Teresa De Giuli-Borsi

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Teresa Di Giuli-Borsi (née Maria-Teresa Pippeo à Mondovì le - décédée le à Naples) est une cantatrice italienne qui s'est produite au milieu du XIXe siècle.

Teresa Di Giuli-Borsi
Description de cette image, également commentée ci-après
Teresa De Giuli-Borsi vers 1845
Nom de naissance Maria Teresa Pippeo
Naissance
Mondovì
Décès (à 60 ans)
Naples
Activité principale Soprano
Style
Maîtres Monzocchi, Alberto Mazzucato, Luigi Ronzi
Descendants Giuseppina Borsi de Giuli

Biographie modifier

Fille d'un militaire piémontais[1], Giuseppe Pippeo et de Anna Degiuli, elle-même cantatrice[2], elle commence la musique par le clavecin, et c'est une maladie qui lui révèle sa voix.

Elle est alors l'élève de Mariano Monzocchi à Turin, puis de Mazzucato à Milan. Elle se produit dès 1839 au Teatro Re, dans Elisa e Claudio (it) de Mercadante, et Beatrice di Tenda de Vincenzo Bellini, puis sur la scène de La Fenice à Venise[3], à Trieste, Padoue[4], Reggio Emilia[5], Lugo et Parme, où elle épouse Carlo Antonio Borsi le [2]. Elle poursuit sa formation avec Luigi Ronzi à Bologne[1], également formateur de Leone Giraldoni ou d'Emilia Boldrini[6]. En 1842, Verdi la réclame pour Abigaïl dans Nabucco[7], et commence alors une carrière internationale, qui la mène entre autres à Vienne. Elle revient en 1844-1845 à Milan qui l'acclame, et le roi Charles Albert la nomme Cantante di Camera[1]. En 1846-1847 et 1847-1848, elle se produit à Saint-Pétersbourg[1]. Elle chante ensuite au Théâtre Carlo-Felice de Gênes, à Rome, au Grand théâtre du Liceu de Barcelone, au Théâtre de la place d'Oriente de Madrid, où elle reviendra en 1858-1859. Elle chante sur toutes les scènes d'Italie, y compris la Salle des Cinq-Cents à Florence où elle reçoit une médaille d'or. Elle va chanter aussi à Lisbonne[1], où, fin , elle interprète Paulina dans la version espagnole du Poliuto de Donizetti et Isabel dans Roberto el Diablo de Meyerbeer[2].

Elle ménage assez sa voix pour prolonger sa carrière : en -, elle se produit au Teatro Carolino de Palerme, puis à l’Apollo de Rome pendant l’automne , pour des œuvres comme Isabella d’Aragona de Carlo Pedrotti (). Elle est acclamée au Teatro Paganini de Gênes dans La traviata et dans Macbeth (automne ), au Teatro Scribe (it) de Turin dans La traviata et dans le Don Carlo de Serafino Amedeo De Ferrari (en) (printemps ), au Teatro Comunale de Ferrare (printemps ) et à la Fenice de Venise (automne ) pour Un ballo in maschera. Enfin pendant le carnaval elle revient à Palerme, pour Ruy Blas de Filippo Marchetti et pour la première locale de la Forza del destino[2].

Dans ses dernières années, elle forme sa fille Giuseppina (? – Naples, ), soprano, qui monte sur scène avec quelque succès, entre et . Mariée à l’impresario Marino Villani, Giuseppina débute très jeune le dans la Forza del destino au Teatro Argentina de Rome et chante sur les principales scènes italiennes et étrangères (Barcelone, Saint-Pétersbourg, Lisbonne, Vienne, Nice, Séville, Budapest et Bucarest). Verdi l'estime assez pour l'indiquer comme candidate au rôle de Aida (lettre du , Quaderni dell’Istituto di studi verdiani, vol. IV, p. 46), et pour accuser Giulio Ricordi en de ne pas bien mener la carrière de la cantatrice (« lett. 173-175, 177 », dans Carteggio Verdi-Ricordi, Parme, )[2].

Teresa meurt à Naples en 1877.

Caractéristiques de sa voix et de son jeu modifier

Dotée d'une voix étendue, claire et agile, et en même temps robuste, comme il convient à une soprano dramatique, elle a su préserver ses dons dans la durée, et a continué d'interpréter des héroïnes de Verdi, Donizetti et Bellini jusqu'à la fin de sa carrière. Après la brillante interprétation d’Abigaille, son tremplin vers la célébrité, elle montra une aptitude particulière aux rôles de Verdi, au point de devenir la référence en termes de soprano verdien[2]. Son jeu ira en s'améliorant, puisque la Gazzetta musicale de Milan critique son maintien « trop académique » au soir de son succès dans Nabucco (), mais que dix années plus tard (), on l'acclame pour son naturel dans le geste et l'action[2].

Interprétations modifier

Rôles créés modifier

Autres modifier

  • Abigaïl dans Nabucco de Verdi, l'été 1842[17]. Ce qui aurait donné un nouvel élan à l'œuvre après celle qui avait créé le rôle, Giuseppina Strepponi[18], la future épouse de Verdi[19].

Références modifier

  1. a b c d et e (it) Francesco Regli, Dizionario biografico : dei più celebri poèti ed artisti melodrammatici, tragici e comici, maestri, concertisti, coreografi, mimi, ballerini, scenografi, giornalisti, impresarii, ecc. ecc. che fiorirono in Italia dal 1800 al 1860, Turin, E. Dalmazzo, , 592 p. (lire en ligne), p. 154-155
  2. a b c d e f g h i j et k (it) Federica Camata, « PIPPEO, Maria Teresa », sur Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 84 (2015) (consulté le )
  3. Au printemps 1840, dans Ida della Torre d'Alessandro Nini et Maria Stuarda de Donizetti, cf. (it) Federica Camata, « PIPPEO, Maria Teresa », sur Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 84 (2015) (consulté le ).
  4. Dès 1839 dans Norma et I Puritani de Bellini, dans Lucia di Lammermoor et Belisario de Donizetti, cf. (it) Federica Camata, « PIPPEO, Maria Teresa », sur Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 84 (2015) (consulté le )
  5. Pendant le carnaval , cf. (it) Federica Camata, « PIPPEO, Maria Teresa », sur Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 84 (2015) (consulté le )
  6. (it) Francesco Regli, Dizionario biografico : dei più celebri poèti ed artisti melodrammatici, tragici e comici, maestri, concertisti, coreografi, mimi, ballerini, scenografi, giornalisti, impresarii, ecc. ecc. che fiorirono in Italia dal 1800 al 1860, Turin, E. Dalmazzo, , 592 p. (lire en ligne), p. 459-460
  7. (it) « Nabucodonosor, opera lirica. Rappresentazione : 13/08/1842 - Milano, Teatro alla Scala » (consulté le )
  8. (it) « Anelda da Messina, opera lirica. Rappresentazione : 17/10/1843 - Milano, Teatro alla Scala » (consulté le )
  9. (it) « Lara, opera lirica. Rappresentazione : 04/11/1843 - Milano, Teatro alla Scala » (consulté le )
  10. (it) « L' *assedio di Brescia, opera lirica. Rappresentazione : 21/11/1843 - Milano, Teatro alla Scala » (consulté le ).
  11. (it) « Sofonisba, opera lirica. Rappresentazione : 06/02/1844 - Milano, Teatro alla Scala » (consulté le )
  12. (it) « La *battaglia di Legnano, opera lirica. Rappresentazione : 27/01/1849 - Roma, Teatro Argentina » (consulté le )
  13. (it) Eduardo Rescigno, Vivaverdi : dalla A alla Z Giuseppe Verdi e la sua opera, BUR Rizzoli, , 1100 p. (ISBN 978-88-586-3902-3 et 88-586-3902-2, lire en ligne), xlix
  14. (it) « Alceste, opera lirica. Rappresentazione : 10/1852 - Napoli, San Carlo » (consulté le )
  15. (it) « Camoëns, opera lirica. Rappresentazione : 25/12/1852 - Torino, Regio » (consulté le )
  16. (it) « L' *assedio di Malta, opera lirica. Rappresentazione : 30/07/1853 - Padova, Teatro Nuovo » (consulté le )
  17. (it) « Nabucodonosor, opera lirica. Rappresentazione : 13/08/1842 - Milano, Teatro alla Scala » (consulté le ) et (it) Federica Camata, « PIPPEO, Maria Teresa », sur Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 84 (2015) (consulté le )
  18. (it) « Nabucodonosor, opera lirica. Rappresentazione : 09/03/1842 - Milano, Teatro alla Scala » (consulté le )
  19. (it) Eduardo Rescigno, Vivaverdi : dalla A alla Z Giuseppe Verdi e la sua opera, BUR Rizzoli, , 1100 p. (ISBN 978-88-586-3902-3 et 88-586-3902-2, lire en ligne), xlix et (en) Geoffrey S. Riggs, The Assoluta Voice in Opera, 1797-1847, Jefferson (N.C.)/London, McFarland, , 263 p. (ISBN 0-7864-1401-4, lire en ligne), p. 177

Bibliographie modifier

  • (it) Francesco Regli, Dizionario biografico : dei più celebri poèti ed artisti melodrammatici, tragici e comici, maestri, concertisti, coreografi, mimi, ballerini, scenografi, giornalisti, impresarii, ecc. ecc. che fiorirono in Italia dal 1800 al 1860, Turin, E. Dalmazzo, , 592 p. (lire en ligne), p. 154-155
  • (it) Carlo Schmidl, Dizionario universale dei musicisti, G. Ricordi & C., , p. 126

Liens externes modifier