Le tourisme est un enjeu majeur pour le Laos, dont il représente l'une des principales sources de devises[1] avec l'hydroélectricité. Depuis que le pays s'y est ouvert en 1990, il progresse de plus de 20 % par an : en 2007, le Laos a accueilli près de 1,6 million de touristes ; en 2010, il a accueilli plus de 2,5 millions de touristes, très majoritairement originaires de la zone Asie-Pacifique, pour un revenu de plus de 380 millions de dollars ; en 2013 ils ont été plus de 3,7 millions[2], et 4,2 millions en 2014[3]. L'objectif du gouvernement est de faire du pays une destination de réputation mondiale en termes de tourisme durable[4],[1].

Les chutes de Kouang Si sont une attraction importante des environs de Luang Prabang.

Historique modifier

L'offre d'hébergement ne cesse de s'accroître au Laos : ici un nouvel hôtel en construction à Vang Vieng (2011).

Le Laos ne s'est ouvert au tourisme qu'en 1990, année où il a accueilli 14 400 visiteurs. Ce nombre a atteint 346 460 dès 1995, 1 095 315 en 2005 et 2 513 028 en 2010, soit une augmentation annuelle de 20,67 % sur 20 ans, à peine interrompue par une légère décrue après 2001[5], conséquence des attentats du 11 septembre 2001. Les revenus du tourisme ont progressé en conséquence, de 2 250 000 dollars en 1991[6] à 381 669 031 en 2010[5] et 641 millions en 2014[3]. Dans le même temps, la durée moyenne de séjour est passée de 3 jours et demi en 1993 à 7 jours en 2010 (12 jours et demi prévus pour 2020)[7].

Ces chiffres traduisent l'amélioration de l'offre touristique, en qualité et en quantité. Le nombre de chambres est passé de 13 666 en 2004 à 30 284 en 2010. 7972 se trouvent à Vientiane et 3314 dans la province de Vientiane[8], dont plus de la moitié à Vang Vieng[9].

Évolution du nombre d'arrivée de touristes, 1990-2014 (en milliers) :

Sources[5],[10],[2],[3]

Provenance modifier

Depuis 1990, les touristes en provenance de la zone Asie-Pacifique représentent toujours au moins 80 % des visiteurs (89,93 % en 2010). Les Européens ne comptent que pour 7,09 % et les Américains au sens large seulement 2,68 % ; la part de ces deux groupes est légèrement décroissante depuis 1999. Celle des visiteurs originaires d'Afrique et du Moyen-Orient n'a dépassé 1 % qu'en 2002, un autre effet des attentats du . En 2010, ils ne représentent que 0,30 % des visiteurs[11].

Les touristes les plus nombreux au Laos sont ceux des pays limitrophes : la Thaïlande (1 517 064 visiteurs en 2010), le Viêt Nam (431 011) et la Chine populaire (161 854). Les Européens sont 178 140, dont les Français, anciens colonisateurs, 44 844 et les Britanniques 37 272. Les Américains au sens large sont 67 291, dont la majorité provient des États-Unis (49 782)[12].

Un avion de Thai Airways à l'aéroport de Wattay en 2008.

Ces chiffres se reflètent dans les points d'entrée dans le pays : les plus utilisés sont le pont de l'amitié lao-thaïlandaise (Vientiane, 719 347 touristes en 2010) et le deuxième pont de l'amitié lao-thaïlandaise (Savannakhet, 688 416 touristes)[13], empruntés majoritairement par les Thaïlandais. Le troisième point d'entrée, avec 182 316 touristes, est Dane Savanh, le poste-frontière de l'Est de la province de Savannakhet, emprunté principalement par les Vietnamiens. L'aéroport international de Wattay, à Vientiane, se situe en quatrième position, avec 158 713 arrivées de touristes en 2010[13].
Ce classement pourrait être modifié par l'ouverture en du troisième pont de l'amitié lao-thaïlandaise à Thakhek, qui pourrait détourner une partie de la clientèle des 2 autres ponts.

Provinces et sites visités modifier

Un minibus du casino-hôtel Savan Vegas au poste-frontière laotien du pont de Savannakhet.

Les provinces les plus visitées sont Vientiane-capitale (995 150 touristes en 2010), suivie par la province de Savannakhet (918 683 touristes)[14]. L'importance de cette province, située dans le sud et apparemment moins « touristique », s'explique probablement par la présence de deux points d'entrée faciles, le deuxième pont de l'amitié lao-thaïlandaise et le poste-frontière de Dane Savanh, ainsi que par celle du casino « Savan Vegas » de Savannakhet, construit spécifiquement pour la clientèle thaïlandaise (les jeux d'argent sont interdits en Thaïlande).

La troisième province la plus visitée, celle de Vientiane, n'a reçu que 353 874 touristes en 2010[14]. Elle n'est pas frontalière et donc à peu près hors de portée des 70 % de touristes classés par le gouvernement comme touristes régionaux, ou « day-trippers »[15] : ceux-ci ne viennent au Laos que pour une journée et repartent le soir, contrairement aux 30 % de touristes classés comme internationaux, qui viennent de plus loin et restent souvent longtemps.

La province la moins visitée est celle de Sékong, la plus pauvre et enclavée du pays, avec seulement 21 356 touristes en 2010[14].

Sites modifier

En 2010, le Laos compte officiellement 1493 sites touristiques, dont 849 sites naturels, 435 sites culturels et 209 sites historiques. La province de Champassak est la plus riche, avec 195 sites répertoriés[16].

Les ensembles touristiques principaux sont actuellement :

Jarres du site 1.

Notes et références modifier

  1. a et b (en) Lao National Tourism Administration, National Ecotourism Strategy and Action Plan 2005-2010, Summary, p.4
  2. a et b (en) Lao PDR tourism up 13%, TTR Weekly, 24 février 2014.
  3. a b et c Le Laos sort du secret, Zoé Zweig (texte) et Pascal Meunier (photos), GEO, 16 février 2017.
  4. Nina Martin et Alex June, « Laos : Destination de l'année », Gavroche Thaïlande, no 166,‎ , p. 27 à 47 (lire en ligne [PDF])
  5. a b et c SRT, p.5
  6. Les chiffres ne sont pas connus pour 1990.
  7. SRT, p.22
  8. SRT, p.19
  9. (en) Vientiane Times, February 1, 2010, n° 26, p.1
  10. (en) Overlanders boost Lao travel, TTR Weekly, 19 mars 2013.
  11. SRT, p.6
  12. SRT, p.8
  13. a et b SRT, p.13
  14. a b et c SRT, p.15
  15. (en) Lao National Tourism Administration, National Ecotourism Strategy and Action Plan 2005-2010, Summary, p.7
  16. SRT, p.24
  • SRT : (en) Lao National Tourism Administration, 2010 Statistical Report on Tourism in Laos.

Voir aussi modifier

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