Dordondordon
bonjour, en près de dix ans de lectures (tout d'abord traducteur, je suis un bibliophile qui a voyagé beaucoup comme reporter), favorisées par un long chômage, je me suis constitué dès 1998 une banque de données sous la forme d'un DICTIONNAIRE DES SUCCULENCES ET DES TRUCULENCES, qui ne doit quasiment rien à Internet. Cela constitue environ 6900 (six neuf cent) pages. C'est là-dedans que je devrais puiser pour collaborer à Wikipedia, au sujet de la langue française (et singulièrement l'étymologie), de la littérature et de l'histoire.
Pourquoi ce pseudo DORDON? Parce que j'ai trouvé nulle part une définition de ce mot... Sinon, comme il se doit, dans mon dictionnaire. Voici ce que cela donne à l'entrée
DOURDIER. «Un lourdaut, un niais» (Cotgrave, Oudin). Dordon. Romandie (St-Léonard). Dans mon village, dordon avait le sens de dourdier (ne pas confondre avec TOCSON, état plutôt momentané). Nous dirions un casse-couilles, incurable. Bourré de bonnes intentions, ne doutant de rien, le dordon mettait régulièrement les pieds dans le plat au service d’une «bonne» idée, une seule, trop souvent saugrenue. Inconscient mais incorrigible gaffeur, on l’entendait heureusement venir, avec ses gros sabots. On redoutait le mauvais dordon, en proie à une sale idée fixe, trop souvent entretenue dans un vin blanc sec, le fendant (voir RÈCHE). Et l’on souriait à l’évocation du bon dordon, espèce de bedeau laïc, qui s’occupait sans faire grand mal: il s’agitait, vaquait, moulinait, faisait l’intéressant sous l’oeil bienveillant de ses compagnons. Peut-être équivalent masculin de DONDON, ou né de trudon (tambour, selon Nodier), le dordon est un cousin valaisan du OUIN-OUIN des Vaudois. Le mot dordon ne s’appliquait qu’à l’homme. Les femmes avaient, elles, leurs punaises de sacristie, grenouilles de bénitier, et autres zappes (cancanières à la langue trop bien pendue), fenôles à volumineux missel et à chapelet à gros grains. Il y en avait une, vieille fille, et donc à loisirs plus copieux, qui tenait scrupuleusement un registre des mariages et des naissances: d’où sa collection personnelle de «pécheresses». Ma mère en était, car - en bon dordon, déjà? - j’avais cru bien faire de naître avant terme. En août 1937. Clos des Dordons. Dénomination d’un fendant de haut lignage, élevé par mon vieux pote Robert Marini (1912-1997). «Pourquoi Dordons?» lui demandait un... dordon. «Pour faire parler...»
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