Utilisateur:Nanoyo88/Caboceer
Le caboceer est une nouvelle classe sociale qui émerge avec l'accroissement de la demande en esclave par les européens et les difficultés des états africains à approvisionner les côtes. Ils sont initialement désignés par leurs chefs afin de garantir l'ensemble de la chaine d'approvisionnement, depuis l'intérieur des terres africaines jusqu'aux navires européens amarrés dans les baies costales. Cette classe sociale peut se décliner sous différents rôles, en fonction du mode de captation d'esclave, d'approvisionnement ou de besoins logistiques. On retrouve donc parmi les caboceer des chefs tribaux, des chefs militaires, des mercenaires, des marchands, des prince-marchands ou encore des canoeman. Les canoeman sont souvent représenté dans les illustrations européennes car ils transportent les esclaves en canoe depuis les rives jusqu'aux navires, cependant cette portion maritime des caboceer pouvait également s'associer à des pratiques de pirateries ou de corsaires.
Étymologie
modifierLe terme caboceer dérive du portugais cabeceiro (chef), provenant de cabeça (tête)[1]. Il s'agit initialement du nom donné aux chefs locaux par les européens, puis étendu à tous ceux qui ont une position suffisante pour négocier avec eux. C'est notamment sous ce nom que les Néerlandais désignent les personnages importants d'Elmina, qu'ils soient chefs ou non. L'usage du terme est très varié jusqu'à la fin du XIXe siècle[2].
Traite des esclaves
modifierLes caboceers sont des acteurs majeurs de la traite des esclaves qui s'enrichissent et assoient leur position de pouvoir grâce à ce commerce. Les chefs côtiers sont fréquemment nommés caboceers car l'essentiel de leur pouvoir découle de l'esclavage. Au XIXe siècle, l'abolition de l'esclavage provoque d'importantes tensions qui opposent les différents chefs. Certains renforcent leurs alliances européennes, comme c'est le cas du roi Gezo du Dahomey qui offre un siège finement décoré au gouverneur Ellen Beecroft. Ce caboceer's stool est exposé au Whitby Museum[3].
Cependant, les caboceers ne sont pas systématiquement chefs. La plupart d'entre eux sont des intermédiaires entre les compagnies commerciales européennes et les états africains. Par exemple, à Cape Coast, Cudjoe est un caboceer qui joue un rôle vital dans le maintien des relations avec les Fanti. Il assiste le gouverneur Melvil afin d'obtenir une garnison d'une centaine de soldats asservis provenant de Gambie. Ce soutien mènera, en 1752, à l'élaboration d'un premier traité avec la confédération Fanti[4].
Notes et références
modifier- (en) « Definition of CABOCEER », sur www.merriam-webster.com (consulté le )
- (en) Harvey M. Feinberg, Africans and Europeans in West Africa: Elminans and Dutchmen on the Gold Coast During the Eighteenth Century, American Philosophical Society, (ISBN 978-0-87169-797-4, lire en ligne)
- « The Caboceer’s Stool - Whitby Museum », sur whitbymuseum.org.uk (consulté le )
- (en) Peter A. Coclanis, The Atlantic Economy during the Seventeenth and Eighteenth Centuries: Organization, Operation, Practice, and Personnel, Univ of South Carolina Press, (ISBN 978-1-64336-105-5, lire en ligne)