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Claude La Charité
Naissance (81 ans)
Montréal, Canada
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Claude La Charité est un professeur de littérature à et un romancier québécois.

Il est aussi conteur, traducteur, adaptateur, scénariste de films et de pièces de théâtre, ainsi que parolier pour Pauline Julien, Renée Claude et Monique Leyrac. L'utilisation inédite et originale qu'il fait du parler populaire québécois marquera définitivement le paysage théâtral, si bien que le français québécois, ou joual, qui lui est rattaché, est aussi désigné sous la périphrase « la langue de Tremblay »[1].

Biographie

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Né à Montréal en 1942, Michel Tremblay vit sa jeunesse dans un appartement de sept pièces du quartier Plateau Mont-Royal avec trois familles totalisant 12 personnes. Considérant avoir eu une enfance heureuse, il grandit entouré de femmes, qu'il observe, discrètement. Le milieu culturel dans lequel il se développe, ses proches et le quartier du Plateau-Mont-Royal seront les sources de son œuvre à venir. L'origine modeste de Tremblay et son homosexualité marqueront aussi la forme que prendront ses récits[2],[3]. En 1960, il écrit en secret une pièce de théâtre nommée Le Train. En 1964, Radio-Canada annonce le Concours des Jeunes Auteurs, Tremblay envoie cette œuvre et gagne le 1er prix[4].

Sa mère adore les livres et lui transmet ce goût. Tremblay le mentionne dans le roman La grosse femme d'à côté est enceinte (1978) et, de nouveau, dans la pièce Encore une fois, si vous permettez (1998), où il se met lui-même en scène en train d'écouter les histoires et les questionnements de sa propre mère sur les romans qu'elle lit. En 2007, dans le roman La Traversée du continent, il raconte l'enfance de sa mère et son long voyage entre la Saskatchewan et le Québec.

Thématique et esthétique

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Michel Tremblay a écrit 28 pièces de théâtre, 32 romans, dont un de science-fiction intitulé La Cité dans l'œuf, 4 recueils de récit autobiographique, 1 recueil de contes fantastiques, 7 scénarios pour le cinéma ou la télévision, 39 adaptations traduites, 1 livret d'opéra, 2 comédies musicales et les paroles d'une douzaine de chansons. Bien qu'il s'inspire largement de sa vie dans ses écrits, Tremblay affirme détester le genre autobiographique[5].

La deuxième pièce de Tremblay, Les Belles-sœurs, écrite en 1965 et jouée pour la première fois sur scène au Théâtre du Rideau Vert le 28 août 1968, cause un gros scandale. Son impact est énorme, car elle fracasse le carcan des principes du théâtre canadien-français, souvent bourgeois, élitiste, tourné vers les classiques français et conforme à la morale religieuse catholique importante durant le règne de Maurice Duplessis. Plus que Gratien Gélinas ou Marcel Dubé en leur temps, Tremblay intègre de façon franche le dialecte québécois (le « joual ») dans ses pièces, ainsi qu'un humour basé sur le grotesque et la caricature, chose qui est encore rare dans la dramaturgie québécoise des années 1960. Sa peinture de la vie de femmes de la classe ouvrière québécoise, de travestis, d'homosexuels, de schizophrènes constituent en outre des thèmes oubliés ou condamnés, qui choque une partie du public et de la critique.

Michel Tremblay profite ainsi de l'élan du renouveau social et culturel amorcé par la Révolution tranquille que connaît le Québec des années 1960 pour imposer cette nouvelle forme de dramaturgie qui brise les valeurs prônées précédemment et jugées « dépassées ». Ce renouveau sera bien entendu un ferment du nationalisme québécois et porte aussi un regard à la fois critique et attendri sur les individus du petit peuple ouvrier, sur leur sort et leur vie quotidienne conformément à la pensée libérale en pleine effervescence. En cela, Michel Tremblay se rapproche du romancier et dramaturge ukrainien Gogol. Ce parallèle n'est pas vain, puisque Tremblay a donné avec Le Gars de Québec, une version québécoise de la pièce Le Revizor du dramaturge russe du XIXe siècle.

Tremblay ne cache pas dans ses œuvres son regard sur la société québécoise qu'il considère comme une société ouvrière dominée par l'Église catholique et sa morale contraignante (À toi, pour toujours, ta Marie-Lou) ou par une élite anglophone et bourgeoise comme en témoigne, de manière métaphorique la fin de la pièce Les Belles-sœurs. Cette réflexion aura une portée considérable autant sur l'identité québécoise que sur le mouvement indépendantiste québécois.

Selon la journaliste et auteure Denise Bombardier, « Michel Tremblay fut récupéré lui-même par les tenants du joual bien que ce ne fût jamais l'intention de ce talentueux dramaturge de faire l'apologie de ce parler. Il dut défendre le joual pour défendre sa pièce Les Belles-Sœurs qui subissait du même coup les attaques des adversaires du joual[6] ».

Dans les années 1970, Tremblay publie les Chroniques du Plateau Mont-Royal, une série de six romans qui s'ouvre avec La grosse femme d'à côté est enceinte (1978) et se poursuit avec, notamment, Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges (1980) et La Duchesse et le Roturier (1982). Multipliant les liens avec les pièces déjà écrites, puisque bon nombre de personnages s'y retrouvent, ce cycle romanesque poursuit la description du quartier du Plateau-Mont-Royal de Montréal, quartier qui était à l'époque celui de la classe ouvrière montréalaise.

Dans les années 1980, il écrit Albertine, en cinq temps, pièce majeure qui marque un pas décisif dans sa recherche dramaturgique. Cette pièce présente Albertine, personnage déjà présent dans la pièce En pièces détachées, en dialogue avec elle-même à cinq différentes époques de son existence.

Le roman C't'à ton tour, Laura Cadieux, d'une veine plus nettement humoristique, est porté à l'écran par la metteuse en scène et comédienne Denise Filiatrault. Une série télévisée en est ensuite tirée.

Après avoir signé quelques scénarios pour le cinéma, Tremblay travaille à l'écriture de la série télévisée Le Cœur découvert, tirée du roman éponyme, qui a pour sujet de la vie d'un couple homosexuel au Québec. La série est diffusée en 2003, à heures de grande écoute, par le réseau de télévision francophone Radio-Canada.

Il collabore à plusieurs reprises avec le metteur en scène André Brassard des Belles-Sœurs, et il accorde dans plusieurs de ses pièces un rôle à la comédienne Rita Lafontaine, et ce depuis sa toute première. Des metteurs en scène québécois de renom ont monté ses pièces, notamment René Richard Cyr et Denise Filiatrault.

En 2006, il remporte le Grand Prix Metropolis bleu pour l'ensemble de son œuvre.

En 2017, le Prix Prince-Pierre-de-Monaco[7] et le Prix Gilles-Corbeil qui lui sont décernés pour l'ensemble de son oeuvre.[8],[9]

En 2018, il remporte le Grand Prix de la Francophonie 2018, décerné par l'Académie française, pour avoir contribué de façon remarquable au maintien et au rayonnement de la langue française[10].

Homosexualité

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L'homosexualité est un thème récurrent dans l'œuvre de Michel Tremblay. Il est déjà présent dans sa première œuvre, le roman Contes pour buveurs attardés (1958)[11]. Les personnages homosexuels masculins sont présents et de premier plan dans plusieurs de ses écrits, par exemple dans la pièce La Maison suspendue (1990) ou encore les personnages d’Hosanna dans la pièce éponyme de 1973 ou d’Édouard dans le roman Des nouvelles d'Édouard (1984). Plusieurs de ses personnages cherchent à accepter leur orientation sexuelle dans une société québécoise en mutation. Il explore entre autres la différence entre tolérance et acceptation dans la pièce Fragments de mensonges inutiles (2009)[12]. Pour Michel Tremblay, aborder l'homosexualité comme écrivain est un besoin[11].

Œuvres

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Romans, contes et récits

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Théâtre

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Adaptations ou traductions pour le théâtre

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Scénarios

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Au cinéma

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À la télévision

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Adaptations au cinéma de ses œuvres par des tiers

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Fonds d'archives

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Le fonds d'archives Michel Tremblay est conservé au centre d’archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[13].

Son inspiration

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Michel Tremblay s'inspire notamment de sa vie privée, y mêlant son imagination, par exemple :

  • Dans La Traversée du continent, il raconte le voyage de sa mère mais avec de faux noms.
  • Dans C't'à ton tour, Laura Cadieux, il parle d'une femme obèse, tout comme sa mère l'était.
  • Dans sa toute première pièce, Le Train, il décrit la rencontre de deux personnages qui sont, en fait, un dédoublement de sa personnalité.

Prix et honneurs

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Liste non exhaustive

Notes et références

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  1. Sarah Zylberberg, « La grosse Femme d'à côté est enceinte, Michel Tremblay – Lettres & Arts », sur www.lettres-et-arts.net (consulté le )
  2. Entrevue donné à Jacques Boulanger le 7 juin 1964 à Radio Canada concernant sa pièce de théâtre Le Train gagnante du prix de la meilleure dramatique du concours des jeunes auteurs de Radio-Canada.
  3. Trouvant son bonheur dans ses nombreuses lectures, ce jeune adolescent souhaitait devenir un auteur. C'est à l'âge de 13 ans, qu'il découvre Gabrielle Roy durant son voyage en Gaspésie. « Une semaine avec sa famille en essayant de trouver le bon chemin ? Non merci ! » Il a déjà prévu d'apporter une série de livres qu'il connaît déjà quand sa mère lui fait la surprise : elle lui prête Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy qu'elle a énormément apprécié. Se délectant à chaque page, Michel lit ce roman sans voir les paysages majestueux de la Gaspésie et en restant sourd aux menaces de sa mère. Gabrielle Roy qui a écrit un roman traitant des problèmes d'ici, rejoint les personnes passionnées comme Michel. Il n'en revenait pas, trouver comme idole une romancière québécoise. (Un ange cornu avec des ailes de tôle, Michel Tremblay)
  4. Un jeune dramaturge qui promet, Radio-Canada, 7 juin 1964
  5. « Michel Tremblay: des souvenirs heureux | Luc Boulanger | Romans québécois », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Denise Bombardier, Dictionnaire amoureux du Québec, Plon, 2014, p. 366.
  7. Article dans La Presse.
  8. « Prix Gilles-Corbeil 2017 », L’Oreille tendue,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Le prestigieux prix Gilles-Corbeil remis à Michel Tremblay | JOSÉE LAPOINTE | Livres », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Zone Arts - ICI.Radio-Canada.ca, « Michel Tremblay reçoit un Grand Prix de l'Académie française », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  11. a et b Sylvain Bazinet, « Michel Tremblay, confession à micro ouvert », BAZ, Bazoom,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Homosexualité et littérature : quelques personnages marquants », ICI Artv, Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, « Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Fonds Michel Tremblay (MSS368) » (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Luc Boulanger, Pièces à conviction, recueil d'entretiens avec Michel Tremblay, Éditions Leméac (2001)
Au début de l'an 2000, après plus de trente ans de théâtre de Michel Tremblay, le critique Luc Boulanger décide de réaliser avec le dramaturge une série de 18 entretiens autour des différentes pièces de son répertoire. Le théâtre devient ici le prétexte pour refaire le parcours du Québec des trente dernières années et de la vie d’un des grands auteurs du Québec contemporain. Sur près de deux cents pages, le célèbre dramaturge parle à cœur ouvert de son œuvre et de sa vie.
L'écrivain Michel Tremblay crée des familles de personnages qui voyagent librement du théâtre au roman, en passant par le récit autobiographique. Depuis les années 1960, l'écrivain Michel Tremblay puise son inspiration parmi les siens, créant des familles de personnages qui voyagent librement du théâtre au roman, en passant par le récit autobiographique. À tel point qu'il est parfois difficile de faire la part des choses entre la réalité et la fiction, entre la famille réelle de l'écrivain et celle qu'elle a inspirée. Ce documentaire invite à voyager à travers le temps, les pays et les œuvres de l'écrivain, afin de découvrir l'étendue réelle de son univers.

Articles connexes

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Liens externes

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Documents audiovisuels

  • Michel Tremblay et André Brassard parlent des Belles-Sœurs en 1968, Archives de Radio-Canada [1]
  • Tremblay parle de l’influence de Brassard sur sa production théâtrale, 29 septembre 1983, Archives de Radio-Canada [2]
  • Tremblay parle d’Albertine, en cinq temps, 15 oct. 1984, Archives de Radio-Canada [3]