Suchogorgon

genre éteint de thérapsides

Suchogorgon golubevi

Suchogorgon
Description de cette image, également commentée ci-après
Crocquis reconstituant le crâne de Suchogorgon golubevi. Les foramens sont montrés en pointillées, situés près du museau.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Synapsida
Ordre Therapsida
Sous-ordre  Gorgonopsia
Famille  Gorgonopsidae

Genre

 Suchogorgon
Tatarinov,

Espèce

 Suchogorgon golubevi
Tatarinov,

Suchogorgon (littéralement « gorgone-crocodile » ou « gorgone du Soukhona ») est un genre éteint de thérapsides gorgonopsiens ayant vécu durant le Permien supérieur dans ce qui est aujourd'hui la Russie européenne. Une seule espèce est connue, Suchogorgon golubevi, décrit en par le paléontologue russe Leonid Petrovitch Tatarinov à partir de plusieurs restes fossiles découvert dans l'oblast de Vologda.

Suchogorgon se différencie des autres gorgonopsiens de par la présence de concavités plus développées à la base supérieure des arcs postorbitaires, d'un foramen stapédien, des dents postcanines plus petites et de nombreux foramens situé sur l'avant du crâne, indiquant que ce dernier aurait eu un possible organe sensoriel. Une probable mode de vie semi-aquatique est envisagé pour cet animal en raison de l'hypothèse de la présence de l'organe sensoriel, qui aiderait à détecter la présence de proies sous l'eau, à la manière des ornithorynques. Les plus grands crânes connus de Suchogorgon atteignent 25 centimètres de long et les canines sont aplaties, comme les autres gorgonopsiens.

Selon des études publiées en , Suchogorgon appartiennent à un regroupement de gorgonopsiens russes, aux côtés des genres Sauroctonus, Pravoslavlevia et Inostrancevia, en raison de certaines caractéristiques crâniennes partagés.

Découverte modifier

Le premier crâne de Suchogorgon est découvert durant les années 1970 par les paléontologues venant la ville de Saratov, alors sous l'Union soviétique. Une vingtaine d'années plus tard, les paléontologues de Moscou déterrent un deuxième crâne. Après cela, l'emplacement est minutieusement fouillé et quelques crânes supplémentaires ainsi de nombreux os dispersés de ce gorgonopsien sont trouvés. Mais malgré les travaux actifs, la sépulture n'a toujours pas été choisie dans son intégralité, et en , un autre crâne de Suchogorgon est retrouvé dans cette région. C'est durant cette année que le paléontologue Leonid Petrovitch Tatarinov, nomme officiellement le genre peu de temps après[1]. Tous les crânes découverts à ce jour s'avèrent être écrasés en raison de la fossilisation, ce qui n'empeche pas la surface de ces os de rester bien conservées. Ces restes de Suchogorgon seront étudiés en détail par le chercheur russe Mikhaïl Feodosievitch Ivakhnenko dans un article qu'il publie en [2].

Le nom de genre Suchogorgon peut être traduit par « gorgone-crocodile » ou par « gorgone du Soukhona » par les Russes, d'après le nom de la formation de Sukhona du Permien supérieur, endroit d'où certains fossiles ont été découverts. L'épithète spécifique golubevi fait honneur au paléontologue russe Valeriy Golubev[1],[3].

Description modifier

Vue d'artiste par Dimitri Bogdanov de la tête de Suchogorgon golubevi.

Suchogorgon est animal de taille moyenne pour un thérapside, avec un crâne étroit et relativement bas. La longueur des plus grands crânes atteignent 25 centimètres, les canines sont aplaties et tranchantes et les dents post-canines sont composées de 5 à 6 paires. Les os du crâne, maxillaires et os tégumentaires entre les orbites, sont sculptés de petites foramens ovales. Les chercheurs supposent qu'il y aurait des organes sensoriels dans la région interorbitale qui l'aideraient à chasser les proies aquatiques. Cependant, il peut y avoir des glandes cutanées. Le mode de vie semi-aquatique de ce gorgonopsien est attesté par la présence d'une importante accumulation de ses restes à l'emplacement de la rivière Soukhona, composées de 6 crânes et quelques squelettes partiels. Ces caractéristiques combinées indiquent que Suchogorgon pourrait avoir eu un mode de vie similaire aux crocodiliens. Son parent le plus proche est Sauroctonus, quant à lui assez terrestre, à en juger par la structure du squelette[4],[5].

Classification modifier

Les anciennes classifications proposées par Tatarinov et Ivakhnenko les classent dans la sous-famille des Cynariopinae, nommé d'après le genre Cynariops[1],[5]. Des analyses phylogénétiques publiées en classent Suchogorgon dans un regroupement russe des gorgonopsiens « avancées », aux côtés des genres apparentés comme Sauroctonus ou Inostrancevia[6],[7].

Ci-dessous, le cladogramme du taxon Gorgonopsia selon Kammerer & Rubidge (2022)[8], qui suit en grande partie les cladogrammes précédemment établis depuis 2018[6],[7] :

 Gorgonopsia 

Nochnitsa




Viatkogorgon



Clade russe

Suchogorgon




Sauroctonus




Pravoslavlevia



Inostrancevia





Clade africain

Phorcys



Eriphostoma



Gorgonops




Cynariops




Lycaenops




Smilesaurus



Arctops





Arctognathus



Rubidgeinae










Notes et références modifier

Notes modifier

(en)/(ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Suchogorgon » (voir la liste des auteurs) et en russe « Зухогоргон » (voir la liste des auteurs).

Références modifier

  1. a b et c (en) Leonid P. Tatarinov, « A New Gorgonopid (Reptilia, Theriodontia) from the Upper Permian of the Vologda Region », Paleontological Journal, vol. 34, no 1,‎ , p. 75-83
  2. (en) Ivakhnenko, « Cranial morphology and evolution of Permian Dinomorpha (Eotherapsida) of eastern Europe », Paleontological Journal, vol. 42,‎ , p. 859–995 (DOI 10.1134/S0031030108090013, S2CID 85114195)
  3. (en) « Suchogorgon », sur Paleofile
  4. (ru) Mikhail F. Ivakhnenko, « Tetrapods from the East European Placket—Late Paleozoic Natural Territorial Complex. », Proceedings of the Paleontological Institute of the Russian Academy of Sciences, vol. 283,‎ , p. 1–200 [103] (lire en ligne)
  5. a et b (en) Mikhail F. Ivakhnenko, « Taxonomy of East European gorgonopians (Therapsida) », Paleontological Journal, vol. 36, no 3,‎ , p. 283-292 (ISSN 0031-0301, lire en ligne)
  6. a et b (en) Christian F. Kammerer et Vladimir Masyutin, « Gorgonopsian therapsids (Nochnitsa gen. nov. and Viatkogorgon) from the Permian Kotelnich locality of Russia », PeerJ, vol. 6,‎ , e4954 (PMID 29900078, PMCID 5995105, DOI 10.7717/peerj.4954 Accès libre).
  7. a et b (en) Eva-Maria Bendel, Christian F. Kammerer, Nikolay Kardjilov, Vincent Fernandez et Jörg Fröbisch, « Cranial anatomy of the gorgonopsian Cynariops robustus based on CT-reconstruction », PLOS ONE, vol. 13, no 11,‎ , e0207367 (PMID 30485338, PMCID 6261584, DOI 10.1371/journal.pone.0207367 Accès libre, Bibcode 2018PLoSO..1307367B)
  8. (en) Christian F. Kammerer et Bruce S. Rubidge, « The earliest gorgonopsians from the Karoo Basin of South Africa », Journal of African Earth Sciences, vol. 194,‎ , p. 104631 (DOI 10.1016/j.jafrearsci.2022.104631, Bibcode 2022JAfES.19404631K, S2CID 249977414)

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier