Utilisateur:Khriska/La Cage aux fauves

Cette expression va naître le 18 octobre 1905 lors du troisième salon d’automne[1] qui s’ouvre au Grand Palais.

En cause : la salle VII, qui fait grand bruit. Une poignée de peintres et 39 de leurs toiles aux couleurs criardes détonnent. Si bien qu' Emile Loubet, alors président de la République, refuse de l' inaugurer. Les critiques d'art très consensuels y vont à qui mieux mieux de commentaires acerbes : « bariolages informes », « brosses en délire », « mélange de cire à bouteille et de plumes de perroquet, « pot de peinture jeté à la face du public ». Un buste de marbre plutôt classique et placé au centre de la pièce inspire le critique Louis Vauxcelles : « C’est Donatello parmi les fauves ». La formule fait mouche et la salle est bientôt rebaptisée « la cage aux fauves ». Ainsi Camoin, Derain, Manguin, Marquet, Matisse et Vlaminck, y ayant exposé sont assimilés à cette expression et leur peinture est qualifiée de « fauviste ».

Les Fauves font des petits ; En 1905 toujours, Raoul Dufy est ébloui par le tableau de Matisse « Luxe, calme et volupté » qui y est présenté et fait scandale en créant l’émotion par la violence et les contrastes des couleurs, très éloigné des jeux subtils de la lumière chers aux impressionnistes.

Raoul Dufy[2] « Quand je parle de la couleur, je ne parle pas des couleurs de la nature, mais des couleurs de peinture, les couleurs de notre palette qui sont les mots dont nous formons notre langage de peintre (…) Je fais de la couleur l’élément créateur de la lumière, la couleur à mes yeux n’étant que génératrice de lumière ».

Le fauvisme est né et Raoul Dufy y adhère pleinement, même si ce n’est qu’une étape vers la découverte de son style personnel, il conservera toute sa vie de cette période la recherche de la simplicité, l’épuration du sujet et le goût des couleurs éclatantes.

Alors quoi de plus surprenant que d’associer Raoul Dufy et la Cage aux Fauves[3], le studio photographique situé 5 villa de Guelma à Paris, là où vécurent et travaillèrent Raoul Dufy et un autre fauve et ami havrais George Braque. Comme la salle VII du Grand Palais, le studio La Cage aux Fauves affirme avant tout une profonde liberté de représentation et une mise à distance du principe de ressemblance en allant à l'encontre des usages du temps avec un procédé aux sels d'argent nommé le collodion humide, instable, fastidieux à utiliser et qui la plupart du temps fait des coulures et des moirés, révélant la personnalité du portrait à travers des défauts bien plus qu'un cliché numérique ne pourrait le faire et cela n'en déplaisent aux critiques voués à adouber la photo créé par l'intelligence artificielle. Il y a dans les portraits de la Cage aux Fauves quelque chose de choquant et de fascinant à la fois comme la femme au chapeau de Matisse.

Depuis 1905 personne ne ressort indemne de La Cage aux Fauves". Y entrer c'est faire un voyage dans le temps, loin des selfies et des modes rafales. Le temps d’une pose longue, parfois 18 secondes, il se passe des choses comme par magie...ou par photomancie.

Notes et références

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  1. « Le scandale du salon d'automne de 1905 au Grand Palais : la naissance du Fauvisme ! », sur www.grandpalais.fr (consulté le )
  2. « Raoul Dufy, n'est pas un peintre fauve bien qu'il ait marqué le fauvisme », sur www.raoul-dufy.com (consulté le )
  3. « La cage aux fauves et le fauvisme - Studio photo au collodion humide », (consulté le )