Tour de la Chèvre d'Or

tour à Biot (Alpes-Maritimes)

La tour de la Chèvre d'Or est un probable monument funéraire romain de type pile à Biot, dans le département français des Alpes-Maritimes.

Tour de la Chèvre d'Or
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Édifié en bordure d'une voie ancienne voire antique, il est sans doute construit au Ier siècle apr. J.-C. et accompagne de manière ostentatoire, grâce à la niche dont sa partie supérieure est pourvue et qui semble avoir abrité une statue, une chambre funéraire située à son pied.

Il est classé comme monument historique en 1943.

Localisation

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Le monument est situé au flanc d'une colline dominant au nord la plaine de la Brague et Antibes, sur l'ancien chemin de Clausonnes reliant Biot à Vallauris, le chemin de la Chèvre-d'Or, recouvrant peut-être une ancienne voie romaine[1]. Il est placé à 700 m au sud-ouest du village, après la chapelle Saint-Jean.

L'environnement archéologique est riche de vestiges antiques : tombeaux à coffres de tuiles, remplois de blocs dédicatoires dans des édifices plus récents[2].

Historique

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Figuration de la chèvre d'or.

Jules Formigé évoque un monument construit « à la manière de l'époque augustéenne »[3], datant probablement du Ier siècle apr. J.-C.[2].

Il doit son nom à la chèvre d'or, animal fabuleux, gardien des trésors, dont la mythe est largement répandu dans le bassin méditerranéen, notamment en Provence, et qui semble lié aux invasions des Sarrasins aux IXe et Xe siècles[4].

Le tombeau est classé au titre des monuments historiques depuis le [5].

La commune de Biot achète le monument en 2022[6].

Architecture et décor

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La tour se présente sous la forme d'un massif de maçonnerie plein sur plan rectangulaire de 5,80 × 2,35 m. Sa hauteur actuelle est de 10 m mais son élévation initiale, terminée par une pyramide[2], est certainement bien supérieure. Son cœur est réalisé en blocage de pierres liées au mortier. Un parement de moellons calcaires en petit appareil le recouvre intégralement et les trous de boulin supportant les échafaudages utilisés pour sa construction sont encore visibles[3]. Au-dessus de ses fondations, un soubassement précède l'architecture haute du monument mais ce soubassement, ni vertical ni à degrés, affecte la forme inhabituelle d'un glacis[7].

La tour est prolongée au sud par un ensemble de murs délimitant un enclos de 4,50 m de côté. Ces murs, largement arasés, pouvaient atteindre 3 m de haut pour 0,60 m d'épaisseur[8].

Tourraque de Lacouture, pile funéraire dans le Gers.

La plus grand des deux côtés qui regarde le chemin et l'ensemble des murs complémentaires au sud est percé, dans sa partie supérieure, d'une niche à fond plat[9]. Celle-ci, d'une largeur de 2,70 m de largeur et de 1,80 m de profondeur, mesure 2 m à l'intrados de la voûte en berceau qui la recouvre. Elle est partiellement parementée, intérieurement, de la même manière que les murs de la tour. À la hauteur à laquelle elle est aménagée, elle devait être visible de loin et, en tout cas, n'était pas masquée par les murs présents en avant de la tour[10].

Fonction

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L'espace fermé devant la tour délimite sans doute une chambre funéraire renfermant des urnes emplies de cendres. La niche pratiquée en haut de la tour sert à abriter la statue du défunt. La tour de la Chèvre d'or apparaît donc comme un monument funéraire du type pile, très répandu dans le grand sud-ouest de la France. La Torre di Cimella (détruite), dans une des nécropoles de Cimiez, est le seul autre représentant connu de cette architecture dans la région[2].

Références

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  1. « Tour de la Chèvre d'Or à Biot », sur Fondation du patrimoine (consulté le ).
  2. a b c et d Michel Fuchs et François Wiblé, « Monuments funéraires dans les Alpes romaines », Bulletin d'études préhistoriques et archéologiques alpines, t. XXIV,‎ , p. 277.
  3. a et b Formigé 1942, p. 225.
  4. Claude Seignolle, Contes, récits et légendes des pays de France, vol. 3, Place des éditeurs, , 942 p. (ISBN 978-2-2581-3492-8, lire en ligne).
  5. « Monument romain dit La Tour de la Chèvre d'Or », notice no PA00080669, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. M.-C. A., « La commune de Biot s’offre un Monument Historique », Nice-Matin,‎ (lire en ligne).
  7. Pascale Clauss-Balty (dir.), Les piles funéraires gallo-romaines du Sud-Ouest de la France, Pau, Presses Universitaires de Pau et des Pays de l'Adour, coll. « Archaia », , 231 p. (ISBN 978-2-3531-1063-6), p. 203.
  8. Formigé 1942, p. 226.
  9. Collectif 2002, p. 35.
  10. Formigé 1942, p. 225-226.

Voir aussi

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Joseph-Antoine Durbec, « Monographie de Biot [Alpes-Maritimes, Antiquité - XXe siècle] », Annales de la Société scientifique et littéraire de Cannes et de l'arrondissement de Grasse,‎ .
  • Jules Formigé, « La Chèvre d'or à Biot (Alpes-Maritimes) et l'aqueduc de Clausonnes », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France,‎ , p. 225-227 (DOI 10.3406/bsnaf.1945.3584). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Collectif, La mort des notables en Gaule romaine : catalogue de l'exposition, Musée archéologique Henri-Prades, , 256 p. (ISBN 978-2-9516-6790-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

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Liens externes

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