Écriture hiéroglyphique égyptienne

système d'écriture de l'antiquité égyptienne
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Paroi du temple de Komombo

Definition

Un hiéroglyphe est un caractère du système d'écriture de l'Égypte antique.

Le mot hiéroglyphe est formé des racines grecques hieros (sacré) et gluphein (graver). Les grecs nommerent ansi l'écriture égyptienne qu'ils rencontrairent gravés sur les parois des monuments (stèles, temples et tombeaux).

Les égyptiens de l'antiquité, eux, nommaient leur écriture Medouneter (les paroles divines).

Systeme

Champollion, que beaucoup considèrent comme le père de l'égyptologie et le déchiffreur des hiéroglyphes, donne une très bonne définition du système hiéroglyphique:

"C'est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot.", Champollion, Lettre à M. Dacier, 27 septembre 1822.

En effet, un même caractère peut selon le contexte avoir un sens:

  • Figuratif (ou idéographique), c'est-à-dire que le caractère exprime ce qu'il représente (ex: un dessin de canard pour exprimer le mot canard)
  • Symbolique, c'est-à-dire que le caractère exprime une idée autre que ce qu'il représente (ex: le canard peut avoir le sens de fils)
  • Phonétique, c'est-à-dire que le caractère est utilisé comme lettre dans un mot sans autre valeur que le son auquel il correspond dans l'ensemble des sons de ce mot (ex: le canard peut etre utilise pour le son sa)

On fait remonter l'apparition des hiéroglyphes vers 3200 av. J.-C. D'abord exclusivement figurative, l'écriture hiéroglyphique s'enrichit avec le temps. Alors qu'il existe environ 700 hiéroglyphes à la basse époque, on en dénombre pas moins de 5000 à l'époque la plus tardive (époque gréco-romaine). Seule une partie de ces hiéroglyphes servait pour le système phonétique (chiffre approximatif) :

  • 30 unilitères : un son unique, comme  (le bras coudé)
  • 80 bilitères : un double son, come IR (l'oeil, qui signifie créer)
  • 50 trilitères : un triple son, comme NFR (prononcé Nefer par convention)

On compte aussi une centaine de déterminatifs qui servaient à donner (ou renforcer) la signification d'un mot.

Une tete de boeuf, un serpent, une main...

Quelles que soient leurs fonctions, les hiéroglyphes avaient tous une représentation figurative. C'est à dire qu'il représentent quelque chose de tangible, qui était le plus souvent facilement reconnaissable, même pour quelqu'un qui en ignore le sens d'utilisation. Les égyptiens de l'antiquité puisèrent les dessins des hiéroglyphes dans leur environnement : objets du quotidien, animaux, plantes, parties du corps...
Mais, les détails nécessaires à la différenciation de tel ou tel hiéroglyphe (par exemple reconnaître deux oiseaux différents) étaient tellement importants qu'ils limitèrent leur utilisation aux domaines où l'esthétique avait une grande importance (fresques, textes officiels).
Une version simplifié des hiéroglyphes vi rapidement le jour, ce sont les hiéroglyphes linéaires. Ils conservent leurs aspects representatifs, mais reduisent le nombre de traits au minimum pour pouvoir etre ecris plus rapidement et plus facilement sur des surfaces autre que la pierre.
Pour rédiger les nombreux rapports nécessaires à la vie économique de l'Égypte Antique, les scribes urent recoure a une version cursive des hiéroglyphes encore plus simplifie et qui perdirent du coup leur aspect figuratif. C'est le hiératique.

Les hiéroglyphes phonétiques ne notaient pas les voyelles (sauf parfois en debut et en fin de mot). Et comme la langue qu'ils transcrivaient a disparu, il est maintenant très difficile d'imaginer la prononciation exacte des mots égyptiens, pourtant indispensable pour les transcrire en alphabet latin. C'est pourquoi, pour une même série de hiéroglyphes (un mot ou un nom) on trouve plusieurs transcriptions possibles, et donc autant d'orthographes.
Grâce aux récits des voyageurs grecs de l'antiquité et au démotique (langue fondée sur l'ancien égyptien), on peut approcher la prononciation de certains mots, mais sans certitudes.

L'écriture hiéroglyphique n'a pas de sens d'écriture obligatoire. On peut très bien l'écrire de droite à gauche, de gauche à droite ou de haut en bas, mais pas de bas en haut. Parfois, pour des raisons esthétiques, une partie d'un texte se lira de gauche à droite et l'autre de droite à gauche. Pour connaître le sens de lecture, il suffit de regarder la tête des animaux qui vont à la rencontre du lecteur : si les animaux tournent la tête à droite, alors nous devons lire le texte de droite à gauche.

L'écriture hiéroglyphique fut utilisée pendant plus de 2500 ans, jusqu'à l'époque Saïte où le démotique prit le dessus. Mais c'est à l'époque Ptolémaïque que, peu à peu, le grec remplaça définitivement hiéroglyphe et démotique.

Le dernier nom de pharaon écrit en hiéroglyphes se trouve dans le temple d'Esna et date de 249 ap. J.-C.

Premier exemple

Un canard et un soleil

Dans l'image ci-dessus, on peut voir deux hiéroglyphes.

  • Le premier représente un canard, et signifie, dans ce cas, le mot fils. Il s'écrit sa.
  • Le second, un cercle, représente le soleil et signifie le dieu .

On a affaire ici au mot sa-Rê, qui signifie "fils de Rê".
Le nom Ramses (noms de plusieurs pharaons du Nouvel Empire) signifie également le "fils de Rê", mais, dans cette exemple, les hiéroglyphes n'étant pas entourés d'un cartouche, il ne s'agit donc pas d'un nom propre.

Second exemple

Les lettres dans le cartouche ci-dessus sont:

P      L
   O       I I S
T      M

Il s'agis du nom d'un pharaon de la lignée des Ptolémys en francais, les Ptolémées.

En savoir plus:

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