Tajan (maison de vente)

maison de ventes aux enchères française
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Tajan
logo de Tajan (maison de vente)

Création 1971
Personnages clés Jacques Tajan (1971-2001)

Bernard Arnault (2001-2003)
Rodica Seward (2003-)

Forme juridique Société anonyme
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Direction Rodica Seward
Activité Vente aux enchères
Effectif 42 (2019)
Site web https://www.tajan.com/fr/

Tajan est une maison de ventes aux enchères parisienne. Chaque année, elle organise une soixantaine de ventes cataloguées, au travers de quinze départements spécialisés : Tableaux et Dessins Anciens, Art Impressionniste et Moderne, Art Contemporain, Art Urbain, Haute Joaillerie, Horlogerie de Collection, Mobilier et Objets d’Art, Livres et Manuscrits, Univers de la Bande Dessinée, Mode et Maroquinerie de Luxe, Grands Vins et Spiritueux, Arts Décoratifs et Design, Arts d’Asie et d’Orient.

Depuis 1995, l’étude Tajan est installée au 37 rue des Mathurins, dans le 8ème arrondissement de Paris. Elle occupe les locaux d’une ancienne banque des années 1920, à l’architecture Art déco. La maison réalise la majorité de ses ventes dans ses propres locaux. Toutefois, elle organise parfois ses vacations dans d’autres lieux emblématiques, tels que l’Hôtel Drouot[1], le Four Seasons Hôtel George V[2], le Palais Galliera[3], ou le Palais d’Orsay[4].

Histoire modifier

L'impulsion de Jacques Tajan modifier

Les origines de la maison de ventes remonte à 1971, lorsque le jeune clerc Jacques Tajan (père du commissaire-priseur François Tajan) devint commissaire-priseur associé à l'étude Ader[5] (aujourd'hui Ader-Nordmann). En 1973, l'étude prend le nom Ader-Picard-Tajan[6], en référence aux trois commissaires-priseurs associés : Rémi Ader, Jean-Louis Picard et Jacques Tajan.

Au début des années 1990, à la suite du départ de Jean-Louis Picard pour créer sa propre étude[7] (la maison de ventes Piasa), l'étude devint Ader-Tajan. La désunion des deux confrères aux caractères affirmés ne tardera pas à s'immiscer : en 1994, Jacques Tajan se retrouve seul à la tête de l'étude, qu'il nomme dès lors Étude Jacques Tajan.

En 1995, François Tajan obtient son diplôme de commissaire-priseur et s'associe à l'étude de son père.

LVMH : L'aventure avortée modifier

Après le rachat de Phillips, maison de ventes américaine alors troisième au classement mondial[8], le groupe LVMH se rapproche de l’Étude Tajan et l'acquiert en 2001[9], dans l'intention de fusionner les deux maisons de ventes[10]. Dans un contexte financier tourmenté, la firme décide finalement de recentrer ses activités sur le marché du luxe, et se désengage de ses activités d'intermédiation en objets d'art entre 2002 et 2003[11].

2004 : Rachat par Rodica Seward modifier

Après la cession de Philips en 2002[11], Bernard Arnault cède la maison de ventes Tajan en 2003 à la femme d'affaires américaine d'origine roumaine, Rodica Seward[12].

En 2005, François Tajan quitte la société pour rejoindre la maison concurrente Artcurial, filiale du Groupe Dassault[13].

Ventes emblématiques modifier

Vente “Fondation Brigitte Bardot” (1987) modifier

Vue extérieure de la maison de ventes Tajan, située dans le 8ème arrondissement de Paris.

En juin 1987, l’étude Tajan dispersa aux enchères les biens personnels (bijoux, souvenirs de famille et souvenirs d’enfance) de Brigitte Bardot[14] afin de récolter la somme nécessaire à la fondation de défense des animaux créée un an plus tôt par l'actrice, et qui porte son nom.

Ventes de la Collection Roberto Polo (1988-1991-1993) modifier

A l’issue de trois vacations organisées en 1988, 1991 et 1993, l’étude Tajan dispersa la collection de l’historien cubain Roberto Polo[15]. Une partie des biens saisis dans l’appartement du collectionneur seront exposés, notamment un coffret à bijoux ayant appartenu à Marie-Antoinette, vendu 23 Millions de Francs à l’homme d'affaires français Jean-Marc Vernes[16].

Vente du Mobilier de l’Hôtel George V (1997) modifier

En 1997, Tajan organise la vente de 10 000 pièces de mobilier, orfèvrerie, vaisselle et matériel professionnel de l’Hôtel George-V, devenu le Four Seasons à la suite de son rachat par un neveu du roi Fahd d’Arabie Saoudite. Cette vente titanesque, divisée en 21 vacations, totalisera près de 21 Millions de francs[17].

Vente de la collection Barbie Joaillerie (2003) modifier

En décembre 2003, Tajan orchestre la vente d’une collection de 18 Poupées Barbie sous l’égide d’Adriana Karembeu. Habillées par de célèbres couturiers et joailliers européens tels que Boucheron, Bulgari ou Mauboussin, les bénéfices issus de la vente de ces jouets seront intégralement reversés au profit de la Croix Rouge Française[18].

Vente “Régine, Mode et Petits Papiers” (2012) modifier

En février 2012, l’étude Tajan organise la vente aux enchères de plusieurs biens personnels de l’actrice et chanteuse Régine, dont une partie de sa garde-robe particulière (bijoux, chaussures, sacs, robes et manteaux) et certains de ses souvenirs symboles des nuits parisiennes. Une partie des fonds récoltés lors de cette vente (41000€) sera reversée au profit de l’association fondée par l’actrice : Habitat et Soins, qui œuvre contre la précarité[19].

Notes et références modifier

  1. « Les vieux briscards et les jeunes loups quittent Drouot », sur LEFIGARO, (consulté le )
  2. « ETUDE TAJAN MERCREDI 20 JUIN 2001 FOUR SEASONS HOTEL GEORGE V PARIS MERCREDI 20 JUIN 2001 FOUR SEASONS HOTEL GEORGE V - PDF Téléchargement Gratuit », sur docplayer.fr (consulté le )
  3. Tajan, Bibliothèque Raphaël Esmerian troisième partie : livres illustrés du XVIIIe siècle, exemplaires uniques... vente, Paris, Palais Galliera, 6 juin 1973, M. Blaizot M. Guérin, (lire en ligne)
  4. Ader, Picard Tajan et Palais d'Orsay (Paris France), Objets d'art et de très bel ameublement, principalement du XVIIIe siècle, Palais d'Orsay, (lire en ligne)
  5. Vincent Noce, « Jacques Tajan, 56 ans, est le premier commissaire-priseur de France. Il vient de clôturer la succession Vernes. Commissaire-briseur. », sur Libération (consulté le )
  6. Ader, « Notre histoire - Ader - Maison de ventes & Commissaires-Priseurs », sur Ader (consulté le )
  7. « Commissaires-priseurs : le grand choc Les ventes aux enchères vont s'ouvrir à la concurrence », sur Les Échos, (consulté le )
  8. « LVMH absorbe Phillips », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
  9. « LVMH acquiert l'étude du commissaire-priseur Jacques Tajan », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « LVMH rachète Tajan », sur La Tribune, 2008-10-20cest09:15:54+0200 (consulté le )
  11. a et b « LVMH cède le contrôle de la maison de ventes aux enchères Phillips », sur Les Échos, (consulté le )
  12. « LVMH cède la majorité de Tajan », sur Libération (consulté le )
  13. « François Tajan rejoint Artcurial », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
  14. « "Bardot joue avec la part inavouable des pulsions françaises" », sur L'Express, (consulté le )
  15. Ader Tajan (Paris), Collection Roberto Polo: vente en exécution d'une ordonnance du Tribunal de Grande Instance de Paris : objets d'art et de très bel ameublement, principalement du 18e siècle et Art Déco : orfèvrerie, objets de vitrine, tableaux modernes : tableaux anciens : art contemporain, Ader Tajan, (lire en ligne)
  16. Vincent Noce, « Un banquier collectionneur de dettes. Jean-Marc Vernes laisse un héritage empoisonné. Sa famille a choisi de vendre le Van Gogh. », sur Libération (consulté le )
  17. « La mémoire du George V », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
  18. « Barbie rehausse son standing culturel », sur Les Echos, (consulté le )
  19. « Régine vide ses placards », sur LEFIGARO, (consulté le )