On appelle « sucres ajoutés » l’ensemble des sucres qui sont ajoutés aux aliments et boissons par le fabricant au cours du procédé industriel, par le cuisinier ou le consommateur.

Les sucres ajoutés font habituellement partie des pâtisseries.

Parmi les sucres, on trouve :

Ces quatre formes de sucre peuvent être ajoutées sous forme de sucre en poudre, sirop de glucose-fructose, miel, sirop d’érable, jus de fruits, etc. (à repérer dans la liste des ingrédients). Sur les emballages, la mention « glucides dont sucres » dans le tableau des valeurs nutritionnelles correspond donc soit à des sucres ajoutés, soit à des sucres naturellement présents (dans les fruits et légumes par exemple). Dans la pratique, il est donc souvent difficile pour le consommateur de distinguer la quantité de sucres ajoutés de celle de sucres naturellement présents.

Les sucres ajoutés sont impossibles à distinguer chimiquement des sucres naturels, mais le terme « sucre ajouté » est devenu de plus en plus utilisé dans la nutrition et la médecine[1].

La consommation de sucres ajoutés est liée à de multiples facteurs de risque cardiovasculaire pour les adolescents ainsi que pour les adultes[2]. Les sucres ajoutés sont également un facteur de risque pour le diabète de type 2 et l'hypertension artérielle, ainsi que la prise de poids et l'obésité[3],[1].

Recommandations des autorités de santé modifier

Si les sucres ajoutés et les sucres naturels (naturellement présents) ne sont pas différents de par leur structure ou les calories qu'ils apportent (4 kCal / 100 g), certaines recommandations nutritionnelles concernent les sucres ajoutés.

L'Organisation Mondiale de la Santé a fixé une recommandation d'apport maximal concernant les sucres libres : il s'agit des sucres ajoutés et des sucres présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits, et les concentrés de jus de fruit[4], c'est-à-dire dépourvus de fibres qui diminuent le risque de diabète[5]. Cette limite est fixée à 10 % des apports caloriques pour les enfants et les adultes, soit environ 50 g pour 2 000 kCal/jour (femme), ou 62 g pour 2 500 kCal/jour (homme)[6]. Cette recommandation a été fixée pour la première fois en 1989 et a fait l'objet d'une consultation d'experts de l'OMS et de la FAO en 2002.

En 2014, l'OMS a proposé de réduire « éventuellement » l'apport en sucres libres à moins de 5 % de la ration énergétique totale, soit 25 g pour 2 000 kCal/jour (femme), ou 31 g pour 2 500 kCal/jour (homme). Cette recommandation a été émise « avec réserve » car l'OMS juge la qualité des données scientifiques insuffisante.

Les autorités de santé locales peuvent se servir de cette recommandation mondiale pour établir leurs propres recommandations en tenant compte des denrées alimentaires et des coutumes locales.

Pour la France, l'Anses a émis un avis fin 2016 pour la révision des repères nutritionnels et propose pour les sucres une limite concernant l'ensemble des sucres totaux (hors lactose), qu'ils soient ajoutés ou naturellement présents. Cette limite est, elle, fixée à 100 g / jour[7].

Consommation modifier

Évolution de la consommation de sucres ajoutés dans le monde (1961 à 2019)[8],[9] :

Comparaison de la consommation de sucres ajoutés dans le monde en 2017[9]
Pays Consommation par habitant (en g / jour)
Belgique 162
Brésil 117
Canada 231
Chine 24
États-Unis 180
France 106
Inde 61
Italie 89
Japon 71
Nigeria 30
Russie 211
Suisse 134

France modifier

En France, la consommation moyenne de sucres libres telle que définie par l'OMS a été évaluée à 9,5 % des apports caloriques, avec 40 % des adultes qui dépassent la limite[10].

Références modifier

  1. a et b (en) J. A. Welsh, Sharma, A. J., Grellinger, L. et Vos, M. B., « Consumption of added sugars is decreasing in the United States », American Journal of Clinical Nutrition, vol. 94, no 3,‎ , p. 726–734 (DOI 10.3945/ajcn.111.018366)
  2. (en) J. A. Welsh, A. Sharma, S. A. Cunningham et M. B. Vos, « Consumption of Added Sugars and Indicators of Cardiovascular Disease Risk Among US Adolescents », Circulation, vol. 123, no 3,‎ , p. 249–57 (PMID 21220734, DOI 10.1161/CIRCULATIONAHA.110.972166)
  3. (en) Lindsay H Allen et Andrew Prentice, Encyclopedia of Human Nutrition 3E, Academic Press, , 231–233 p. (ISBN 978-0-12-384885-7, lire en ligne)
  4. « Alimentation saine », sur www.who.int (consulté le )
  5. Organisation mondiale de la santé, Régime alimentaire, nutrition et prévention des maladies chroniques : Série de Rapports techniques 916, Genève, Organisation mondiale de la santé, , 128 p. (ISBN 92-4-220916-3, présentation en ligne, lire en ligne), chap. 5.3 (« Recommandations concernant la prévention du diabète »), p. 62-65
  6. L’OMS appelle les pays à réduire l’apport en sucres chez l’adulte et l’enfant
  7. Actualisation des repères du PNNS : établissement de recommandations d’apport de sucres
  8. « FAOSTAT, Bilans alimentaire (ancienne méthodologie et population) : Disponibilité alimentaire en quantité (kg/personne/an) - Groupes de produits : Sucre & Edulcorants + (Total) », sur FAO.org (consulté le ) (1961-2013).
  9. a et b « FAOSTAT, Nouveaux bilans alimentaire (données préliminaires) : Disponibilité alimentaire en quantité (kg/personne/an) - Groupes de produits : Sucre & Edulcorants + (Total) », sur FAO.org (consulté le ) (2014-2019).
  10. Individual Diet Modeling Shows How to Balance the Diet of French Adults with or without Excessive Free Sugar Intakes.

Voir aussi modifier