Julien-Joseph Pinczon du Sel
Julien-Joseph Pinczon du Sel des Monts, né au Sel en Bretagne le 10 février 1712, mort à Rennes le 6 février 1781, est un industriel, économiste et polémiste breton.
Il fonde une industrie de tissage de toiles à Rennes et la développe « sur une grande échelle », employant jusqu'à 900 ouvriers. Il est plusieurs fois récompensé par le Parlement de Bretagne « pour services rendus »[1].
Dans l'affaire La Chalotais, Pinczon du Sel prend vivement partie contre le duc d'Aiguillon, et est emprisonné sur lettre de cachet. Les États de Bretagne réclament en vain sa libération[1].
Il écrit plusieurs ouvrages d'économie, notamment les Considérations sur le commerce de la Bretagne en 1750, et le Manuel à l'usage des laboureurs bretons, qui est publié en 1784 après sa mort[1].
Biographie
Julien-Joseph Pinczon du Sel, né en 1712, est le fils de René Pinczon du Sel, de vieille noblesse bretonne, et d'Apoline Jeanne de Bégassou[R 1].
Créateur à Rennes de l'industrie des toiles
Il crée en 1742 à Rennes une manufacture de toiles. Il la développe de 1742 à 1763, en traversant plusieurs crises passagères[R 1].
Il emploie 300 ouvriers en 1747, 900 ouvriers en 1754[R 2].
Il écrit plusieurs ouvrages d'économie, notamment Considérations sur le commerce de la Bretagne en 1750, et Manuel à l'usage des laboureurs bretons publié en 1784 après sa mort[1]. Il écrit aussi pour vanter sa manufacture et obtenir des gratifications et subventions du Parlement de Bretagne.
Il est un des fondateurs de la Société d'Agriculture, de Commerce et des Arts de Bretagne[1].
Polémiste dans l'affaire La Chalotais
Lors de l'affaire La Chalotais, Pinczon du Sel est un des chefs du parti appelé « du Bastion », qui s'oppose au duc d'Aiguillon, gouverneur de Bretagne[R 3].
Dans un ouvrage publié en 1770, il écrit de façon virulente contre le duc d'Aiguillon, l'accusant d'être « l'auteur des troubles de cette province », d'avoir « tout mis en usage à Pennes et à Saint-Malo pour faire périr les détenus et surtout M. de la Chalotais »[R 3].
Pinczon du Sel est alors emprisonné sur lettre de cachet. Les États de Bretagne réclament en vain sa libération[1].
Julien-Joseph Pinczon du Sel meurt en 1781[R 4].
Famille
- Fils de René Pinczon, Julien-Joseph appartient à la famille des Pinczon du Sel des Monts, fondateurs et seigneurs de la paroisse du Sel, devenue aujourd'hui Le Sel-de-Bretagne[R 1].
- Ses armes sont : D'argent à la croix ancrée, couronnée de quatre merlettes de même, avec la devise : Vite et ferme[R 1].
- Il épouse en 1741 Thérèse Elisabeth Leclerc de la Fontanelle, ils ont trois enfants[R 4] :
- Joseph René Pinczon du Sel, né en 1742.
- Rose Elisabeth Renée Pinczon du Sel (1743-1745).
- Elisabeth Julie Pinczon du Sel, qui épouse en 1767 Pierre Le Vayer de la Morandais.
Écrits
- Considérations sur le commerce de la Bretagne, Rennes, 1750.
- À Nosseigneurs des États de Bretagne, Nantes, impr. de P.-I. Brun, s.d. (Demande de subvention).
- A Nosseigneurs... des États de Bretagne, s.l., impr. de N. Audran, 1762 (Mémoire sur sa manufacture de tissage).
- Mémoire pour Nosseigneurs des États, concernant le commerce en général, et en particulier la manufacture établie par M. Du Sel Des Monts, S.l.n.d.
- Manuel à l'usage des laboureurs bretons, Rennes, 1784.
Sources bibliographiques
- « Pinczon du Sel des Monts », dans Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, tome 12 [P-POURP], Paris, 1874 (page 1032 Accès sous Gallica).
- F. Bourdais, « Un gentilhomme manufacturier à Rennes au XVIIIe siècle : Julien-Joseph Pinczon du Sel des Monts », dans Revue de Bretagne, Volume 42, Vannes, Lafolye frères, juillet 1909 (pp. 9-20 disponible sous Google books).
- Bibliothèque nationale de France, catalogue général.
Références, notes
- « Un gentilhomme manufacturier à Rennes au XVIIIe siècle : Julien-Joseph Pinczon du Sel des Monts », dans Revue de Bretagne, Volume 42, Vannes, Lafolye frères, juillet 1909 (pp. 9-20).
- p. 9
- p. 15
- p. 10
- p. 11
- Autres références et notes
- Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, tome 12, Paris, 1874 (page 1032 Accès sous Gallica).