Scientia de ponderibus

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La Scientia de ponderibus est la science du poids médiévale, à laquelle correspond un ensemble de traités, dont celui de Jordanus Nemorarius (1225 - 1260), les Elementa Jordani super demonstrationem ponderum. Il y est question de l'équilibre de la balance romaine et de leviers. Pierre Duhem a vu dans cet ouvrage les prémices de la statique [1].

A cette science correspondent plusieurs traités[2]:

  • Le De ponderoso et levi attribué à Buclide mais datant, en réalité, de l'extrême fin de l'époque alexandrine.
  • Le De insidentibus in humidum apocryphe d'Archimède; très différent du texte authentique (De insidentibus aquae traduit par Guillaume de Moerbeke), il juxtapose deux morceaux hétérogènes, l'un hérité de la tradition romaine (Vitruve, Priscien, Isidore de Seville), l'autre traduit librement de l'arabe.
  • Le Liber de canonio (sur la balance romaine) remontant vraisemblablement, lui aussi, à la période alexandrine.
  • Le Liber Karastonis édité d'après une source grecque par Thābit ibn Qurra.
  • Les Elementa Jordáni super demonstrationem ponderum, œuvre du grand mathématicien Jordanus Nemorarius qu'on a parfois voulu identifier, sans raisons sérieuses, avec le Jordanus de Saxonia qui remplaça saint Dominique comme général des Dominicains, de 1222 à 1237. Seules les démonstrations sont de Jordanus puisque les mêmes axiomes et les même théorèmes se retrouvent, identiques, dans le texte suivant, mais accompagnés d'explications très différentes.
  • Le Liber Jordáni de ponderibus, appelé par Pierre Duhem« commentaire péripatéticien » ; le véritable auteur, assez verbeux et médiocre, reste inconnu.
  • Le Liber de ratione ponderis, jusqu'ici étiqueté sous le nom d'un énigmatique personnage baptisé par Duhem « le Précurseur de Léonard ». C'est en réalité, bel et bien, une œuvre authentique de Jordanus, la plus importante de toutes: elle est très sensiblement antérieure à 1260, date à laquelle mourut Richard de Fournival qui l'avait mentionnée dans sa Bibliomania.
  • Le Tractatus de ponderibus compilé par Blaise de Parme à l'extrême fin du XVe siècle. Il marque un net recul par rapport au précédent, corroborant ainsi les jugements défavorables déjà prononcés par P. Duhem et par Marshall Clagett sur la science scolastique italienne.

Ainsi tout le livre tend à résoudre ce problème historique d'apparence très simple : quelle est, au juste, l'originalité de Jordanus ?

Voir aussi

Références

  1. Pierre Duhem. Les Origines de la statique, 1903, Lire en ligne
  2. Beaujouan Guy. A. Moody et M. Clagett, The Medieval Science of Weights (Scientia de ponderibus): treatises ascribed to Euclid, Archimedes, Thabit ibn Qurra, Jordanus de Nomore and Blasius of Parma.... In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, tome 10, n°3, 1957. pp. 274-276. Lire en ligne