Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Jude (frère de Jésus)

Jude ou Judas (Ἰούδα), appelé aussi Judas Thaddée, est un des quatre « frères » de Jésus dont les noms sont donnés dans le Nouveau Testament et qui sont mentionnés dans de nombreuses autres sources chrétiennes. Il est en général considéré comme l'auteur de l'épître de Jude. Toutefois, le contour du personnage est difficile à tracer, car les différentes traditions ne sont pas d'accord sur l'identité des Jude et Judas des sources chrétiennes. Le problème est encore amplifié par la divergence au sujet des « frères » de Jésus, dont Jude fait partie. Notamment, la tradition catholique estime que ces « frères » sont des cousins germains de Jésus, là où la plupart des Églises orientales voient en fait des demi-frères et où les protestants comme les historiens voient en général des frères de Jésus fils que Marie a eu avec Joseph.

Toutes les traditions s'accordent toutefois sur le fait que Jude est le « frère » de Jésus qui est mentionné — avec trois autres « frères » — dans les évangiles selon Matthieu (Mt 13,55) et selon Marc (Mc 6,3), alors que Jésus est revenu « dans sa patrie ».

Pour le christianisme oriental, après avoir effectué une prédication dans la région Palestine, il s'est rendu « dans le pays Arabe » (probablement la Nabathée), en Syrie, en Mésopotamie (Empire Parthe) et en Arménie (royaume d'Arménie). Les traditions orientales l'identifient avec Judas Barsabas qui est chargé, par Jacques le Juste, de porter le décret apostolique à Antioche, comme cela est relaté dans les Actes des Apôtres. Il est très souvent associé à son frère Simon le Zélote. Une partie des églises orientales estiment qu'il s'agit du Judas Thaddée appelé Addai dans de nombreuse sources en syriaque et la Première apocalypse de Jacques, ce qui est contesté par les églises latines d'Occident, pour qui ce Thaddée est un membre des septante disciples, mais n'est ni l'apôtre Judas Thaddée, ni celui qui est désigné comme « frère » de Jésus en particulier dans les évangiles.

Les traditions divergent sur le lieu de son martyr.

Jude l'Obscur modifier

Le cas de Jude est particulièrement exemplaire dans notre quête sur les racines de la légitimité apostolique. Dès le milieu du ier siècle, plus personne ne savait quoi que ce soit de la personnalité du dixième apôtre. Pour Marc (Mc 3, 18), il s’agit de Thaddée (Θαδδαῖος) ; Luc lui donne la onzième place (il l’intervertit avec Simon le Zélote) et le nomme « Judas de Jacques » (Lc 6, 16 et Ac 1, 13 : Ἰούδας Ἰακώβου) ; Jean, qui n’a pas de liste d’apôtres, mentionne sa présence au Dernier Repas en précisant bien qu’il s’appelait Judas, mais qu’il ne fallait pas le confondre avec l’Iscariote (Jn 14, 22 : Ἰούδας, οὐχ ὁ Ἰσκαριώτης). Le texte de Matthieu (10, 3) est difficile à fixer. La majorité des manuscrits désignent l’apôtre sous le nom de Thaddée, comme chez Marc. Toutefois les recensions byzantines l’appellent Lebbée (Λεββαῖος) et certains témoins portent même Λεββαῖος ὁ ἐπικληθεὶς Θαδδαῖος. Les questions se compliquent encore davantage lorsqu’on prend en compte les autres Jude dans les textes bibliques : 1) le Jude de la famille de Jésus, décrit comme « fils de Marie, et frère de Jacques, Joset, Jude et Simon » ; 2) l’auteur de l’épître de Jude se présentant comme « Jude, serviteur de Jésus Christ, frère de Jacques » ; 3) le Jude dit Barsabbas envoyé à Antioche par l’Église de Jérusalem en compagnie de Silas pour apporter, de concert avec Barnabé et à Paul, la lettre de conclusion de l’« Assemblée de Jérusalem » (Ac 15, 22.27.32).

Simon le Zélote modifier

Pour Régis Burnet qui est assez bien informé sur un certains nombres de notices, tout cela n'est que confusion:

On retiendra de l’apôtre Simon qu’il a davantage passionné les auteurs modernes que les auteurs anciens. En effet, son surnom de Ζηλωτής a jeté sur lui une lumière que les siècles passés lui avaient depuis longtemps refusée. Au cours des années 1970, sous la plume de Martin Hengel6, parut en effet une théorie, qui reprenait plus ou moins l’idée d’une participation du mouvement de Jésus à de l’agitation politique, affirmant que le terme « zélote » décrivait un mouvement qui trouve son origine dans la révolte de Judas le Galiléen en 6 apr. J.-C. et qui atteignit son pic avec la Guerre Juive. Le but de ce parti était la libération de la terre de Palestine de toute présence étrangère. Ses références bibliques se trouvent dans le zèle de Phinéas (Nb 25) qui transperce de sa lance l’Israélite s’apprêtant à avoir commerce avec une Madiânite. C’est un parti durable, largement associé avec cette Galilée dont les disciples étaient majoritairement originaires, et dont Simon était, pour Hengel, certainement membre : sa présence au sein du groupe des apôtres sert d’ailleurs à Hengel de « chaînon manquant » entre les agissements de Judas le Galiléen et la réapparition du parti sur la scène publique dans les années soixante.

   7 R. A. Horsley, « The Sicarii: Ancient Jewish “Terrorists” », Journal of Religion 59 (1979), p. 435- (...)
   8 R. A. Horlsey, « Bandits, Messiahs, and Longshoremen: Popular Unrest in Galilee around the Time of (...)
   9 C. Mézange, Les Sicaires et les zélotes. La révolte juive au tournant de notre ère, Paris, Geuthner (...)
   10 J. J. Price, Jerusalem under Siege: The Collapse of the Jewish State, 66-70 C.E., Leyde, Brill, 199 (...)

28Toutefois, cette opinion a été battue en brèche par trois considérations : (α) tout d’abord, il faut affirmer que les attestations de Flavius Josèphe ne permettaient pas de penser que les Zélotes étaient unifiés. Ce que décrit l’historien juif, c’est avant tout une série d’individus, qui se distinguaient par la violence de leur « zèle » (toujours modelé sur celui de Phinéas voire celui d’Élie devant les prophètes). Ce n’est que pendant la guerre civile, au cours de l’hiver 67-68, que se forma un parti aux contours définis. Par conséquent, Simon ne pouvait pas appartenir à un quelconque parti zélote : il n’existait pas ; (β) R. A. Horsley7 poursuit en remarquant la fragilité de leur zèle pour la Loi. Pour lui, il faut prendre au sérieux les déclarations de Flavius Josèphe les rangeant au nombre des λῃσταί, des brigands. En effet, être zélé pour la Loi ne conduisait pas à la violence politique : les Zélotes n’étaient donc qu’une forme de « banditisme social8 » qui s’organisa lors de la guerre de 70, en particulier parce que les Romains chassaient de nombreux paysans de leur terre. Le fait qu’ils s’attaquent aux Hérodiens, leurs anciens maîtres, et qu’ils procèdent à une élection « démocratique » du grand prêtre, révèle assez leur origine sociale et leurs revendications ; (γ) Christophe Mézange9, enfin, se fondant sur J. J. Price qui remarquait que la formation du parti zélote était un peu antérieure à l’hiver 66 et qu’il devait sans doute être le fait de prêtres de faible rang10, vit plutôt dans les zélotes un groupe de prêtres auquel se joignirent des paysans expulsés de leurs terres. Mézange identifie leur idéologie à celle des partisans de Shammaï, telle qu’elle se dégage dans les Dix-huit mesures : rendre la coexistence avec les païens impossible dans les moindres détails de la vie quotidienne et faire cesser les sacrifices au Temple pour l’Empereur.

   11 K. Lake, « Simon Zelotes », Harvard Theological Review 10 (1917), p. 57-63.

29Ces trois théories confirment une seule et même chose en ce qui concerne Simon : il ne pouvait pas appartenir au parti zélote du temps de Jésus. Comment comprendre alors ζηλωτής ? Kirsopp Lake, ayant remarqué dès 191711 que les zélotes formèrent un parti tardif ne pouvant avoir d’existence avant la guerre juive, présente l’hypothèse la plus vraisemblable concernant Simon. Pour lui, il convient de traduire non pas « Simon le zélote » mais « Simon le zélé » : la désignation des évangiles concerne surtout le caractère de Simon et non sa participation à des événements politiques. Il existe un point de comparaison sérieux à cette attitude : Paul de Tarse, qui se nomme lui-même un zélé des traditions de ses pères (περισσοτέρως ζηλωτὴς ὑπάρχων τῶν πατρικῶν μου παραδόσεων, Ga 1, 14). Paul n’a pas pu, lui non plus, appartenir au parti zélote, et son zèle s’attache aux « traditions de ses pères ». Ce terme ne connote d’ailleurs pas toujours la violence, comme le prouvent les juifs chrétiens dont les Actes des Apôtres (21, 20) indiquent qu’ils étaient « tous des zélés de la Loi » (πάντες ζηλωταὶ τοῦ νόμου). Cette dénomination nous renseigne surtout sur le caractère hétéroclite du mouvement de Jésus qui faisait voisiner un Simon zélé et un collecteur de taxe à la solde de l’occupant romain.

   12 Jérôme de Stridon, Epist. ad. Gal. 2, 4.
   13 Jérôme, Adv. Helvidium 13.

30Contrairement à son collègue Jude dont l’anonymat a permis de fructueux arraisonnements par des communautés en mal de légitimité, Simon reste et demeure un apôtre inconnu, tellement incognito qu’on le prend parfois pour un autre. Il joue les utilités dans les Actes d’apôtres et son culte semble tellement peu répandu que tous hésitent sur le lieu de sa sépulture. La biographie de Simon ne permettait pas de le distinguer avec certitude avec d’autres apôtres, ce qui explique qu’il ait connu de nombreuses confusions. Simon a été souvent associé – et parfois confondu – avec Jude Thaddée, le dixième apôtre. Cette confusion semble ancienne puisqu’elle remonte aux années 160, à l’Epistula apostolorum. De nombreuses notices semblent montrer que certains Pères faisaient plus que les associer, mais les confondaient totalement. Ainsi Jérôme écrit-il dans son commentaire de l’Épître aux Galates : « nous lisons le bon zèle […] de l’apôtre Judas, qui n’est pas le traître, qui en vertu de son zèle insigne a pris le nom de Zelotes12 ». Ailleurs, il affirme : « Jude Zelotes qui est dit Thaddée dans un autre évangile13 ». Le Decretum Gelasianum au vie siècle déclare canonique une épître Iudæ Zelotis apostoli, « de l’apôtre Jude Zelotes ».

   14 Eusèbe de Césarée, Hist. Eccl. iv, 22, 4.
   15 PG X, 934.

31Simon l’apôtre fut également confondu avec le Simon frère du Seigneur mentionné en Mc 6, 3 qui succéda, selon Hégésippe, à Jacques pour diriger la communauté de Jérusalem car il était le fils de Clopas, l’oncle du Seigneur14. Cette notice prouve à l’évidence le choix d’une tradition « dynastique » dans la première Église de Jérusalem. Toujours selon Hégésippe, il subit, fort âgé, de nombreuses tortures et mourut crucifié. Cette confusion semble très ancienne puisque la liste du Pseudo-Hippolyte écrit : « Simon le Cananite, fils de Clopas, dit aussi Jude, devint après Jacques le Juste évêque des Jérusalémites, il s’y endormit [ἐκοιμήθη] et y fut enseveli, ayant vécu 120 ans15. » Il faut remarquer que cette tradition parle de l’endormissement de Simon, ce qui semble exclure un martyre, contrairement à ce que rapportait Eusèbe de Césarée. C’est la confusion entre Κανανίτης et la ville de Cana qui explique une nouvelle assimilation : celle entre Simon et Nathanaël. En effet, Jean 21, 2 affirme que ce dernier était de Cana de Galilée. La confusion semble s’être répandue dans l’Église orientale. En effet, pour le 22 avril, dans le ménologe de Basile II, on peut lire : « le même jour, mémoire du saint apôtre Nathanaël, qui est Simon le Zélé : il faut faire anamnèse de sa confession dans le Christ. » Plus que jamais, Simon fut un apôtre inconnu.

Pierre le « Prince des apôtres » modifier

« Après avoir analysé les textes néotestamentaires et les attestations archéologiques, il semble clair que Syméon est un nom hébraïque très répandu chez les juifs et qu’on ne trouve attribué à Pierre qu’en Ac 15, 14 et 2P 1, 1. »

Syméon ne se retrouve donc dans les Actes qu'au moment du concile de Jérusalem ce qui semble confirmer qu'est utilisé à cet endroit une source différente que Boismard et Lamouille appellent le « document jacobien ».

« Au cours du Nouveau Testament, on donne un autre nom à Simon, translitéré en grec par « Képhas » (kepha est un mot araméen signifiant « pierre », « roc ») en particulier sous la plume de Paul (Ga 1, 18 ; 2, 9 ; 1Co 1, 12, etc.), parfois traduit en grec par Πέτρος qui signifie « rocher isolé ». Alors que le surnom Képhas est attesté auparavant dans les textes araméens, « Pierre » est une nouveauté, confirmée par le fait qu’on emploie ce nom la plupart du temps avec l’article. Les textes semblent unanimes à déclarer que ce surnom a été donné par Jésus. »

Après la Résurrection de Jésus, il semble avoir regroupé autour de lui des Galiléens et n’avoir joué aucun rôle dans l’Église de Jérusalem, dirigée par des Judéens (sic) (et Jacques frère de Jésus). Les textes sont unanimes à lui faire adopter une sorte de « voie moyenne » entre Paul et Jacques ; sans doute représentait-il les positions des juifs de Galilée. Au cours des années quarante, il a manifestement émigré vers Antioche, qu’il domine de sa personnalité pendant de nombreuses années.

6 Concernant son martyre à Rome, force est de constater qu’il s’agit d’une tradition ancienne qui provient plutôt d’auteurs grecs, comme Ignace d'Antioche, qui n’avaient pas d’intérêts particuliers à favoriser l’Église romaine. On la trouve également dans certains apocryphes très précoces comme l’Apocalypse de Pierre que l’on peut dater des alentours la révolte de Bar Kochba et aussi l’Ascension d’Isaïe, texte syrien du début du IIe siècle. Vu le nombre de témoignages, il semble difficile de contester cette localisation. Reprenant les témoignages archéologiques et littéraires, il semble également difficile d’affirmer que Pierre ne fut pas enseveli à Rome, et même très vraisemblablement au Vatican.

=> Les attestations sur le martyr de Pierre à Rome proviennent de Syrie : Ignace d'Antioche, Apocalypse de Pierre (v. 135), Ascension d’Isaïe, texte syrien du début du IIe siècle [Itinéraire de Pierre ou écrit de base du cycle pseudo Clémentin, Actes de Pierre)]

Une étude précise de la figure de l’apôtre au sein des textes évangéliques nous convainc que la personnalité de Pierre a laissé le souvenir d’un homme contradictoire. Cette caractéristique est très manifeste chez Matthieu, qui d’une part en fait le roc de la communauté à venir (texte sur la fameuse « primauté de Pierre ») mais d’autre part met clairement en scène son reniement, marque de sa fragilité. Jean va plus loin, qui construit une opposition très nette entre Judas l’apôtre qui se perd et le Disciple bien-aimé incarnation de la fidélité : Pierre se situe à mi-chemin, à la fois comme un disciple ardent qui a des volontés de fidélité et dont l’esprit est ardent, et d’autre part comme un quasi-équivalent du traître. En effet, si Judas livre le corps de Jésus, Pierre livre du discours : il faut bien l’épisode situé à la fin de l’évangile pour le réhabiliter. Luc, quant à lui, propose une réception contrastée entre la figure fragile des textes évangéliques et le rôle de premier relais (le second sera Paul) dans le passage de la Bonne Nouvelle de Jérusalem à Rome.

9 Le second temps de la réception est le courant pétrinien extatique et docète (sic) de Syrie. On peut citer la Prédication de Pierre qui date des années 110-120 et qui n’est connue que par fragments issus des Stromates de Clément d’Alexandrie et de quelques allusions d’Origène. L’Apocalypse de Pierre, à distinguer de l’Apocalypse gnostique de Pierre (NHC VII, 3), originairement en grec mais conservé en éthiopien et dans quelques fragments grecs dont une allusion laisse penser qu’elle a été composée avant la fin de la révolte de Bar Kochba en 135. Enfin, l’Évangile de Pierre dont reste un long fragment grec trouvé dans la tombe d’un moine à Akhmîm, daté de la deuxième moitié du iie siècle. On peut constater de nombreux traits communs à tous ces textes : 1) la croyance en une mission universelle ; 2) la confrontation parfois polémique avec d’autres tendances du judaïsme ; 3) une activité charismatique très marquée. Si une « Église pétrinienne » n’est pas envisageable, ni une « école pétrinienne », on peut envisager l’existence d’une « aire de mission chrétienne dominée par des traditions qu’on rattachait, plus ou moins consciemment, à Pierre ». Où la situer ? En rappelant combien les « souvenirs syriens » (Ignace d'Antioche, Sérapion d’Antioche, Justin de Naplouse (?)) étaient vivaces, on peut la situer en Syrie. Cette tendance a pu avoir comme « débouché » le docétisme, en particulier à Antioche. Mais il faut bien se garder de tracer des filiations strictes. Les débats virulents sur l’interprétation à donner à l’Évangile de Pierre pour savoir si ce courant est ou non docète doivent nous inciter à la prudence : c’est un docétisme en cours d’élaboration dans lequel l’intérêt pour la définition de la personne de Jésus conduit à se poser les premières questions sur sa nature céleste qui mèneront aux formulations docètes ultérieures. Ce proto-docétisme pétrinien, qui se lit dans l’Évangile de Pierre est sévèrement condamné par Ignace d’Antioche – ce qui explique sa récupération de la figure de Paul, apte, selon lui, à combattre ce mouvement haï.

[...] 14 La dernière réception de Pierre est politique. À partir de la seconde moitié du IIe siècle, alors que les communautés syriennes ont fait de l’apôtre le principal soutien à leur doctrine ascétique et charismatique, l’Église de Rome se met à revendiquer l’apôtre Pierre – conjointement avec l’apôtre Paul – comme son fondateur. Cette revendication de primauté est assez tardive. Dans les premiers siècles, la confession de Césarée sert surtout d’argument contre les Ariens : c’est une confession trinitaire, qui fonde les prétentions du parti nicéen, comme par exemple chez Hilaire de Poitiers, Ambroise de Milan et Athanase1. Dans la querelle, ce sont les formules matthéennes qui sont exploitées, plutôt que l’identité de celui qui les profère. Il faut attendre le Ve siècle pour qu’apparaissent de véritables revendications, surtout avec le pontificat de Léon de Grand (440-461).

15 [...] Léon le Grand fait un pas de plus et théorise le primat du successeur de Pierre. Il le fait après un succès fragile mais incontestable : en 451, le concile oriental de Chalcédoine ratifie les formulations christologiques proposées par Léon dans une lettre au patriarche de Constantinople (Tome à Flavien). Pour lui, Pierre est d’abord le vrai fondateur du christianisme à Rome et dans le Sermon 95 de 444, il affirme la primauté, tandis que dans le Sermon 96, il affirme que cette primauté est passée à son successeur.

Matthieu modifier

Pour Burnet, Matthieu est un petit collecteur de taxe de Galilée et non pas un publicain, probablement car ce nom désigne celui à qui l'autorité romaine a confié de percevoir les taxes et qui emploie des serviteurs et des collecteurs pour réaliser la collecte dont il est chargé.

Dès le IIIe siècle, nul ne sut plus quel avait été son destin, ce qui autorisa toutes les localisations. La tradition orientale avait une préférence pour la Parthie, et bientôt, sous l’influence d’une assimilation à Matthias et d’une association aux actes d’André, on passa de Parthie en Scythie, dans le domaine des Anthropophages. Cette domestication de peuplades sauvages devait parler suffisamment aux moines d’Égypte pour qu’ils en fassent une lecture symbolique dans le Martyre de Matthieu. En revanche, elle n’inspira guère les Occidentaux, qui lui préférèrent un martyre en Éthiopie, à cause d’une assimilation avec l’Inde de Barthélemy, que l’on situait avec une certaine imprécision (mdrrrr). Le Martyre de Matthieu, issu de la collection du Pseudo-Abdias, fait du collecteur de texte (?) un apôtre plutôt banal, perdu dans des modèles classiques : Matthieu le collecteur de taxes est devenu un apôtre fade, sans consistance, qui exprime le peu de connaissances que l’on a sur lui.

Des personnages embarrassants ? modifier

Les critiques qui, suivant les traditions chrétiennes orientales, soutiennent que Jude le frère de Jésus est le même personnage que l'apôtre Jude (appelé Judas de Jacques ou Thaddée dans les évangiles) et qu'il est aussi le même que Judas Thaddée aussi appelé Addaïe des traditions orientales et arménienne, estiment que ce personnage a été éclaté en trois personnages différents au fil des siècles[1]. Il pourrait même avoir été dispersé sur quatre personnages différents, si l'on tient compte des traditions de certaines églises orthodoxes qui considèrent que c'est aussi le même que Judas Barsabbas mentionné dans les Actes des Apôtres.

Un tel phénomène aurait été favorisé par le fait qu'à partir du IVe siècle les fortes réserves qui frappaient un grand nombre d'écrits chrétiens qualifiés d'apocryphes se sont transformées en de véritables interdits. Il est en effet quasi-impossible de départager les différentes positions sur ces personnages sans l'aide des écrits apocryphes.

Le personnage de Jude aurait dans ce cas suivi le même parcours que son frère Jacques le Juste[1]. Toutefois, là où Jacques le Juste a été assimilé à Jacques le Mineur à la suite de l'astucieuse proposition de saint Jérôme — transformant ainsi les frères de Jésus en des cousins germains, fils d'une demi-sœur de la vierge Marie (Marie Jacobé) avec un demi-frère de Joseph, appelé Clopas — Jude, lui aussi devenu fils de Marie Jacobé et de Clopas, aurait poursuivi sa perte d'identité au point d'être séparé en trois ou quatre personnages différents. Le troisième frère qui lui aussi était un des douze apôtres, Simon le Zélote[2], étant lui aussi parfois assimilé à un autre fils de Clopas, Siméon de Clopas, le deuxième évêque de Jérusalem, qui lui aussi a été qualifié de Zélote.

Pour Pierre-Antoine Bernheim, « l'ingénieux Jérôme trouva une solution qui régla le « problème Jacques » pendant plus de quinze siècles[3]. » Il supposa que Jacques et ses frères n'étaient que des cousins germains de Jésus et il identifia Jacques le Juste avec Jacques le Mineur dont on ne sait à peu près rien. Il résolut ainsi non seulement le problème de Jacques, mais aussi celui de ses frères Jude et Simon le Zélote qui eux aussi devinrent des fils de Clopas, souvent appelé Alphée, faisant naître ainsi une confusion entre les différents personnages qui n'est toujours pas définitivement réglée à ce jour.

Concernant Jacques le Juste, Pierre-Antoine Bernheim explique ce phénomène par le fait que pour la « Grande Église », Jacques était devenu « une source d'embarras, une sorte d'anomalie dans l'histoire de l'Église » telle que ses chefs souhaitaient la reconstituer[4]. D'abord, parce que Jacques était appelé partout le frère du Seigneur alors que Jésus n'était plus supposé avoir eu des frères[5]. Même si la qualité de frère du Seigneur est beaucoup moins présentes dans les textes pour Jude et Simon le Zélote, cette particularité a probablement été aussi embarrassante pour eux que pour Jacques.

De plus, l'image et le prestige de Jacques et de Jude ont, dans une large mesure, suivi les vicissitudes du judéo-christianisme[4]. Jacques et ses frères partisans du maintien de l'observance des règles de la Loi (la Torah) et de la séparation entre chrétiens d'origine juive et pagano-chrétiens, « ne pouvaient guère plaire à une Église d'origine surtout païenne et détachée de la Loi[3]. »

Robert Eisenman, estime lui-aussi que c'est en raison du caractère embarrassant de ces personnages que leur appartenance au groupe des douze apôtres a été peu à peu oublié[1]. Aux raisons ci-dessus, il en ajoute une : ces frères de Jésus étaient des Zélotes. En effet, l'auteur de l'épître de Jude est lui aussi surnommé Jude (ou Judas) le Zélote, dans plusieurs sources chrétiennes[1]. De plus de nombreuses sources chrétiennes indiquent que Simon le Zélote était un « frère » de Jésus, que celui-ci soit considéré comme un demi-frère ou un cousin[1]. D'autre part, l'apôtre Judas de Jacques (qu'il faut alors comprendre comme Judas [frère] de Jacques), appelé Judas Thaddée dans de nombreuses sources, est aussi donné comme un frère de Simon le Zélote[1]. C'est d'ailleurs ce que professent les Églises chrétiennes orientales, pour qui simplement ces « frères » sont des demi-frères de Jésus, mais sont bien les apôtres, Simon le Zélote et Judas Thaddée.

Dans la Légende dorée modifier

La Légende dorée de Jacques de Voragine donne un état des traditions dans les Églises occidentale au XIIIe siècle. Jude et Simon le Cananéen (Simon le Zélote) sont traités dans la même notice. Ils sont tous deux frères de Jacques le Mineur, fils de Marie Cléophé (Marie fille de Cléophas) et épouse d'Alphée. Jacques de Voragine reprend donc ici le schéma qui découle de la proposition de Jérôme de Stridon, qui a fait des « frères » de Jésus des cousins germains de ce dernier. Ce schéma a été hégémonique dans l'Église latine d'Occident à partir du Ve siècle et n'a commencé à être remis en cause qu'il y a deux siècles, lorsque l'analyse critique du Nouveau testament a débuté.

L'apôtre Thomas envoie « l'apôtre Thaddée qui est aussi appelé Jude » à Abagar (Abgar V), roi d'Édesse, après la crucifixion de Jésus et son ascension. Après qu'Abgar ait reçu le portrait de Jésus, Jude est arrivé à Édesse et « Abagar vit sur son visage un éclat d'une splendeur divine. Il fut tout étonné et effrayé et il adora le Seigneur ». Jude lui répondit « Si tu crois au Fils de Dieu, tu auras tout ce que ton cœur désire. » Ce à quoi Abagar répond: « Je crois vraiment et je tuerais volontiers les juifs, qui ont tués Jésus-Christ, si j'en avais la possibilité et si l'autorité des Romains ne m'en empêchait pas. » Jude guérit alors le roi de sa « lèpre » en lui frottant le visage avec la lettre écrite par Jésus.

Jude a prêché en Mésopotamie et dans le Pont. Simon a d'abord prêché en Égypte. Ensuite, ils vinrent ensemble en « Perse ». Ils prédisent à Baradach, roi de Mésopotamie, qui était en route avec son armée contre les Indiens, que dès le lendemain les émissaires des Indiens arriveront pour faire la paix, alors que les devins du roi prédisaient de grandes guerres et beaucoup de dangers qui menace le peuple. Ils confondent ensuite les magiciens du roi, d'abord en les paralysant, puis après leur avoir rendu leur faculté de mouvement, en les rendant aveugles. Vient alors le tour des orateurs du roi que les deux apôtres vainquent aussi. Ils font encore d'autres miracles et reste un an et trois mois dans ce royaume de « Babylone ». Durant leur séjour, il baptisèrent le roi, les princes et plus de 70 000 personnes sans compter les petits enfants. Les deux apôtres sont ensuite martyrisés dans la villes de Sannir, à l'initiative des magiciens qui continuaient à s'opposer à eux. Le roi fit transporter dans sa ville le corps des deux apôtres et fit construire dans sa ville une église d'une magnificence admirable.

Après avoir raconté cette histoire jusqu'à l'exécution de Jude et Simon à Sinna en « Babylonie », Jacques de Voragine poursuit: « On lit en divers endroits que le bienheureux Simon fut crucifié. » Il précise que selon lui c'est ce que rapporte Isidore, Eusèbe, Bède, sur les Actes des Apôtres et maître Jean Beleth. Il développe ensuite les éléments biographiques qui se rapportent au deuxième évêque de Jérusalem, Siméon de Clopas, suivant ainsi la confusion entre les deux personnages intervenue après la proposition de saint-Jérôme et qui selon Bède le Vénérable aurait été faites la première fois par Isidore de Séville.

Eisenman modifier

Pour Robert Eisenman, Judas le frère de Jacques dans l'épître de Jude est le troisième « frère » de Jésus[6]. C'est celui qui dans les listes d'apôtre des évangiles synoptiques est appelé Thaddaeus (Mc 3, 18), Lebbaeus surnommé Thaddaeus (Mt 10, 3) et Judas [fils] de Jacques (Lc 6, 16 et Ac. 1, 14)[6]. Il note que cet apôtre, placé en onzième position dans ces listes d'apôtre, est toujours suivi d'un autre Judas: Judas Iscariot[6].

Le « frère » de Jésus appelé Judas est lié avec Simon le Zélote dans ces listes d'apôtres et dans une notice de l'Epistula Apostolorum, il est appelé Judas Zélote ou Judas le Zélote[6]. [Pour lui le Céphas qui apparaît dans les listes d'apôtres des Epistula Apostolorum ne peut être que Siméon de Clopas ou Simon le Zélote[6] (à examiner)] C'est aussi ainsi qu'est désigné l'auteur de l'épître de Jude dans le Décret de Gélase. Dans les Constitutions apostoliques, quand il s'agit de discuter de Lebbaeus surnommé Thaddaeus — la même formulation que dans l'évangile attribué à Matthieu, l'ordre des deux noms étant seulement inversé — deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé Judas le Zélote »[6].

La Première Apocalypse de Jacques est un texte antérieur à la rédaction du premier livre de Contre la Gnose au nom menteur d'Irénée de Lyon (fin du IIe siècle), puisque celui-ci en cite de très larges extraits[7]. Dans ces deux Apocalypses de Jacques, il y a trois personnages principaux, les deux premiers sont Jésus et son frère Jacques, le troisième est appelé Theuda (probablement Thaddée) dans la deuxième Apocalypse et est appelé Addai dans la première[8]. « Il s'agit donc probablement du Addai que les sources tardives d'Édesse et d'Arbèle disent avoir été envoyé par Thomas pour convertir les Syriens[9]. » Puisque Addaï, dans la période ancienne, est un protagoniste de peu d'importance pour l'Église grecque et pour l'Occident, on peut donc supposer une connexion entre cette apocalypse et la Syrie[9] et notamment Édesse et l'Osrhoène[8]. Dans ce texte, comme dans ceux de l'Évangile selon Thomas et de Évangile selon les Hébreux, Jacques est désigné comme son successeur par Jésus lui-même[10],[8]. C'est aussi Jacques qui est impliqué dans l'enseignement d'Addai/Thaddée, alors que les sources plus tardives mentionnent que c'est Thomas qui l'a envoyé à Édesse[8].

Dans les Constitutions apostoliques, quand il s'agit de discuter de Lebbaeus surnommé Thaddaeus — la même formulation que dans l'évangile attribué à Matthieu, l'ordre des deux noms étant seulement inversé — deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé Judas le Zélote »[6]. Celui-ci, « va prêcher la Vérité aux Édesséniens et au peule de Mésopotamie » lorsque Agbarus (Abgar) régnait à Édesse[11]. »

Les Constitutions apostoliques nous sont parvenues en syriaque[6]. Leur datation est discutée, certains chercheurs estiment qu'il s'agit d'un document du IIe siècle tandis que d'autres estiment qu'il est plus tardif[6]. Comme les textes pseudo-clémentins, eux aussi attestés en syriaque, les Constitutions apostoliques se réfèrent à Jacques « frère de Jésus selon la chair »[6]. De plus, comme dans les Reconnaissances, il est précisé que Jacques a été nommé « évêque » par le Seigneur lui-même[6].

Les fragments de liste des « douze » et « septante disciples », attribués à Hippolyte de Rome, connaissaient déjà les traditions reliant « Judas appelé Lebbaeus surnommé Thaddaeus » avec l'évangélisation « des Édesseniens et de toute la Mésopotamie » et apportant une lettre à « Augarus » (Abgar)[12]. Eusèbe de Césarée expose cette tradition, qu'il déclare avoir trouvé dans les Archives royales d'Édesse[13]. Citation d'Eusèbe: Après l'ascension etc.[13] Chez Hippolyte, ce Thaddaeus est clairement le même Judas Thaddeus (ou Lebbaeus) qui est aussi surnommé le Zélote[13]. Pour Eisenman, le troisième frère de Jésus est le même que l'apôtre appelé Judas de Jacques ou Thaddaeus ou Lebbaeus surnommé Thaddaeus dans les listes d'apôtres des évangiles ou dans le fragment de Pappias[13] (cité par Eusèbe de Césarée ?).

Deux variantes de manuscrits des Constitutions apostoliques indiquent que « Thaddeus, aussi appelé Lebbaeus et surnommé Judas le Zélote, prêcha la Vérité aux Édesséniens et au peule de Mésopotamie lorsque Agbarus (Abgar) régnait à Édesse et fut enterré à Beyrouth en Phénicie[14]. » Pour Papias d'Hiérapolis est l'un des quatre frères de Jésus[15].

Simon le Zélote modifier

Le « frère » de Jésus appelé Judas est lié avec Simon le Zélote dans ces listes d'apôtres et dans une notice de l'Epistula Apostolorum, il est appelé Judas Zélote ou Judas le Zélote[6]. [Pour lui le Céphas qui apparaît dans les listes d'apôtres des Epistula Apostolorum ne peut être que Siméon de Clopas ou Simon le Zélote[6] (à examiner)] C'est aussi ainsi qu'est désigné l'auteur de l'épître de Jude dans le Décret de Gélase. Dans les Constitutions apostoliques, quand il s'agit de discuter de Lebbaeus surnommé Thaddaeus — la même formulation que dans l'évangile attribué à Matthieu, l'ordre des deux noms étant seulement inversé — deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé Judas le Zélote »[6].

Deux variantes de manuscrits des Constitutions apostoliques indiquent que « Thaddeus, aussi appelé Lebbaeus et surnommé Judas le Zélote, prêcha la Vérité aux Édesséniens et au peule de Mésopotamie lorsque Agbarus (Abgar) régnait à Édesse et fut enterré à Beyrouth en Phénicie[14]. » Pour Papias d'Hiérapolis est l'un des quatre frères de Jésus[15].

Dans l'une des variantes de ces manuscrits qui suit immédiatement ceux à propos de « Lebbaeus surnommé Thaddaeus » qui est également appelé « Judas le Zélote », il est déclaré que Simon le Zélote a été « couronné avec son martyr en Judée sous le règne de Domitien[6]. »

a liste des onze apôtres des Constitutions apostoliques

Judas le Zélote modifier

Le « frère » de Jésus appelé Judas est lié avec Simon le Zélote dans ces listes d'apôtres et dans une notice de l'Epistula Apostolorum[6]. Il en est de même dans les textes plus tardifs de la tradition chrétienne où les « frères » Jude et Simon sont très souvent associés. Dans l'Epistula Apostolorum, il est appelé Judas Zélote ou Judas le Zélote[6]. C'est aussi ainsi qu'est désigné, dans le Décret de Gélase, l'auteur de l'épître de Jude connu comme étant le frère de Jésus du même nom.

Irénée modifier

« "For Herod the king of the Jews and Pontius Pilate, the governor of Claudius Caesar, came together and condemned Him to be crucified. (Irénée, Démontration (c. 180), 74)" »

« Car Hérode, roi des Juifs et Ponce Pilate, le gouverneur (ou le Procurateur) de l'empereur Claude (Claudius Caesar), se sont réunis et l'ont condamné à être crucifié. Car Hérode craignait, puisqu'il devait être un roi de la terre, d'être expulsé par lui du royaume. Mais Pilate a été contraint par Hérode et les Juifs qui étaient avec lui, contre sa volonté de le leur livrer pour être exécuté: (car ils l'ont menacé) s'il ne devrait pas plutôt agir ainsi plutôt que de contrarier César, en libérant un homme qui a été appelé un roi. (Il faudrait voir le texte grec) »

« Lorsque le Seigneur était enfant et apprenait ses lettres, le maître lui dit, comme c'était la coutume : Dis alpha ; il répondit alpha. Mais lorsqu'ensuite le maître lui eut enjoint de dire bêta, le Seigneur lui répondit : Dis-moi d'abord toi-même ce qu'est alpha, et je te dirai alors ce qu'est bêta. Ils expliquent cette réponse du Seigneur en ce sens que lui seul aurait connu l'Inconnaissable, qu'il manifesta sous la figure de la lettre alpha.
Ils détournent aussi dans le même sens certaines paroles figurant dans l'Evangile. Ainsi, la réponse que le Seigneur, âgé de douze ans, fit à sa mère : « Ne savez-vous pas que je dois être aux choses de mon Père ? » (év. enfance de Matthieu ?) (Irénée, Adv. Her., livre I, II, 2, § Exégèses marcosiennes relatives au Père inconnu . »

Les Apocalypses de Jacques modifier

Les deux Apocalypses de Jacques du codex V retrouvé à Nag Hammadi établissent un rapport entre un « Theuda » et Jacques le frère de Jésus[16]. Dans la deuxième Apocalypse de Jacques, Theuda est appelé « du Juste et un de ses parents », c'est-à-dire un des parent de Jacques le Juste[16].

(Une version de la 'Première Apocalypse de Jacques est aussi présente dans le codex Tchacos ce qui permet de compléter certaines lacunes de la version ci-dessus)

« Il s'agit donc probablement du Addai que les sources tardives d'Édesse et d'Arbèle disent avoir été envoyé par Thomas pour convertir les Syriens. [...] Eusèbe précise qu'il dépend de sources syriaques pour sa connaissance de la mission d'Addaï à Édesse (HE I, 13). Puisque Addaï, dans la période ancienne, est un protagoniste non-apostolique [sic], et comme tel de peu d'importance pour l'Église grecque et pour l'Occident, il n'est pas téméraire de supposer une connexion entre notre apocalypse et la Syrie[17]. »

  • Irénée connaissait ce texte dans une version grecque puisqu'il le cite en grande partie dans son premier livre de Contre la Gnose au nom menteur




  • Michel Pezin, Encyclopædia Universalis, Apocalypse de Jacques,
  • Pierre Nautin, au sujet du livre de Armand Veilleux: La première Apocalypse de Jacques (NH V, 3). La seconde Apocalypse de Jacques (NH V, 4)
  • Jean-Pierre Mahé, Livret-annuaire de l'Ecole pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, Philologie et historiographie du Caucase chrétien, p. 32s
    • « Rien n'indique que les traditions conservées sur les origines du christianisme albanien dans la compilation arménienne intitulée Histoire des albaniens (HA) remonte à des sources écrites traduites de la langue locale. Bien au contraire, il s'agit de chroniques composées directement en arménien aux VIe – VIIe siècle, dans l'intention d'étendre aux anciennes provinces arméniennes d'Utik' et Arc'ax, sur la rive droite de la Kura, jointes à l'Albanétie entre 387 et 428, des traditions orales antérieures concernant le berceau primitif de ce royaume, sur la rive gauche du fleuve. Cette extension n'a pas seulement des visées géographiques, elle permet de transformer la christianisation de l'Albaténie en un simple épisode de la conversion de l'Arménie, de façon à justifier le contrôle exercé par la hiérarchie arménienne sur l'Église albatanienne[18]. »
    • « Par conséquent, il convient de distinguer, pour chacune des traditions étudiées, entre l'état primitif de la légende et ses modifications ultérieures. La tâche nous est facilitée par le caractère compilatoire de HA. Le recueil est élaboré en deux étapes. Tout d'abord un auteur anonyme du Ier siècle compose les deux premiers livres en mettant bout à bout quatre chroniques anciennes des VIe – VIIe siècle: la Vie de Vac'agan le pieux (HA I 15-26), achevé peu après la mort du roi en 510 ; l'Histoire du catholicos Viroy (HA II 15-16) qui date des environs de 640 ; ... (plus deux autres écrits). À ce noyau documentaire, l'auteur a ajouté ses propres réflexions et divers résumés d'historiens arméniens dont Moïse de Khorène[19]. »
    • « [...] La tradition orale attribuait l'évangélisation du pays à un certain Elisay, consacré xcomme évêque par Jacques le frère du Seigneur. Dans la version primitive du récit, Elisay se rend directement de Jérusalem en Albaténie où il fonde l'église de Gis, « mère des Èglises d'Orient » et subit le martyre. Dans une version ultérieure, il est d'abord disciple de saint Thaddée en Arménie, puis il gagne Jérusalem après la mort du saint. Consacré par Jacques, il se rend en Albaténie, où il fait un circuit compliqué au sud et au nord de la Kura, avant de rejoindre Gis et le lieu de son martyre (HA I, 6 ; III, 26). Du même coup, il devient l'apôtre de l'Albaténie toute entière, dans ses frontières d'après 428-451 et un simple épigone de Thaddée, premier illuminateur des arméniens. »
    • « L'Apocalypse de Jacques contenu dans le codex Tchacos et partiellement parallèle au codex V de Nag Hammadi, nous apprend que, bien avant la rédaction de la Doctrine d'Addai et la normalisation antiochienne de leur Église, les chrétiens d'Édesse se croyaient issus d'un groupe judéo-chrétien ayant quitté Jérusalem entre le martyr de Jacques (62) et la destruction du Temple (70), sous la direction d'Addaï, confident du frère du Seigneur (Tchacos 23, 10-16 ; cf. NH V 36, 14 - 37, 20)[20]. »

L'Osrohène et l'Adiabène sont toutes les deux en rapports avec la figure prophétique archétypale appelée Addai[11].

Thaddée-Addai et Abgar p. 342s

Hippolyte sur le second groupe d'Esséniens qu'il appelle soit Zélotes soit Sicaires. p. 362

Hillel, mort depuis plus de 30 ans qui intervient pour prolonger de 7 ans la période de Naziréat d'Hélène (Talmud) p. 363

Selon les récits rabbiniques « « Monobazus » ou « Bazeus » sont — comme « Caesar », « Hérode » et même « Abgarus » — probablement des titres » réapparaissant de génération en génération[11].

Dans les sources romaines Acbar, Abgar ou Augarus sont présentés comme « roi des Arabes »[11].

Sabéens et Elkasaẗes p. 369.

Révoltes de exilés déclenchée après que Trajan a commencé à défaire un roi dans cette région pour éradiquer toute perturbation messianique. En 116-116 il a effectivement mis fin au royaume d'Adiabène etc. Modèle:P.369-370

Sur le contrôle de la région de Beyrouth par Hérode de Chalcis (v. 45) et le lien éventuel avec l'action de Theudas qui pour Eisenman est le frère de Jésus. p. 377

Sur Thomas p. 377 et sur le fait que comme Addai ses os furent transférés à Édesse. p. 377

Jacques, Simon le Zélote et Jude modifier

Pour certains historiens, ce sont les trois « frères » de Jésus appelé Jacques, Jude et Simon qui étaient membres du groupe des douze apôtres et sont mentionnés souvent dans cet ordre[N 1] dans les listes d'apôtres à partir de la neuvième place[1]. De nombreuses sources chrétiennes indiquent en effet que Simon le Zélote était un « frère » de Jésus, que celui-ci soit considéré comme un demi-frère ou un cousin[1]. D'autre part, l'apôtre Judas de Jacques (qu'il faut alors comprendre comme Judas [frère] de Jacques), appelé Judas Thaddée dans de nombreuses sources, est aussi donné comme un frère de Simon le Zélote[1]. C'est d'ailleurs ce que professent les Églises chrétiennes orientales, pour qui simplement ces « frères » sont des demi-frères de Jésus, mais sont bien les apôtres, Simon le Zélote et Judas Thaddée. Pour Robert Eisenman, c'est en raison du caractère embarrassant de ces personnages que leur appartenance au groupe des douze apôtres a été peu à peu oublié[1]. Aux raisons classiquement invoqués, il en ajoute une : ils étaient des Zélotes. En effet, le frère de Jésus, auteur de l'épître de Jude est lui aussi surnommé Jude (ou Judas) le Zélote, dans plusieurs sources chrétiennes[1].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j et k Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 376-388.
  2. La liste d'apôtres de l'évangile attribué à Luc intervertit Simon et Jude et écrit donc : « Jacques d'Alphée, Simon appelé le Zélote, Judas de Jacques (Lc 6:15-16) ».
  3. a et b Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus,  éd. Albin Michel, 2003, p. 355.
  4. a et b Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus,  éd. Albin Michel, 2003, p. 353.
  5. Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus,  éd. Albin Michel, 2003, p. 354.
  6. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 339.
  7. Armand Veilleux, La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4), p. 93
  8. a b c et d Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 385.
  9. a et b Armand Veilleux, La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4), p. 93
  10. Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus,  éd. Albin Michel, 2003, p. 286.
  11. a b c et d Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 369.
  12. Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 368-369.
  13. a b c et d Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 376.
  14. a et b Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 376-377.
  15. a et b Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 377.
  16. a et b Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 378.
  17. Armand Veilleux, La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4), p. 93
  18. Jean-Pierre Mahé, Livret-annuaire de l'Ecole pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, Philologie et historiographie du Caucase chrétien, p. 32.
  19. Jean-Pierre Mahé, Livret-annuaire de l'Ecole pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, Philologie et historiographie du Caucase chrétien, p. 32.
  20. Jean-Pierre Mahé, Livret-annuaire de l'Ecole pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, Philologie et historiographie du Caucase chrétien, p. 33.

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Articles connexes modifier


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