Stéphane Iganache, né en 1981 à Saint-André, est un criminel récidiviste français. Il est l’auteur d’au moins deux meurtres et de deux tentatives de meurtres, alors qu’il était en cavale[1].

Stéphane Iganache
Meurtrier récidiviste
Image illustrative de l’article Stéphane Iganache
Information
Nom de naissance Stéphane Iganache
Naissance
Saint-André (La Réunion)
Nationalité Française
Condamnation
Sentence 12 ans de réclusion criminelle
Actions criminelles meurtres, tentatives de meurtres
Victimes 2 + 2 tentatives
Période -
Pays Drapeau de la France France
États Île-de-France, Pays-de-la-Loire,
Ville Bondoufle, Courcouronnes, Angers, Chailland
Arrestation

Incarcéré à plusieurs reprises pour violence conjugales, Iganache bénéficie d'un régime de semi-liberté, en , et s'installe chez une surveillante, avec qui il a noué une relation quatre mois plus tôt[2],[3],[4],[5].

Celle-ci s'achève, le , lorsque la jeune femme lui annonce son souhait de rompre. Iganache ne supporte pas cette rupture et tente de la tuer à coups de marteau. Six jours plus tard, il se rend chez elle pour la tuer, mais celle-ci est absente. Iganache tente alors d'étrangler la mère de la jeune femme, avant d'être surpris par le conjoint de celle-ci. Il prend alors la fuite en volant le véhicule du couple[2],[3],[4],[5].

Iganache est arrêté, le , après une course poursuite avec les policiers, puis placé en détention provisoire pour tentative de meurtre, vol, évasion, violation de domicile et violences volontaires[2],[3],[4],[5].

En , il est condamné à douze ans de réclusion criminelle pour tentative de meurtre puis à trois de prison pour vol, évasion, violation de domicile et violences volontaires en récidive — ce qui le condamne à douze ans de réclusion criminelle[2],[3],[4],[5].

Bénéficiant d'une permission de sortie, le , il ne ré-intègre pas le centre de détention d'Argentan, où il purge sa peine, et part en cavale[4],[5].

Iganache s'introduit, le , chez la femme d'un codétenu et la tue par strangulation. Son corps est retrouvé la soir-même, par ses deux enfants et sa voisine. Six jours plus tard, il s'introduit chez une jeune femme enceinte, qu'il tente de tuer de la même façon, mais s'enfuit lors de l'intervention d'un voisin. Le fugitif s'introduit, le , chez un retraité de 73 ans et le tue à son tour, avant de voler sa voiture et de l'abandonner. La découverte du véhicule mènera, le lendemain, à la découverte du corps du retraité[4],[5],[6].

Iganache est arrêté le , après avoir volé un sandwich dans un chantier, puis placé en détention provisoire pour son évasion. Il est mis examen pour les deux meurtres et la tentative de meurtre quelques jours plus tard[7],[8],[9],[10],[11],[12],[13],[14],[15].

Biographie

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Jeunesse

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Stéphane Iganache naît en 1981 à Saint-André[1].

Il est l’aîné d’une fratrie de trois enfants. Son enfance est marquée par la violence et l'absence de son père, lorsque celui-ci fréquente plusieurs foyers. De ce comportement déplacé, Iganache le reproduira par la suite[2].

Arrivé à l’âge adulte, Iganache devient alcoolique. Il est connu pour son tempérament violent avec ses compagnes et emprisonné à plusieurs reprises. Il menace l’une d’elles à l’aide d’un cutter et une autre à l’aide d’un piolet. Ces faits lui valent d’être condamné une dizaine de fois pour violences conjugales[2].

En , Ignanache est incarcéré au centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis. Il fait la connaissance d’une surveillante de prison, avec qui il entame une relation[3].

Semi-liberté et premier crime

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En , Iganache bénéficie d’un régime de semi-liberté, lui autorisant à sortir la journée. Il s’installe chez la surveillante[1],[3].

Le , près de l’autoroute de Bondoufle, la surveillante lui annonce vouloir mettre un terme à leur relation. Ne pouvant supporter cette rupture, Iganache se jette sur la jeune femme puis lui frappe le visage à coups de marteau dans sa voiture. Sachant qu’il sera recherché, Iganache entame une cavale. Dépêchés sur les lieux, les policiers découvrent l’automobiliste la tête ensanglanté. Dans un premier temps, elle explique avoir été agressée à coups de marteau par un auto-stoppeur ayant pris la fuite puis, ré-interrogée, elle avoue entretenir une relation avec Iganache et que celui-ci l'a agressée dans sa voiture. Une enquête est ouverte pour tentative d’assassinat[2],[3],[4],[5].

Iganache s'introduit, le , au domicile de la surveillante, à Courcouronnes. La jeune femme étant absente, il s'en prend à la mère de celle-ci et tente de l'étrangler à deux reprises. Surpris par le retour du mari, Iganache prend la fuite en volant la voiture du couple. La victime porte plainte pour violences et vol de voiture, en décrivant sa plaque d’immatriculation[2],[3],[4],[5].

Le , Iganache est repéré au sein du véhicule volé, en Seine-et-Marne. S’en suit une course poursuite de trois kilomètres, qui s'achève par un plongeon dans la Seine. Iganache tente de nager vers la rive voisine, avant d'être encerclé et capturé. Placé en garde à vue, il reconnaît avoir tenté de tuer la surveillante car celle-ci avait rompu avec lui. Après ce crime, il affirme avoir voulu « terminer le travail » et tuer la jeune femme, mais que son absence a changé ses plans. La mère de victime ayant été présente à ce moment-là, il dit avoir décidé de l’agresser pour se venger de l’absence de sa fille. Au terme de sa garde à vue, Iganache est mis en examen pour tentative de meurtre sur conjoint, violences volontaires en récidive, violation de domicile, vol de voiture et évasion puis placé en détention provisoire[2],[3],[4],[5].

Jugement pour tentative de meurtre

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Le procès d’Iganache s’ouvre le , devant la cour d'assises d’Evry pour la tentative de meurtre de la surveillante[2],[3].

L’accusé, âgé de 36 ans, reste sur sa version des faits, donnée deux ans plus tôt. Au cours du jugement, l’expert psychiatre souligne, chez Iganache, une « intolérance à la frustration », « une difficulté à exprimer ce qu'il ressent » et parle d’un « amour-propre blessé par différentes périodes de détention ». Elle affirme, par ailleurs, qu’aucune maladie mentale n’est à l’origine du passage à l'acte. De son côté, Iganache affirme ne pas savoir comment il a pu passer à l’acte et dit travailler sur ce comportement, pour ne pas le reproduire à l'avenir[2],[3],[5].

Le , Iganache est condamné à 12 ans de réclusion criminelle[16].

Quelques jours plus tard, Iganche comparaît pour les violences volontaires, violation de domicile, vol et évasion, devant le tribunal correctionnel et écope d’une peine de trois ans d’emprisonnement[3].

Incarcéré au centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis, Iganache est transféré au centre de détention d'Argentan, où il est décrit comme un détenu modèle[4],[17].

Permission de sortie et nouveaux crimes

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Le , Iganache bénéficie d’une permission de sortie, en vue d’un entretien d’embauche à Alençon. Il est censé ré-intégrer le centre de détention d'Argentan, mais ne s’y rend pas. Il a, par ailleurs, informé du fait qu’il serait en retard, sans ne jamais revenir pour autant. Iganache entame alors une cavale[1],[4],[5],[17],[18].

Le , Iganache se rend à Angers et s’introduit chez Adélaïde Duplouy, la femme d’un codétenu, âgée de 40 ans. Il fait des avances à la jeune femme, mais celle-ci se refuse à lui. Pendant tout contrôle de lui, Iganache se jette sur elle et l’étrangle à mort. Il vole quelques économies de sa victime pour financer sa cavale puis quitte l’appartement. Les deux jeunes enfants de la victime, âgés de 6 11ans, s’inquiètent de l’absence de leur mère à leur sortie d’école. Une voisine est prévenue et décide de ramener les enfants chez eux. Lorsqu’ils s’y rendent, tous trois découvrent Adélaïde inerte. Les secours, qui se redent sur place, pensent d’abord à un malaise, avant d’établir qu’il s’agit d’un crime. Un rapprochement est rapidement effectué avec l’évasion d’Iganache, deux jours plus tôt[1],[4],[5],[17],[18].

Dans l’après-midi du , à Chailland, Iganache s’introduit chez une jeune femme enceinte de 26 ans et tente de la tuer par strangulation. Ses hurlements permettent d’alerter un voisin, qui se précipite sur les lieux. Iganache prend peur et se réfugie dans un bois. Les policiers sont dépêchés sur les lieux pour intercepter l’assaillant, mais celui-ci déjà parti. Convaincus qu’Iganache est l’auteur des faits, les enquêteurs brandissent un cliché de celui-ci à la jeune femme, qui le reconnaît formellement. Des drones et hélicoptères sont alors déployés pour tenter de retrouver le fugitif, mais celui-ci échappe au vaste dispositif de traque mis en place par les autorités[1],[4],[5],[18].

Le , dans cette même ville, Iganache s’introduit chez Jean-Claude Havard, 73 ans, et le tue par strangulation. Il vole les économies de l’ancien élu ainsi que sa Mercedes, qu’il abandonnera à Cantenay-Epinard avant de poursuivre sa cavale. Le véhicule est découvert dans la soirée par des passants. La police relève la plaque d’immatriculation et découvrent qu’elle appartient à Havard. Le lendemain, les gendarmes apprennent la disparition de l’ancien élu. Ils font alors le lien avec son véhicule retrouvé la veille et décident de se rendre chez le disparu. Le corps de Havard est découvert chez-lui, tué par strangulation. La mort de l’ancien élu suscité l’incompréhension de la ville, où Havard était connu de tous. En sachant que le meurtre a été perpétré dans la même ville que le précédent crime et qu’Adélaïde Duplouy vient d’y être inhumée, les enquêteurs sont convaincus de la culpabilité d’Iganache[1],[4],[5],[18],[19],[20].

Un appel à témoin est lancé, le , craignant que le fugitif de 42 ans ne tue de nouveau[21],[22],[23].

Arrestation et incarcération

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Le , peu avant 13 h, Iganache vole un sandwich dans un chantier d’Avrillé. Un employé de la société, ayant été informé de la cavale du fugitif, décide de prévenir les autorités. Iganache est finalement repéré par les gendarmes et interpellé, alors qu’il essayer de s’échapper. Il est mis en examen pour évasion en récidive puis placé en détention provisoire[1],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12],[18],[24].

Il est extrait de sa cellule, le , et placé en garde à vue pour les meurtres d’Adélaïde Duplouy et de Jean-Claude Havard, ainsi que la tentative de meurtre de la jeune femme enceinte. Dans un premier temps, Iganache reconnaît avoir tué Adélaïde car elle refusait ses avances. Ensuite, il reconnaît avoir choisi ses autres victimes au hasard pour financer sa cavale[6],[9],[13],[14],[15].

Le , Iganache est mis en examen pour meurtres et tentative de meurtre, commis en état de « récidive légale », et incarcéré à la maison d'arrêt d'Angers[13],[14],[15].

Références

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  1. a b c d e f g et h « Maine-et-Loire. « Un profil criminologique dangereux » : ce que l'on sait du détenu suspecté de deux meurtres », sur www.leprogres.fr (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j et k Gérald Moruzzi, « Fleury-Mérogis : l’agresseur au marteau déjà violent avec d’autres conquêtes », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k et l Sébastien Morelli, « Essonne : le flirt entre le détenu et la surveillante termine aux assises », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  4. a b c d e f g h i j k l m n et o « Angers : fin de cavale pour le prisonnier Stéphane Iganache », sur www.lenouveaudetective.com (consulté le ).
  5. a b c d e f g h i j k l m n et o « Fin de cavale pour Stéphane Iganache, "dangereux fugitif" », sur Clicanoo | Premier de l'actualité à La Réunion et dans l'Océan Indien, (consulté le ).
  6. a b et c « Fugitif interpellé près d’Angers : le parcours meurtrier du suspect », sur Franceinfo, (consulté le ).
  7. a et b « Fugitif arrêté : "profil criminologique dangereux", soupçons de meurtres, cavale... ce que l'on sait de Stéphane I. », sur midilibre.fr (consulté le ).
  8. a et b Cyprien Mercier, « Après d’intenses recherches, le fugitif soupçonné de deux meurtres a été arrêté près d’Angers », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le ).
  9. a b et c « Maine-et-Loire : ce que l'on sait du détenu interpellé après 14 jours de cavale, soupçonné de deux meurtres », sur TF1 INFO, (consulté le ).
  10. a et b « Stéphane I. Réunionnais de 42 ans en cavale depuis le 20 juin a été interpellé : il est accusé de deux meurtres », sur Linfo.re (consulté le ).
  11. a et b « Qui est l’homme interpellé près d’Angers et suspecté de deux meurtres ? », sur angers.maville.com (consulté le ).
  12. a et b « Angers : le fugitif soupçonné d'un double meurtre interpellé », sur www.rtl.fr, (consulté le ).
  13. a b et c « Le fugitif arrêté près d’Angers mis en examen pour deux meurtres », sur Francelive, Ouest-France, (consulté le ).
  14. a b et c Maël Fabre, « Le fugitif arrêté près d’Angers mis en examen pour un double meurtre », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  15. a b et c « 12 juillet 2023 : Angers : le fugitif mis en... - Alerte-info.com », sur www.alerte-info.com (consulté le ).
  16. M.-C. D., « Bondoufle : 12 ans de prison ferme pour l’agresseur au marteau », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  17. a b et c « Multirécidiviste, ultraviolent : l'alarmant parcours criminel de Stéphane I., le détenu évadé, suspecté de deux meurtres », sur Le Figaro, (consulté le ).
  18. a b c d et e Mathieu Charrier, « Fugitif de l’Ouest : un mois après le meurtre, des questions demeurent dans ce village de la Mayenne », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  19. Mathieu Charrier, « Fugitif recherché dans l’Ouest. Qui est Jean-Claude Havard, la victime tuée en Mayenne ce week-end ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  20. « "C’était de l’or": les voisins de l'homme tué pendant la cavale d'un détenu sont sous le choc », sur RMC (consulté le ).
  21. « Chasse à l'homme : Stéphane I., un dangereux détenu en cavale soupçonné de deux meurtres recherché, son portrait diffusé », sur midilibre.fr (consulté le ).
  22. « Maine-et-Loire : Un détenu en cavale soupçonné de deux meurtres activement recherché », sur actu17.fr, (consulté le ).
  23. « Angers : des recherches en cours pour retrouver un homme soupçonné de deux meurtres », sur www.rtl.fr, (consulté le ).
  24. Traque à Angers: les images de l'interpellation du détenu en cavale, consulté le .