Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Christian Settipani

Sur Flavius Clemens et sa famille, voir maintenant D. POUDERON, 2001, sp. p. 311. Cet auteur « passe sous silence quelques désaccords mineurs ... (lien de parenté entre Clemens et Domitilla, lieu d’exil de Domitilla) » et admet sans hésiter l’identité entre sainte Domitilla et Domitilla, épouse de Clemens. C’est pourtant ces « désaccords mineurs » qui autorisent à en douter.

p. 278

Le lien entre les Plautii Lamiae Aelia ni de l’époque des Flaviens et des Antonins avec les Aelii Lamiae et les Plautii Silvani de l’époque augustéenne reste difficile à établir. L’ensemble des auteurs considèrent que ce lien passe par une

adoption. Mais cela suppose un certain nombre de difficultés que seul O. Salomies a bien analysées et auxquelles il a seul a pporté une réponse adéquate. On est obligé d’admettre que M. Plautius M.f. Ani. Silvanus, cos. 2, a adopté un hypothétique L. Aelius Lamia, devenu un M. Plautius M.f. Ani. Silvanus Aelianus, qui engendrera à son tour Ti. Plautius M.f. Ani. Silvanus Aelianus, suf. 45. C’est cette construction que j’ai suivi.
Pourtant, M. Corbier m’a fait remarquer qu’en réalité, la thèse de l’adoption reste très improbable :

  • - cette adoption n’est pas mentionnée par les sources ;
  • - elle n’est pas vraiment supportée par l’onomastique qui suggère plutôt une filiation naturelle entre Ti. Plautius M.f. Ani. Silvanus Aelianus, suf. 45, et M. Plautius M.f. Ani. Silvanus, cos. 2 ;
  • - surtout, on ne voit absolument pas pourquoi M. Plautius Silvanus, cos. 2, aurait adopté un fils, alors qu’il avait déjà trois fils, dont deux au moins étaient vivant au moment de l’adoption supposée. Celle-ci est en effet nécessairement antérieure à la naissance du consul suffect de 45, dont la nomenclature en porte la trace, donc à 10/5 après J.-C. A cette date, deux des fils au consul de 2 au moins sont vivants[1], et l’un d’eux s’appelle déjà M. Plautius Silvanus (futur préteur en 24). L’adoption devient ainsi assez invraisemblable. On est donc conduit à se demander d’où vient que l’historiographie s’est entétée à supposer une adoption. Je n’ai pu voir que ces raisons :
  • - la forme du nom du consul suffect de 45, Ti. Plautius Silvanus Aelianus, qui, dans l’onomastique républicaine est, normalement, la marque de l’adoption d’un Aelius par un Plautius ;
  • - la chronologie qui rend difficile apparemment de voir dans le consul suffect de 45, donc né vers 10/5 ap. J.-C., un fils du préteur de 24, donc né vers 5 av. J.-C. ;
  • - le fait que ce préteur de 24 a eu comme épouses successives une Fabia Numantina etune Apronia, dont aucune n’est donc susceptible d’avoir transmis le sang des Aelii Lamiae.

Aucune de ces raisons n’a de force. Au premier siècle, l’élément Aelianus dans l’onomastique du consul suffect de 45 peut aussi bien être la marque d’une adoption que de l’ascendance maternelle. Or, l’adoption pose un problème grave puisque l’adopté supposé ne porte pas le prénom de son père adoptif (c’est un Tiberius fils de Marcus), ce qui est rédhibitoire et a conduit à l’hypothèse compliquée d’O. Salomies. A l’inverse, une filiation en ligne féminine peut recevoir une confirmation dans un texte de Juvénal attestant de l’existence d’une noble romaine qui descendait à la fois des Aelii Lamiae et des Claudii Pulchri. Or, c’est par les Plautii que passe le lien avec les Claudii Pulchri comme en témoigne notamment le surnom de Pulcher porté par un fils du consul de 2 ap. J.-C., ce qui revient bien à attester l’existence d’une alliance matrimoniale entre les Aelii Lamiae et les Plautii, déjà alliés aux Claudii Pulchri. La chronologie ne pose pas de réelle difficulté : à supposer que le préteur de 24 et le consul suffect de 45 aient tous deux exercé leurs magistrature à l’âge normal (29 ans et 32 ans respectivement), cela signifierait que le premier aurait engendré le second à l’âge de 18 ans, ce qui est admissible. Mais le préteur de 24 a pu naître un peu avant 5 avant J.-C., vers 7 avant J.-C. par exemple, et donc avoir engendré vers 13 le consul suffect de 45, à l’âge de 20 ans. Quant aux épouses du préteur de 24, il suffit d’admettre, ce que rien n’interdit, qu’avant Fabia Numantina et Apronia, il avait déjà contracté une première union avec une Aelia. On arrive de la sorte au stemma suivant, plus simple et plus naturel :

Généalogie modifier

ADDENDA III (janvier - décembre 2002) © Christian SETTIPANI

31 décembre 2002

  • Dans cette généalogie (p. 103), notre Plautilla pourrait-être la fille de M.Plautius Silvanus (prêteur en 24) avec sa première épouse Aelia (née v. -15) et fille de L.Aelius L.f. L.n. Lamia (consul en 3, proconsul d'Afrique en 15/16, mort en 33). Elle serait donc la niède de la femme de Claude (empereur romain) appelée Plautia Urgulanilla

Ell Marcus Plautius Silvanus, the praetor in 24, son of Marcus Plautius Silvanus, consul in 2 BC, and his wife, Lartia. However, they seem to have been divorced prior to 24, as Silvanus was by then married to a woman named Apronia, who he apparently murdered by throwing her out of a window.[2][3]

p. 103
L. AELIUS LAMIA avocat 90 [°120, † ap. 90) L. AELIUS LAMIA A. PLAUTIUS iud. 54, praet.-42 praet. - 51 [°85, † ap.-42) [°-90,† ap. -51) Q. AELIUS L.f. LAMIA L. AELIUS LAMIA M. PLAUTIUS A.f. ∞ URGULANIA III v. monet.-18/7 leg. pr. pr. pr. Hisp. cit.-24 SILVANUS ami de Livie [°-50, † ap.-18/7) [°-60, † ap.-22) [°-60] L. AELIUS L.f. L.n. LAMIA M. PLAUTIUS M.f. Ani. SILVANUS ∞ LARTIA Cn.f. cos. 3, procos. Af. 15/6 cos. 2 [°-40/35, † 33) [°-35, † ap. 2) ¦ ¦ ¦ (L. AELIUS LAMIA) AELIA [ ∞ ] 1 M. PLAUTIUS SILVANUS PLAUTIA P. PLAUTIUS [°-20/15] [°-15] praet. 24 URGULANILLA PULCHER ¦ ¦ ép. (2) Fabia, ép. (3) Apronia ép. Ti. Cl. Nero ¦ ¦ [°- 7,† 24) ( Claude ) ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ Cn. DOMITIUS ∞ (CASSIA) L. AELIUS LAMIA Ti. PLAUTIUS M.f. Ani. (PLAUTIA) Q. FABIUS BARBARUS CORBULO LONGINA FA 54 SILVANUS AELIANUS nob. fem. ANTONIUS MACER suf. 39, procos. As. 51/3 [°30/5, † ap. c. 50) suf. 45, suf. II 74 issue des Aelii suf. 64 [°5, † 67) [°10, † ap. 74) & de s Claudii Pulchri [°20/5,† ap. 64) ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ T. FL DOMITIANUS ∞ (70) DOMITIA ∞ (av. 70) L. AELIUS PLAUTIUS ∞ (FABIA Q. FABIUS BARBARUS emp. 81-96 ( Domitien ) LONGINA LAMIA AELIANUS BARBARA) VAL. MAGNUS IULIANUS (°51, †96) [°52, † 123/40) suf. 80 [°55/60] suf. 99 ¦ [°45, †81/96) ¦ [°60,† ap. 99) ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ (T. FLAVIUS CAESAR) (L. FUNDANIUS) ∞ (PLAUTIA) (PLAUTIA) 1 ∞ L. CEIONIUS COMMODUS (°73, † jeune) [°55] [°65/70] ép. 2) Sex. Vettulenus Civica, cos. 106 cos. 106 ¦ ¦ ép. 3) C. Avidius Nigrinus, suf. 110 [°70/5, † ap. 106) ¦ ¦ [°80, † ap. 120) ¦ ¦ 2 1 ¦ 3 ¦ T. AURELIUS FULVUS L. F UNDANIUS M. VETTULENUS AVIDIA L. AELIUS CAESAR (CEIONIUS) BOIONIUS ANTONINUS LAMI A AELIANUS CIVICA BARBARUS PLAUTIA cos. 136, cos. II 137 (°101/5, †125/30] emp. 138-160, ép. Faustina cos. 116, procos. As. cos. 157, oncle de L. Verus tante de (°101, † 138) (°86, † 160) ( Antonin ) [°83, † 132/6] [°110, † ap. 157) L. Verus ? AURELIA FADILLA ∞ L. PLAUTIUS L.f. CEIONIA FABIA CEI ONIA PLAUTIA LUCIUS VERUS M. CEIONIUS LAMIA SILVANUS ép. Plautius Quintillus, suf. ép. Q. Serv ilius Pudens em p. 161 SILVANUS suf. 145 ép. Sosius Priscus, cos. 169 cos. 166 (°130, † 169) cos. 156 [°110, † ap. 145) [°125,† ap. 156)


Si adoption il y a eu, elle ne concernerait que le consul suffect de 80, dont le nom, s’il n’est pas déjà le témoin de la plus grande liberté dans la nomenclature des sénateurs que l’on connaîtra au IIe siècle, pourrait indiquer que ce personnage a été adopté par le cousin germain de son père, le dernier des Aelii Lamiae.

  1. M. Plautius Silvanus, préteur en 24, et P. Plautius Pulcher. D’après leurs prénoms, on peut supposer qu’il s’agit respectivement du premier et du troisième fils de M. Plautius Silvanus. Le premier, préteur en 24, est donc né vers 5 av. J.-C., et le troisième, consul en 31, est donc né vers 2 av. J.-C. (et non en 6 comme on le trouve dans la PIR 2, VI, 1998, P 472, p. 190).Le deuxième, A. Plautius Urgulanius, est donc né entre ces deux dates, et comme il est décédé à l’âge de neuf ans, il est mort entre 3 et 6 ap. J-C.
  2. Tacitus, Annals, IV.22.3
  3. Syme, R., Augustan Aristocracy (1989), p. 418