Fièvre hémorragique bolivienne
La fièvre hémorragique bolivienne (en anglais : Bolivian Hemorrhagic Fever), également connu sous le nom de typhus noir, fièvre de Ordog ou infection par le virus du Machupo, est une fièvre hémorragique et une maladie infectieuse zoonotique de Bolivie.
Causes | Virus du Machupo (d) ou virus du Chapare |
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Transmission | Transmission par contact (d) |
Symptômes | Hémorragie digestive, hémorragie, fièvre, épistaxis, alopécie et exanthème |
Médicament | Ribavirine et plasma sanguin |
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Spécialité | Infectiologie |
CIM-10 | A96.1 |
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CIM-9 | 078.7 |
DiseasesDB | 31899 |
MeSH | D006478 |
Identifiée pour la première fois en 1959, elle est causée par infection du virus de Machupo, un virus à ARN négatif de la famille Arenaviridae. Hors traitement, le taux de mortalité est estimé à 15 ou 20 %[1],[2]. À cause de son pouvoir pathogène, le virus du Machupo demande le plus haut niveau de biosécurité : le niveau 4.
Description du virus
modifierVirus du genre Mammarenavirus du Nouveau Monde de la famille des Arenaviridae, isolé par le Dr Karl M.Johnson (alias “Papa Machupo”) en 1964, son nom provient du Río Machupo, un affluent de l'Amazone. Son virion est de forme sphérique et pléomorphique, d'un diamètre de 50 à 300 nm (120 nm en moyenne) et un ARN monocaténaire composé de deux segments. Les ribosomes situés à l'intérieur du virus lui confèrent une apparence sablonneuse lors de l'examen au microscope électronique, et le virion possède une enveloppe lipidique dense, dotée de projections de 8 à 10 nm en forme de massue[1],[3].
Histoire de sa découverte
modifierÀ la suite de cette découverte, après une importante épidémie de fièvre hémorragique à San Joaquín, dans la province du Beni, au nord de la Bolivie, le Dr Johnson, envoyé sur place, se contamina accidentellement et présenta une forme aigüe de l'infection[1].
L'émergence du virus du Machupo est étroitement liée aux activités agricoles. Le Dr Johnson rapporte en ces termes l'origine de l'épidémie[réf. souhaitée] : « Dans cette région où la famille Casa Suarez, d'origine brésilienne, possédait tout, la principale activité était l'élevage, particulièrement des bovins qui étaient exportés de cette région par le fleuve Amazone jusqu'en Europe et aux États-Unis. En échange, les fruits, les haricots, le maïs, le riz et les autres denrées de première nécessité étaient importés pour ravitailler des cow-boys autochtones. Pendant la révolution agraire de 1952, cette société familiale disparut avec toutes ses activités économiques. La population locale dut se reconvertir dans l’agriculture pour subvenir à ses besoins. Ce développement agricole anarchique se traduisit par le défrichement de la forêt amazonienne, habitat d'un petit rongeur, Calomys callosus qui pour des raisons mal connues, s'adapta rapidement à l'homme et à la nourriture qu'il produisait. Sorti de la forêt avec le virus Machupo, qu'il excrétait en grande quantité, le rongeur fut le vecteur à l'origine d'une épidémie très grave d'une maladie inédite dans cette région. »
Malgré la lutte acharnée contre ce rongeur, le virus exterminé réapparut trois décennies plus tard, au même endroit.
Notes et références
modifier- (en) « Machupo » (consulté le )
- (ru) Markin VA, Pantiukhov VB, Markov VI, Bondarev VP, « Боливийская геморрагическая лихорадка [Bolivian hemorrhagic fever] », Zh Mikrobiol Epidemiol Immunobiol, no 3, , p. 118-26. (PMID 24000605)
- (en) Webb PA, Johnson KM, Mackenzie RB, Kuns ML, « Some characteristics of Machupo virus, causative agent of Bolivian hemorrhagic fever », Am J Trop Med Hyg, vol. 16, no 4, , p. 531–8 (PMID 4378149, lire en ligne)
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la santé :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Site IRD
- page spécifique sur le site de l'Agence de la santé publique du Canada.