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Yamaguchi-gumi
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« Mon » du Yamaguchi-gumi]

Date de fondation 1915
Fondé par Harukichi Yamaguchi
Lieu Kobe, Japon
Territoire A l'origine basée à Kobe mais son territoire s'est étendu à tout le Japon, incluant Tokyo
Années actives 1915-Aujourd'hui
Ethnies présentes Japonaise, Zainichi
Nombre de membres 21 000
Activités criminelles illegal gambling, Assassinats, bid rigging, Extorsion, Trafic de stupéfiant, Internet pornography, loansharking, Blanchiment d'argent, murder, Sōkaiya, Prostitution, securities fraud, Trafic d'armes et infiltration de l'économie légale
Alliés Gangs affiliés comme le Yamaken-gumi, le Kodo-kai, le Takumi-gumi, le Goto-gumi, le Kokusui-kai, le Yamasai-kai etc
Rivaux A eu des conflits avec d'autres groupes Yakuza comme le Sumiyoshi-kai et le Ichiwa-kai

Yakuza
Image illustrative de l’article Chnosos/Brouillons9
"Yakuza" écrit en katakana

Date de fondation XVIIIe siècle
Fondé par Kabuki-mono/Machi-yako
puis
Bakuto/Tekiya'
Lieu Japon
Territoire Naissance dans les grandes villes, extension à tout le territoire, puis à l'étranger
Années actives XVIIIe siècle-Aujourd'hui
Ethnies présentes Japonaise, Zainichi, Burakumin
Nombre de membres 84 700 membres[1]
Activités criminelles Chantage, paris clandestions, casinos, prostitution, pornographie, usure, racket, divers trafics, etc

Un yakuza (任侠 / やくざ, yakuza?) est un membre d'un groupe du crime organisé au Japon, ou par extension n'importe quel voyou japonais. Les yakuzas[Note 1] sont représentés par trois principaux syndicats, présents sur tout l'archipel, et possèdent également des ramifications dans la zone Pacifique, et même en Allemagne et aux États-Unis. Ils seraient plus de 84 700[1].

Dans la terminologie légale japonaise, les organisations de yakuza sont appelées Bōryokudan (暴力団?) , littéralement « groupe violent »[2]. Les yakuzas considèrent ce terme comme une insulte, car il s'applique à n'importe quel criminel violent. Dans la presse occidentale, on les identifie parfois à la « Mafia japonaise », par analogie avec d'autres groupes du crime organisé, comme la mafia sicilienne.

Étymologie du nom modifier

Le mot yakuza en hiragana.

L’origine du mot « yakuza » apparait sous le shogunat des Tokugawa[2] (1803 - 1867). Il est tiré d'une combinaison perdante du jeu de cartes japonais appelé Oicho-Kabu, proche du Baccara, qui est traditionnellement joué avec des cartes de kabufuda et de hanafuda[3],[4]. À la fin d'une partie, les valeurs des cartes sont additionnées et l'unité de la somme représente le score du joueur. Le but du jeu est de s'approcher le plus de 19.

« ya » vient de yattsu, qui signifie huit (peut également se dire hachi),
« ku » veut dire neuf (le mot kyu est aussi utilisé),
« za » est sans doute une déformation de « san » qui veut dire trois.

Ya-Ku-Sa est une somme de 8-9-3[5], soit 20 (donc le score est de 0) qui est une main perdante. Ce nom signifie donc « perdants ». Les yakuzas sont à l'origine issus des plus pauvres, des exclus de la société.

  • Une autre origine est parfois évoquée : Les policiers devaient entrer parfois dans des temples pour y débusquer des joueurs, mais non sans hésitation, car les sanctuaires shintoïstes sont sacrés. Sur une chaise, à l’entrée, un guetteur guettait. Le « rôle » (yaku) de la chaise (za) était donc d'être un rempart entre police et joueurs[6].

Histoire modifier

Les débuts : l’ère Edo modifier

En dépit de leur notoriété dans le Japon moderne, l'origine précise des yakuzas est encore aujourd’hui sujette à controverse.

Mythique bakuto, Shimizu No Jirocho est le premier bandit riche et célèbre de l'époque moderne

Les yakuzas, descendants des Bakuto et des Tekiya ... modifier

La première hypothèse, aujourd'hui couramment admise comme étant la plus probable, serait que les yakuzas sont les héritiers de deux corporations distinctes :

  • les Bakuto (joueurs professionnels) travaillaient dans les villes, sur les marchés et les foires, et contrôlaient le monde des jeux de hasard, très en vogue à l’époque[7] (c’est encore aujourd’hui une des activités les plus lucratives des yakuzas)
  • les Tekiya (colporteurs et camelots) travaillaient sur les routes[7].

À l'origine, le recrutement des membres de ces deux groupes se faisait dans les mêmes milieux (paysans sans terres, voyous). Chaque groupe, une fois constitué, s'attachait un territoire fixe et restreint[7]. Ils pouvaient compter jusqu'à 500 hommes armés, comme celle du mythique bakuto Shimizu No Jirocho, le premier bandit riche et célèbre de l'époque moderne[8].

Les yakuzas ont hérités de certaines traditions des Bakuto, notamment la tradition du yubitsume (doigt coupé) et de l'irezumi (tatouage japonais).

... ou des Machi-Yokko? modifier

Les yakuzas eux-mêmes privilégient une autre hypothèse : ils affirment descendre des Machi-Yokko (« les serviteurs des villes »)[9].

Lors la démilitarisation, ayant eu lieu dès 1603, et survenant lors du « Pax Tokugawa » [10], période de paix qui durera 250 ans, les samouraïs représentaient 10% de la population, soit 2 à 3 millions de personnes. 500 000 sont démobilisés, dont certains deviennent des rônins, des samouraïs sans maitre, en rupture de ban[11]. Ils deviennent des bandits de grands chemins, terrorisant les populations, de semer le trouble, voire de tuer des citoyens pour le plaisir, d’où leur nom de « Kabuki-mono » (les « fous »)[12].

Un acteur déguisé en kabuki-mono, avec son habillement particulier

Il n’y a pas de lien immédiat avec le théâtre, mais le mot « Kabuki » signifie être extravagant, excentrique. D’où l’idée d’un personnage qui ne se plie pas à la règle et qui se manifeste. On pouvait distinguer les Kabuki-mono par leur mode d'habillement particulier, leurs coupes de cheveux, la longue épée qu’ils portaient et leur mauvais comportement général[13]. Ils avaient également l'habitude de pratiquer le Tsujigiri, qui consistait à tester l'efficacité d'une nouvelle lame sur les passants[14]. Certains groupes sont très organisés, et se prénommaient eux-mêmes les Hatamoto-yakko, c'est-à-dire les domestiques du Shogun[14].

Dans le courant du XVe siècle, les ancêtres des yakuzas se seraient ainsi rassemblés pour créer des associations de défense pour se protéger des "Kabuki-mono" et de leurs divers méfaits. Ils vont ainsi devenir des Machi-yako, que l’on pourrait présenter comme étant des défenseurs des opprimés. Néanmoins, bien que se proclamant défenseurs de la veuve et de l’orphelin, ils ne défendent la plupart du temps que leurs propres intérêts, et vivent de brigandages.

D'après le chroniqueur du magazine français Historia et enseignant au Japon Christian Kessler, c'est véritablement au début du XVIIIe siècle que voient le jour, dans les grands centres urbains d'Osaka et d'Edo (ancien nom de la ville de Tokyo), les organisations yakuza sous la houlette de chefs de bande.

De l'époque Meiji à 1945 modifier

Le statut et les activités des yakuzas vont progressivement évoluer, en parallèle des bouleversements politiques et de la structure japonaise. L’entrée dans l’ère moderne avec l’ère Meiji (1868) va symboliser le renouveau des yakuzas[15], qui vont étendre leur pouvoir sur toute la société. Les idées nouvelles introduites par Karl Marx font peur à une partie de la population, ce qui sert les nationalistes. Appuyés par la pègre conservatrice, ils gardent le pouvoir, malgré les premières grèves violentes qui éclatent dans les mines de charbons[16].

Les activités des Tekiya vont s'intensifier, grâce à des couvertures légales (autorisées par les liens tissés avec le gouvernement en grande partie) qui leur assurent une totale légalité de la partie émergée de leurs activités. De plus, la pratique de recrutement va s’intensifier grandement, fournissant aux organisations de plus en plus de main d’œuvre permettant d’étendre leurs pouvoirs. Du fait de l’importance grandissante des Tekiya, les trafics s’intensifient, on assiste au développement du marché noir et du commerce du sexe.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les liens entre yakuzas et politique vont encore s’accentuer, poussés par l’ouverture du pays vers l’Occident. Les yakuzas, demeurant très attachés aux traditions, vont refuser tous contacts et actions bienveillantes à l’égard des Européens et des Américains. Ils organisent des actes terroristes visant des personnages politiques favorables à une ouverture du pays ; deux premiers ministres et deux ministres des finances, entre autres, seront ainsi assassinés.

Ils sont néanmoins favorables à l’expansion coloniale du Japon ; c’est dans ce but qu’ils manigancent, avec la complicité du ministère de la guerre, l’assassinat de la reine Min de Corée, pro-russe, le [1], ce qui préparera l’intervention japonaise dans ce pays, et l’annexion qui suivra en 1910 et durera 35 ans, jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale.

Dans les années 1930, les yakuzas bénéficient d’une grande liberté, grâce à leur rapprochement idéologique avec la droite ultra-nationaliste[17],[18], très proche du pouvoir à l’époque. Lors de l’invasion de la Mandchourie, en Chine, ces liens leurs seront très utiles. Les ‘’yakuzas’’ seront présents pour l’occupation, et organiseront le trafic de matériaux précieux et stratégiques, ce qui leur permettra d’amasser une fortune colossale[17]. Le lien entre les voyous et les politiques est assuré par certains parrains, les Kuromaku. Grâce à la fortune accumulée, certains de ces parrains joueront un rôle très important dans l’après-guerre[19], les plus connus et le plus influents étant Yoshio Kodama et Ryoichi Sasakawa[20].

Ils s'occupaient également de trouver, et d'exploiter les femmes de réconfort pour l'armée japonaise d'occupation[17].

De la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours modifier

Suite à la défaite lors de la Seconde Guerre mondiale, le Japon est occupé par les Américains. Des trafics s'organisent alors avec les dizaines de milliers de soldats de la force d'occupation, notamment en drogues. Les yakuzas s'occupent de la prostitution, devenue illégale. Ils profitent également du chaos généralisé pour s'approprier des terrains en toute illégalité, dans les villes où les plans cadastraux ont brûlé[1],[21].

En parallèle, les Coréens et les Taïwanais, utilisés comme main d'œuvre durant la guerre sur le territoire du Japon, retrouvent la liberté. Les mafias de leurs pays d'origine tentent donc de s'installer au Japon, et de prendre le contrôle du fructueux marché noir[1]. On appela ces nouveaux arrivants les Daisangokujin. Ils agrandirent rapidement leur territoire, car les forces de police avaient été affaiblies suite à une purge effectuée par les forces d’occupation.

Cette situation fut un tremplin décisif pour l’organisation yakuza[22]. Avec l’assentiment du pouvoir, elle fut utilisée afin de lutter contre ces mafias, et également comme briseuse de grève. Elle a aussi profité du fleurissement du marché noir[22] dans un Japon ravagé par la guerre et privé de tout. Le pouvoir des yakuzas va donc se faire double : d’un côté ils bénéficient dans l’ombre de l’appui des hommes politiques et de la police, et sont en plus nécessaires à la société d’après-guerre, le marché noir restant le seul moyen de survie pour la majorité des Japonais. L'organisation criminelle japonaise devient donc un des piliers du Japon, avec l'assentiment des forces d’occupations, qui voyaient en elle une « force régulatrice »[22].

L'après-guerre voit également l'apparition d'une nouvelle criminalité, en parallèle de la pègre traditionnelle datant d’avant-guerre, et ayant encore une partie de ses traditions. Naissant en pleine crise sociale, le groupe des Gurentai (愚連隊?) est constitué de membres plus jeunes, plus violents ; c'est une criminalité moins organisée. Ils avaient pour spécialités le trafic d’amphétamines et la prostitution, ou la pornographie. Ce groupe est progressivement absorbé par des gangs plus importants, pour finalement former les grands familles qui sont encore aujourd'hui en place, comme les Yamaguchi-gumi, ou les Inagawa-kai.

Yoshio Kodama (à gauche) rencontrant Ichirō Hatoyama, (à droite) et Takeo Miki (en arrière plan)

Entre 1958 et 1963, les yakuzas accroissent leurs effectifs de 150 % pour atteindre à leur apogée, un total d’environ 184 000 yakuzas, répartis dans 126 gangs[23].

L’organisation compte alors plus de membres que l’armée japonaise elle-même. Des clans se forment et des guerres éclatent pour le partage de territoires.

Parallèlement, les Américains voient d'un mauvais œil l'avancée de l'armée populaire menée par Mao Zedong en Chine. Pour préserver définitivement le Japon du communisme, ils libèrent certains détenus politiques, comme Yoshio Kodama, qui, grâce à leurs relations avec les yakuzas et les partis d’extrême-droite, vont leur permettre de s’en protéger. Kodama réussit à amener la paix entre les gangs. C'est le « Al Capone » japonais ; il souhaitait créer une alliance entre les différents gangs, tout en faisant le lien avec le milieu politique japonais, faisant de ce fait grandir l'influence de la pègre[24].

La loi Antigang de 1992 modifier

Contexte modifier

Le , le gouvernement japonais fait voter une loi Antigang (Boryokudan Ho ou Botaiho), qui sera en 1993 complétée par une loi Antiblanchiment. Elles ont plusieurs causes :

  • L’altération progressive de l’image des yakuzas auprès de la population[25];
  • Les conflits entre corporations, qui ont parfois touchés des « civils »;
  • La perte de fonction sociale des yakuzas, avec :
    • La réorganisation des forces de polices dans les années 1960, qui a enlevé le rôle de « suppléant » aux yakuzas
    • La chute de l’URSS, qui rendit la lutte contre le communisme moins pressante;
  • Les scandales de corruptions qui éclaboussèrent le PLD à la fin des années 1990[25];
  • L’influence extérieure, notamment des États-Unis, qui constatent l’implantation de yakuzas sur leur territoire[26].

Cette loi met en place un recensement officiel des bandes, selon un certain nombre critères. Les membres doivent ainsi bénéficier de leur appartenance à une organisation pour avoir des avantages financiers, qu’une partie d’entre eux aient un casier judiciaire, et que l’organisation soit hiérarchisée.

Si une bande est fichée, elle est alors sujette à des restrictions. Cette loi est uniquement administrative et non pénale, en cas de non respect, un simple rappel à l’ordre est adressé au contrevenant.

Conséquences modifier

  • Diminution des effectifs: Suite à la mise en place de cette législation, le nombre des yakuzas a fortement diminué[27], mais sans pour autant disparaître. Les effectifs sont aujourd'hui estimés à 84 700 membres.

Cette diminution n’est néanmoins pas le signe d’un déclin de la mafia japonaise. En effet, depuis cette période, les 3 grandes fédérations se sont renforcées. La loi a forcée les yakuzas a mettre en place une politique de sélection et de concentration de leur effectif, ce qui entraine une plus grande cohésion et efficacité des effectifs restants[28].

  • Un enterrement des activités : la loi a obligée les clans à prendre une façade « légale », sous forme d’association, de groupes commerciaux ou d’entreprises :
    • Le Yamaguchi-gumi transformait une partie de son organisation en «Ligue Nationale pour l’Epuration des Terres». Il s’agissait d’une association charitable à but non lucratif consacrée à enrayer l’abus de drogues.
    • L’Inagawa-kai, se transformait en Industries Inagawa.
    • Le Sumiyoshi-gumi devenait l’Entreprise Hor[29].

Les activités se sont aussi adaptées, avec un déclin des activités traditionnelles, mais qui ont été compensées par les divers trafics et la prostitution bas de gamme (salons de massage et services téléphoniques)[30]. Les yakuzas ont démultipliés leurs activités, et sont rentrés dans la clandestinité[31].

  • Une rupture de l’équilibre avec la police : Auparavant, il existait un accord tacite de coexistence entre forces de l’ordre et mafia. De manière quasi-systématique, si un yakuza commettait un crime, il allait ensuite se livrer à la police, pratique dénommée le iishu. Par la suite, il pouvait y avoir des négociations entre les parties, pour décider de la peine[32].

Fonctionnement des clans modifier

Le recrutement modifier

Les yakuzas d'aujourd'hui viennent de milieux très variés. Ils ont toujours regroupés des populations en marge de la société. Les récits les plus romanesques racontent que les yakuzas recueillent les fils abandonnés ou chassés par leurs parents. La nationalité n'a aucune importance, la pègre ne se cantonne pas aux seuls Japonais pour recruter des hommes, elle accepte toutes des origines, ne se fiant qu'aux compétences des individus. Les membres sont souvent recrutés par un clan dès le lycée, une majorité dans les communautés burakumin et coréenne, peut être à cause de la véritable ségrégation raciale dont elles sont victimes au Japon. Le milieu japonais est entièrement constitué d'hommes, et il n'y a habituellement aucune femme impliquée, excepté l'épouse de l’Oyabun qui s'appelle le «Kami-san» ou «Nee-san» (grande sœur)[33]. Quand le chef duYamaguchi-gumi a été abattu vers la fin des années 1990, son épouse lui a succédé pendant une courte période.

  • Les burakumin: c'est la caste descendant des hinin (non-humains) et de eta (pleins de souillure). Dans l'échelle sociale, ces groupes étaient au plus bas, derrière les samouraïs, les artisans et les marchands.
    • Les hinin regroupaient les gens du spectacle, les gardiens de prison, les bourreaux, etc.
    • Les eta étaient essentiellement constitués par ceux dont le métier est lié à l'abattage d'animaux.

L'origine de leur discrimination est à priori d'ordre religieux. Dans le shintô et dans le bouddhisme, toute activité liée à la mort et au sang est en effet considerée comme impure.

Lors de la restauration de Meiji, plus précisément en 1871, ces castes ont été officiellement « libérés ». Néammoins, les burakumin (littéralement « gens du hameau »), descendants de ces castes, souffrent toujours de multiples discriminations, généralement à l'emploi et au mariage. Cette mise à l'écart contribue à fournir les rangs des yakuzas[34],[35].

Les burakumin représentent en effet 70 % des membres du Yamaguchi-gumi, le plus grand clan yakuza[36].

  • Les coréens, qui forment actuellement le groupe minoritaire le plus important du Japon, sont très présents au sein de la mafia japonaise. Ils représenteraient ainsi plus de 15% des effectifs[37]. Certains gangs, comme le Tao Yuai Jigyo Kummiai , sont même constitués d'une majorité de membres d'origine coréenne.

La cérémonie d'intronisation modifier

Pour devenir membre à part entière de la famille il faut faire ses preuves, la nationalité n'ayant aucune importance, il faut prouver son attachement aux traditions et à la famille. C'est pourquoi chaque aspirant doit suivre une sorte d'apprentissage qui dure environ 6 mois, et si il s'est montré digne, il est intronisé dans la famille.

Il participe alors à la cérémonie d'admission des nouvelles recrues, c'est un rituel commun à plusieurs mafias dans le monde. Pour les yakuzas, cette étape se nomme le Sakazuki[14].

Le rituel d'entrée est très cérémonieux : il s’agit d’une réception dont la date est fixée en accord avec le calendrier lunaire. Tous les participants sont vêtus de kimono, et placés suivant un ordre établi, dans le silence le plus complet. La cérémonie se passe dans une salle traditionnelle, où sont entreposés un autel shintoïste et une table basse avec des cadeaux.

L'Oyabun et le futur membre sont agenouillés l'un à côté de l'autre en face de témoins (Azukarinin), et préparent du saké mélangé à du sel et des arêtes de poisson[38], puis ils versent le liquide dans des coupes. Celle de l'Oyabun est remplie entièrement, afin de respecter son statut. Le saké symbolise ici les liens du sang. Ils boivent ensuite une gorgée, s'échangent leurs coupes, et boivent à nouveau. Le nouveau Kobun scelle de cette manière son appartenance à la famille et à son Oyabun, il garde sa coupe (nommée Oyako Sakazuki), elle est le symbole de sa fidélité. Si un yakuza rend son Oyako Sakazuki à son chef, il rompt ses liens avec sa famille.

Par la suite, l’Oyabun fait un discours rappelant les principes des ‘’yakuzas’’[39], la fidélité et l'obéissance aveugle. Le rituel se clôt par la rupture du silence, où tous les participants crient en cœur « Omedetō gozaimasu ».

Les premiers pas dans l'Organisation modifier

Suite à cette cérémonie, le nouvel arrivant est un yakuza à part entière, et doit aider la famille en trouvant du travail.

Il s'appuie alors sur le territoire de la famille, de l'influence de son clan et de son expérience personnelle, où il se fait aider par ses aînés qui l'emploieront. Son travail dépendra aussi de la spécialisation de sa famille. Une partie de ses bénéfices sera reversée à son supérieur, en fonction de son rang, lequel reversera à son supérieur, et ainsi de suite[40]. Il est courant que dans les premiers temps, les nouveaux membres soient exemptés de cette pratique, afin de ne pas pénaliser la croissance de leur affaire. Si par la suite, ils ont des difficultés à payer, la solidarité dans la famille jouera, et un autre membre pourra payer pour eux. Néanmoins, si cette situation est récurrente, le membre est rétrogradé, et si au contraire il cotise beaucoup, il monte en grade. S'il gravit suffisamment les échelons, il sera autorisé à fonder son propre clan[41].

L'organisation interne modifier

Organisation typique d'un clan yakuza

Les yakuzas ont une structure semblable à celle de la mafia sicilienne, organisée en familles (ikka)[14]. Ils ont adopté la structure hiérarchique traditionnelle de la société japonaise, pyramidale, mais aussi familiale, bien que les membres ne soient pas liés par le sang[22]. Chaque « famille » possède un patriarche, l’Oyabun (親分?, littéralement « le parent, le chef », l'équivalent du parrain), aussi appelé Kumichō (組長?, littéralement « le chef de clan »). Ce titre se transmet de père en fils, comme une sorte de droit féodal, ou à une personne en qui l'Oyabun a une complète confiance.

Chaque homme accepté chez les yakuzas doit accepter ce rapport Oyabun/Kobun[42], en promettant la fidélité inconditionnelle et l'obéissance à son patron. Toute la structure se fonde sur cette relation oyabun-kobun.

L’Oyabun, en tant que bon père, est obligé de fournir la protection et les bons conseils à ses enfants. Chacun des deux protagonistes respecte le code du jingi (仁義?, justice et devoir)[43]. Chaque kobun peut à son tour devenir « parrain » quand il le souhaite, tout en gardant son affiliation avec son propre oyabun, et ainsi agrandir l'organisation mère. Le plus proche conseiller de l’Oyabun est le Saikō-komon (最高顧問?), c'est un poste administratif qui s'occupe de l'état-major (avocats, comptables, etc.). Le Saikō-komon dirige ses propres secteurs. Il commande ses propres subordonnés, y compris des conseillers, comptables ou avocats.

Juste en dessous se trouve le Waka-gashira, c'est le numéro deux de la « famille », il est sous les ordres directs de l’Oyabun. Son « petit frère », le Shatei-gashira[44], est de même rang, mais inférieur en autorité. Il est un relais entre les rangs inférieurs et le numéro deux du clan. Les rangs intermédiaires sont composés des Kyodai[44] (les « grands frères »), et le bas de la hiérarchie par les Shatei (petits frères)[45],[44].

En dehors de la famille, le kumi-in (l'homme engagé) est un exécutant qui pourra peut-être intégrer le clan s'il s'en montre digne.

Les rituels et usages modifier

« Il y avait des règles précises pour pratiquement tout - de la façon dont on salue quelqu'un au-dessous ou au-dessus de soi, la façon de parler aux gens, la façon d'indiquer que vous les écoutez, tout. C'est un monde féodal, très différent de la vie ordinaire extérieure. Et ça va même jusqu'à influencer les relations que vous avez avec les femmes. »

— Saga Junichi, Mémoires d’un yakuza

[46]

La « voie chevaleresque » modifier

Les yakuzas suivent le gokudō (極道?)[47], la voie extrême. Mais ils ont également un certain « code d'honneur ». En effet, l’intégration de rōnin au XVe siècle leur a apporté un certain nombres de règles, à l’image du Bushido chez les Samouraïs. Cette ligne de conduite, le Ninkyōdō (la voie chevaleresque), contient 9 règles :

  1. Tu n'offenseras pas les bons citoyens.
  1. Tu ne prendras pas la femme du voisin.
  1. Tu ne voleras pas l'organisation.
  1. Tu ne te drogueras pas.
  1. Tu devras obéissance et respect à ton supérieur.
  1. Tu accepteras de mourir pour le père ou de faire de la prison pour lui.
  1. Tu ne devras parler du groupe à quiconque.
  1. En prison tu ne diras rien.
  1. Il n'est pas permis de tuer un katagari (personne ne faisant pas partie de la pègre).

La règle 9 n'est pas souvent appliquée, et peu de clans suivent encore cette éthique, et les traditions en général.

En cas de faute modifier

le Yubitsume modifier


Il existe une autre cérémonie, plus simple : la cérémonie de départ, ou de licenciement (指詰め, Yubitsume?). Si un yakuza enfreint le code d'honneur, il doit, pour se faire pardonner, se mutiler lui-même le petit doigt et l'offrir à l’Oyabun, et lui rendre la coupe de saké qu’il avait reçue lors du rituel d’entrée. S'il renouvelle sa faute, il doit recommencer la cérémonie avec les autres doigts. Cette punition, issue de la tradition des Bakuto, n’est pas rare, et peu de yakuzas atteignent un âge avancé avec tous leurs doigts. Ils gardent le plus souvent leurs doigts mutilés dans le formol, pour se rappeler leur disgrâce. Si on s'ampute d'une phalange suite à une faute, on parle de shini-yubi (doigt mort). Mais on peut également utiliser ce rituel afin de mettre fin à un conflit, en donnant son doigt à l'autre clan. On parle alors de iki-yubi (doigt vivant). Néanmoins, cette pratique se raréfie, par souci de discrétion face aux autorités. D'après une étude de 1993, 45% des yakuzas ont une phalange coupée, et 15% ont subi deux fois la mutilation[48].

le Seppuku modifier

Si le yakuza commet une faute très grave, il peut aussi être exclu du clan, en recevant une lettre d'exclusion, nommée Hamonjyo. Elle l'empêche d'intégrer une autre famille en l'informant de sa disgrâce. Écrite en noir, elle symbolise une exclusion temporaire, en rouge, c'est une exclusion définitive.

Si la disgrâce est trop grande, le yakuza peut faire usage d'une autre forme de pénitence, plus radicale, le Seppuku (plus connu sous le nom de hara-kiri), suicide rituel par éventration. Populaire chez les samouraïs et soldats japonais qui le pratiquaient comme pénitence pour leurs fautes, les yakuzas sont connus pour le pratiquer également, en cas de faute extrême.

La tradition du tatouage modifier

Des yakuzas arborant leurstatouages lors de la grande fête deSanja Matsuri, sur unMikoshi[Note 2].

Le rituel le plus pratiqué au sein de la communauté reste le rituel du tatouage, plus connu sous le nom d’irezumi au Japon.

Sa mise en place est très douloureuse, car elle se fait encore de manière traditionnelle ; l'encre est insérée sous la peau à l'aide d'outils non électriques, des faisceaux d'aiguilles fixés sur un manche en bambou ou plus récemment en acier inoxydable (donc stérilisables), fabriqués à la main. Le procédé est onéreux et douloureux, et peut prendre des années pour être accompli dans son intégralité.

Plus de 68% des yakuzas seraient tatoués[49], et chaque clan possède son tatouage particulier. Cette pratique est originaire des Bakuto, dont les membres se tatouaient un cercle noir autour de leurs bras à chaque crime commis. C’est aujourd’hui plus la résultante d’une volonté des clans de se différencier, et une preuve de courage et de fidélité envers leur « famille », car le procédé est irréversible. Certains tatouages sur l’intégralité du corps peuvent demander des mois, voire des années de travail[50].

Argot Yakuza modifier

Voir http://www.jingai.com/yakuza/introduction.html http://fr.blogs.dissidenz.com/2008/03/19/entretien-avec-jean-pierre-limosin/

Recensement des clans modifier

Les principales familles modifier

Entre 2003 et 2007, la police japonaise a dénombré 85 000 yakuzas, appartenant à 25 fédérations majeures[51]. Il y a deux sortes de yakuzas : 41 500 travaillent à plein temps, tandis que 43 200 ont des activités annexes[1]. Leur nombre a beaucoup baissé suite à une loi antigang votée en 1992 par le gouvernement japonais, afin de faire disparaître les syndicats du crime. Ils restent pourtant la plus grande organisation de crimes organisés du monde, selon le Livre Guinness des records. Plus de 69% des effectifs appartiennent à un des clans suivants, qui regroupent eux-mêmes des dizaines, voir des centaines de gangs affiliés[28]:

Yamabishi (山菱)
Mon du Yamaguchi-gumi

Créée en 1915, c'est la plus grande famille yakuza, avec plus de 21 000 membres[1], répartis dans 750 clans, soit 45 % de l'effectif total. En dépit de plus d'une décennie de répression policière, le poids de cette famille n'a cessé de croître. Le Yamaguchi-gumi a son quartier général à Kobe, mais il est actif à travers tout le Japon, et mène également des opérations en Asie et aux États-Unis. Son oyabun actuel, Shinobu Tsukasa (de son vrai nom, Kenichi Shinoda), mène une politique expansionniste, il a fait de nombreuses incursions à Tokyo, qui ne fait pourtant pas partie traditionnellement des territoires du Yamaguchi-gumi. Il est présent dans 43 préfectures sur 47[51].

Mon du Sumiyoshi-rengo

  • Sumiyoshi-rengo
    (住吉会), parfois appelé Sumiyoshi-kai (住吉会)

C'est la seconde organisation la plus importante, avec 8 000 membres[1] répartis dans 177 clans. Le Sumiyoshi-kai, comme on l'appelle parfois, est une confédération de plus petits groupes. Son chef est Hareaki Fukuda (福田 晴瞭). Son siège se situe dans la région du Kanto, à Tokyo, dans le quartier de Akasaka. Il est présent dans 18 préfectures sur pays[51].Structurellement, le Sumiyoshi-kai diffère de son rival principal, le Yamaguchi-gumi. Il fonctionne comme une fédération, avec une chaîne de la commande plus lâche et bien que Nishiguchi soit toujours le parrain suprême, il partage ses pouvoirs avec plusieurs autres personnes.

Fichier:Inagawa-kai.svg
Mon du Inagawa-kaï

  • Inagawa-kaï
    (稲川会)

C'est le troisième plus grand groupe yakuza au Japon, avec approximativement 9 700 membres, présents dans 22 préfectures du pays (sur 47)[51]. Il est basé dans la ville de Atami, dans la région de Tokyo-Yokohama, et c'est l'un des premiers organismes de yakuzas à s'être lancé dans le marché hors du Japon. Depuis 2005, le petit fils de Kakuji Inagawa, Hideki Inagawa est pressenti pour devenir le chef.

Les suffixes derrière chaque nom de famille ont tous une signification particulière. Le suffixe Gumi pourrait se traduire par « bande, compagnie, ou gang », Kai par « association ou société », et Rengo par « coalition ou fédération ». Ils donnent une indication sur la forme d'association utilisée par la famille.

Bōryokudan/Bōryokudan désigné modifier

Dans la terminologie légale japonaise, les organisations de yakuza sont appelées Bōryokudan (暴力団?) , littéralement « groupe violent »[2]. Cette appellation, introduite dans la loi Antigang de 1992, a été crée par la Commission nationale de la Sureté publique (国家公安委員会, Kokka Kōan Iinkai?), un des ministères d'état du gouvernement japonais. Pour rentrer dans la liste des Bōryokudan (指定暴力団 Shitei Bōryokudan), une organisation doit répondre à trois différents critères.

1 - Il doit d'abord répondre à la définition suivante:
Toute organisation constituée qui incite ses membres ou ceux des groupes qui lui sont affiliés à commettre de tels actes [des actes illégaux violents] collectivement et de manière répétée.[52].

Loi Antigang de 1992, Article 2 Paragraphe 2

Un comportement violent illégal (bōryokuteki juhō kōi?) est pas la suite défini comme étant "Des actes illégaux qui vont à l'encontre de critères définies à la discrétion de la Commission nationale de la Sureté publique." A l'aide de cette définition, la commission délegua à ses sections régionales le soin de déterminer les groupes qui rentraient dans ce cadre. Un Bōryokudan désigné est décrit dans l'emphase du troisième article, comme un haut risque d'encourager collectivement et de façon régulière un comportement violent illégal.

2 - Un second critère de désignation d'un bōryokudan a été introduit, qui tient compte du pourcentage des membres d'un groupe à avoir un casier judiciaire.
3 - Enfin, le dernier critère est que la structure du groupe soit organisée hiérarchiquement.

Les chiffres qui précèdent les noms des groupes Bōryokudan référer à la direction du groupe. Par exemple, Yoshinori Watanabe dirigeait le cinquième Yamaguchi-gumi. Lors de sa retraite, Shinobu Tsukasa est devenu le chef du sixième Yamaguchi-gumi, et "sixième Yamaguchi-gumi" est le nom officiel du groupe.

Mon Nom Japonais Siège social Préfecture (sur 47) Effectif (approx.) Entrée dans la liste
6e Yamaguchi-gumi 六代目山口組 Kōbe 45 20300
Fichier:Inagawa-kai.svg Inagawa-kai 稲川会 Roppongi, un district de Minato, à Tōkyō 21 4800
Sumiyoshi-kai 住吉会 Akasaka, un district de Minato, à Tōkyō 18 6100
4e Kudō-kai 四代目工藤會 Kitakyūshū 5 770
3e Kyokuryū-kai 三代目旭琉会 Naha 1 260
Okinawa Kyokuryū-kai 沖縄旭琉会 Naha 1 370
5e Aizu Kotetsu-kai 五代目会津小鉄会 Shimogyō-ku, Kyōto 3 660
5e Kyōsei-kai 五代目共政会 Hiroshima 1 330
6e Gōda-ikka 六代目合田一家 Shimonoseki 3 180
Fichier:Aaasd.png 4e Kozakura-ikka 四代目小桜一家 Kagoshima 1 100
3e Asano-gumi 三代目浅野組 Kasaoka 2 140
Dōjin-kai 道仁会 Kurume 4 790
2e Shinwa-kai 二代目親和会 Takamatsu 1 70
Sōai-kai 双愛会 Ichihara 2 270
3e Kyōdō-kai 三代目俠道会 Onomichi 6 190
Taishū-kai 太州会 Tagawa 1 190
7e Sakaume-gumi 七代目酒梅組 Nishinari-ku, Ōsaka 2 120
Kyokutō-kai 極東会 Toshima, Tōkyō 15 1200
Azuma-gumi 東組 Nishinari-ku, Ōsaka 1 160
Matsuba-kai 松葉会 Taitō, Tōkyō 10 1200
3e Fukuhaku-kai 三代目福博会 Fukuoka 4 330
2e Kyūshū Seidō-kai 二代目九州誠道会 Ōmuta 5 350

Autres Bōryokudan modifier

Principales activités modifier

Un bureau Yakuza dans le quartier de Nishinari-ku, à Osaka, ayant pignon sur rue

Une grande partie des activités actuelles des yakuzas peut être reliée à leur origine féodale. Contrairement à la mafia italienne et aux triades chinoises, ce n'est pas une organisation secrète, les yakuzas possèdent donc souvent un bureau bien visible, arborant le nom de leur clan ou leur emblème. Cela fait du Japon un des seuls pays au monde où les organisations mafieuses s'affichent en plein jour[Note 3]. Les bureaux des yakuza sont, légalement, des associations (dantai) le plus souvent vouées à « la poursuite de la voie chevaleresque » (Ninkyôdô). Les membres ont un code vestimentaire bien spécifique (lunettes de soleil et costumes colorés), de façon à être facilement identifiables par les civils (katagi). Même la manière de marcher des yakuzas est différente de celle des citoyens ordinaires, plus ample et « arrogante ».

Au contraire, ils peuvent être plus conventionnellement habillés, mais quand le besoin se fait sentir, ils peuvent mettre en valeur leurs tatouages, afin d'indiquer leur affiliation. Occasionnellement ils déambulent également avec des insignes sur leurs revers. Une famille yakuza a même imprimé un bulletin mensuel avec des détails sur les prisons, les mariages, les enterrements, les meurtres, et quelques poésies de leurs chefs.

Le racket des sociétés modifier

Jusqu’à récemment, la majorité des revenus des yakuzas proviennent de dîmes, prélevées sur les commerçants et les entreprises situées sur leur territoire. En échange de la protection et de la bienveillance des yakuzas, ils versent une sorte « d’impôt féodal ». Plus de 41 % des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de ce racket. Cette situation s'est maintenue, principalement à cause de l'hésitation des entreprises à aller demander l'aide de la police. Ce fonctionnement est à rapprocher du Pizzo exercé par les mafias italiennes (Que ce soit Cosa Nostra, la N'dranghetta ou la Mafia Sicilienne): les hommes de main proposent aux commerçants une protection de leur magasin contre rémunération, et en cas de refus pillent voire détruisent eux-mêmes le magasin.

Sōkaiya modifier

Le Puroresu et le Sumo modifier

Les yakuzas ont une influence forte dans la lutte professionnelle japonaise, le puroresu. Ils sont considérés comme étant des grands défenseurs de ce sport, mais leur intérêt reste en grande partie financier. Les lieux où se déroulent les combats de luttes (des arènes, des stades) leur appartiennent souvent, ils touchent ainsi un pourcentage sur les entrées. Il est courant que les lutteurs reçoivent des instructions spécifiques concernant le déroulement de leurs matchs, comme faire juste appel aux yakuzas de la foule. Le pionnier de la lutte au Japon, Rikidozan, a été tué par un yakuzas.

Les yakuzas sont également très présents dans le Sumo, sport traditionnellement très apprécié par les Japonais. Ils organisent des matchs truqués, et contrôlaient l'organisation des paris, en corrompant certains sportifs en échange de services. Cette pratique a été mise au grand jour, ce qui a jeté un certain discrédit sur ce sport.

Les paris et jeux modifier

Salle de Pachinko

C'est un secteur très lucratif au Japon, et le domaine traditionnel d'influence des yakuzas[53]. Ils organisent des paris clandestins dans de nombreux domaines, comme lors de tournois de Sumo, de courses de hors-bords, de chevaux, d'automobiles, de vélos... Ils tiennent aussi certaines loteries, des casinos et contrôle des salles de Pachinko.

Ce dernier jeu a un succès très important, le chiffre d'affaires du pachinko est énorme puisqu'il se situe au troisième rang de l'économie des loisirs japonais derrière les restaurants et le tourisme. Le pays compterait environ 18 000 salles de jeu, tenues souvent par des gérants d'origine coréenne, et nombreux sont ceux qui entretiennent des relations étroites avec les yakuzas. Ceux-ci se servent de ces salles comme sources de revenus, mais aussi comme façades pour blanchir leur argent.

L'intimidation modifier

Les yakuzas ont également des liens avec les marchés financiers et les opérations immobilières, par l’intermédiaire des jiageya (地上げ屋). En effet, le droit immobilier japonais rend très difficile l'expulsion des locataires et les expropriations. Les jiageya sont des bandes spécialisées dans l’intimidation, qui revendent aux compagnies voulant effectuer des projets de développement beaucoup plus grands.

Ils peuvent également intervenir dans des affaires privées. Le système judiciaire japonais est en effet lent et couteux. Tous les frais doivent en effet être avancés dès lors que la procédure est lancée[54], c’est pourquoi il arrive que des citoyens aient recours aux yakuzas pour intervenir dans certaines affaires, comme des litiges de voisinage, de recouvrement de dettes…[55]. Ainsi, En 1993, un sondage montrait que 23 % des hommes et 17 % des femmes pensaient que demander l'aide des yakuzas pour pour récupérer son argent, obtenir des contrats et régler des différends en employant la force n’était pas «mal» voire, «ne pouvait être évité»[54]

La prostitution modifier

La prostitution des femmes en général est une activité tenue par des yakuzas. Ce phénomène concernerait entre 100 000 et 150 000 femmes par an dans l’archipel[56]. Les femmes forcées de se prostituer au Japon viennent principalement de l’Asie du Sud-Est et de l’ex-URSS[57], peu de Japonaises sont impliquées. Certaines jeunes filles japonaises se prostituent néanmoins occasionnellement à leur propre initiative, afin d'améliorer leur niveau de vie et se procurer des vêtements ou autres objets de luxe. Il est ainsi estimé que 8 % des jeunes filles japonaises se prostituent. Il est souvent reproché aux autorités de ne pas apporter une réponse suffisante à ce problème, alors que la prostitution est interdite au Japon depuis plus de 50 ans.

Le quartier de Kabukichō, de nuit

Les yakuzas entretiennent par exemple une activité de prostitution très importante à Kabukichō, un quartier de Shinjuku; c'est actuellement un des centres des plaisirs les plus importants au monde, malgré sa faible superficie (3 500 m²)[58]. Il y aurait plus de 1,000 yakuzas dans ce quartier, et plus de 120 entreprises seraient sous leur controle.[59]. La plupart des édifices sont des bars, des love hotel, des strip show des lieux de prostitution comme les soapland. Mais il y aussi des cinéma « standards » et des restaurants[60].

Tous ces établissements ont la particularité d'avoir pignon sur rue. Le quartier a subit un essor important dans la seconde moitié des années 1980, avec l'arrivée de nombreux étrangers, qui a amenée d'installation de la mafia chinoise, qui cohabite sur le même espace avec les clans yakuzas.

Les trafics modifier

  • Le trafic de drogue est une source de revenus assez récente, qui s'est développée suite à leur expansion au niveau mondial, pour finalement devenir une des activités les plus importantes au niveau financier. Avant la loi Antigang de 1992, il existait une certaine tolérance de la police sur le trafic d'amphétamines[61]. Les clans ont du s'adapter à cette nouvelle activité, en revoyant leur système de fonctionnement pour pouvoir blanchir de l'argent à plus grande échelle. La législation japonaise est très sévère dans ce domaine (exemple récent : pour 400 grammes de cannabis, 4 ans de prison)Erreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom..
    Un 38 automatique acheté 100 dollars à Taïwan est revendu 10 000 dollars à Tokyo[62]
  • Le trafic d'armes est une activité annexe des yakuzas, ils importent illégalemment des armes de l'étranger sur le territoire japonais.
  • Ils s'occupent de l'immigration clandestine pour entrer au Japon. Ce circuit leur "fournit" des prostituées, et en parallèle des travailleurs journaliers pour la construction et les docks. Ils aident ainsi les entreprises ayant auparavant subi un chantage.

Permis toutes ces activités, la plus lucrative des groupes violents reste néanmoins le trafic de drogue (des amphétamines, notamment, dont environ 60 % du trafic serait dû aux Yakuzas), assurant 35 % de leurs revenus devant le racket (20 %), le (17 %) et la prostitution (13 %).

Grâce à ces procédés divers, les yakuzas ont un chiffre d’affaires annuel qui ferait pâlir n’importe quelle entreprise : il était estimé à 34 milliards d’euros en 2003[Note 4].

Relation avec la Police modifier

La police japonaise est peu disposée à interférer dans les problèmes internes de certaines communautés, comme dans les zones commerçantes, les écoles/universités, les quartiers d'activités nocturnes. Localement, des pactes tacites sont conclus entre police et yakuzas[63], en vertu desquels les membres des clans échappent à toute arrestation dans les délits mineurs, comme ébriété sur la voie publique, petite bagarre ou casse légère. Dans ce sens, les yakuzas sont encore considérés comme des organisations semi-légitimes. Par exemple, juste après le tremblement de terre de Kobe, le Yamaguchi-gumi, dont les sièges sociaux sont à Kobe, s'est mobilisé pour aider les victimes du désastre (en fournissant même un hélicoptère), et ceci a été largement rapporté par les médias, ce qui contraste avec l'intervention beaucoup plus lente du gouvernement japonais. Pour cette raison, beaucoup deyakuzasestiment que leur racket est une sorte d'impôt féodal légitime.

L’aire d’influence yakuza modifier

L’ancrage historique au Japon modifier

Chaque mafia possède son propre « point d’apparition et de propagation »[64], point encore actif aujourd’hui. Il correspond dans la plupart des cas à une ville et ses alentours. Ces « capitales mafieuses » sont encore aujourd’hui contrôlées par les mafias qui y sont nées.

Les yakusas ne font pas exception à cette règle. Ils sont ainsi historiquement présents sur l’île principale de Honshû, dans le Kansai (partie occidentale de Honshu), et dans le Kantô (centre-est). Le Kansai était occupé plutôt par des Tekiya, alors que le Kantô était en grande partie par des Bakuto. Cet héritage a entrainé certaines spécificités qui ont longtemps perdurées chez les ‘’yakusas’’, mais qui ont actuellement tendance à s’estomper[65].

Les clans, tout en restant très ancrés localement, on également réussit à développer un réseau hors du Japon, aidés par leur implantation dans des grands ports japonais de Tokyo, Kobé, et Yokohama. Leur implantation internationale reste néanmoins plus limitée que les autres grandes mafias[28].


L’expansion internationale modifier

En Asie du Sud Est modifier

Les "yakuzas" sont engagés en Asie du Sud Est dès les années 60, ils s'y emploient à développer le tourisme sexuel et le trafic de drogue[66]. C’est la zone où ils sont encore aujourd’hui les plus actifs.

Ils sont ainsi présents en Corée du Nord et Corée du Sud, Chine, Taïwan, Thaïlande, Philippines, Vietnam et dans les îles du Pacifique (notamment Hawaï)[28].

En Amérique modifier

Comme pour toutes les mafias, les mafias ont suivis l’expansion de la présence de la présence de la communauté japonaise dans le monde. C’est pourquoi on les retrouve aux Etats-Unis, qui comptent une importante communauté nippone émigrée de plus de 850 000 personnes, essentiellement à Hawaï et en Californie. Ils ont profité du boom de l'immobilier aux Etats-Unis dans les années 1980 pour investir, notamment à Hawaï, Las Vegas et Los Angeles[67].

Hawaï est employée comme plaque tournante vers les États-Unis du trafic de méthamphétamine[68] et des armes à feu en contrebande au Japon.

Les yakuzas sont aussi présents à Los Angeles,[69] San Francisco,[70] Seattle,[70] Las Vegas,[69] Arizona,[70] Virginia,[70], à Las Vegas et à New York[68], où ils guident les touristes japonais vers les établissements de jeu, légaux et illégaux.

En Californie, les yakuzas ont fait des alliances avec les groupes vietnamiens et coréens locaux, et également avec les triades chinoises.

Los Angeles est un lieu particulièrement attrayant pour des jeunes femmes rêvant d'entrer dans le milieu cinématographique. Les membres des clans yakuza se servent de cette situation pour recruter, afin d'alimenter leurs filières de production pornographique et le milieu de la prostitution au Japon. En effet, les femmes occidentales sont très populaires parmi les hommes japonais, en particulier les blondes[68].

Place dans la culture populaire modifier

L'univers des Yakuza est une source importante de la culture japonaise, servant de base aux oeuvres d'auteurs, de scénaristes, voir même aux concepteurs de jeux[71]. Un nombre important de films, de livres y sont ainsi consacrés, et plus récemment des jeux vidéo.

Cinéma modifier

Les films où les yakuzas sont présents sont très nombreux, parmi les plus marquants on peut citer :

Année Titre français Réalisateur
1971 Guerre des gangs à Okinawa Kinji Fukasaku
1973 Combat sans code d'honneur Kinji Fukasaku
1975 The Yakuza Sydney Pollack
1985 Tampopo Juzo Itami
1989 Punisher Mark Goldblatt
1989 Black Rain Ridley Scott
1991 Dans les griffes du dragon rouge Mark L. Lester
1993 Soleil levant Philip Kaufman
1995 Crying freeman Christophe Gans
1997 Postman Blues (Posutoman Burusu) Sabu
1998 Samurai Fiction Nakano Hiroyuki
2000 Aniki, mon frère Takeshi Kitano
2007 Young Yakusa Jean-Pierre Limosin

Manga,anime et Drama modifier

L'héritière d'un clan devient enseignante dans lycée difficile, et se voit assigné une classe des délinquants, la 3-D. Elle va leur enseigner les mathématiques, tout en s'impliquant progressivement à plusieurs autres niveaux, allant jusqu'à sortir sortir ses élèves d'un mauvais pas en utilisant parfois ses compétences d'héritière du clan.
Un jeune leader de gang, qui semble être trop stupide pour effectuer son travail, rate une grosse transaction, car il ne sait pas compter correctement, et est d'autre part pratiquement illettré. Afin d'accéder à la succession du clan, son père lui impose alors de retourner au lycée, pour obtenir son diplôme. Il ne doit pas dévoiler son appartenance aux yakuzas, sous peine d'être immédiatement exclu.
Hôjô et Asami, amis d'enfance, n'ont qu'un seul objectif : redonner aux Japonais le goût de vivre, et secouer le pays. Pour cela, ils décident de gravir les échelons du pouvoir, l'un dans lalumière, en tant que politicien, l'autre dans l'ombre, comme yakuza.
Tatsumi Karasawa est le propriétaire d'un club àTōkyō, et a bien l'intention de ne pas en rester là. Il donne du fil à retordre non seulement aux forces de l'ordre, mais également aux yakuzas, dont il arrive cependant à rallier un certain nombre à ses côtés.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Ce mot yakuza est entré dans plusieurs dictionnaires francophones, et au pluriel s'accorde donc comme tous les noms français.
  2. Ayant lieu le 3e week-end de mai, c'est la fête regroupant le plus de spectateurs et de participants au Japon, on y voit des chars défiler à travers les rues
  3. avec Taïwan, voir Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia, page 14
  4. 225 milliards de francs, chiffres issus du Quid 2003, page 1177b

Références modifier

  1. a b c d e f g et h Statistiques de la National Police Agency [(en) lien (page consultée le 23 janvier 2008)] Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « RDV » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. a b et c Jean-François Gayraud, Le Monde des mafias, édition 2008, page 100
  3. A. Bruno (2007), p1 -- « En argot, ya signifie 8, ku désigne le 9, et sa le 3, nombre qui additionnés donnent 20, ce qui est une main perdante au jeu de cartes Hanafuda (cartes à fleurs). Les yakuzas sont donc les « mauvaises mains de la société » »
  4. les deux types de jeux de cartes peuvent être utilisés sans différence : (en)http://hanafubuki.org/
  5. (en) Douglas Harper, « Yakuza », Online Etymology Dictionary, (consulté le )
  6. LE VIF/L’EXPRESS - 2 mars 1990 Dossier : « Yakuza : l’archipel du crime »
  7. a b et c Alec Dubro, David Kaplan, Yakuza, la mafia japonaise, page 40
  8. Yakusa - Enquête au cœur de la mafia japonaise, page 17 paragraphe 2
  9. Alec Dubro, David Kaplan, Yakuza, la mafia japonaise, page 36
  10. (en) http://www.crimelibrary.com/gangsters_outlaws/gang/yakuza/1.html
  11. Jean-François Gayraud, Le Monde des mafias, édition 2008, page 101
  12. A. Bruno (2007), p1 - « Certains estiment que ses membres sont des descendants des kabuki-mono (des fous) du 17e siècle, des samouraïs exotiques qui portaient de tenues et de coupes de cheveux très particulières, avaient un langage très argotique, et des épées exceptionnellement longues portées à leurs ceintures »
  13. Les Yakuzas : histoire de la mafia Japonaise
  14. a b c et d Alec Dubro, David Kaplan, Yakuza, la mafia japonaise, page 35 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « p35 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  15. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia, page 16
  16. Yakusa - Enquête au cœur de la mafia japonaise, page 18
  17. a b et c Yakusa - Enquête au cœur de la mafia japonaise, page 19 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Lien Yakuza/Extrême droite » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  18. Jean-François Gayraud, Le Monde des mafias, édition 2008, page 1002
  19. [PDF] Le marché des services criminels au Japon, les yakuzas et l'État, page 157 paragraphe 3
  20. Sasakawa, un criminel de guerre respecté [Voltaire]
  21. [PDF] Le marché des services criminels au Japon, les yakuzas et l'État, page 158 paragraphe 1.
  22. a b c et d Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia, page 20
  23. Stéphane Quere, Xavier Raufer, Le crime organisé, France, Que sais-je ?, 2003, p. 66
  24. Émission Rendez-vous avec X du 19 février 2005 lien
  25. a et b Notes sur Misère et crime au Japon, du XVIIe siècle nos jours de Pierre Pons sur Persée.fr
  26. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia japonaise, page 142
  27. Interview de Jean-Pierre Limosin sur Lemonde.fr
  28. a b c et d Jean-François Gayraud, Le Monde des mafias, édition 2008, page 104
  29. [PDF] Les Boryokudan au Japon ? (Les Yakuza): mémoire de fin d'étude page 14
  30. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia japonaise, page 180-182
  31. Article publié dans Le Matin, du 02/03/2002, pour les 10 ans de la loi Antigang lien
  32. Yakusa - Enquête au cœur de la mafia, page 14
  33. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia, page 37
  34. Alec Dubro, David Kaplan, Yakuza, la mafia japonaise, page 47
  35. [(en) KRISTOF Nicholas, Japan's Invisible Minority: Better Off Than in Past, but StillOutcasts, publié dans le The New York Times (page consultée le 7 juillet 2008)]
  36. David E. Kaplan and Alec Dubro in Yakuza: The Explosive Account of Japan's Criminal Underworld, Reading, Massachusetts: Addison-Wesley Publishing Co., 1986
  37. Fires Across the Water Par James Shinn, page 22, Extrait sur Googlebooks
  38. Alec Dubro, David Kaplan, Yakuza, la mafia japonaise, page 43
  39. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa -Enquête au cœur de la mafia, page 36
  40. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia, page 37-38
  41. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia, page 38 "Il (le jeune yakuza) va ainsi gravir les échelons. Jusqu'au moment où je l'autorise à fonder sa propre famille avec ses cadets. Je n'y suis pas obligé. Certains refusent de peur d'être dépassé. Au départ, c'est un petit groupe d'une dizaine de personnes."
  42. Article « yakuza » sur Microsoft® Études 2007
  43. Jean-François Gayraud, Le Monde des mafias, édition 2008, page 249
  44. a b et c (en) http://www.crimelibrary.com/gangsters_outlaws/gang/yakuza/2.html
  45. Exemple de la structure du Yamaguchi-Gumi en 1991
  46. Junichi SAGA rapportant les paroles de Ijichi Eiji, un yakuza, dans Mémoires d’un yakuza (2007), page 114
  47. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia, page 14
  48. Alec Dubro, David Kaplan, Yakuza, la mafia japonaise, page 51
  49. Alec Dubro, David Kaplan, Yakuza, la mafia japonaise, page 52
  50. Japanorama, BBC Three, Saison 2, Épisode 3, diffusé le 21 Septembre 2006
  51. a b c et d Jean-François Gayraud, Le Monde des mafias, édition 2008, page 103
  52. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/criti_1290-7839_1999_num_3_1_1605
  53. Junichi SAGA (2007), Mémoires d’un yakuza, page 111
  54. a et b http://www.institut-gouvernance.org/fr/analyse/fiche-analyse-9.html#1
  55. Jérôme Pierrat, Alexandre Sargos, Yakusa - Enquête au cœur de la mafia japonaise, page 141
  56. http://www.iprostitution.org/2008/02/02/les-yakuzas-et-la-prostitution/
  57. Chiffres et provenances issus de aujourdhuilejapon.com
  58. Kabukicho, le quartier "diabolique", de Hiroshi Hasegawa, publié en décembre 2003 dans Courrier International, consulté le 1/11/2009
  59. Selon une affirmation du porte-parole de la communauté urbaine de Tokyo en 2004, 2004年1月19日竹花東京都副知事発言・歌舞伎町住民との懇談会
  60. (en) Lonely Planet Japan, (ISBN 1-74059-162-3), p. 168
  61. http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-898.html
  62. Chiffres et descriptifs issus de Jean-Claude Courdy, Les JAPONAIS, la vie de tous les jours dans l'empire du Soleil Levant, 1979
  63. [PDF]Le marché des services criminels au Japon, les yakuzas et l'État
  64. Jean-François Gayraud, Le Monde des mafias, édition 2008, page 123
  65. Jean-François Gayraud, Le Monde des mafias, édition 2008, page 126
  66. [PDF] Le marché des services criminels au Japon, les yakuzas et l'État, page 73.
  67. http://www.lexpress.fr/informations/les-reseaux-de-l-argent-sale_597809.html
  68. a b et c (en) http://www.crimelibrary.com/gangsters_outlaws/gang/yakuza/5.html
  69. a et b Yakuza, Crimelibrary.com
  70. a b c et d Yakuza: Japan's Criminal Underworld (2003) Kaplan, D. & Dubro, A Part IV
  71. http://www.jvnett.com/article-268-la-mafia-japonaise-yakuza.html

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : source utilisée pour la rédaction de cet article

  • (fr) Jérôme PIERRAT, Alexandre SARGOS (2005), YAKUSA - Enquête au cœur de la mafia japonaise, Flammarion (ISBN 208068700X) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (fr) Alec DUBRO, David KAPLAN (2001), Yakuza, la mafia japonaise, Philippe Picquier (ISBN 2877305724) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (fr) Jean-François GAYRAUD, (2008), Le Monde des mafias, Géopolitique du crime organisé, Odile Jacob (ISBN 2738121322) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (fr) Jean-Claude PONS (1998), Misère et crime au Japon du XVIIe siècle à nos jours, Gallimard (ISBN 2070749460)
  • (fr) Junichi SAGA (2007), Mémoires d’un yakuza, Philippe Picquier (ISBN 9782877309530)
  • (fr) Xavier RAUFER (2003), Mafias les nouveaux dangers, Lattes (ISBN 2709624028)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

  • En rapport avec l'histoire des yakuza :
  • En rapport avec leurs activités :

Liens et documents externes modifier

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