Sanatoriums du plateau d'Assy

complexe d'établissements de santé en Haute-Savoie
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Sanatorium est un mot dérivé d'un adjectif[1] : sanatoire qui, en latin, sanare : guérir, indique : qui est propre à guérir ou qui opère la guérison. En termes précis, le sanatorium est une station hygiénique.

Il s'agissait au début du XXème siècle d'un établissement spécialisé dans le traitement de la tuberculose et de certaines maladies pulmonaires infectieuses chroniques.

Le plateau d'Assy, situé en Haute-Savoie, dans la commune de Passy en région Auvergne-Rhône-Alpes possède plusieurs sanatoriums.

Sanatoriums du plateau d'Assy
Le chantier de Guébriant adossé aux contreforts de la chaîne des Fiz
Présentation
Type
Architectes
Commanditaire
Fondation Alia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Département
Commune
Emplacement

Histoire

Au début du XXème siècle, la turberculose frappe l'Europe en masse. La France est le pays le plus touché avec 90 000 décès par an. Il faudra attendre 1916 et 1919 pour voir la création de deux lois : la loi Bourgeois, mettant en place les dispensaires d'hygiène sociale et de préservation anti-tuberculeuse, ainsi que la loi Honnorat, instituant les sanatoriums afin de traiter la tuberculose.

Afin d'aider l'ouverture de ces établissements, la France accepte l'aide de la Commission américaine de préservation contre la tuberculose en France, ou mission Rockfeller. c'est ainsi, qu'au printemps 1922, sur les conseils du maire de Passy, la mission Rockfeller décide d'acheter le terrain des hauts plateaux d'Assy[2],[3].

L'ouverture du sanatorium de Praz-Coutant en 1926, marque le début du Plateau d'Assy. ensuite, viennent les sanatoriums du Grand Hôtel du Mont-Blanc (1929), de Sancellemoz (1931), du Roc des Fiz (1932), de Guébriant (1933) et Martel de Janville (1937).

Le plateau d'Assy était considéré comme une station de premier ordre au plan international contre la lutte de la tuberculose, cause nationale à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Praz-Coutant

Praz-Coutant. Dessin aquarellé de l’architecte paysagiste René Édouard André, 1925

Grand hôtel du Mont-Blanc

Sancellemoz

Roc des Fiz

Guébriant

Il est d’abord nommé sanatorium La Clairière en référence au terrain encerclé de forêts sur lequel il est bâti, avant de recevoir le nom du comte de Guébriant, président de l’AVSHA décédé peu avant l’ouverture de l’établissement.

Edifice destiné aux femmes, il est construit de la même manière que celui du Roc des Fiz. En 1970, le sanatorium Guébriant cesse son activité.

Martel de Janville

Le sanatorium est conçu pour fonctionner en autonomie, il abrite à la fois tous les malades, le personnel et les services généraux

Sanatorium ouverts aux officiers et sous-officiers de l'armée, il a bénéficié d'un important don de la part de la comtesse Geoffroy Martel de Janville, dont il porte le nom.

Le plan du sanatorium Martin de Janville est construit en forme de T avec corps principal avec une façade sud longue de 120 mètres et une aile nord implantée perpendiculairement au corps principal.

Le corps principal est principalement utilisé pour les chambres des malades tandis que les parties est et ouest sont réservées aux sections des officiers et sous-officiers. Les deux parties ne s'élèvent pas à la même hauteur, 10 étages à l'ouest et 7 à l'est ce qui permet de ne pas obstruer la vue sur le Mont-Blanc depuis le sanatorium Praz-Coutant situé au nord-est de celui de Martel de Janville. Dans le corps principal se trouvent des services administratifs tels que le bureau du médecin-directeur, bureau du gestionnaire, comptabilité, bureau de poste, etc... Mais aussi de vastes espaces de vie comme une salle à manger, de repos ou encore une bibliothèque formant deux sections séparées par une cloison qui peut se replier pour former une grande salle utilisées pour des évènements devant réunir tous les malades.

Plaine-Joux

Victime de la crise boursière de 1929, ce projet ne sera jamais abouti. Il aura tout de même révolutionné le monde des sanatoriums par son programme et ses solutions proposés, notamment les façades en gradins et les chambres en oblique, que l'on retrouvera dans les bâtiments suivants.

Géographie

D'après des recherches importantes, l'air et l'altitude des montagnes avaient des propriétés thérapeutiques. Pour cela, la mission Rockfeller choisit le plateau d'Assy pour son altitude entre 1000 et 1350 mètres, au-dessus du brouillard, son air sec, ses terrains étendus sur plus de cinq kilomètres, l'alimentation abondante en eau potable, son site isolé des habitations, mais proche des communications ferroviaires, etc.

Dès 1950, l'utulisation des antibiotiques a permis de vaincre la tuberculose. Aujourd'hui, les propriétés bénéfiques qui étaient attribuées a l'air des montagnes rentrent en conflit avec la mobilité touristique, c'est-à-dire les nuisances et la pollution, dans des espaces autrefois recherchés pour la détente et la pure nature.

Cependant il y créait aussi des symptômes d'affaiblissement, d'atonie[4], ou de nausées.

Architecture

Les architectes ayant construit les sanatoriums du plateau d'Assy, c'est-à-dire, Pol Abraham, Henry Jacques Le Même ou encore Lucien Bechman, étaient tous proches du mouvement moderne et adeptes du béton armé.

Les formes architecturales étaient empruntées à des réalisations du type hôtelier et à des types pseudo-régionaux, mais elles se sont adaptés au terrain montagnard, aux pentes, conditions climatiques et ont évolué vers des fonctions plus cliniques.

Ces évolutions ont intégré les questions d'isolation, d'aération, mais également la construction de balcons déstinés aux bains d'air, de dispositifs en terrasses pour l'héliothérapie ou encore des façades en gradin.[5]

Situation actuelle

En 2014, c'est le sanatorium du Mont-Blanc qui a fermé ses portes le premier.

Les anciens sanatoriums Guébriant et Martel de Janville ont chacun bénéficié d’un projet de reconversion réussi, ayant permis de conserver les bâtiments.

En 1971, le sanatorium de Guébriant est racheté par le Conseil général du Val de Marne. Il devient un centre de vacances en 1973. Disposant d’une capacité de 400 lits, il reçoit en été et en hiver des familles ou des écoles du Val de Marne. Le plateau de Plaine-Joux, équipé d’un téléski depuis 1960 et situé à quelques centaines de mètres de l’établissement, permet aux vacanciers de s’initier au ski. La proximité de la vallée de Chamonix et du massif du Mont-Blanc, constituent également une forte attractivité du centre de vacances. Il est aujourd’hui toujours en activité.

Désaffecté en 2006, l’ancien sanatorium Martel de Janville a depuis été reconverti en logements collectifs. Le projet était très compliqué étant donné qu'il a fallu remettre le bâtiment dans les normes, et l'adapter à un nouveau programme tout en gardant les caractéristiques de l'architecture du sanatorium. La reconversion de l'ancien sanatorium Martel de Janville est importante car elle a permis la conservation de l'architecture sanatoriale.

Le sanatorium de Sancellemoz est quant à lui devenu un établissement de Soin de Suite et de réadaptation.

Sources

http://www.histoire-passy-montblanc.fr/patrimoine-de-passy/patrimoine-hospitalier/les-sanatoriums-de-passy/

http://www.caue64.fr/_medias/fichiers/2014-hjlm-journal-expo.pdf

http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2015/07/13/les-anciens-sanatoriums-d-assy-des-paquebots-en-face-du-mont-blanc

http://www.persee.fr/issue/rga_0035-1121_2005_num_93_1

http://www.wikiarmor.net/La_mission_Rockfeller

http://www.histoire-passy-montblanc.fr/patrimoine-de-passy/patrimoine-hospitalier/la-lutte-contre-la-tuberculose/la-decouverte-des-%C2%AB-hauts-plateaux-%C2%BB-de-passy-par-la-mission-rockefeller/

http://www.academie-des-beaux-arts.fr/actualites/travaux/Comm.%202008/07-2008-Tob%C3%A9.pdf

http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2015/07/13/les-anciens-sanatoriums-d-assy-des-paquebots-en-face-du-mont-blanc

http://www.caue74.fr/media/documents/referentiel-impression/architectures-d-une-station-passy-plateau-d-assy.pdf

http://www2.archi.fr/DOCOMOMO-FR/fiche-sanatorium-martel.htm

  1. « Sanatorium » (consulté le )
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  3. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. [2]
  4. Éditions Larousse, « Définitions : atonie - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )
  5. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. [3]