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Matthieu Poitevin, né le 1965 à Marseille, est un architecte et essayiste franco-marseillais. Fondateur de l'agence d'architecture Caractère Spécial, Enseignant à l'ENSA-M (École Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille), Président de l'association Va jouer Dehors! et Président de la SCIC «la main 93, Foncièrement culturelle».

Biographie modifier

Matthieu Poitevin est le fils de Julien Blaine (Christian Poitevin, né en 1942 à Rognac), artiste et poète français, l'un des créateurs de la poésie action qui a participé à la vie de la poésie performance en France comme à l'étranger.

Diplômé l’École spéciale d'architecture (ESA) en 1991, élève de Paul Virilio (directeur de mémoire), il fonde l'agence ARM architecture (anciennement art'M) à Marseille en 1992.[1]

Il présente son premier oral de concours à l'age de 21 ans, en poste chez Fuksas. L'histoire raconte qu'il remplaçait Massimiliano Fuksas au motif qu'il avait rendez-vous avec le Pape Jean Paul II.

Une première réalisation en 1994, les collèges Renoir et Rostand à Marseille (13). « … C’est de l’architecture archaïque, c’est à dire quelque chose de naissant. Qu’est ce que le primitivisme ? C’est ce qui naît. Les douleurs de l’accouchement, ce n’est pas poli, nettoyé, lavé avec la brosse à reluire, c’est vivant ! » Paul Virilio. Prix de la première œuvre en 1998.[2]

En 2000, Matthieu Poitevin participe à la 7e exposition internationale d'architecture de la Biennale de Venise. « Moins d'esthétique, plus d'éthique », est le thème majeur défini par l'architecte Massimiliano Fuksas, directeur du projet. Une équipe commissaire réunissant l'architecte Jean Nouvel, le maire d'Hérouville, François Geindre ; le sociologue Henri-Pierre Jeudy et l'écrivain Hubert Tonka. L'équipe a voulu «souligner l'écart entre les préoccupations et les modèles urbains du monde riche et le dénuement et la précarité dans lesquels vit le quart de la population mondiale».[3]

Le pavillon français des Giardini étant inadapté à ce projet, Matthieu Poitevin conçoit un vaporetto aménagé librement accessible, pour toutes les villes, de Caracas au Caire en passant par le Lagos et Bombay pour échanger sur l'urgence permanente de ce monde qui explosait. Il fera office de salon et de maison d'accueil pour informer les visiteurs et véhiculera, complètement emballé dans du tulle de marié, un mur d'images urbaines et mouvantes le long des canaux. La même année il est exposé au Pavillon de l'Arsenal.

Toujours en 2000, c'est l'aventure de la Friche Belle de Mai qui commence, lieu emblématique de la ville de Marseille. Ouverte à tous depuis 1992 et mise en œuvre par Matthieu Poitevin (ARM Architecture) depuis 2001, la Friche la Belle de Mai forme un petit quartier au cœur de Marseille, d’un type nouveau. Avec « L’Air de ne pas y toucher » (intitulé du premier schéma directeur en 2001), Matthieu Poitevin compose avec l’existant et l’ouvre à la lumière en structurant des lieux adaptés à la ville et aux 70 structures et 400 professionnels du spectacle et de la culture installés sur la Friche.

Bénéficiant de l’accompagnement de Patrick Bouchain (maitre d'ouvrage), les architectes modifient, taillent, percent, organisent, planifient, mettent de l’ordre dans un lieu qui se fabriquait de manière vernaculaire et empirique. Les architectes creusent ainsi un réseau de rues publiques et d’artères corollaires qui irriguent l’ensemble de l’îlot, reliant le restaurant les Grandes Tables (2006), les salles de spectacle la Cartonnerie, les Studios (2010), la Crèche (2012), et les ateliers de production artistique les Magasins (2012), la Tour et le Panorama (2013), le playground (2015) le module (2017), composent la métamorphose de la Friche la Belle de Mai en épicentre de la création et de la production culturelle de l’ensemble de la métropole marseillaise.[4]

«Construire avec le moins possible pour offrir le plus possible. Faire de rien un festin et croire en l’avenir, saperlipopette ! Embarquer tout le monde dans un voyage immobile. Il y avait tant de défis ! Le plus beau c’est sans doute de n’avoir jamais cédé un pouce à ce que l’on souhaitait pour le bâtiment.» Matthieu Poitevin. [5]


En 2004, la Cité Manifeste à Mulhouse[6], 61 logements sociaux. Implantée à côté de l’ancienne cité ouvrière datant du XIXe siècle, construits par de grands noms de l’architecture : Jean Nouvel, Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, Duncan Lewis et Benoît Fillon, Shigeru Ban & Jean de Gastines. Sur la parcelle de Matthieu Poitevin, 11 petites maisons livrées à l’imagination et à la liberté d’usage des habitants. Une œuvre «pré-détournable ».

Matthieu Poitevin est nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2008.

2011, il est lauréat en tant qu'architecte mandataire pour la construction du Centre National des Arts du cirque à Chalons-en-Champagne (51), avec NP2F (architecte associé). Livraison en 2015. Équerre d'argent dans la catégorie Culture, Jeunesse et Sports en 2016.

En 2014 une page se tourne, Matthieu Poitevin fonde l'agence Caractère spécial et s'associe à Thomas Brétignière.[7]

En 2018, L'agence d'architecture Encore Heureux, commissaire du Pavillon français de la 16e édition de la Biennale d’architecture de Venise[8] met à l’honneur des projets architecturaux innovants, au service de la Cité. Intitulée «Lieux infinis»[9], cette exposition met en valeur dix projets exemplaires, situés aux quatre coins de la France. La Friche de la Belle de Mai faisant inévitablement parti de cette sélection, c'est à cette occasion que Matthieu Poitevin participe à la conférence inaugurale réunissant également Jean Nouvel et Patrick Bouchain. [10]


En 2019, pour répondre à l'urgence du centre ville de Marseille après la chute d’immeubles à Noailles, Matthieu Poitevin et quatorze étudiants à l'ENSA de Marseille, se sont regroupés afin de travailler sur un projet collectif manifeste d'une façon heureuse et poétique de penser la ville de demain. C'est la naissance de l'association Va Jouer dehors ![11]

Va jouer dehors ! a pour mission de partager les connaissances d’un territoire par les acteurs concernés. Architectes, urbanistes, élus, promoteurs, écrivains, paysagistes, cuisiniers, plasticiens, philosophes, journalistes ou simples citadins. Pour proposer des projets concrets et plausibles sur des problématiques ciblées, afin de permettre à la ville de se réparer et de se projeter dans un futur possible.

Président de l’association, Matthieu Poitevin va alors, en plein confinement, mettre en place les jalons qui lui permettrons d'organiser le 15 mai 2021 un événement sans précédent[12] : «la plus grande agence internationale d’architecture pour une journée».[13]

C'est au sein des anciens abattoirs du quartier des Crottes à Marseille, que Sept villes : Lille, Nantes, Strasbourg, Saint-Étienne, Marseille et aussi Athènes et Beyrouth, portées par 11 ambassadrices et ambassadeurs et 70 personnes se sont réunis pour «Réparer la ville»[14].

Projets emblématiques modifier

  • Les collèges Renoir et Rostand à Marseille (13) livré en 1998
  • La Friche Belle de Mai à Marseille (13)
  • La Cité Manifeste à Mulhouse (68) livré en 2004
  • Le Centre National des Arts du cirque à Chalons-en-Champagne (51) livré en 2011
  • La Grainerie à Toulouse (31) livré en 2011
  • La Bibliothèque des Sciences et de l’Industrie La Villette Paris (75) concours lauréat [15]
  • La Restructuration du Théâtre le Grand T à Nantes (44) En cours

Publications et tribunes modifier

Conférences modifier

Prix et distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. Sipane Hoh, « Matthieu Poitevin, un architecte hors norme ? », Cyber Archi,‎ (lire en ligne)
  2. « PREMIERE OEUVRE Collèges Jean-Renoir et Edmond-Rostand à Marseille », Le Moniteur,‎ (lire en ligne)
  3. « « Moins d'esthétique, plus d'éthique » à la Biennale de Venise », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  4. « A Marseille, Matthieu Poitevin a redonné vie à l'emblématique Friche de la Belle de Mai », Franceinfo,‎ (lire en ligne)
  5. « Entretien avec Matthieu Poitevin, architecte-jardinier », sur https://www.larchitecturedaujourdhui.fr, (consulté le )
  6. « ÉQUERRE D'ARGENT 2005 / NOMINÉ - CITÉ MANIFESTE : 61 LOGEMENTS », https://www.amc-archi.com/,‎ (lire en ligne)
  7. Louis Morice, « Matthieu Poitevin : "Marseille va tomber le masque" », Le NouvelObs,‎ (lire en ligne)
  8. « Les « Lieux Infinis » d’Encore heureux à la Biennale de Venise », https://www.institutfrancais.com,‎ 206/02/2019 (lire en ligne)
  9. « Dossier de Presse "Les lieux infinis" », https://www.institutfrancais.com,‎ (lire en ligne)
  10. « LES LIEUX INFINIS D'ENCORE HEUREUX POUR VENISE », https://www.lemoniteur.fr,‎ (lire en ligne)
  11. « Le récit d'une folle journée Marseillaise », https://www.detailsdarchitecture.com,‎ (lire en ligne)
  12. « Agence internationale d’architecture pour une journée. Va jouer dehors ! », https://www.marseille.archi.fr,‎ (lire en ligne)
  13. « Des abattoirs pour réparer la ville », https://www.larchitecturedaujourdhui.fr,‎ (lire en ligne)
  14. Nathania Cahen, « Réparer la ville : des architectes relèvent le défi ! », Marcelle Media,‎ (lire en ligne)
  15. Marion Kindermans, « A La Villette, la Bibliothèque se fait un cocon de bois », Les Echos,‎ (lire en ligne)
  16. Matthieu Poitevin, « Cadavre exquis », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  17. Matthieu Poitevin, « Ode à l'architecture », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  18. Matthieu Poitevin, « Construire en pas dur », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  19. Matthieu Poitevin, « La promesse du logement », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  20. Matthieu Poitevin, « L'effet waouh », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  21. Matthieu Poitevin, « Douce Hellène », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  22. Matthieu Poitevin, « Contre le mur de la plaine », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  23. Matthieu Poitevin, « La démence de construire », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  24. Matthieu Poitevin, « 3% », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  25. Matthieu Poitevin, « La violence du rebond et la force de l'habitude », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  26. Matthieu Poitevin, « Respier à 45° », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  27. Matthieu Poitevin, « Les trois petits cochons », L'Architecture d'Aujourd'hui,‎ (lire en ligne)
  28. Matthieu Poitevin, « Réparer, embellir, transformer et transmettre la ville », Marcelle,‎ (lire en ligne)
  29. Matthieu Poitevin, « Notre responsabilité d'architecte est de rendre possible de nouvelles manières d'habiter », Marianne,‎ (lire en ligne)
  30. « 1 Architecte, 1 Bâtiment, Matthieu Poitevin architecte frichier », Pavillon de l'arsenal,‎ (lire en ligne)