Utilisateur:DMontagne en résidence/Carnet de résidence

Dans une ambiance orangée, dessin type aquarelle d'une personne assise par terre contre un panneau, sur une terre faite de livres. Elle tient une carte pour aider à s'orienter trois petits pingouins portant de lourds bagages sur le dos. En arrière-plan, d'autres personnes naviguent sur cette terre. Au premier plan, une carte ancienne et un livre ancien.
Dessin par David Revoy.

Épisode 1 : avoir autant de bras que Shiva

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Logo de WPCleaner : un balai devant un globe.
WPCleaner a sensiblement amélioré la qualité de mes contributions tout en me faisant économiser un temps précieux.

L'arrivée en résidence est un marathon : il faut valider le plus rapidement possible les multiples cases administratives de son université d'accueil (opération largement facilitée par mon statut dans la fonction publique), se faire connaître auprès des collègues, proposer un programme de formation et pour moi qui connaissait Lyon par des épisodes de quelques jours, apprivoiser le campus et la ville. Et pourtant parmi toutes ces micro-tâches, les cases à cocher wikimédiennes m'ont été grandement facilitées : je bénéficie d'une page projet déjà construite, d'une infrastructure qu'il me suffisait de compléter, de procédures claires et efficaces et je connaissais déjà les autres wikimédiens en résidence. Par contre je n'ai pas particulièrement apprécié devoir rechercher quels étaient les réglages patiemment ajoutés au fil des ans à mes interfaces des projets wiki et j'avais oublié combien le logiciel WPCleaner était compliqué à installer (au bout de six essais, et ce tuto qui m'a sauvée, c'est effectif).

Pour lancer la résidence, j'ai rejoint durant deux jours le wikithon des matheuses, signalé il y a plusieurs mois par Pyb en résidence, un événement de contribution international avec un gros volet en visio. J'ai proposé au sein de la bibliothèque universitaire que les personnes de passage puissent venir voir comment se passait la contribution en direct. L'événement était annoncé par un paperboard illustré d'un gros logo Wikipédia à l'entrée. Comme la salle était reculée, mes collègues de bureau mis de côté je n'ai eu personne (si l'on fait exception du pauvre étudiant perdu dans le couloir). Par contre toutes les personnes présentes à la BU ce jour-là savent maintenant qu'il se passe quelque chose autour de Wikipédia. Si l'objectif de médiation en présentiel est donc un échec, l'objectif de communication est une réussite parfaite. En ligne, la dynamique était tout autre : les échanges ont été d'une incroyable richesse, thématiquement diversifiés et qu'une qualité époustouflante. Pour une wikimédienne, il s'agissait essentiellement de soutenir, guider, conseiller et encourager. Quant à Françoise Moret-Bailly, (dénichée par Pyb), première femme présidente d'université en plus de son parcours de mathématicienne, elle a rejoint Wikipédia.

Photo d'un joyau dans toutes les nuances facettées de bleu
Le logo de pierre précieuse du logiciel OpenRefine est largement mérité.

Import des identifiants HCERES des structures dans Wikidata avec mon fidèle OpenRefine, sur une idée de Pyb.

La résidence a également comme objectif de tisser des liens avec les groupes locaux. J'ai été à leur rencontre au KoToPo et, grâce à la wikiconvention francophone et au wikicamp j'ai reconnu bien des têtes présentes. Cette permanence est spécifiquement dédiée au wiktionnaire, projet auquel je n'avais contribué qu'indirectement. Après mon passage, l'entrée « araignée » compte deux nouvelles définitions.

Épisode 2 : Lady bug

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Si j'aime les petites bêtes, les bugs m'apprécient également beaucoup. Ce fut donc une des activités de la semaine : participer à les faire remonter et attendre qu'ils soient épinglés pour me permettre d'avancer.

Heureusement, j'avais entre-temps pour m'occuper les suites de l'éditathon sur les femmes mathématiciennes. Un événement se prépare, mais il se post-traite aussi (même quand on ne l'organise pas) avec des personnes qui buguent sur certaines spécificités de l'encyclopédie. Cet aspect peu visible semble pourtant fidéliser les contributions. J'avais également eu la bonne idée de commencer une page aux sources multiples (dont certaines définitivement indisponibles). Les reprises ont logiquement été multiples jusqu'à la publication de la biographie de Wanda Szmielew. Pyb a exhumé des sources de Françoise Moret-Bailly, avec donc des retouches à réaliser.

J'ai admiré les photos de la carte interactive des toponymes en occitan sifflé, in situ dans son exposition, grâce au travail mené par Hugo en résidence. Ce projet, où j'ai fait du traitement de données et du soutien technique, va être valorisé par plusieurs présentations au wikicafé, au SOTM (l'événement national d'OpenStreetMap en France) et à wikimania (événement international autour des projets wikimédia).

Toujours dans l'objectif de faire le lien avec la communauté Wikimédia, j'ai participé sur Wikidata à Coordinate me.

J'ai fait monter OpenRefine au Socle interministériel des logiciels libres, l'occasion de faire un rafraichissement de la page Wikipédia et de voir un collègue se saisir de cette liste.

Photo d'un beau pont du village de Buffon. Aucun lien avec le naturaliste aimant les insectes.
En ce mois de mai aux nombreux jours fériés, voici ma fin de semaine en une photo.

Épisode 3 : une cartographe ne se perd jamais

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La chouette de Dijon, quasiment identique au logo de 1lib1ref.
Avec pareille sculpture dans la ville, la campagne #1Lib1Ref ne peut être qu'une réussite.

L'académie de Dijon est une zone géographique souvent oubliée dans le périmètre de ma résidence. C'est donc à l'université de Bourgogne que j'ai commencé ma semaine pour discuter de l'événement de contribution 1lib1ref et de quantité d'autres sujets avec la personne qui m'avais sollicitée.

Qui dit université de Bourgogne qui Françoise Moret-Bailly dont j'avais repéré la localisation (unique) de la thèse sur le SUDOC. Direction la BU de sciences, avec au passage quelques photos pour Commons prises sous un soleil étincelant, la section illustrations n'étant pas très riche sur ce campus. Mais à ladite BU, pas de thèse : il fallait comprendre BU de mathématiques, localisée dans un bâtiment de sciences quasiment à l'autre bout du campus. Après avoir monté deux étages, m'être perdue avoir exploré deux couloirs aux instruments mystérieux, je suis arrivée à 16h30 devant l'écriteau indiquant "ouverture jusqu'à 17h"... et en petit "fermé le lundi". Mais la légende dit que les personnes chargées de l'accueil ont des talents insoupçonnés. La légende dit vrai. J'ai obtenu différents noms à contacter, la référence d'un ouvrage où elle avait sa biographie et la suggestion d'aller voir le service archives à la présidence (situé à deux pas de l'endroit de la réunion du premier paragraphe). Je suis arrivée pour la fermeture et repartie avec des noms qui complètent le parchemin de contacts précédents. Il me restait à éplucher l'ouvrage (trouvable uniquement à Dijon et Avignon) contenant la biographie de ma mathématicienne. C'était l'étape suivante, la BU de lettres, à un guichet spécial, contre ma carte d'identité. Je suis aussi repartie avec des noms de médailles de bronze du CNRS et une grosse liste de personnes récompensées de prix et distinctions (un critère d'admissibilité pour les biographies Wikipédia d'universitaires).

Carte
Les différentes étapes pour rechercher des informations, alias le rally Françoise Moret-Bailly en carte (effectué à pied par très beau soleil et avec des bagages).

C'est en rajoutant la référence de cet ouvrage sur la biographie de Françoise Moret-Bailly, et en faisant une dernière recherche sur son nom, que je suis finalement tombée sur le texte de sa thèse disponible en ligne, intégralement en libre-accès. J'ai déjà rencontré ce phénomène pour d'autres biographies : quand on créé la page sur Wikipédia, les moteurs de recherche indexent mieux les contenus, ce qui fait ressortir des documents des tréfonds d'internet.

Photo d'un toit vernissé, spécificité de la Bourgogne.
Wikification par petites touches de la science en Bourgogne (allégorie).

Retour à Lyon pour aller écouter à midi Mickaël David Miller à l'ENSSIB et présenter à la structure qui m'accueille, l'URFIST, une personne de la cabale lyonnaise.

J'ai enchaîné le lendemain avec deux éditathons où je suis intervenue comme soutien, un dans une BU où je me suis perdue j'ai exploré une bonne partie des bâtiments et un autre à Lyon 2 avec les sans pagEs.

Mickaël en résidence m'a fait une formation-démonstration de Pattypan, avec en bonus un retour sur la venue de Tom Gault à l'université de Strasbourg.

Le week-end a été consacré à la convention de les sans pagEs où il y a eu peu d'exploration grâce aux cartes qui permettaient d'aller directement au bon endroit. Il y a eu une présentation de la contribution sur wikisource (c'est très addictif), j'ai fait un import de prix avec OpenRefine, il y a eu un moment d'échange très intéressant sur les astuces de formations sur Wikipédia et, surtout, de très belles rencontres qui viendront enrichir le programme du projet wikifier la science.

Épisode 4 : monter sur les épaules des géants et des géantes

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Lorsqu'il y a eu près de 300 wikimédiens et wikimédiennes en résidence avant soi, on peut s'appuyer sur de nombreuses ressources de formation, les comparer, reprendre certains éléments et piocher de bonnes idées à décliner à son public et à sa thématique. Ce que j'ai fait cette semaine pour mes premières formations en autonomie, en remerciant au passage la licence CC-BY-SA. La saison 1lib1ref bat son plein, avec des invitations de la part de structures qui ont déjà fait un travail de sensibilisation en interne. Pas d'inscriptions à gérer ou de logistique à préparer : j'arrive en bibliothèque, en subtilisant (temporairement) au passage quelques ouvrages fièrement mis en avant grâce à leur statut de « nouveauté », j'entre dans une salle garnie (avec parfois même des gâteaux) et je déroule mon atelier.

J'ai profité de cette exploration des ressources pour remettre d'équerre la traduction en français de plusieurs pages de synthèses, à présent notées comme traduites à 100% (l'outil d'aide à la traduction est formidable).

Toujours dans les traductions, j'ai participé au mois africain avec la page de l'universitaire Calestous Juma, dont j'ai pioché quelques sources de la version anglaise. Une façon pour moi de soutenir les efforts de la communauté pour animer et améliorer Wikipédia.

Il y a eu le wikicafé d'Hugo en résidence, qui a enthousiasmé le public présent (et on le comprend). Cette présentation sur la langue sifflé est pour moi la définition parfaite du "projet embarqué", où le wikimédien apporte une idée qui sera développée durant plusieurs mois avec un volontaire, expert dans son domaine mais qui débute dans les projets wikimédia, afin d'aller le plus loin possible dans les possibilités des outils.

J'ai fini la semaine par un déplacement quelque peu épique : une conspiration des métros, le réseau était totalement à l'arrêt, m'a poussée à découvrir le centre-ville de Lyon aux aurores, totalement désert mais les bâtiments entourés d'une douce lumière. Lors d'une prochaine traversée, j'espère qu'elle ne sera pas sous forme de sprint en étant lestée de bagages. L'objectif de ce déplacement était de finir l'épluchage des archives du CNRS, soigneusement préparées pour mon étude par les archivistes, et de former une équipe sur les projets Wikimédia. Ce fut une réussite et les résultats devraient être bientôt accessibles, en premier sur Wikidata.

Documents d'archives du CNRS : les dossiers d'archives, un document en cours d'analyse et un ordinateur pour saisir les résultats.
Quand des archivistes ont consciencieusement rangé et indexé les documents, le travail est certes toujours poussiéreux, mais beaucoup plus agréable.

Enfin, j'ai ouvert une liste de souhaits à la communauté wikimédia, toujours dans l'objectif de faire du lien avec elle.

Épisode 5 : bilan d'un mois de résidence

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En arrivant aux Archives du Rhône pour la journée d'éditathon organisée par la Cabale lyonnaise, j'avais pour objectif de travailler sur les écoles normales. Et puis des cartes ont surgit dans mon champ de vision : je venais de rencontrer le travail de cartographie en série d’Émile Fourquet auquel j'allais me consacrer durant la majeure partie de la journée.

Une carte de déplacement d'un tueur en série en France.
Et on comprend pourquoi tant le sujet est original et d'une étonnante modernité. Affaire à suivre.
Travail de numérisation d'une carte d'Emile Fouruqet par un bénévole de la communauté wikimédia de Lyon lors de l'éditathon 2024 aux archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon
Zwiiiii ! Écouter les scans en libre-accès travailler est très satisfaisant.

J'ai été émerveillée d'avoir des scanners, notamment A0, à ma disposition, de rencontrer des archivistes qui connaissaient de tête des identifiants Wikidata et participaient avec enthousiasme aux projets et par la diversité des pages alimentées grâce aux archives.

Au passage, poussée par mes condisciples, j'ai fait un peu de cartographie sur OpenStreetMap. Il y a eu un pique-nique mémorable sous un magnifique soleil, ce qui m'a permis de rencontrer une autre partie de la communauté lyonnaise. Le bilan collectif est impressionnant et peut être consulté ici.

Le lendemain, j'ai accompagné un éditathon 1lib1ref à distance, qui s'est prolongé quelques jours après par une formation sur OpenRefine. Elle m'a permis d'importer un ensemble de prix comme démonstration du potentiel du logiciel. Le public était ravi (mais qui ne le serait pas devant la découverte de ce que peut faire OpenRefine).

J'ai eu aussi plusieurs réunions, allant de la prise de contact à des explications sur ma résidence. J'ai fait un détour par le wikimidi de les sans pagEs pour présenter les bénévoles à l'équipe de l'URFIST (et inversement) et passé la tête à la séance éval', toujours dans l'objectif de faire le lien avec la communauté. J'ai créé des ébauches de software paper et software journal sur le Wiktionnaire et continué des traductions incomplètes de pages sur meta quand elles croisaient mon chemin.

J'ai fini la semaine comme je l'ai commencée, aux archives (mais celle de Lyon, labellisée Culture libre par Wikimédia France), en participant comme validatrice de données à un éditathon de l'association CartONG sur OpenStreetMap. Ce fut un choc de me rappeler combien la présentation d'un projet libre pouvait être courte et la prise en main facile. J'ai visité l'exposition sur les cartes et fait une prise de contact avec le personnel présent.

Défi cartographique, alias un mapathon, aux Archives de Lyon avec CartONG en 2024. Les personnes vectorisent des habitations sur une image aérienne grâce à la plateforme HOT.
Un mapathon qui permet d'ajouter des photos d'OpenStreetMap sur Commons. Une petite pierre à l'édifice du rapprochement avec les projets Wikimédia.

Enfin, j'ai fait le bilan de ce premier mois. J'ai beau me dire qu'il y a eu des ponts partout, que c'était la prise de poste ou qu'il y a eu 1lib1ref, il est passé en un clin d’œil et je n'ai pas pu lancer certaines actions que j'avais en tête. J'ai donc fait une synthèse sur mes pratiques et mes manières de travailler dans le but de faire évoluer la situation.

Épisode 6 : (une semaine) en résidence à Nice

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Cette semaine, c'était le colloque des URFIST à Nice. Ce fut donc de joyeuses (re)trouvailles avec les autres wikimédiens en résidence. Entre nous, les échanges ont porté sur des retours d'expériences, nous nous sommes formés mutuellement et nous avons programmé la suite des actions collectives (par exemple David Revoy au wikicafé de novembre). Pyb en résidence a présenté son projet d'exposition itinérante sur les océans (j'ai hâte de l'accueillir à Lyon), Mickaël en résidence réalisait plein de mini-modifications pour un grand projet (qui va être fantastique) et Hugo en résidence se localisait à l'oreille grâce aux démonstrations de sa carte en occitan sifflé. En étant dans la petite équipe de mon URFIST (trois personnes, plus moi), je ne m'imaginais pas qu'il y avait un réseau, celui des URFIST, où tout le monde s'épanouit dans une ambiance très conviviale : on a eu un tour de table des projets des uns et des autres, un atelier serious game, un open bar de compétences et bien sûr un point sur nos résidences. L'équipe niçoise avait soigné le off, avec des visites de villes et du bord de mer, avec un soleil au beau fixe sans être trop chaud. J'ai particulièrement adoré regarder le viseur de l'appareil photo de Mickaël pour voir ce qui retenait son attention et arriverait bientôt dans sa catégorie Commons.

Dans le train du retour, je me suis lancée dans l'ajout des docteur honoris causa de l'université de Lyon 1, dans la lignée de mon travail à l’université de Pau. Sans que je le sache, ce sujet intéressait vivement une personne qui m'a envoyé un mail, me suggérant de travailler sur ce sujet (elle avait peur que je m'ennuie après l'import des médailles d'argent du CNRS). Elle a intégré plusieurs centaines de données, ce qui laisse les prix à rechercher sur les sites web des universités. Or ces données ont plusieurs atouts pédagogiques : elles sont trop nombreuses pour être intégrées manuellement, mais sans être trop importantes, avec des enjeux faciles à comprendre, tout en étant dépaysantes, avec du nettoyage à faire avant de les intégrer à Wikidata, ce qui en fait un jeu de données parfait pour un atelier d'initiation à OpenRefine. Elles permettant aussi de travailler avec les services des universités qui ont souvent seulement une partie des informations. Et voici comment la constitution d'une base de données de cette récompense très symbolique surgit dans ma résidence : affaire à suivre.

Épisode 7 : Début du mois cartographique

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Pyrénées de brebis (24 mois), Pyrénées de brebris, mi-brebis mi-vache, chèvre, mi-brebis mi-chèvre, tome de chèvre, moelleux de Barétous
La dégustation du plateau a mis tout le monde d'accord (mais pas sur les mêmes fromages).

Le retour à Lyon a été celui au calme : 1lib1ref est terminé et j'ai fini le premier tour de présentation aux différentes structures. De mon passage durant le week-end dans le Béarn j'ai ramené quelques fromages, j'ai donc fait découvrir le concept de wikicheese à des collègues ravis. J'ai lancé mon mois cartographique par différents messages (notamment sur le bistro) et des débuts d'initiatives afin de mieux saisir les liens entre OpenStreetMap et Wikipédia. Il y a eu aussi un éditathon 5 étoiles à la bibliothèque municipale de Lyon pour accompagner l'exposition cartographique Représenter le lointain : Un regard européen (1450-1950). J'ai fait de chouettes rencontres parmi les personnes présentes. Le groupe a bénéficié d'une visite privée de l'exposition, d'un délicieux repas, d'une formation par Lyokoï et d'une grosse après-midi de contributions avec une documentation soignée. La Magellanie a immédiatement attiré mon attention et j'ai beaucoup aimé démêler les différentes sources sur le sujet.

Carte noire et blanche de la Magellanie, une sorte d'Antarctique fusionné de nombreuses îles.
Une terre à l'époque méconnue d'un point de vue cartographique et que l'on sait aujourd'hui être un joyeux agrégat de terres plus ou moins existantes. Le rêve.

J'ai fait un peu de Wikidata, de la catégorisation et j'ai ajouté les magnifiques illustrations orphelines de réutilisation aux articles qui leur correspondaient.

Lithographie du débarquement en Terre Adélie de navigateurs.
Le monde doit découvrir cette somptueuse lithographie de la Terre Adélie, cette maîtrise du noir/blanc, ces détails de la glace, cette brume glaciaire magique et ces manchots d'Adélie qui semblent accueillir les navigateurs.

Dans l'objectif de tester la duplication de la carte en occitan sifflé d'Hugo, j'ai enregistré plusieurs centaines de toponymes de Côte d'Or (mais en langue française), ce qui m'a permis de tester sur le long cours Lingua Libre.

Les doctorats honoris causa sont à présent un wikiprojet sur Wikidata auquel je me suis jointe avec l'import des récompenses de Lyon II, Lyon III, la Franche-Comté, la Savoie, Jean Monnet et l'ENS Lyon. Ces imports sont l'occasion de beaucoup de corrections, de clarifications et de précisions, un travail de fourmi minutieux mais très satisfaisant (surtout avec OpenRefine comme fidèle bras droit).

Enfin, entre les réunions, j'ai fait un début de traduction de la charte du mouvement et des 6 pages associées, toujours dans l'objectif de faire du lien avec la communauté. La page sera ensuite relue et validée par d'autres personnes. En tout, elle sera disponible dans plus de 20 langues d'ici au 18 juin. 30 langues ont déjà commencé, 8 langues l'ont complété à 100% (et le français en fait donc partie).

Épisode 8 : vive la 3D !

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Plus besoin de relancer des requêtes SPARQL sur les doctorats honoris causa, ni de bricoler ici et là des changements de codes Wikidata : la semaine commence avec la publication par Symac d'un splendide tableau de bord. Une nouvelle dimension qui va d'ailleurs évoluer au fil de la semaine avec de nouvelles statistiques... Et la mise en lumière des manques et des erreurs. J'ai consacré une partie de mon temps à leur correction. Je ne suis pas la seule à le faire : le projet se compose à présente de quatre personnes. J'ai aussi continué mon travail de recension avec les récompenses de Grenoble 1, Grenoble 2, Grenoble 3, Grenoble Alpes, l'INSA de Lyon et la COMUE de Lyon. J'ai également publié le jeu de données des doctorats honoris causa de Pau sur Data ESR dans une perspective de test, avec succès.

La semaine a été ponctuée de réunions pour préparer de futurs éditathons, le State of the Map, mais aussi pour réfléchir à une semaine de formation à Dijon. J'ai aussi fait une séance personnalisée d'aide à la rédaction d'article, niveau avancé.

Durant le week-end, j'ai quitté Lyon, à la chaleur sèche et prononcée, pour l'humidité glaciale des Alpes où se déroulait le séminaire annuel de l'association de cartographie humanitaire CartONG. Il doit exister un mot, sûrement en japonais, pour définir la surprise de rencontrer en 3D des personnes que l'on a seulement croisées, pourtant longuement, en visio. On observe mille petits détails que l'on ne peut observer qu'en vrai et qui complètent les personnalités que l'on a appris à découvrir au fil des années. Sans surprise, ma résidence a été le sujet de bien de mes discussions, OpenStreetMap et Wikipédia restant des communautés proches.

Semaine 9 : sous le soleil d'OSM

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Trois ouvrages de Fontviolant.
Malheureusement, l'article n'était pas dedans. Par contre, il y aura un 1lib1ref en janvier à cette bibliothèque.

Il existe sur Wikipédia un système d'entraide pour aller chercher des sources de niche soigneusement conservées dans quelques bibliothèques choisies. C'est par ce biais qu'un wikimédien m'a demandé un ouvrage situé à l’École centrale de Lyon, l'occasion d'aller également les rencontrer avec l'objectif d'y proposer de futurs ateliers.

J'ai ensuite rejoint une réunion du groupe local de MATE SHS, un réseau métier qui structure beaucoup d'initiatives en sciences humaines. L'occasion de présenter aux "petites mains de la recherche", avec parfois le rôle de COFO (COrrespondante FOrmation) et de science ouverte/HAL ce que la résidence pouvait leur apporter, ainsi qu'à leurs laboratoires de recherche.

Mais surtout, cette semaine a été sous le signe d'OpenStreetMap : formation en visio en début de semaine et formations en présentiel en fin de semaine à l'occasion du State of the Map France (à mi-chemin entre une wiki-convention francophone et un wikicamp). En début de semaine, j'ai présenté OSM dans le cadre de ma résidence wikimédienne et en fin de semaine j'ai présenté Wikipédia à la communauté OSM. J'ai eu le plaisir d'être rejointe par Hugo, Mickaël, plus une partie de la cabale lyonnaise et, parfois, le soleil. Il y a eu un record de profils wikimédia, ce qui s'ajoute au record du nombre de participations. Les replays sont en ligne.

Semaine 10 : vacances à 8 pattes

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J'ai participé cette semaine, dont un jour à titre pro, à un Inventaire général de la biodiversité du Museum de Paris, spécialement dédié aux araignées, à Sainte-Foy-Tarentaise. Mais il faudra de la patience pour voir les résultats sur la toile.

Semaine 11 : le calme avant la tempête

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Une longue liste de mails à traiter m'attendait à mon retour de congés, plus la préparation de la semaine suivante et, entre les deux, des interventions diverses. Un atelier Commons à Lyon 3 m'a servi de répétition (toutes les photos que je prend lors de ma résidence sont en CC-BY-SA) et j'ai apprivoisé l'import de document sur Wikisource, un des projets où je suis la moins expérimentée, mais heureusement très bien entourée (notamment grâce aux supports du Deuxième texte, rencontré à la convention de les sans pagEs). Cette semaine de reprise s'est clôturée par une aide individuelle sur un article, l'import des doctorat honoris causa de trois établissements et une présentation dans un séminaire. Une semaine somme toute représentative du travail de wikimédienne.

Semaine 12 : Wikimédia en mode intensif

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Dans les agendas très garnis de la recherche, les « écoles  » font figure de bouffée d'air. On peut se focaliser sur une thématique durant plusieurs jours de manière intensive, en discuter avec des personnes elles aussi intéressées par le sujet, tout en étant dans une bulle coupée de l'extérieur. Début juillet est un moment idéal pour cela, c'est donc une « école d'été wikimédia » qui a été proposée à l'université de Dijon, ville éloignée géographiquement de mon bureau mais très proche par les nombreux échanges qui y avaient déjà eu lieu. J'étais accueillie par la Maison des Sciences de l'Homme de Dijon qui a assuré tout le volet logistique, me permettant de me centrer sur le contenu. On déploie le kakemono, on libère les goodies de leur boîte, on mets son plus beau tee-shirt URFIST et on déroule le menu : initiation à Wikipédia, Wikipédia avancé, Wikisource, Wikidata et OpenRefine (un couple, sans surprise, très attendu), Commons et OpenStreetMap (il fallait un invité), le tout en cinq jours.

Qu'a fait le public de cette école ? Ils ont ajouté des sources issues de HAL ou d'ouvrages dijonnais, importé des photos représentant l'université de Dijon (très déficitaire dans ce domaine), enrichi les pages Wikidata des doctorats honoris causa (gros succès grâce au tableau de bord de Symac), importé avec OpenRefine la liste des athlètes paralympiques français (une bonne préparation pour les JO qui a plu) ainsi que des médailles de scientifiques et commencé la retranscription du Livre des petits enfans de Marceline Desbordes-Valmore. Pour cette dernière activité, il y avait eu un travail de l'ombre, réalisé par de nombreuses petites mains : il m'a été proposé grâce au travail de synthèse des œuvres de l'autrice, travail qui a pointé le caractère rare du livre (il est absent de la BNF). L'ouvrage en deux tomes a été scanné grâce à la formidable équipe de numérisation de l'ENS de Lyon (3 semaines de délais annoncé, livré en une semaine). Enfin, il a été importé sur Wikisource en suivant les conseils avisés d'un wikisourcien qui n'a pas économisé son temps dans ce projet. L'ouvrage servira pour la recherche dans plusieurs disciplines, mais aussi pour l'enseignement (voire même l'agrégation, Marceline Desbordes-Valmore est au concours en 2024) ce qui a orienté le choix de ce livre.

C'est de mon avis le point le plus difficile lors d'une formation Wikimédia quand elle n'est pas "fléchée" : trouver un sujet qui intéressera tout le monde. Quand une personne ne va pas spontanément sur un projet libre, tant que l'intérêt n'est pas trouvé, la personne a du mal à entrer dedans. L'avantage d'une semaine de contribution, c'est que des projets plaisent davantage aux uns et des activités davantage à d'autres. Le consensus est par contre unanime sur le caractère exceptionnel des projets dont la richesse n'a fait qu'étonner l'école thématique.

Semaine 13 : le calme après la tempête

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Après une semaine dense, j'ai surtout consacré mon temps à la post-formation : remercier sur les contributions, corriger des erreurs, répondre aux questions et aider les personnes qui continuent à apprivoiser les projets. Les nombreux imprévus ne m'ont pas fait avancer autant que je le souhaitais sur des relectures de documents et dans de l'administratif... Qui peuvent heureusement attendre septembre. Enfin, à quelques jours de la fermeture de la fac, j'ai fait un point avec chacun de mes collègues wikimédiens, notamment Hugo qui termine sa résidence prochainement. Vivement septembre !

Semaine 14 : c'est la rentrée !

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Durant l'été, les universités sont fermées, j'étais donc en congés. Durant l'été, le monde de la recherche fait ses travaux d'été : rédaction de papiers, participation à des colloques, rangements, préparation des cours, lectures et réflexions diverses sur des projets à construire (et parfois : du repos). En travaillant dans une université, mes travaux d'été sont assez semblables : rédaction de l'article sur le globe de la bibliothèque de Lyon, participation à distance à wikimania, déballage de mes cartons après mon troisième déménagement en quatre mois, mise à jour de la page des bandeaux de licences par pays (une demande de l'école thématique), début de traductions de pages de documentation (les balises de traduction ont été inventées par des personnes qui aiment faire souffrir les autres), fin de la retranscription du livre des petits enfants sur wikisource (qui n'est pas pour les petits enfants, mais permet de clôturer l'école thématique) en regardant les JO, participation à une séance du Deuxième texte et j'ai soutenu le mois anti-pub et wiki loves sport.

Entre temps, l'article que j'ai rédigé entre autre avec Pyb est sorti, ainsi que l'interview pour Elles font le libre enregistré au SOTM et la communauté à validé l'ajout des identifiants HCERES en fin des pages Wikipédia.

Il était temps de reprendre le travail pour communiquer sur tout cela, ainsi que sur le programme des formations jusqu'à décembre, pour envoyer les 16 mails rédigés durant mes vacances qui attendaient avec impatience de partir, pour relire les 42 livrets que Mickaël avait eu le temps de rédiger durant mon absence et pour apporter mon aide aux préparatifs de la wiki science competition 2024 déjà enclenchés par Pyb.

La semaine a été constellée de réunions pour préparer les événements du deuxième semestre (un événement en mars 2025 se prévoit en septembre 2024) et consolider ceux prévus d'ici décembre (donc programmés en avril, voire mars).

J'ai participé à la réunion mensuelle du groupe local lyonnais, dont l'équipe a fort gentiment relu corrigé mes pages sur le wiktionnaire et m'a aidé dans la rédaction de la page d'animal totem.

Enfin, j'ai passé une journée en webinaire à me former sur la revue systématique en santé. Ma résidence se passe à Lyon 1, où la médecine tient une place importante, et il y a un souhait que ma résidence aille dans cette voie dont j'ignore tout. Cette formation est une brique pour m'approcher peu à peu du sujet.