Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Sel

Le principe du SEL est basé sur le constat que tout individu possède des compétences, des moyens ou du temps qu’il peut échanger avec les autres sans utiliser d’euros. Un Système D'Echange Local (SEL) est un groupe de personnes vivant dans un même secteur, qui souhaitent échanger des biens ,des services et des savoirs sans passer par l'argent . Les échanges sont valorisés au moyen d’une unité d’échange choisie par les membres du SEL et le plus souvent basée sur le temps L’association est locale : les membres peuvent se rencontrer facilement, se connaître et développer convivialité et confiance qui sont les valeurs fondamentales des SEL.

A ce jour, l'association SEL'idaire qui oeuvre pour la promotion des SEL, en a recensé plus de 450 en France. Intérêt Le SEL cherche à promouvoir une autre conception de l'économie et des relations sociales:

Plus équitable : les initiateurs des SEL ont d'abord observé que dans le système capitaliste les personnes sont de plus en plus nombreuses à manquer d'argent pour acheter ce dont elles ont besoin alors qu'elles disposent de temps, de compétences ou de produits qu'elles ne peuvent pas mettre sur le marché. Au sein du SEL, ces mêmes personnes vont pouvoir échanger entre elles, sans euro, grâce à une unité de mesure que l’on peut considérer comme une mémoire d’échange, une monnaie de compte, locale et compensable entre les membres du SEL . Plus enrichissante : Dans le SEL, les nombreuses compétences non professionnelles, que chacun porte en soi, peuvent être mises au service des autres, créant ainsi des richesses qui seraient sans doute inexploitées. Il en va de même de la créativité qui peut se donner libre cours au profit de la collectivité. Dans l’ordre social existant, pour se procurer ce dont ils ont besoin, les individus doivent monnayer leurs compétences acquises dans un système de diplômes hiérarchisés. Ainsi, ceux qui se trouvent exclus de ce système par le chômage, se trouvent mis à la marge et par la même dévalorisés. Dans le SEL, ils peuvent non seulement retrouver des ressources qui leur manquent mais retrouver la satisfaction d’offrir leurs compétences ou leur temps en échange.

Plus conviviale : Dans un monde de communication déshumanisée, nombreux sont ceux qui se sentent isolés, en manque de liens sociaux. Au sein du SEL, les échanges basés sur la confiance et la réciprocité favorisent le lien entre les adhérents. La convivialité se développe vite dans des activités organisées par l’association. Dans le SEL chaque individu a le même statut ; toutes les compétences sont reconnues et valorisées.

Plus solidaire : Le principe très simple du SEL permet de créer , au gré de la volonté des adhérents, des échanges réguliers, organisés collectivement. Cela peut permettre de trouver au sein du SEL une aide permanente à des besoins fondamentaux ( alimentaires, de déplacements, de savoirs, d'aménagement de l'habitat...)

Plus durable : Dans cette société de consommation d’objets jetables, produits à l’autre bout du monde au prix d’une exploitation éhontée des travailleurs, les échanges au sein du SEL permettent de pratiquer une consommation plus locale, moins abondante et qui rendent les biens plus durables (échanges de biens devenus inutiles pour certains mais utiles pour d’autres). Selon les représentant des SEL les intérêts sont multiples : créer de nouvelles activités, de favoriser l'échange de biens, de savoirs et de services, introduire de nouveaux flux monétaires par la valorisation immédiate de l'échange, et surtout de créer du lien entre les différents adhérents ce qui s'assimile finalement à un grand groupe d'entraide.

Organisation

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Un SEL est une structure associative déclarée ou libre qui permet aux adhérents de pratiquer des échanges multilatéraux de services, de savoirs ou de biens, valorisés en monnaie, mémoire d'échanges, souvent basée sur le temps passé, aux noms variés (grain de SEL, cacahuète, truffes, bouchons, noix de coco, clous, …). La monnaie du SEL suit des règles différentes des règles courantes : monnaie non capitalisable, monnaie fondante ... Contrairement au système environnant, dans un SEL, c'est l'échange qui crée la richesse car chaque échange génère un solde positif chez l'un en même temps qu'un solde négatif chez l'autre. Il est donc possible à tous les membres du SEL d'échanger des services au travers de cette nouvelle économie. Une personne pourra ainsi être créditée de 100 unités en gardant des enfants pendant une soirée avant d'aller les échanger ailleurs en cours de guitare par exemple. La valeur d'un service est généralement dictée en fonction du temps qu'il nécessite. C'est le temps de vie qui est pris en compte pour la valorisation de l'échange, pas la qualification.


Aspects pratiques

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Aspects pratiques:

Les débits et les crédits sont enregistrées sur les comptes des adhérents. L'échange peut être noté soit au moyen d'un bon d'échange tri- ou quadri-partites (lorsque la comptabilité est tenue de façon centralisée), soit noté sur chacun des carnets individuels des 2 adhérents en auto-gestion. Sur ces documents chaque membre indique le montant de la transaction en plus ou en moins, avec la date et la nature de l'échange, et calcule son nouveau solde. Chacun signe alors le carnet de l'autre, pour contrôle. Certains SEL sont passés à une gestion informatisée des échanges et de la comptabilité. Des BLE (Bourses Locales d'Echanges) sont souvent mises en place afin de développer les échanges de biens et de favoriser les rencontres entre les membres de l'association.

Aspect légal

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En France, les transactions réalisées dans le cadre du SEL ne sont exonérées de TVA et d’impôts que dans la mesure où il s’agit d’une activité non répétitive et ponctuelle, type « coup de main » et n’entrant pas dans le cadre d'une profession.

En 1998, le procès en appel de trois adhérents du SEL Pyrénéen a abouti à leur relaxe. En septembre 1996, dans un petit village de l’Ariège, deux adhérents du SEL ont aidé un troisième à réparer son toit. Après dénonciation d’un voisin et enquête de la gendarmerie, les trois adhérents ont été poursuivis pour travail clandestin et utilisation de travailleurs clandestins, condamnés par le Tribunal de Foix le 06/01/1998 puis relaxés en appel à Toulouse le 17/09/1998 car les conditions caractérisant un travail clandestin n'étaient pas réunies.

Mais, toujours en France, si dans le cadre d'un SEL on se livre à une activité répétitive ou entrant dans le cadre de son métier, on se doit de le déclarer aux organismes concernés.

Historique

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Les monnaies locales, régionales ou urbaines étaient très répandues avant le 19e siècle, parallèlement aux diverses monnaies à valeur internationale pour le commerce avec l’étranger. Ce système financier à plusieurs niveaux permettait aux villes et régions de maintenir leur cohésion et leur sécurité économique tout en prenant part aux échanges internationaux.

Aujourd’hui, de nombreux systèmes d’échanges différents coexistent: réseaux d’échange de savoirs, troc traditionnel, « barter system » (échanges de marchandises), coups de main entre amis, don…

De ces nombreuses origines est né le principe du SEL ou plutôt du LETS (Local Exchange Trading System) en anglais. C’est au Canada, dans les années 1970, que sont créés les premiers LETS. Ils apparaissent ensuite en Australie et en Angleterre. Ces systèmes, sous des formes différentes selon les pays, existent maintenant sur tous les continents et dans de nombreux pays en Europe

En France, les premiers SEL voit le jour en 1994. L’engouement des médias pour ce système et l’enthousiasme des pionniers qui créent SEL’idaire, association de promotion des SEL, favorisent un développement rapide : 200 SEL en 1997, 300 en 2008, plus de 450 en 2011.


On en trouve aussi en Australie, au Japon ou en Amérique latine et bien sûr dans d'autres pays d'Europe: Belgique, Suisse, …[1].

Système d'échanges locaux au départ, des réseaux plus vastes se tissent entre "selistes" et il existe aujourd'hui des réseaux interSEL, des routes du SEL, des stages de SEL.

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

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  • Hubaud, Marie ; « Une expérience associative dans un système d’échange local », Connexions, n° 77 2002/1, p. 77 à 88. [lire en ligne] [PDF]
  • Laacher, Smaïn  ; « Les systèmes d’échange local (SEL) : entre utopie politique et réalisme économique », Mouvements, n° 19 2002/1, p. 81 à 87. [lire en ligne] [PDF]
  • Liatard, Bertrand et Lapon, Daniel ; « Un sel entre idéal démocratique et esprit du capitalisme. Essai d’analyse institutionnelle », Revue du MAUSS, n° 26 2005/2, p. 317 à 338. [lire en ligne] [PDF]
  • Bayon, Denis ; Blanc, Jérôme ; Guérin, Isabelle ; Malandrin, Gilles et Valat, David ; sous la direction de Jean-Michel Servet, Une économie sans argent. Les systèmes d’échange local, Seuil, 1999.
  • Mandin, David.- les systèmes d'échanges locaux (sel) : circulations affectives et économie monétaire.- PARIS : harmattan (L'), 2009. - 232p. N° 13519.
  • "Tentative d'analyse interne d'un SEL", [lire en ligne]
  • SEL Mode d'Emploi . A commander ou à télécharger sur selidaire.org