Édouard Quéau

résistant français
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Édouard Émile François Quéau, né le 19 Avril 1909 à Brest et mort le 21 Mai 1945 à Rottenburg, est un instituteur et résistant français. Proviseur de l'école de garçons de Portsall, il est membre de la résistance du secteur Portsall-Ploudalmézeau. Après sa mort, il est gradé sous-lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur, décoré de la Légion d'Honneur et de la Médaille de la Résistance française avec rosette et de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme. Un collège et une rue portent son nom à Ploudalmézeau.

Biographie

Après des études à l'École Normale de Quimper, Édouard Quéau devient instituteur et enseigne dans plusieurs établissements scolaires du Finistère. En 1938, il occupe le poste de directeur de l'école primaire pour garçons de Ridiny, à Portsall[1].

Édouard Quéau est mobilisé en tant qu'adjudant de réserve et instructeur à l'école militaire des Andelys. Il se trouve à Vitry lors de l'Armistice, suite à un choix militaire pour contrer l'avancée allemande. Il rentre par la suite à Brest, pour reprendre son poste à l'école des garçons[1].

L'Appel du 18 Juin de Charles de Gaulle le convainc de rejoindre la Résistance, avec un camarade. Ils tentent de rejoindre l'Angleterre par bateau au port de Camaret, mais les Allemands leur bloquent l'accès. Pour s'opposer aux Allemands, il rejoint la résistance de Portsall-Ploudalmezeau[2] et diffuse toutes sortes de journaux et prospectus, enseigne la Marseillaise à ses élèves, participe aux opérations de débarquement d'agents de renseignement et au rapatriement d'aviateurs alliés. Pour approcher les défenses ennemies et récupérer de précieuses informations pour les Alliés, il met en place des stratagèmes très imaginatifs. Afin de connaitre le calibre d'un canon allemand situé dans un blockhaus, il demande à son fils de jeter son ballon près de la fortification et de le réclamer aux sentinelles, puis lorsque ces derniers acceptent de le laisser le récupérer, il parvient à repérer le canon et à en déduire son calibre[3]. Mais il n'a cependant jamais participé à des opérations de sabotages économiques, ni de lutte armée.

De la nuit du 5 au 6 Juin 1944, le Kommando de Landerneau, récemment constitué pour lutter contre les partisans nord-finistériens de plus en plus nombreux, procède à l'arrestation en masse de plusieurs résistants appartenant au même réseau qu’Édouard Quéau, probablement victimes de dénonciation. Édouard Quéau se trouvait à son domicile de fonction lorsque il fût arrêté[3].

Après avoir été transféré au manoir de Trouzilit puis à la Kommandantur de Landerneau où il garde le silence malgré la torture violente qui lui est infligée, Édouard Quéau est enfermé au camp de Margueritte à Rennes (annexe de la prison Jacques Cartier), où il reste pendant deux mois. Il est transporté dans ce qui fut le dernier train de déportés allant vers l'Allemagne, le train du Langeais, cible d'une attaque à main armée par les forces résistantes alliées[3]. Le mitraillage du convoi permet à plus de 300 prisonniers de s'échapper, mais pas à Édouard Quéau, blessé à la tête, qui doit de nouveau embarquer dans le train pour reprendre le chemin vers Beaufort, où le convoi fut réparti vers trois camps de concentration. Édouard Quéau est alors incarcéré dans le camp de concentration de Neuengamme, le 1er Septembre 1944. Malgré des conditions de vie extrêmes, Édouard Quéau fait preuve d'une surprenante volonté de vivre. Il est à nouveau déporté vers le camp de Wilhemshaven. Mais face à l'avancée des troupes alliées sur le territoire allemand, Édouard Quéau et les autres prisonniers sont contraints d'évacuer le Kommando et emmenés jusqu'au camp de Sandbostel. Les forces armées britanniques libèrent le camp le 29 avril 1945. Édouard Quéau décède du typhus, contracté au camp de Sandbostel, le 21 Mai 1945[3].

Distinctions

Hommages

  • Edouard Quéau a donné son nom à une rue et à un collège public dans la ville de Ploudalmézeau.
  • Deux plaques commémoratives lui sont dédiées, au collège Édouard Quéau de Portsall et à l'ancienne école de Ridiny, où il fut arrêté.

Notes et références

  1. a et b « Edouard Quéau, instituteur résistant - Wiki-Brest », sur www.wiki-brest.net (consulté le )
  2. Jacques André, Le bataillon FFI de Ploudalmézeau, Jacques André, (ISBN 978-2952058506)
  3. a b c et d « Qui était Édouard Quéau ? », sur http://www.college-edouard-queau.fr (consulté le )