était également perceptible sur la hauteur de la pousse, la longueur des [[racine (botanique)|racine]], la [[Biomasse (écologie)|biomasse]] et la [[chlorophylle]] produits, ainsi que sur la teneur en [[protéine]]s des plantes exposées. Les auteurs ont conclu qu les fibres d'amiante chrysotile présentes dans le sol sont toxiques pour les plantes cultivées près de l'usine}}<ref name=AgriToxicite2011>Trivedi A.K. et Ahmad I., ''Effects of chrysotile asbestos contaminated soil on crop plants'', ''Soil and Sediment Contamination: An International Journal'', 2011, 20(7), 767-776, [http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/15320383.2011.609197 résumé]</ref>.
* Une autre étude soupçonne des effets possibles sur les arbres (quadruplement du taux d'aberrations chromosomiques accrues et du nombre de grains de pollen stériles, et diminution de l'activité mitotique (d'un facteur 1,5), mais dans ce cas probablement en lien avec d'autres polluants routiers et industriels<ref>Sluchyk, V., Sluchyk, I. et Shyichuk, A., ''Assessment of both environmental cytotoxicity and trace metal pollution using Populus simonii Carr. as a bioindicator'', ''Environmental Monitoring and Assessment'', 2014, 186(10), 6645-6650, [https://link.springer.com/article/10.1007/s10661-014-3879-2 résumé].</ref>.
* Des groupes de bulbes d'Oignon (''[[Allium cepa]]'' L.) ont été exposés en laboratoire respectivement à 0,5, 1,0, 2,0 et {{unité|5,0|μg/ml}} d'amiante chrysotile. Puis leurs cellules ont été observées à des intervalles de {{nobr|24 heures}} (durant {{nobr|96 heures}}) et comparées à des bulbes de plantes-témoin. Résultats : plusieurs paramètres [[cytogénétique]]s ont été altérés : la progression du stade de [[prophase]] a été altérée, le nombre de cellules en [[métaphase]] a augmenté au lieu de ralentir avec le temps ; le nombre de cellules en phase [[anaphase]] et [[télophase]] a diminué au lieu d'augmenter avec le temps, et l'[[index mitotique]] a aussi diminué avec le temps. Enfin les cellules de plantes exposées présentaient plus de micronoyaux, de noyaux interphasiques, de perturbations du [[fuseau mitotique|fuseau]] et d'anomalies chromosomiques prouvant que l'amiante est [[génotoxique]] pour cette plante.
'''Effets sur les micro-organismes'''
* Ils ne semblent pas avoir été très étudiés. En 2015, une étude des colonies microbiennes prospérant dans le sédiment d'une carrière en partie inondée du groupe ''Vermont Asbestos Group'' (milieu pauvre en nutriments vitaux et riche en métaux (magnésium et arsenic notamment), au pH très alcalin et très riche en fibres d'amiante) a trouvé des bactéries extrêmophiles, typique d'environnement stressants ; presque 60 % des bactéries étaient extrêmophiles (alcaliphiles et psychrophiles) et/ou pathogènes (pour les poissons et les plantes)<ref name=bacteria2015/>. Plusieurs isolats se sont en outre montrés multirésistants aux antibiotiques ou producteurs d'antibiotiques<ref name=bacteria2015>English E. et Dolci E.D., ''Aquatic bacterial community profile of the vermont asbestos group mine'' ; session {{n°|4}} in ''Evolution of Minerals in Diverse Environments: Geobiological and Geochemical Aspects'', Northeastern Section - 50th Annual Meeting (23–25 mars 2015) ; Omni Mount Washington Resort: Paper No. 4-9, [https://gsa.confex.com/gsa/2015NE/finalprogram/abstract_253251.htm résumé].</ref>.
== Risques sanitaires ==
Toutes les variétés d'amiante sont cancérigènes selon l'[[Institut national de la santé et de la recherche médicale
Les caractéristiques physico-chimiques de l'amiante, associées à une capacité à se fractionner en particules microscopiques pour atteindre les [[Alvéole (anatomie)|alvéoles]] pulmonaires, et même migrer jusqu’à la [[plèvre]], font que l’inhalation
Les pathologies peuvent se déclarer jusqu’à plus de cinquante ans après les premières expositions aux fibres d’amiante. Ce caractère relativement tardif explique aussi le retard dans la prise en compte des dangers de l'amiante : les victimes sont souvent assez âgées. Environ {{nobr|125 millions}} de personnes sont exposées à l’amiante professionnellement dans le monde, et
=== Plaques pleurales ===
{{article détaillé|Plaque pleurale}}
Les plaques pleurales sont des [[lésion (médecine)|lésions]], le plus souvent asymptomatiques, de la [[Anatomie de la plèvre et de la cavité pleurale#La plèvre pariétale|plèvre pariétale]] qui apparaissent en général plus de quinze ans après la première exposition à l’amiante. Elles sont très fréquentes, puisque décrites chez 20 à 60 % des personnes exposées<ref name="bmj2009">Currie GP, Watt SJ, Maskell NA, [http://www.bmj.com/cgi/content/extract/339/aug24_1/b3209 ''An overview of how asbestos exposure affects the lung''], BMJ, 2009, 339:b3209</ref>. En fonction de leur taille, de leur localisation et si elles sont calcifiées, elles peuvent provoquer des douleurs thoraciques.
La question des plaques pleurales demeure toutefois controversée : véritable maladie pour les uns, en particulier les victimes et leurs associations, simple [[cicatrice]] pour les autres.
=== Épaississements pleuraux ===
Ils constituent une pathologie à l’origine de douleurs, voire d’une altération de la [[Appareil respiratoire|fonction respiratoire]].
=== Asbestose ===
Ligne 182 ⟶ 413 :
L’[[asbestose]] et toutes les autres maladies qui en découlent seraient principalement dues à une [[inflammation chronique]] du [[poumon]], avec accumulation de [[macrophage]]s ayant phagocyté des fibres d'amiante.
===
Les [[Cancer du poumon|cancers broncho-pulmonaires]] représentent la première cause de mortalité des sujets ayant été exposés à l’amiante. Le temps de latence entre la première exposition et le développement de la maladie dépasse en général vingt ans. Aucune particularité [[Signe clinique|clinique]] ou radiologique ne les distingue des cancers broncho-pulmonaires d’autres origines et leur développement est indépendant d’une [[fibrose pulmonaire]]. Le risque d’atteinte tumorale est majoré par l’exposition à d’autres agents cancérogènes, le [[tabac]], mais aussi des produits cancérogènes que l'on peut retrouver dans le milieu de travail. Pour un risque égal à 1, associé à une personne non exposée à l’amiante et ne fumant pas, ce risque est multiplié par cinq pour une exposition à l’amiante, par dix pour un fumeur et par cinquante pour un fumeur exposé à l’amiante. Il existe une relation dose/effet entre l’intensité de l’exposition à l’amiante et le risque de [[cancer bronchique]], sans qu’il soit possible de proposer de valeur seuil. En l’état actuel des évaluations épidémiologiques, on estime entre {{unité|1800|et=4000|l’incidence}} annuelle de cancers broncho-pulmonaires attribuables à l’amiante.
Selon un rapport du [[Haut Conseil de la santé publique]] (HCSP) paru en août 2014<ref>[http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=450 Rapport Amiante 2014 du Haut Conseil de la santé publique (HCSP)]</ref>, {{Citation|l'estimation du nombre de décès attendus entre 2009 et 2050 par cancers du poumon liés à l'exposition à l'amiante à venir serait de l'ordre de {{unité|50000|à=75000}}, auxquels s'ajoutent de {{unité|18000|à =25000|cancers}} dus au [[mésothéliome]], sans compter d'autres cancers tels que ceux du larynx ou des ovaires pour lesquels la responsabilité de l'amiante a été confirmée.}} Ce rapport propose que le plafond de cinq fibres d'amiante par litre d'air passe à deux fibres d'ici 2020<ref>''[http://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/amiante-entre-68-000-et-100-000-deces-par-cancer-d-ici-a-2050-en-france-19-08-2014-1854919_57.php Amiante : entre {{unité|68000|et=100000|décès}} par cancer d'ici à 2050 en France]'', ''Le Point'', 19 août 2014.</ref>.
=== Mésothéliome ===
Le [[mésothéliome]], [[cancer]] de la [[plèvre]] ou, plus rarement, du [[péritoine]], est spécifique de l'amiante et le pronostic est fatal assez rapidement. Lorsque le [[mésothéliome]] est découvert, la durée de survie est d'un an. Il peut apparaître vingt à cinquante ans après l’inhalation des fibres.
=== Cancers digestifs ===
Les études épidémiologiques démontrent une augmentation significative des cancers digestifs, en particulier colorectaux, avec le niveau d'exposition à l'amiante<ref>Provoté S., Desoubeaux N., Letourneux M., Galateau-Salle F., Raffaelli C., Paris C., Launoy G., ''Exposition professionnelle à l'amiante et risque de cancer digestif (résumé)'', ''Gastroenterol Clin. Biol.'', 2000, 24:A151.</ref>.
== Exposition au risque ==
{{Section à internationaliser|est [[Francocentrisme|franco-centrée]]|date=novembre 2022}}
=== Exposition des travailleurs ===
{{Article détaillé|
[[Fichier:Maladies professionnelles amiante.png|thumb|300px|Nombre de maladies professionnelles liées à l'amiante officiellement reconnues par le système de santé en France.]]
Selon l'époque, le type d'
'''Les [[travailleur]]s les plus exposés sont :'''
{{Colonnes|taille=20|1=
* personnels des [[Liste de mines d'amiante|mines d'amiante]] ;
* personnels des
*
* personnels impliqués dans
* travailleurs du secteur de la [[démolition]] (de
* salariés du BTP
* professionnels du [[second œuvre]] du BTP, de l'entretien ou de la maintenance ([[plombier]], [[électricien]], [[chauffagiste]], [[ascensoriste]], [[peintre en bâtiment|peintre]]
* salariés travaillant dans le traitement des déchets (dont le transport
* personnels de nettoyage de zones à
* tout
}}
Les [[travailleurs indépendants]] ou [[intérim (travail)|intérimaire]]s, nombreux dans le secteur du BTP, et plus
En [[France]], interdit depuis 1997, l'amiante reste en 2010 un risque important pour diverses professions selon l'INRS : {{Citation|Les [[Amiante (maladie professionnelle)|maladies liées à l’amiante]] représentent aujourd’hui la deuxième cause de maladies professionnelles et la première cause de décès liés au travail (hors [[accidents du travail]])}}<ref name="INRSAmiante" />.
==== Dépistage ====
La Société de pneumologie de langue française préconise une [[tomodensitométrie]] (TDM ou scanner) thoracique à partir de l'âge de
==== Désamiantage ====
{{Article détaillé|Désamiantage}}
Le [[Code du travail (France)|Code du travail français]] impose à tout donneur d'ordres prévoyant des travaux de retrait de matériaux amiantés de les confier à une entreprise certifiée<ref>Source : sous-section 3 du Code du travail consacré aux risques d'exposition à l'amiante (articles 4412-125 à R4412-143)</ref> ; de même toute intervention susceptible de libérer des fibres d'amiante doit être faite par une entreprise dont les salariés justifient d'une qualification particulière<ref> sous-section 4 du Code du travail (articles R4412-144 à R4412-148)</ref>.
En 2005, une étude menée par l’inspection du travail, la [[Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés]] (CNAMTS) et l’[[Institut national de recherche et de sécurité]] (INRS) sur {{nobr|784 chantiers}} de [[désamiantage]] en France a révélé que dans « 67 % des cas, des anomalies plus ou moins graves ont été constatées, donnant lieu notamment à {{nobr|41 procès-verbaux}}, {{nobr|84 arrêts}} de chantiers, {{nobr|6 injonctions}} et {{nobr|390 courriers}} d’observations »<ref name="Emploi Gérard Larcher 2005">Conférence de presse du ministre délégué à l’Emploi Gérard Larcher, propos rapportés par l’AFP, « Désamiantage : 67 % des chantiers en infraction, durcissement annoncé », 16 novembre 2005.</ref>. L’étude équivalente menée en 2006 sur {{nobr|936 chantiers}} a révélé que 76 % des chantiers de désamiantage étaient non conformes à la réglementation. Elle a donné lieu à {{nobr|86 arrêts}} de chantier<ref name="Tribune 2007">« Aggravation du risque amiante », ''La Tribune'', 16 février 2007, p. TR16.</ref>. Les rapports du Sénat sur la question, en France, mettent en évidence le fait que si la réglementation existe, son application est très mal contrôlée : contrôles peu fréquents, sanctions peu dissuasives, sociétés de désamiantage perdant leur habilitation et qui renaissent sous un autre nom. Tout désamiantage ou démolition d’un bâtiment amianté doit faire l’objet d’un plan de retrait déposé à la Direction départementale du travail. En cas de désamiantage « sauvage », le recours consiste en un appel à l’inspection du travail pour faire cesser le chantier.
En juillet 2009, un arrêt de la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]] rappelle aux employeurs qu'ils ont envers leurs salariés une obligation de résultat en matière de sécurité, dont concernant les maladies professionnelles contractées par les salariés du fait de produits fabriqués ou utilisés dans l'entreprise. Manquer à cette obligation revêt un caractère inexcusable au sens de l'{{nobr|article L. 452-1}} du Code de la sécurité sociale {{citation|lorsque l'employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié, et qu'il n'a pas pris les mesures nécessaires pour l'en préserver}}<ref>Arrêt du 9 juillet 2009 de la Cour de cassation, {{2e|chambre}} civile, {{numéro|08-16934}}, 9 juillet 2009</ref>.
Début 2017, la direction générale du travail (DGT) avait considéré<ref>Note DGT du 19 janvier 2017 </ref> que l'article R4412-96 définissant le donneur d'ordre assujetti à la réglementation amiante comme ''le chef d'entreprise utilisatrice, le maître d'ouvrage ou l'[[armateur]]'' n'incluait pas les particuliers ni les agriculteurs. Ceci pouvait laisser penser qu'ils n'étaient pas soumis à l'obligation de recourir à des entreprises certifiées pour les travaux de désamiantage (en contradiction avec les objectifs de prévention nationaux). La DGT a dans une nouvelle note (du 24 août 2017) a finalement précisé que l'agriculteur et le particulier peuvent être juridiquement considérés comme maître d'ouvrage et donc [[donneur d'ordre]], devant donc faire appel à une entreprise certifiée en cas de désamiantage ou travaux à risque « amiante ». <br />Deux exceptions persistent : celles de l'agriculteur ou du particulier qui réalisent aux-même ces travaux {{Citation|dans leurs propres locaux d'habitation}}, qui ont néanmoins à respecter les dispositions protégeant leur santé et la population, dont en évacuant les déchets amiantés conformément aux Codes de la santé publique et de l'environnement<ref>Batiactu (2018) [https://www.batiactu.com/edito/particuliers-et-agriculteurs-sont-ils-soumis-a-reglementation-53281.php ''Amiante : particuliers et agriculteurs sont-ils soumis au code du travail ?''] ; 14/06/2018 </ref>.
=== Exposition des bricoleurs ===
Les [[bricoleur]]s peuvent également être exposés à l'amiante, lorsqu'ils interviennent sur des éléments de leur logement contenant de l'amiante<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Direction générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages. Sous-direction de la qualité et du développement durable dans la construction|titre=Bricolage dans votre logement. Attention à l’amiante !|lieu=Arche sud, La Défense|éditeur=|date=juin 2010|pages totales=12|isbn=|lire en ligne=http://ars.rhonealpes.sante.fr/fileadmin/RHONE-ALPES/RA/Direc_sante_publique/Protection_Promotion_Sante/Environnement_Sante/AMIANTE/2010_bricolage_dans_votre_logement_-_attention_a_l_amiante.pdf}}</ref>.
{| class="wikitable sortable"
!Dénomination de matériaux amiantés les plus présents dans les logements
!Apparence
!Emplacement
|-
| Calorifugeage : enveloppe isolante de canalisations
| Diverses formes : bourrelets, tresses, coquilles{{etc.}} Souvent protégé par un autre matériau éventuellement non amianté : tissu, plâtre, tôle{{etc.}}
| Chauffage, eau chaude sanitaire et tuyauteries (principalement dans les sous-sols et les garages)
|-
| [[Flocage (bâtiment)|Flocage]] : matériau d'isolation par projection
| Fibreux, duveteux ou velouté. Différentes couleurs : gris, blanc, bleu{{etc.}}
| Conduits de ventilation ou de chauffage, plafonds, parois (principalement dans les sous-sols et garages)
|-
| [[Amiante-ciment]] en plaques
|Plaques ondulées ou planes, de couleur grise Ardoises de couleur grise en toiture Ardoises ou bardage en façade de toutes couleurs
| Toitures (garage, abri de jardin, maison, immeuble) ou bardages de façade Panneaux intérieurs de façade légère Panneaux de protection contre l’humidité des murs (sous-sols)
|-
| Amiante ciment en tubes ou conduits
| Tuyaux d’aspect rugueux gris
| Canalisations de descente des eaux pluviales ou usées, gaines de ventilation, conduits de vide-ordure
|-
| Dalles en [[Polychlorure de vinyle|vinyle]]-amiante (DVA)
| Revêtements de sols en dalles, généralement de {{unité|30|cm}} de côté (toutes couleurs, unies ou marbrées)
| Sols des logements (salles de bain, toilettes, cuisines mais également séjours et chambres) et des parties communes
|}
La santé publique déconseille fortement d'intervenir sur des matériaux amiantés et en particulier les [[Flocage (bâtiment)|flocages]] et les [[calorifugeage]]s {{Incise|En France, l'intervention sur des produits amiantés engage la responsabilité sur les conséquences possibles pour les intervenants et le voisinage}} Dans tous les cas, ce genre de bricolage nécessite de nombreuses précautions : Comme les fibres d’amiante s’accrochent aux vêtements, il est nécessaire de porter une combinaison et des [[Gant médical|gants jetables]]. Pour la respiration, un masque adapté au risque est indispensable. Pour réduire la quantité de poussière, le matériau doit être mouillé à cœur, sans utiliser de jet sous pression. Les travaux doivent également être limités dans leur nature (rupture, découpe, mouvements brusques) afin d'éviter les déplacements de poussières. En particulier les outils à moteur notamment la perceuse, ou la scie circulaire, ne doivent pas être utilisés<ref name=":0" />.
==== Exposition une fois le chantier terminé ====
Une fois le chantier terminé, les locaux et l'outillage contiennent de la poussière<ref name=":0" />. Cette poussière doit être récupérée avec un chiffon humide, en évitant de brasser l'air et d'éparpiller la poussière comme pourrait le faire un balai ou un aspirateur. Toutes les surfaces doivent être traitées y compris le matériel utilisé au cours de l'intervention. Le chiffon chargé des poussières d'amiante doit ensuite impérativement être jeté<ref name=":0" />.
L'ensemble des déchets, notamment les matériaux contenant de l'amiante et les équipements de protection combinaison, masque, et gants et les déchets issus du nettoyage comme les chiffons sont des déchets dangereux. Ils doivent être placés dans des sacs étanches avec une mention « amiante » afin de pouvoir être éliminés dans les filières réglementaires. En particulier certaines déchetteries prennent l'amiante-ciment. Lors du transport des sacs étanches de déchet, les envols de fibres doivent être limités, par exemple en bâchant les remorques<ref name=":0" />.
Une fois les interventions terminées et les vêtements jetés, les différentes personnes exposées doivent se doucher, et en particulier nettoyer leurs cheveux afin d'éliminer les particules pouvant s'y trouver<ref name=":0" />.
=== Exposition de proximité (riverains de sites industriels, familles de
En janvier 2009, un rapport de l’InVS concluait à une exposition actuelle globalement faible des riverains de roches amiantifères<ref>
Une autre étude<ref>[http://www.invs.sante.fr/publications/2009/exposition_amiante_sites_industriels/exposition_amiante_sites_industriels.pdf ''Exposition environnementale à l’amiante chez les personnes riveraines d’anciens sites industriels et affleurements naturels'' ; Étude cas-témoins à partir des données du Programme national de surveillance du mésothéliome] {{pdf}}</ref> devait initialement évaluer (''via'' l'incidence des mésothéliomes dans la population ayant vécu autour de {{nobr|553 sites}} industriels et {{
Une exposition indirecte peut être également délétère : les épouses des travailleurs de l'amiante ont un risque augmenté de faire un [[mésothéliome]], probablement parce que s'occupant du soin des vêtements imprégnés en poussière du mari<ref>Ferrante D, Bertolotti M, Todesco A, Mirabelli D, Terracini B, Magnani C, [http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?tool=pubmed&pubmedid=17938727 ''Cancer mortality and incidence of mesothelioma in a cohort of wives of asbestos workers in Casale Monferrato, Italy''], Environ Health Perspect, 2007;115:1401-5</ref>.
==== Chronologie ====
[[Fichier:AsbestosHeatSpreaderForCooking.jpg|thumb|Modèle de protège-plat en amiante utilisé dans les pays développés et émergents dans les années 1950 afin de diffuser la source de chaleur émise par un fourneau de cuisine (plaque électrique ou à gaz).]]
Le premier cas mortel a été décrit en [[1899]]<ref>Tweedale G. et Hansen P., [http://www.pubmedcentral.nih.gov/pagerender.fcgi?artid=1044072&pageindex=1 ''Protecting the workers: the medical board and the asbestos industry, 1930s-1960s''], ''Med. Hist.'', 1998, 42:439-57</ref>.
En 1906, Denis Auribault, inspecteur du travail, signale pour la première fois en France la forte mortalité des ouvriers exposés à l'amiante dans l'usine de filature de Condé-sur-Noireau près de Caen ouverte en 1890. Il dénonce dans son étude la non-application de la loi du 12 [[juin 1893]] concernant l'[[Santé et sécurité au travail|hygiène et la sécurité des travailleurs]] dans les établissements industriels, ce qui a entraîné la mort d'une cinquantaine d'ouvriers et d'ouvrières<ref name="la note de 1906">[https://books.google.fr/books?id=qgFe3yEKnOIC Note de Denis Auribault, inspecteur du travail - 1906 - dangers de l’amiante]</ref>. Il faudra attendre 1945 et le tableau 25 des maladies professionnelles « des affections professionnelles consécutives à l'inhalation des poussières de [[Dioxyde de silicium|silice]] et amiantifères » pour une première reconnaissance des pathologies liées à l'amiante<ref>François Malye, ''Amiante : {{nombre|100000|morts}} à venir'', Le Cherche midi, 2004.</ref>.
Malgré ses effets mortels, l'amiante a été utilisé de manière très importante en France, notamment comme isolant dans les bâtiments publics (le flocage a été interdit par décret en 1978) et les habitations individuelles (flocage interdit en 1977) et nombre de processus industriels. On rencontre deux acteurs principaux, [[Eternit France]] qui a exploité le seul gisement d'amiante en France jusqu'en 1965, et Saint-Gobain qui sous le nom d'Everite fabrique du fibrociment. Jusque dans les années 1990, les industriels de l'amiante regroupés au sein du [[Comité permanent amiante]] se sont largement employés, en l'absence d'une volonté politique des pouvoirs publics, à sous-estimer les risques liés à ce matériau.
En 1996, l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) est créée et engage des procédures judiciaires. Des procès ont lieu, qui aboutissent à la condamnation d'industriels pour « faute inexcusable de l'employeur » devant les tribunaux des affaires sociales et sanitaires, les entreprises qui ont « mis en danger » la vie de leurs salariés en connaissance de cause.
En 1997, le gouvernement français interdit l'usage des fibres d'amiante.
Cependant, le procès pénal de l'amiante n'a toujours pas été jugé
== Réglementation ==
L'incapacité du secteur privé à gérer le risque amiante a conduit à la mise en place de réglementations.
=== Scandale ===
{{Article détaillé|Affaire de l'amiante en France}}
Aujourd'hui, analystes et commentateurs s'accordent à définir l'utilisation de l'amiante en France comme un scandale de santé publique<ref>Emmanuel Henry, ''Amiante : un scandale improbable'', PUR, 2007.</ref>. L'amiante a, en effet, été utilisé de manière très importante en France, notamment comme isolant dans les bâtiments publics et les habitations individuelles. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont progressivement interdit son usage.
[[Fichier:202 Monument amiante.JPG|thumb|Le monument en mémoire des « Victimes de l'amiante » à [[Brest]] ([[Finistère]]).]]
Le scandale de l'amiante a éclaté durant les années 1990 : l'amiante n'a été longtemps pensé que comme un risque couru par des travailleurs du bâtiment ayant été exposés à de fortes doses d’amiante pendant leurs années d’activité. C'est lorsque l'amiante a été perçu comme un risque environnemental menaçant toutes les populations que son usage intensif a été défini comme un problème majeur de santé publique. En cessant de n'être considéré que comme un [[risque professionnel]], l'usage de l'amiante est ainsi devenu un scandale public<ref>''Ibid.''</ref>. Le [[campus de Jussieu]] a été, en particulier, un des lieux symboliques des risques posés par l'utilisation de l'amiante en France, et de l'inertie des pouvoirs publics : la mobilisation du personnel de Jussieu fera prendre conscience à l'opinion publique que l'amiante représente un risque sanitaire majeur. Après d'importantes polémiques, [[Claude Allègre]] y voyant par exemple un {{citation|phénomène de psychose collective}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le désamiantage de Jussieu, premier dossier chaud pour Claude Allègre|périodique=Le Monde.fr|date=1997-06-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/06/08/le-desamiantage-de-jussieu-premier-dossier-chaud-pour-claude-allegre_3759523_1819218.html|consulté le=2022-07-28}}</ref>, son désamiantage a été décidé.
Le président [[Jacques Chirac]] décide d’interdire totalement l’amiante en 1997 et les pouvoirs publics mènent des chantiers de désamiantage de bâtiments publics. Par ailleurs, des procès ont lieu entre industriels et ouvriers qui condamnent les entreprises qui ont « mis en danger » la vie de leurs salariés en connaissance de cause.
Selon un rapport parlementaire, {{nombre|35000|décès}} survenus entre 1965 et 1995 seraient dus à des expositions aux fibres d’amiante et quelques dizaines de milliers de décès sont prévus entre 2005 et 2030<ref>[http://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-19.html ''Le Drame de l’amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l’avenir'', rapport d’information {{numéro|37}} du 20 octobre 2005 ; « Les pathologies de l'amiante »]</ref>.
En décembre 2009, le tribunal de [[Turin]] a ouvert un procès contre les anciens propriétaires des usines Eternit d'Italie (mises en faillite en 1986), avec plus de {{nombre|6000|parties}} civiles. En juillet 2011, le parquet réclamait douze ans de prison et huit autres supplémentaires, pour prendre en compte les décès futurs liés à des mésothéliomes induits par cet amiante. En février 2012, {{Citation|au nom du peuple italien}}, le tribunal a finalement jugé les responsables des usines Eternit italiennes de [[Casale Monferrato]], [[Cavagnolo]], [[Bagnoli]] et [[Rubiera]], Stephan Ernest Schmidheiny (actionnaire d'Eternit-Italie de 1976 à 1986) et Louis Cartier de Marchienne (actionnaire minoritaire et administrateur d'Eternit-Italie au début des années 1970), « coupables des délits qui leur sont reprochés » (« catastrophe sanitaire et environnementale permanente » à la suite d'une infraction à la sécurité au travail ayant conduit à la mort d’environ {{nombre|3000|ouvriers}} ou habitants proches des usines). Le tribunal a retenu une peine de seize ans de prison, soit quatre ans de moins (pour prescription des délits dans deux des anciens sites Eternit) que la durée requise par le procureur<ref>Batiactu, ''[http://www.batiactu.com/edito/amiante---un-verdict--historique--en-italie-31282.php Amiante : un verdict « historique » en Italie]'', 13 février 2012.</ref>. C'est la première fois que les dirigeants d'une multinationale écopent d'une peine de prison ferme à la suite de la mort de salariés et de riverains du fait de l'activité industrielle. Le verdict a été salué par la presse internationale et de très nombreuses organisations de victimes comme un événement historique ouvrant la voie à une éventuelle transposition dans d'autres contextes nationaux<ref>Association Henri Pézerat, [http://www.asso-henri-pezerat.org/proces-turin-eternit-verdict/ Revue de presse], 13 février 2012.</ref>. Mais en 2014 la Cour suprême italienne annule la procédure en arguant de la prescription des faits.
=== Chronologie et changement de réglementations ===
==== Au Royaume-Uni ====
* Une des premières découvertes sur la nocivité de l’amiante est faite par [[Lucy Deane Streatfeild]] en [[1898 en science|1898]], alors inspectrice du travail pour le gouvernement : elle en fait étudier la poussière et fait le lien entre la présence de ces particules dans l’environnement des travailleurs et leurs effets sur la santé<ref>Hélène Gassie, [http://www.amisdelaterre.org/Lanceurs-d-alerte.html « Lanceurs d'alerte »], sur ''amisdelaterre.org'', 5 août 2006, article de Patrick Piro, ''Politis'', {{numéro|872}}.</ref>{{,}}<ref>Comest, [http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001395/139578f.pdf '' Le principe de précaution''] {{pdf}}, sur ''unesdoc.unesco.org'', mars 2005, « Encadré 1 – L'exemple de l'amiante », Agence européenne pour l'environnement, 2001, {{p.|10}}.</ref>.
* Le docteur Montague Murray observe le premier cas de maladie des poumons due à l’amiante en [[1899]] ; il signale en 1906 la mort suspecte de plusieurs travailleurs de l’amiante.
* En 1931, une réglementation est mise en place pour protéger les travailleurs. Des études ont été faites dans les [[années 1950]] et [[années 1960|1960]], pour étudier la [[toxicologie]] de l’amiante.
* 1971 : ''Réunion de Londres''. Les industriels américains et européens, qui développent des centaines d'applications de la fibre ignifuge, se réunissent à Londres lorsque des études scientifiques pointent sa nocivité. « ''Les pressions vont s'accroître à plus ou moins long terme'', redoute l'organisateur de la conférence, ''préparez votre défense'' »{{note|texte=Benoît Hopquin, « ''Amiante, vingt-cinq ans d’intox'' », ''[[le Monde]]'', 22 avril 2005, {{lire en ligne|url=https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2005/04/22/amiante-vingt-cinq-ans-d-intox_641868_3208.html}}}}.
==== En France ====
* 1906 : Denis Auribault (inspecteur départemental du travail à Caen), dans une note dénonce la {{citation|forte mortalité des ouvriers dans les filatures et dans les usines de tissage d'amiante<ref name="la note de 1906"/>}}.
*1913 : Les assureurs refusent d'assurer les travailleurs de l'amiante
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* 1973 : le CIRC classe l'amiante comme [[cancérogène]].
* 1975 : une première mobilisation du personnel de Jussieu, autour du chercheur [[Henri Pézerat]], qui s'insurge contre les risques liés au bâtiment, ''Les journaux télévisés informent du risque de [[cancer]] lié à l'amiante'', et du risque de décès, autour de l'actualité de [[campus de Jussieu|Jussieu]].
* 1977 : le flocage à l'amiante est interdit dans les locaux d'habitation le 29 juin par arrêté. L'amiante blanc est classé cancérogène en France (et sera interdit en 1997. Les autres catégories d’amiante, classées cancérogènes catégorie 1 CIRC sont également toutes interdites en France).
*1978 : le flocage à taux d'amiante supérieur à 1% est interdit pour l'ensemble des bâtiments le 20 mars par décret {{n°|78-394}}.
* 1982 :
*
* En
* Le 19 octobre
* 1996 :
*
*
* En
* 18 décembre 1998 :
* En 1998,
* En 1999 : directive européenne qui interdit l'amiante au {{1er}} janvier 2005 dans tous les États membres.
* En décembre 2000, un [[Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante]] (FIVA) est créé à la suite de la [[loi de financement de la sécurité sociale]].
* En novembre 2002, la norme [[AFNOR]] NF X 46-020 : ''Diagnostic amiante – Repérage des matériaux et produits contenant de l’amiante dans les immeubles bâtis'' décrit la procédure de [[Diagnostic (bâtiment)|diagnostic]] à utiliser pour déceler la présence d’amiante dans les bâtiments construits avant l’interdiction totale de l’amiante en 1997. Les rapports du Sénat sur la question, en France, mettent en évidence le fait que si la réglementation existe, son application est très mal contrôlée : contrôles peu fréquents, sanctions peu dissuasives, sociétés de désamiantage perdant leur habilitation et qui renaissent sous un autre nom. Tout désamiantage ou démolition d’un bâtiment amianté doit faire l’objet d’un plan de retrait déposé à la Direction départementale du travail. En cas de désamiantage « sauvage », le recours consiste en un appel à l’inspection du travail pour faire cesser le chantier (constat d'amiante).
* En 2005, une étude menée par l’inspection du travail, la [[Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés]] (CNAMTS) et l’[[Institut national de recherche et de sécurité]] (INRS) sur 784 chantiers de désamiantage en France a révélé que dans « 67 % des cas, des anomalies plus ou moins graves ont été constatées, donnant lieu notamment à {{nobr|41 procès-verbaux}}, {{nobr|84 arrêts}} de chantiers, {{nobr|6 injonctions}} et {{nobr|390 courriers}} d’observations »<ref name="Emploi Gérard Larcher 2005"/>. L’étude équivalente menée en 2006 sur {{nobr|936 chantiers}} a révélé que 76 % des chantiers de désamiantage étaient non conformes à la réglementation. Elle a donné lieu à {{nobr|86 arrêts}} de chantier<ref name="Tribune 2007"/>.
* 2008, pour la première fois, une entreprise ([[Alstom]]) et son directeur de site sont condamnés au pénal (tribunal correctionnel de Lille) pour avoir exposé leurs salariés à l'amiante.
* En 2009, Guy Lefrand publie un rapport d'information de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] sur la ''Prise en charge des victimes de l'amiante''<ref>Documents, novembre 2009, {{numéro|2090}}, 138{{nb p.}}, ([http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i2090.asp rapport]).</ref>, qui évoque notamment la surveillance médicale post-professionnelle, le dépistage précoce et des « certificats d’exposition à l’amiante rarement délivrés », les médecins du travail rencontrant eux-mêmes « des difficultés pour remplir ces attestations ». Le rapporteur note aussi que les recommandations de la conférence de consensus de 1999 ne sont toujours pas suivies d'effet quant à l'examen de référence qui ne devrait plus être une radiographie, mais un scanner thoracique, alors que les progrès techniques ([[PET-scan]] ; scanner à très haute résolution) permettent de limiter l’exposition aux radiations lors de cet examen.
* En 2010, la [[Haute Autorité de santé]] (HAS) a organisé une audition publique sur le « suivi post-professionnel (SPP) après exposition à l’amiante » avec comme objectif de faire un état des lieux des connaissances et d’émettre des recommandations destinées aux pouvoirs publics et aux professionnels concernant le contenu et l’organisation de ce suivi. La commission d’audition a constaté l’inadéquation des examens médicaux prévus par la réglementation pour le suivi post-professionnel après exposition à l’amiante. L’examen de référence désormais recommandé pour le diagnostic des pathologies pleuro-pulmonaires associées à une exposition à l’amiante est l’examen tomodensitométrique (TDM) thoracique (généralement appelé scanner). La Commission d’Audition recommande qu’un examen TDM thoracique soit proposé à toutes les personnes ayant été exposées à l’amiante de manière active pendant au moins un an. Cette proposition devra être accompagnée d’une information complète sur les bénéfices attendus et les risques encourus et permettant aux personnes de décider librement de bénéficier ou non de l’examen proposé<ref name="HAS SPP 1">[http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_883857/audition-publique-suivi-post-professionnel-apres-exposition-a-l-amiante-paris-19-janvier-2010 Audition Publique : Suivi post-professionnel après exposition à l'amiante - Paris - 19 janvier 2010] et [http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_6737/affichage?text=amiante&opSearch=OK&catName=true&replaceFileDoc=false&searchInFiles=false&portlet=c_39085 HAS ''amiante''].</ref>.
* 3 juin 2011, un décret<ref>Décret {{numéro|2011-629}} du 3 juin 2011 relatif à la protection de la population contre les risques sanitaires liés à une exposition à l’amiante dans les immeubles bâtis.</ref> restructure la part réglementaire du [[code de la santé publique]] relative à la prévention des risques liés à l'amiante dans les immeubles bâtis, pour mieux protéger les résidents ou personnes circulant ou travaillant dans des immeubles où de l'amiante serait présent.
* En 2012, le 23 février, un arrêté précise la formation des travailleurs à la prévention du risque amiante (pour le désamiantage – sous-section 3 du Code du travail et pour les personnes intervenant sur des produits amiantés ou à proximité des produits amiantés – [[Sous-section 4 du code du travail en France]]).
Le 4 mai, un décret<ref>Legifrance [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025802482 décret du 4 mai 2012 ''relatif aux risques d'exposition à l'amiante'']</ref> divise par dix les valeurs limites d'exposition professionnelle -100 fibres par litre d'air. Il précise les moyens de contrôle et de mesures d'empoussièrement (microscopie électronique à transmission) et les stratégies de prélèvement.<br />
En décembre, trois arrêtés précisent les conditions de repérage des matériaux et produits contenant de l'amiante (arrêtés du 12 décembre = liste A : flocages, calorifugeages et faux plafonds ; et liste B : autres composants d'éléments amiantés à l'intérieur et extérieur des immeubles bâtis) et la réalisation du dossier technique amiante. Un arrêté du 21 décembre 2012<ref>(publié au JO le 2 février 2013), voir aussi [http://www.inrs.fr/accueil/header/actualites/arrete-certification-entreprise-amiante.html communiqué INRS], 15 février 2013</ref> fixe les procédures, critères et conditions de délivrance de la certification des entreprises réalisant les travaux d’encapsulage et de retrait d’amiante ou d’articles en contenant. Il fixe aussi la procédure d’[[Accréditation (gestion de la qualité)|accréditation]] des organismes certificateurs.
* En 2013, le 7 mars, un arrêté précise le choix, l'entretien et la vérification des équipements de protection individuelle utilisés lors des opérations comportant un risque d'exposition à l'amiante.
En juin, la Fédération des services Énergie Environnement (Fedene) a signé une convention avec la [[Direction générale du travail]] (DGT), la [[Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés]] (CNAMTS), la Caisse régionale d'assurance maladie d'Île-de-France (CRAMIF), et l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) pour aider les entreprises à respecter la réglementation (communiqué commun) dont ''via'' une campagne de mesures d'[[empoussièrement]].
* En 2014, un rapport du [[Haut Conseil de la santé publique]] (HCSP) basé sur les données de l'[[Institut de veille sanitaire]] (InVS), estime à cent mille le nombre de morts attendus de 2009 à 2050, {{unité|50000|à=75000|cancers}} du poumon seraient dus à l'amiante entre 2009 et 2050, plus {{unité|18000|à=25000|décès}} faisant suite à un mésothéliome. S'y ajouteront les cas de cancers du larynx ou des ovaires induits par l'amiante (responsabilité confirmée par le [[Centre international de recherche sur le cancer|CIRC]] en 2009). Selon l'InVS, {{unité|61000|à=118000|décès}}, de 1995 et 2009, ont déjà été causés par l'amiante ({{unité|25000|à=36000|par mésothéliome}} et {{unité|36000|à=82000|par cancer}} pulmonaire à la suite d'une exposition professionnelle à l'amiante). L'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) demande une réduction du seuil à {{nombre|0.5|fibre}} par litre d'air<ref name="BatiActuAfp2014">BatiActu et AFP, brève intitulée ''[http://www.batiactu.com/edito/l-amiante-un-fleau-qui-pourrait-causer-100000-mort-38894.php L'amiante, un fléau qui pourrait causer {{nombre|100000|morts}} d'ici à 2050]'', 22 août 2014 (consulté le 25 août 2014).</ref>.
En décembre 2014, un « Plan recherche et développement amiante » (PRDA) de trois ans est annoncé pour l'automne 2015, incluant des appels à projets<ref>''[http://www.plateforme-prda.fr/ Les appels à Projets (A.A.P.) du PRDA sont en ligne]'', sur ''plateforme-prda.fr''.</ref> ;
* En 2015, ce PRDA, doté de vingt millions d'euros, est lancé<ref name="BatActu2016Nantes"/>, présenté complémentaire du programme PACTE (Programme d'action pour la qualité de la construction et la transition énergétique) par le ministère du Logement. Il est piloté par [[Alain Maugard]]. Une [[Recherche et développement|R&D]] à « maturité lente » est confiée au [[Centre scientifique et technique du bâtiment]] (CSTB) pour de nouveaux procédés espérés en trois ou quatre ans<ref name="BatActu2016Nantes"/> ;
* En 2016, la présence d’amiante doit être recherchée avant toute intervention sur des matériaux, des équipements, des matériels ou des articles susceptibles d’exposer des travailleurs à l’amiante<ref>La Loi Travail (du 8 août 2016) introduit dans le code du travail un nouvel article ({{nobr|L. 4412-2}}). Les conditions et modalités de ce repérage sont fixées par un [https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/5/9/ETST1631937D/jo/texte décret du 9 mai 2017], entrant en vigueur au plus tard le {{date-|1 octobre 2018}} et qui sera complété par des arrêtés propres à chaque secteur.</ref>. En octobre, une « commission d'évaluation technique » de professionnels (CAPEB, FFFB{{etc.}}) et d’experts scientifiques du bâtiment est instituée pour créer de nouveaux outils de caractérisation du risque amiante<ref name="BatActu2016Nantes"/> ; {{Citation|mesurer les fibres d'amiante dans l'air ; ''gratter et enlever'' l'amiante ; gérer les déchets et enfin répondre à la problématique de l'inertage pour les rendre moins dangereux}} et selon la ministre [[Emmanuelle Cosse]] en 2016 : {{Citation|sensibiliser tous les acteurs du bâtiment}}. En septembre, le PRDA avait reçu environ deux cents appels à manifestation d'intérêt (AMI) concernant des innovations telles que {{Citation|gel médical, robot, mesureur de la fibre en temps réel}}<ref name="BatActu2016Nantes"/>.
Trois millions de logements HLM sont encore potentiellement concernés avec un {{Citation|surcoût}} estimé en 2016) à {{Citation|{{nombre|2.3|milliards}} d'euros par an pendant les dix prochaines années pour le seul secteur du logement, qui ne représente lui-même qu'environ 10 % du parc construit en France}}, selon Raphaël Besozzi, responsable du Département Prescriptions techniques et des Politiques patrimoniales à l'USH. Ce coût équivaut, en effet, au coût de la construction<ref name="BatActu2016Nantes"/>. Désamianter tout ce parc nécessiterait d'investir {{nobr|15 milliards}} d'euros<ref name="BatActu2016Nantes"/>. En 2016, le prix moyen d'un désamiantage complet d’appartement varie de {{unité|40000|à=60000|euros}} selon la superficie ; le retrait d’un revêtement de sol amianté dans un appartement coûte de {{unité|20000|à=60000|euros}}<ref name="BatActu2016Nantes"/>. Un « prêt amiante » a été créé en 2014 par [[Sylvia Pinel]] pour aider les HLM, pour lequel un déplafonnement de {{unité|10000|à=40000|euros}} a été sollicité par l’USH<ref name="BatActu2016Nantes">Sébastien Chabas, ''[http://www.batiactu.com/edito/plan-amiante-creation-commission-sensibiliser-acteurs-46410.php Plan amiante : Création d'une commission pour sensibiliser les acteurs du BTP]'', Bati-Actu, 29 septembre 2016.</ref>.
* En 2017, le 27 janvier, une Commission nationale d'évaluation des innovations dans le domaine de l'amiante dans le bâtiment est créée par décret, regroupant des experts (bénévoles) de haut niveau, qui formulent des avis et recommandations sur trois sujets :
** la détection et la mesure de l'amiante dans l'air et dans les matériaux ;
** la gestion des opérations de travaux et des interventions en présence d'amiante ;
** la gestion des déchets amiantés<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B449E1EC64B9DF73003E4B6B9739C8AC.tpdila17v_1?cidTexte=JORFTEXT000033867085&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000033866969 Décret {{n°|2017-34}} du 13 janvier 2017] portant création de la commission d'évaluation des innovations techniques dans le domaine de la détection et du traitement de l'amiante dans le bâtiment.</ref>.
==== En Belgique ====
* 1967 : un grave incendie à [[Bruxelles]] (le [[Incendie de l'Innovation|grand magasin l'Innovation]], [[Rue Neuve (Bruxelles)|rue Neuve]]) pousse le gouvernement belge et dans la foulée d'autres pays à conseiller l'usage de l'amiante dans tous les [[bâtiments publics]] pour diminuer le risque d'incendie.
* 2001 : un arrêté royal interdit la mise sur le marché et l'utilisation des produits amiantés<ref>{{Lien web|titre=LOI - WET|url=http://www.ejustice.just.fgov.be/cgi_loi/change_lg.pl?language=fr&la=F&table_name=loi&cn=2001102332|site=ejustice.just.fgov.be|consulté le=2017-12-11}}.</ref>.
==== En Suisse ====
[[Fichier:Retrait d'amiante d'un immeuble.JPG|thumb|Déchets d'amiante d'un immeuble à Genève.]]
* 1939 : première reconnaissance de l'asbestose comme maladie professionnelle.
* 1940 : introduction ponctuelle d'examens médicaux pour les personnes exposées professionnellement.
* 1953 : intégration de l'asbestose dans la liste des maladies professionnelles et réduction des valeurs limites.
* 1959 : réduction importante des valeurs limites.
* 1971 : reconnaissance du mésothéliome comme maladie professionnelle.
* 1975 : interdiction des isolants en amiante floqué.
* 1990 : interdiction d'utilisation de l'amiante en Suisse, période transitoire jusqu'à 1994<ref>[http://www.amiante.ch/ amiante.ch]</ref>.
Chaque année en [[Suisse]], une centaine de personnes décèdent parce qu’elles ont inhalé de la poussière d’amiante dans le cadre de leur travail ou de particuliers qui pratiquent du bricolage, principalement lors de travaux de transformation de bâtiments construit avant 1990-1994. Alarmé par ce constat, la [[Suva (assurance)|Suva]], (Caisse nationale suisse d'assurance en cas d'accidents)<ref>[http://www.suva.ch/fr/startseite-suva/praevention-suva/arbeit-suva/asbest-suva.htm Identifier et manipuler correctement les produits contenant de l’amiante !]</ref> sensibilise les travailleurs au dangers de l'amiante, en ayant édité une brochure intitulée ''Identifier et manipuler correctement les produits contenant de l'amiante''<ref>[http://www.suva.ch/fr/asbestgefahr_plakate_a3.pdf ''Identifier et manipuler correctement les produits contenant de l'amiante''], [[Suva (assurance)|Suva]]</ref>.
==== En Allemagne ====
En 1979, l’[[Allemagne]] interdit le flocage à l’amiante, à peu près à la même époque que les autres pays européens (1975 en Suisse et aux États-Unis, 1977 en France, 1978 aux Pays-Bas, 1980 en Belgique, 1985 au Royaume-Uni)<ref>[http://www.senat.fr/rap/o97-041/o97-0415.html « Un échec : l'utilisation contrôlée de l'amiante »], sur ''senat.fr''.</ref>.
==== En Europe ====
Dès 1962, la [[Commission européenne]] a adressé des recommandations aux six États membres de la [[Communauté économique européenne]], en dressant une liste des [[maladies professionnelles]]. Celle-ci incluait le [[cancer du poumon]], en signalant les dangers de l'amiante<ref name=MD>Nico Krols et Marleen Teugels, ''[http://www.monde-diplomatique.fr/2006/12/KROLS/14234 Qui pouvait ignorer les dangers de l’amiante ?]'', ''[[Le Monde diplomatique]]'', décembre 2006.</ref>. En 1991, la Communauté européenne s'interroge sur l'interdiction ma13B8, la norme [[AFNOR]] {{nobr|NF X 46-020}} : ''Diagnostic amiante – Repérage des matériaux et produits contenant de l’amiante dans les immeubles bâtis'' décrit la procédure de [[Diagnostic (bâtiment)|diagnostic]] à utiliser pour déceler la présence d’amiante dans les bâtiments construits avant l’interdiction totale de l’amiante en 1997. Les rapports du Sénat sur la question, en France, mettent en évidence le fait que si la réglementation existe, son application est très mal contrôlée : contrôles peu fréquents, sanctions peu dissuasives, sociétés de désamiantage perdant leur habilitation et qui renaissent sous un autre nom. Tout désamiantage ou démolition d’un bâtiment amianté doit faire l’objet d’un plan de retrait déposé à la Direction départementale du travail. En cas de désamiantage « sauvage », le recours consiste en un appel à l’inspection du travail pour faire cesser le chantier.
* En 2005, une étude menée par l’inspection du travail, la [[Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés]] (CNAMTS) et l’[[Institut national de recherche et de sécurité]] (INRS) sur 784 chantiers de désamiantage en France a révélé que dans « 67 % des cas, des anomalies plus ou moins graves ont été constatées, donnant lieu notamment à {{nobr|41 procès-verbaux}}, {{nobr|84 arrêts}} de chantiers, {{nobr|6 injonctions}} et {{nobr|390 courriers}} d’observations »<ref name="Emploi Gérard Larcher 2005"/>. L’étude équivalente menée en 2006 sur {{nobr|936 chantiers}} indépendants, nombreux dans le secteur du BTP, et qui disposent d'une moindre protection juridique face à ces risques<ref name="TIA"/>.
==== Au Canada ====
La polémique sur l'amiante se poursuit au [[Canada]]. Le gouvernement canadien est accusé par certains scientifiques de faire le jeu des producteurs d'amiante. L'[[Association médicale canadienne]] a titré un éditorial : {{citation|La mortalité liée à l'amiante, une exportation canadienne}}. Elle estime que {{citation|le Canada est la seule démocratie occidentale à s'être constamment opposée aux efforts internationaux visant à réglementer le commerce mondial de l'amiante […] en manipulant honteusement les connaissances scientifiques par des moyens politiques.}}<ref name="LeMonde30.10.2008">{{article|auteur=Anne Pélouas|titre=L'amiante devrait échapper à l'inscription sur une liste internationale de produits dangereux|journal=Le Monde.fr|date=30 octobre 2008|url texte=https://www.lemonde.fr/planete/article/2008/10/30/l-amiante-devrait-echapper-a-l-inscription-sur-une-liste-internationale-de-produits-dangereux_1112843_3244.html}}.</ref>.
Le gouvernement canadien est également accusé par l'Institut Rideau, centre de recherche politique indépendant, de financer le lobby de l'amiante<ref name="LeMonde30.10.2008"/>.
En décembre 2016, le gouvernement canadien interdit {{citation|l'utilisation de l'amiante dans toute nouvelle construction au pays, son importation ainsi que son exportation}}<ref>{{Lien web|langue=fr-ca|titre=Ottawa bannit l’utilisation et l’importation d’amiante au Canada|url=http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1006012/federal-bannit-amiante-utilisation-importation-gouvernement-canada|site=Radio-Canada.ca|consulté le=2016-12-16}}.</ref>. La dernière mine d'amiante au Canada a fermé en 2011, mais les importations de produits contenant de l'amiante, comme des plaquettes de frein et des matériaux de construction, ont grimpé en importance depuis. L'interdiction, qui cible tout produit contenant de l'amiante<ref>{{Article|langue=fr-ca|titre=Ottawa interdit l'amiante au Canada d'ici 2018 |auteur=Fannie Olivier |périodique=La Presse|date=2016-12-15|lire en ligne=http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-canadienne/201612/15/01-5051601-ottawa-interdit-lamiante-au-canada-dici-2018.php|consulté le=2016-12-16}}.</ref>, est entrée en vigueur en 2018.
==== Au Brésil ====
Le [[Brésil]] ne possède plus qu’une seule mine d’amiante, propriété d’Eternit, dans l’État de Goias, employant {{nobr|150 travailleurs}}. La moitié des {{unité|300000|tonnes}} produites est exportée.
Une loi fédérale de 1995 autorise l’utilisation « contrôlée » de l’amiante blanche, le chrysotile. Certains États {{incise|ainsi, les États de São Paulo ou de Rio de Janeiro}} interdisent totalement le minerai. Depuis le début des années 2000, des procédures sont menées contre ces États par la Confédération des travailleurs de l’industrie (CNTI)<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Claire Gatinois|titre=Le Brésil ouvre la voie à l’interdiction de l’amiante|périodique=Le Monde.fr|date=2017-08-31|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/08/31/le-bresil-ouvre-la-voie-a-l-interdiction-de-l-amiante_5179095_3244.html|consulté le=2017-08-31}}.</ref>.
Le 24 août 2017, la Cour suprême (Supremo Tribunal Federal) s’est penchée sur deux cas qui lui ont été soumis : l'un pour modifier la loi fédérale, l'autre sur la validité de la loi de l'État de São Paulo. Finalement, la loi fédérale a été jugée inconstitutionnelle par cinq voix contre quatre. Il en fallait six pour que le texte soit révoqué. Concernant le maintien de la loi de l'État de São Paulo, le maintien de l'interdiction a été décidé par huit voix contre deux.
La décision plonge ainsi le pays dans un vague juridique puisqu'en dehors de l'État de São Paulo, l'utilisation de l'amiante n'est ni interdite ni autorisée.
Cinq autres actions concernant l'amiante sont encore sur le bureau de la Cour Suprême<ref>{{Article|langue=pt|auteur=Léticia Casado|titre=STF mantém proibição do uso de amianto em São Paulo|périodique=Folha de S.Paulo|date=2017-08-24|lire en ligne=http://www1.folha.uol.com.br/mercado/2017/08/1912774-stf-mantem-proibicao-do-uso-de-amianto-em-sao-paulo.shtml|consulté le=2017-08-31}}</ref>.
Actualisation : Une nouvelle décision de la Cour Suprême (STF - Supremo Tribunal Federal) a jugé comme étant inconstitutionnelle : l'extraction, l'industrialisation, la commercialisation et la distribution d'amiante au Brésil - Cette décision a une valeur "erga omnes" la décision est du 29 novembre 2017 [http://STF%20-%20Notice%20informative%20-%20Interdiction%20amiante STF - Notice informative - Interdiction amiante]
Extrait du résumé officiel de la décision : Decisão: O Tribunal julgou improcedente a ação direta, '''com a declaração incidental de inconstitucionalidade do art. 2º da Lei 9.055/1995''', vencidos os Ministros Marco Aurélio (Relator) e Luiz Fux, que julgavam procedente a ação, e vencido parcialmente o Ministro Alexandre de Moraes, que julgava improcedente a ação, sem declaração incidental de inconstitucionalidade do art. 2º da Lei 9.055/95.https://jurisprudencia.stf.jus.br/pages/search/sjur397317/false
Un recours est encore pendant (Embargo de declaração) et en cours de jugement sur le caractère "erga omnes"(à l'égard de tous) de la déclaration d'inconstitutionnalité.
[http://STF%20-%20Action%20Directe%20de%20Inconstitutionnalité%203937. STF - Action Directe de Inconstitutionnalité 3937.]
Dans une autre décision de type référé - Liminar RCL 36091, l'exportation d'amiante a été, par ailleurs, jugée comme étant inconstitutionnelle [http://Notice%20informative%20STF%20-%20Interdiction%20exportation%20amiante Notice informative STF - Interdiction exportation amiante]
[http://STF%20-%20Procès%20Rcl%2036091 STF - Procès Rcl 36091]
==== En Colombie ====
Depuis les accords de paix de La Havane (2016), les acteurs qui portent le combat contre l'amiante en Colombie ont obtenu plusieurs victoires et la Colombie entre désormais dans un processus de renoncement à l'exploitation, l'exportation et l'utilisation du minéral - même s"il y a encore beaucoup de chemin à faire<ref>{{Lien web|langue=fr-ca|url=https://www.sciencesetavenir.fr/sante/l-amiante-assassin-silencieux-que-la-colombie-a-tarde-a-bannir_135478|titre=L'amiante, "assassin silencieux" que la Colombie a tardé à bannir|site=[[Sciences et Avenir]]|date=12 juillet 2019|consulté le=13 novembre 2019}}.</ref>.
==== International ====
La
=== Filmographie ===
* ''[[Les Sentinelles (film, 2017)|Les Sentinelles]]'' est un film documentaire français réalisé par Pierre Pézerat, sorti en [[2017 au cinéma|2017]], qui retrace le combat judiciaire mené par des ouvriers victimes<ref>{{lien web |titre=Les Sentinelles de Pierre Pezerat - (2017) - Film documentaire |url=https://www.telerama.fr/cinema/films/les-sentinelles,n5180220.php |format=vidéo |site=[[Télérama]] |consulté le=07-09-2020}}.</ref> de l'amiante et un ouvrier agricole<ref>{{lien web |auteur1=Marie Martin et Laurence Boffet |titre="Les Sentinelles", un film-hommage aux lanceurs d'alerte sur les grands scandales sanitaires |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/les-sentinelles-un-film-hommage-aux-lanceurs-d-alerte-sur-les-grands-scandales-sanitaires-975982.html |site=francetvinfo.fr |périodique=France 3 Occitanie |date=15-04-2016 |consulté le=07-09-2020}}.</ref>.
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha}}
=== Références ===
{{Références}}
== Voir aussi ==
{{Autres projets
|commons=Category:Asbestos
|wikinews=Catégorie:Amiante
}}
=== Guides et ouvrages techniques ===
* Éditions du Puits Fleuri, ''Amiante : guide pratique et juridique à l'usage des propriétaires, des employeurs, des maîtres d'œuvre…'', 2016 {{ISBN|9782867395888}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=E. Brichet |auteur2=O. Brichet |auteur3=M. Loizeau |titre=Guide amiante à l'attention des médecins du travail et des équipes pluridisciplinaires |sous-titre=rôle et responsabilités |lieu=Boulogne-Billancourt |éditeur=[[Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics]] |année=2023 |pages=235 |présentation en ligne=https://www.preventionbtp.fr/ressources/documentation/ouvrage/guide-amiante-a-l-attention-des-medecins-du-travail-et-des-equipes-pluridisciplinaires-role-et-responsabilites_J3KAmGHTuokRvhKsboeH76}}.
* Brassens, François et Touron, Michel, ''Guide technique de l'amiante dans les bâtiments - Du dossier technique amiante aux travaux de retrait'', éditions [[Le Moniteur (France)|Le Moniteur]], 2016 {{ISBN|9782281116885}}.
* [[Direction générale de la Santé]] (DGS), ''[http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/GuideAmiante_2014.pdf Guide pratique : l'amiante dans les bâtiments]'' {{pdf}}, 2015.
* Brassens, François, Courrèges, Philippe et Touron, Michel, ''Le Désamiantage des bâtiments'', éditions Le Moniteur, 2003 {{ISBN| 9782281112290}}.
* Romero-Hariot, A., Eypert-Blaison, C. et Vincent, R., ''Amiante : recommandations pour vérifier le respect de la [[Valeur d'exposition#Valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP)|VLEP]]'', 2013, HST ([http://www.hst.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/0/2d0162b9aaedba08c1257b9c0030a669/$FILE/visu.html résumé] et [http://www.hst.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/IntranetObject-accesParReference/HST_NT%201/$File/NT1.pdf texte intégral]) {{pdf}}, 6{{nb p.}}
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Francis|nom1=Chateauraynaud|auteur2=Didier Torny|titre=Les sombres précurseurs : une sociologie pragmatique de l'alerte et du risque|lieu=Paris|éditeur=Éd. de l'École des hautes études en sciences sociales|année=1999|pages totales=476|isbn=978-2-7132-1331-1}}.
* Ferretti, Federico, ''Le procès Eternit à Turin. L’amiante au tribunal ou l’éternel rebondissement d’un dossier sanitaire'', ''SocioInformatique et Argumentation'', 5 décembre 2011.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Roger|nom1=Lenglet|lien auteur1=Roger Lenglet|titre=Le livre noir de l'amiante|sous-titre={{formatnum:50000}} procès gagnés... Mais le scandale continue|lieu=Paris|éditeur=[[L'Archipel|Editions de l'Archipel]]|année=2018|pages totales=386|isbn=978-2-8098-2521-3}}.
* [[Roger Lenglet|Lenglet Roger]], ''L'Affaire de l'amiante'', 1996, [[La Découverte]].
* Gerson, M., ''Effets de l’amiante : le point en 2015'', ''Médecine'', 2015, 11(3), 104-104.
* Lahondère, D., Misseri, M. et Roy, X., ''[http://www.fntp.fr/upload/docs/application/pdf/2015-03/dossier_amiante_rgra.pdf#page=6 Comprendre l’amiante par la géologie]'', ''Revue générale des routes et de l'aménagement'', USIRF, RGRA, {{n°|224}}, décembre 2014 et janvier 2015.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Maria|nom1=Roselli|traducteur=Marianne Enckell|titre=Amiante et Eternit|sous-titre=Fortunes et forfaitures|titre original=Die Asbestlüge. Gesichte und Gegenwart einer Industriekatastrophe|lieu=Lausanne|éditeur=[[Éditions d'en bas]]|année=2008|pages totales=255|isbn=978-2-8290-0347-9|lire en ligne=http://caova.ch/wp-content/uploads/2011/03/Maria-Roselli_-_Amiante-et-Eternit.pdf|consulté le=29 décembre 2018}}
* A. Dandrov, Dikeuss, P. Casters, J. M. Cordoba, F. Coicault, I. Dairin, K. Mirror, Lazoo, J.-F. Minéry, J.-F. Miniac, Unter, ''Amiante, Chronique d'un crime social'', Septième Choc Éditions, 2005.
* BRGM, ''[http://infoterre.brgm.fr/rapports/RR-39406-FR.pdf Mémento roches et minéraux industriels, Amiante]'', septembre 1997.
* BRGM, ''[http://infoterre.brgm.fr/rapports/88-SGN-718-GEO.pdf Mémento roches et minéraux industriels, Amiante]'', novembre 1988.
* Jean-Claude Devinck, ''Amiante. Trente ans de luttes institutionnelles : 1945-1977'', « La santé au travail », dir. Annie Thébaud-Mony, La Découverte, 2012, {{p.|281-312}}.
=== Articles connexes ===
* [[Affaire de l'amiante en France]]
* [[Andouillé#Histoire économique|Activités industrielles liées à l'amiante à Andouillé]]
* [[Asbestose]]
* [[Mésothéliome]]
* [[
* [[
* [[Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante]]
* [[Agent ignifuge bromé]]
===
* {{Lien web |langue=fr|auteur= |titre=Documentaire : ''L’amiante ; l’histoire sans fin'' {{!}} ARTE |url=https://www.youtube.com/watch?v=lmNS1tYEkpk|date=20 septembre 2022 |consulté le=2022-10-19}}
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* Rapports du [[Sénat (France)|Sénat français]] :
** [http://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-1.html ''Le Drame de l’amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l’avenir''], rapport d’information {{numéro}}37, 20 octobre 2005, [http://www.senat.fr/rap/r05-037-2/r05-037-2.html procès-verbaux des auditions],
** [http://www.senat.fr/rap/o97-041/o97-041_toc.html ''L’Amiante dans l’environnement de l’homme : ses conséquences et son avenir''], rapport Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), {{numéro|41}},
** [http://www.senat.fr/rap/r04-301/r04-301.html ''Gestion des fonds de l’amiante ?''], rapport d’information, 15 avril 2005, {{numéro|301}}.
* [http://www.sante.gouv.fr/amiante.html ''Amiante''], ministère de la Santé français.
* [http://www.inrs.fr/dossiers/amiante.html ''Amiante : l’essentiel''], INRS.
* {{en}} [http://www.hse.gov.uk/pubns/asbindex.htm Matériels pédagogiques gratuits sur la gestion de l’amiante], Health and Safety Commission du [[Royaume-Uni]].
* {{en}} [http://www.atsdr.cdc.gov/toxprofiles/tp61.html ''Toxicological Profile for Asbestos''], ATSDR, département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis.
{{Palette|Amiante|Fibres}}
{{Portail|chimie|bâtiment et travaux publics|matériaux|minéraux et roches}}
[[Catégorie:Amiante|*]]
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[[Catégorie:Matériau de construction]]
[[Catégorie:Cancérogène du groupe 1 du CIRC]]
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