Utilisateur:Jackobrian/Tribu Ka

La Tribu Ka est un mouvement français se présentant comme le défenseur du peuple noir, s'inspirant de la doctrine du khémitisme[réf. nécessaire], et attribuant aux populations négro-africaines la fondation de la civilisation égyptienne, créé en décembre 2004 par Kémi Séba et dissout par le Président de la République le 26 juillet 2008.

Kémi Séba a ensuite formé le mouvement politique Génération Kémi Séba.[1]

Présentation modifier

La Tribu Ka symbolise pour certains l'émergence d'un extrémisme noir en France[2]. Elle fut fondée par Kémi Séba, à l'origine proche des thèses du mouvement musulman américain la Nation of Islam.

Pendant sa période d'activité, la tribu Ka organise régulièrement des réunions interdites aux Blancs (les « Leucodermes »), aux Juifs (les « Hyksos ») et aux Arabes.

La Tribu Ka, dénonçant le métissage, prône la séparation raciale à l'échelle mondiale et réclame un dédommagement financier à l'Ocident pour l'esclave. Elle revendique ses liens avec des organisations d'extrême-droite suprémacistes blanches partageant le même projet racial[3].

Actions médiatiques modifier

Le dimanche 28 mai 2006, 40 membres de la Tribu Ka se rendent dans le quartier juif de la rue des Rosiers à Paris avec le but affiché d'y provoquer les membres de la Ligue de défense juive et du Betar dans leur salle d'entrainement au Krav maga, les accusant de ratonnade envers des Noirs lors des marches de soutien après le meurtre d'Ilan Halimi. Des commerçants et des témoins font état d'insultes racistes[réf. nécessaire], de provocations et de bousculades envers la population de ce quartier de la part des manifestants. La police ne constate pas de port d'arme[4].

À la suite de ces évènements, Philippe de Villiers appelle à ce que les membres de Tribu Ka soient déchus de la nationalité française [réf. nécessaire], tandis que l'UEJF et SOS Racisme demandent la dissolution du groupe [réf. nécessaire].

Par la suite, ils exercent des actions à visée médiatique (irruption dans un tribunal pour assister au procès d'un policier accusé d'avoir tué un enfant noir, déplacement à Compiègne pour soutenir un jeune Noir s'étant fait tirer dessus par un Blanc, inauguration du Musée du Quai Branly etc.)[réf. nécessaire]

Dissolution modifier

En suivant une proposition du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy fondée sur la loi du 10 janvier 1936 « relative aux groupes de combat et milices privées » interdisant les groupements qui propagent des théories qui justifient ou encouragent à la discrimination, à la haine et à la violence du fait de leur religion ou origine ethnique, le président de la République Jacques Chirac décide de dissoudre la Tribu Ka le mercredi 26 juillet 2006 par décret pris en conseil des ministres.

De son côté, la Tribu Ka déclare qu'elle ne tiendra pas compte de cette demande de dissolution. À cet égard, le groupe n'était de toute manière pas constitué en association ou parti politique dont les statuts avaient été déposés.

Suite à la dissolution, Kémi Séba affirme dans une interview[5] que « c’est Sarkozy qui [l']a quasiment créé politiquement et médiatiquement ». Kémi Séba recrée par la suite un site Internet qui est interdit le 25 septembre 2006 par la justice car, selon le juge, le site « en évoquant la nécessité d'éradiquer cette mafia sioniste, le fait que la pieuvre sioniste détruit tout sur son passage en asphyxiant toute trace de dignité humaine, le défendeur, en reprenant la thèse imaginaire du complot, ne peut sérieusement pas contester qu'il entend bien stigmatiser un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une confession, et aussi une race »[6].

Le responsable du groupe a de suite indiqué, après cette décision : « La Tribu Ka va transgresser cette décision injuste, on continuera à se réunir, à mener nos actions ». Le 25 septembre 2006, le tribunal de Paris fait fermer le site Internet de la Tribu Ka, rapporte le journal L'Express.

Selon arrêt en date du 17 novembre 2006[7] le Conseil d'État rejete la demande d'annulation du décret portant dissolution du groupement, notamment en approuvant ce décret d'avoir relevé que la Tribu Ka « se livre à la propagation d'idées et de théories tendant à justifier et à encourager la discrimination, la haine et la violence raciales, notamment à l'encontre des personnes qui ne sont pas de couleur noire, qu'il prône également l'antisémitisme et qu'il a organisé des actions menaçantes à l'égard de personnes de confession juive » et estimant qu'elle a « provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence envers des personnes à raison de leur appartenance à une race ou une religion déterminée, et propagé des idées ou théories à caractère raciste et antisémite ».

Génération Kémi Seba modifier

Quatre mois après la dissolution de la Tribu Ka, le 29 novembre 2006, Kémi Séba fonde Génération Kémi Séba (GKS).

Cette organisation, aux orientations très proche de l'ex-Tribu Ka, marque sa différence en annonçant son intention de se présenter aux municipales de Sarcelles de 2008. Elle précise son intention de reprendre « par les urnes ou par les armes » une ville qui serait controlé par les « sionistes » et où les mêmes oppresseraient les Noirs[8]. GKS trouve des sympathisants dans la mouvance ultra- nationaliste française (comme le Renouveau français).

Le 1er avril 2008, la justice a estimé que Stellio Capochichi, dit Kémi Séba, avait fait acte de reconstitution de ligue dissoute en fondant le groupe GKS, et l'a condamné à six mois de prison, dont deux fermes, ainsi qu'à un an de privation de droits civiques. Il a a annoncé son intention de faire appel[9].

Voir aussi modifier

Références modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier