Utilisateur:Leonard Fibonacci/Simon Kepha

Chacune des versions des Toledot Yeshu contiennent un passage de deux à quatre pages dont le héro est Simon Kepha (appelé Simon ha-Qualphassi dans la version Huldreich).

Identité

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Simon Kepha est clairement le Simon Pierre des évangiles ou Simon Kephas de la tradition chrétienne. Il vit à l'époque de Jésus, mais n'entre en scène qu'après sa crucifixion. Dans les Manuscrits de Strasbourg et de Vienne, il est indiqué que le « nom de Kepha » fait référence à une pierre (la pierre sur laquelle prophétisa Ezéchiel) tout comme dans l’Evangile selon Matthieu Jésus donne ce surnom à l’apôtre Simon Pierre en faisant le célèbre jeu de mot : « Pierre tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Dans le Manuscrits de Vienne il est explicitement indiqué que « c’est ce Simon Kepha que les goyym (païens) appellent Saint Pierre (p. 65) ». Il ordonne aussi aux goyym de « faire ce que vous ordonna San Paolo au nom de Yeshu (p. 64) ». Il est assez clair que ce San Paolo est le Saint Paul chrétien amplement cité dans le Nouveau Testament. Dans le manuscrit de Vienne il est indiqué que: « Il fut le premier pape » (ms. Vienne p. 65).

Son nom

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Outre Simon Kepha (ou Shimon Kepha ou Keifa), il est aussi appelé Simon Ha-qalphassi dans la version Huldreich des Toledot Yeshu. Mais on trouve aussi la forme

  • "Shimon HaKalpus" (fr:wik article 10 Tevet
  • "Shimon HaKalfus" (Chaim Goldberger[1]
  • Un article d'un rabbin hostile l'appelle tour à tour "Shimon Kalfus" qui est clairement le même nom que "Shimon HaKalfus" auquel on a enlevé l'article "Ha" ("le") et un peu plus loin "Shimon Kalaphon"[2]. Peut-être résultant de la tradition d'utiliser des jeux de mots sur les noms.

Dans la version Huldreich des Toledot Yeshu

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Commençons par remarquer que cette version a pour titre: "Yeshuh Kritot Yezus". J.-P. Osier indique que « le terme Kritot signifie littéralement: destructions, divorces, au pluriel. Un traité de la Mishnah est ainsi intitulé (p. 105). » L'idée figurant dans le titre exprime donc une opposition de Yeshuh avec Yezus. On pourrait donc le traduire "Yeshuh contre Yezus", (ou "divorces de Yeshuh avec Yezus"). Ce qui introduit l'idée que dans le texte il est question de deux Jésus différents. L'un le fils de Marie de Kalpos (ou de Clopas), l'autre le célèbre Jésus, les deux Marie mère de ces deux Jésus ayant toutes deux été surnommées "Marie la Magdaléenne".

Dans le début du texte, Jésus est toujours appelé Yeshouah (et pas Yeshuh). A la fin du récit d'enfance, il est indiqué (p. 109) que les sages l'appelaient Yezus qui sont les initiales de "que sa mémoire soit effacée ainsi que son nom". A partir de ce point du texte, il est toujours appelé Yezus. Loin de faire des confusions comme le disent la plupart des critiques, l'auteur veut signifier ainsi que le récit d'enfance et la suite du récit ne s'applique pas au même Jésus (Jésus fils de Marie de Clopas, sœur de Siméon de Clopas pour le récit d'enfance et Jésus ha-Notsri pour la suite. Il cherche peut-être à imiter ce qui a été fait pour l'évangile selon Matthieu dont le récit d'enfance emprunte à un Jésus Emmanuel né "au temps d'Hérode" et qui a été ajouté au texte initial au IIIe - IVe siècle.

Dans le récit consacré à Simon Ha-Qalphassi à l'avant-dernière page, le nom de Yeshouah semble toutefois à nouveau utilisé une seule fois: « En ces jours là, la mère de Yezus, Marie, mourut et le roi ordonna qu'on l'enterre sous l'arbre où l'on avait pendu Jésus (p. 119). » Peut-être pour signifier que ces deux Marie ont toutes deux été inhumées dans le Tombeau des Rois. (Je pense que J.-P. Osier ne peut traduire par Jésus que s'il est écrit Yeshouah dans le texte. A moins que ce soit Yeshu ou la forme Yeshuh utilisée par J.-P. Osier dans le titre. mais il y a là une imprécision, que je vais essayer de lever en allant voir le texte en hébreu).

Au sujet du nom

Thierry Murcia translittère le nom de Shimon Kepha dans cet écrit sous la forme Shimon HaQalpossi, alors que J.P. Osier utilise la forme "Simon HaQualphassi". Mais il est évident que cette translittération résulte fortement du fait qu'il considère que Simon Kalpos et Simon HaQualphassi est le même personnage (en l'occurrence Siméon de Clopas). Il est évident qu'en rajoutant (arbitrairement) un "Ha" devant le nom "Kalpos" et en translittérant "HaQualphassi" en "Ha-Qalpossi", les noms des deux personnages deviennent très proches. Mais ce n'est que le reflet du point de vue de T. Murcia qui semble ne pas avoir analysé ces textes (dans sa somme "Jésus dans le Talmud" ou dans ses articles dont "Qui était ben Stada", il ne parle jamais des Toledot Yeshu, il n'aborde rapidement la question que dans son livre sur Marie la Magdaléenne. Les rabbins qui utilisent la forme Hakalpus ou Hakalfus sont conditionnés par la même confusion. Il est donc possible que ce choix de nom dérive aussi de cette confusion. Mais il est possible qu'une de ces deux formes (probablement Hakalpus) veuille dire "le séparateur" et que c'est pour cela qu'ils privilégient cette forme. Cette appellation, peut-être fondée sur un jeu de mot, pouvant être très ancienne.

En tout état de cause, les translittérations de J.-P. Osier - qui ne manifeste aucun a priori sur ce sujet - semblent meilleures.

Simon Kepha dans les Toledot Yeshu

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Il y est décrit comme un rabbi d'une très grande sagesse

Comparaison Simon Kepha et Simon ha-Qalphassi

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Dans la version Huldreich Simon ha-Qalphassi a les mêmes caractéristiques que le Simon Kepha des manuscrits de Vienne, de Strasbourg ou de Wagenseil.

Ainsi les deux Simon :

  • sont enrôlés par les Juifs pour entraver le mouvement de Jésus car ils voyaient le nombre des partisans de Jésus devenir de plus en plus nombreux ;
  • dans la version Wagenseil (p. 100) tout comme dans la version Huldreich (p. 119) c’est Simon qui propose ses services aux autorités Juives ;
  • les autorités juives demandent à tous deux de convaincre les partisans de Jésus de ne plus agresser les Juifs ;
  • tous deux demandent qu’on lui jure que s’il accepte, il aura part dans le monde à venir ;
  • tous deux se convertissent à la religion de Jésus à la demande des autorités juives afin qu’il les convainc de ne plus agresser les Juifs ;
  • dans la version Wagenseil (p. 100) tout comme dans la version Huldreich (p. 117) tous deux ont le privilège de pouvoir connaître le « nom explicite » de Dieu ;
  • dans la version Wagenseil (p. 100) tout comme dans la version Huldreich (p. 117) tous deux, grâce au « nom explicite », font des miracles considérables pour prouver qu’ils sont bien l’envoyé de Jésus ;
  • dans la version Wagenseil (p. 100) tout comme dans la version Huldreich (p. 117) tous deux se rendent dans la capitale des partisans de Jésus (Rome ou (la ville maudite));
  • dans la version Wagenseil (p. 100) tout comme dans la version Huldreich (p. 117) les partisans de Jésus acceptent les conditions fixés par Simon Kepha;
  • tous deux s’installent dans « une tour » ;
  • dans la version Wagenseil (p. 102) tout comme dans la version Huldreich (p. 117), la tour se trouve à Rome ou dans la capitale des Aïtes.
  • tous deux parviennent à convaincre les participants de Jésus de ne plus s’en prendre aux Juifs.
  • tous les partisans de Jésus acceptent toutes les conditions posées par chacun des deux Simon.

Ces 12 ou 13 exemples dans des textes de 3 pages maximum suffisent à montrer que Simon Kepha et Simon ha-Qalphassi sont le même personnage, c’est-à-dire le Simon Kepha de la tradition chrétienne.

De plus la trame de l'histoire est la même.

  • Dans le manuscrit Huldreich (p. 119), lorsque Marie, la mère de Yezus, meurt « le roi ordonne qu’on l’enterre sous l’arbre où l’on avait pendu Jésus », ce qui montre bien que le Jésus dont il s’agit n’est pas le fils de Marie de Klopas, mais bien le fils de Marie et de Joseph (cf. Gethsemani).

Un seul point plaiderait pour qu'il s'agisse de Siméon de Clopas, c'est le fait que Simon Ha-Qalphassi est présenté comme l'oncle de Jésus, ce qui est le cas de Siméon de Clopas si le Jésus en question est le fils de Marie fille de Clopas, comme indiqué dans la partie sur la naissance du nidah, fils d'impure. Toutefois, comme il est évident que Simon ha-Qalphassi est le même que Simon Kepha des autres versions cela entrerait fortement en contradiction avec les affirmations explicites suivant lesquelles « c’est ce Simon Kepha que les goyym appellent Saint Pierre » ou qu'il fut le premier Pape. De plus, la description qui en est faite correspond 10 fois plus à Simon Pierre qu'à Siméon de Clopas. Ainsi, dans ce récit Simon a une activité publique dans la capitale d'Aï (Rome) ce qui est le cas de Simon Pierre, mais qui n'est absolument pas le cas de Siméon de Clopas. Rien de ce que nous savons de ce dernier ne correspond d'ailleurs au récit (fuite et vie prolongée à Pella (Décapole) avec des Aïtes qui ont fuit avec leur famille, crucifixion à Jérusalem ou à Ostracine (Egypte), ...).
Il est donc plus simple et plus logique d'ignorer cette indication à moins que par parallèle étonnant, Simon Pierre ait, lui aussi, été un oncle de Yeshua ha-Notsri. Ce qui n'a rien d'impossible.

Mort le 9 Tevet

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  • Sid Z. Leiman, The scroll of Fasts: The Ninth of Tebeth
  • Dans le manuscrit Huldreich (p. 120), Simon Ha-Qalphassi meurt « le 8 de la lune de Tevet » et c’est pourquoi les israélites doivent jeûner ce jour là. Toutefois d'autres sources parlent plutôt du 9 Tevet[3], et le jour de jeûne semble bien avoir lieu le 9 Tevet. Il pourrait donc s'agir d'une erreur introduite par un scribbe.

Simon Kalpos

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Comme le soutien Thierry Murcia, Simon Kalpos est vraisemblablement Siméon de Klopas. Il est le frère de Marie de Kalpos, surnommée Marie Megdala [neshaya] et surnommée aussi Stada, mère d’un Jésus qui n’est pas Yeshu ha-Notsri. Son mari était Paphos ben Yehuda, mais elle est célèbre pour avoir eu des enfants – et notamment son fils Jésus – avec un homme appelé Pandera (ou Joseph Pandera) dans une liaison hors mariage [voir Toledoth Yeshu et les citations du Talmud].

Nous savons par ailleurs (Epiphane de Salamine) que Simon Cléopas (et donc Simon Kalpos des Toledoth Yeshu) est doublement cousin de Jésus le Nazaréen puisqu’il est le fils que Cléopas – donné comme le frère de Joseph – a eu avec Marie Jacobé donnée comme une (demi) sœur de la vierge Marie qui ont toutes les deux la même mère appelée Anna ou Dina.

Article Pierre en hébreu

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Dans les sources juives

[Version antérieure au 11 janvier 2019]
La mort de Pierre est mentionnée comme l'un des saints martyrs qui ont déterminé le jeûne du 9 Tevet. Joseph Karo l'écrit dans le Choulhan Aroukh[4] sans aucune explication sur ce problème. Selon le Baal HaTourim (« les 4 colonnes ») et le Choulhan Aroukh, la raison de ce jeune ne serait « pas connue[5] », en se basant sur l’Arbaa Tourim Orah Hayim 580, qui cite lui-même Simeon Kayyara. Certains soutiennent que ce jeune se justifie par la mort de Pierre mais qu'on ne peut l'écrire ouvertement par crainte de la répression.

Orah Hayim est la première des quatre sections de l'Arbaa Tourim, le code de Loi juive de Jacob ben Asher et, par conséquent, du Choulhan Aroukh de Joseph Caro qui en reprend la structure.

[Version antérieure au 4 décembre 2022] La première source juive connue qui fait référence à Pierre est le en:Sefer Hassidim(dont l'auteur est (mort en 1217), ibid.<refSiman Katza dans l'édition Mossad Rabbi Kook.</ref> Peter est appelé un "tzaddik" après lequel beaucoup se sont trompés et il est commandé de l'appeler "Peter Hamor".

[Suit des extraits présentés comme venant des midrashim, mais qui semble tiré des Toledot Yeshu où Shimon Kipfa est décrit comme un messager des Sages qui est allé séparer le christianisme du judaïsme.]

Certains ont vu sa mort comme une raison d'établir le jeûne Tisha B'Tevet (jeûne du 9 Tevet).

Article jeûne Tisha de Tevet en hébreu

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Le jeûne Tisha de Tevet est un jeûne du 9 Tevet qui apparaît dans la "Meguilat Ta'anit Batra" (Meguilat Ta'anit dernier chapitre, à ne pas confondre avec la Meguilat Ta'anit), une ancienne liste de jeûnes qui apparaît pour la première fois dans le Livre des Grandes Lois . Avec le reste de la liste, le neuvième jour de Tevet apparaît comme un jour digne de jeûner sur Shulchan Aruch , Orach Haim , Siman TKP , section 1. Cependant, contrairement aux autres jeûnes de la liste, qui sont justifiés par le nom d'un événement historique triste qui s'est produit ce jour là ou par le nom de La mort d'un personnage important dans l'histoire de la nation d'Israël, à propos de ce jeûne, il est dit "nos sages n'ont pas écrit quel était le problème qui lui est arrivé".

La "Meguilat Ta'anit Batra" (Meguilat Ta'anit dernier chapitre) recense les jours tristes où il faut jeûner, alors que la Meguilat Ta'anit recense au contraire les jours où il est INTERDIT de jeûner. La "Meguilat Ta'anit Batra"

Meguilat Ta'anit Batra selon he:wiki

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Megilat Ta'anit Batra est une liste de jours où les Juifs avaient l'habitude de jeûner. Cette liste a probablement été compilée aux Ve-VIe siècles, et la première source connue de nous qui la cite est l'auteur de grandes lois. La liste a été copiée dans divers manuscrits, et parmi eux dans la plupart des manuscrits du rouleau Ta'anit (les manuscrits de la version hybride) à la fin du rouleau, c'est pourquoi on l'appelle le rouleau Ta'anit à Tara ou le Rouleau de Ta'anit, dernier chapitre , mais il ne fait pas partie du rouleau de Ta'anit, et certaines des dates qu'il contient contredisent même le rouleau de Ta'anit. La liste a été interrompue dans de nombreux livres de Halacha, y compris le Tor et Shulchan Aruch .[196]

  1. R' Chaim Goldberger, The Voice of Torah: Asarah BiTevet, The Foundation Stone, consulté le 19 décembre 2018, lire en ligne la version archivée.
  2. Le jeûne du neuvième de Teves et Yeshu Hanotsri
  3. Sid Z. Leiman, The scroll of Fasts: The Ninth of Tebeth.
  4. Jacob ben Asher, Orah Hayim, Tk "f Section B.
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