Céramique lustrée

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La céramique lustrée est un type de poterie, avec glaçure métallique, qui confère à l'objet une surface iridescente.

mosquée de Sidi Okba à Kairouan. Vue partielle du mihrab. Carreaux lustrés. IXe siècle

Technique

La pièce de poterie est dans un premier temps cuite à nu, elle est ensuite couverte d'une glaçure incorporant ou non des décors de glaçure colorés. La pièce est alors remise au four pour fixer ces glaçures. Après refroidissement, le décor lustré est peint, avec une solution contenant des oxydes métalliques. La pièce est alors remise au four pour une dernière cuisson à température plus basse et en atmosphère réductrice, c'est à dire appauvrie en oxygène. Les oxydes métalliques se transforment en lamelles de métal pur qui pénètre dans la glaçure ramollie sous l'effet de la chaleur. Les couleurs obtenue vont du brun cuivré au jaune d'or tirant parfois sur le vert, quelquefois des rouges rubis[1].

Histoire

La technique, secret d'atelier, est peut-être née au VIIIe siècle en Égypte à Fostat ou elle est pratiquée sur verre, mais c'est en Perse (Actuelle Irak) que la technique est transposée à la céramique. Des centres de production se trouvent à Samara, Suse, Basra et le principal à Kashan. La technique se diffuse autour de la méditerranée, en Égypte, au Maghreb (Al-Mansuriya etKalâa des Béni Hammad). En Syrie (Raqqa), en Anatolie (Milet, Constantinople) et enfin en Andalousie (Séville, Malaga, Almeria, Valence, Calatayud, Muel). L'Andalousie devient un centre de production autour du XIe siècle qui drainera sa production sur la méditerranée, en Italie et en France, mais aussi en Angleterre, aux Pays-bas et jusqu'à Tabriz en Iran. Le sommet de l'art est atteint sous la dynastie Nasride au XIVe siècle. Les poterie s'incrustent de motifs bleus cobalt (Smalt)[1].

Au dessus de la niche du Mihrab, de la mosquée de Sidi Okba à Kairouan, le mur du fond est décoré de faïences lustrées de forme losangée. Ces carreaux ornés de feuillages et de fleur stylisées seraient, selon la tradition, une commande du fondateur de la dynastie des Aghlabides, Ibrahim ibn al-Aghlab (836-841) à des artisans mésopotamiens d'Irak. Il se trouve donc confirmé qu'à cette époque, la Perse aurait connu le procédé de la céramique lustrée[2]. Ce motif de carré sur la pointe perdura jusqu’à la fin du XIIIe siècle au moins. On le retrouve dans un tympan de la Grande Mosquée de Sousse situé à l’emplacement du premier mihrab ; il émigre ensuite en Égypte, où il orne différents monuments fatimides et mamelouks du Caire[3].

Les rois chrétiens encouragent les artistes musulmans à s'installer à Valence et la céramique lustrée qui se christianise connait un nouveau succès dans les cours européennes[1].

En Italie, elle prend le nom de majolique. Le terme désigne donc originairement une céramique lustrée, par la suite, des pièces de faïence à émail stannifère. Au XVIe siècle, des centres de production italiens: Deruta, Gubbio, Cafaggiolo maitrisent le lustre, et produisent des pièces très éloignée de leur modèle musulman.

Avec la Renaissance, la céramique lustrée passe de mode[1] mais est redécouverte au XIXe siècle

Notes et Références

  1. a b c et d La céramique lustrée - documentaire complet. Par Qantara Vidéo sur Youtube
  2. Gaston Migeon, Henri Saladin. Arts d’Islam. Parkstone International, 08 Mai 2012. p.163
  3. Mihrâb de la Grande Mosquée de Kairouan. sur le site Qantara. Patrimoine méditerranéen

Voir aussi

Liens externes

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