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Les représentations sociales de l'Histoire

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Les représentations sociales de l'Histoire sont un concept développé par les psychologues James H. Liu et Denis J. Hilton qui s'appuient sur deux autres notions de la psychologie sociale : la "mémoire collective" (Olick & Robbins, 1998) et le “sens de l'identité de groupe” (Hobsbawm, 1983 ; Nora, 1989).

Elles se réfèrent aux croyances collectives d'un peuple, qu'il s'agisse d'un pays, d'une nation ou d'une ethnie, et ces représentations permettent aux individus de ce groupe d'interpréter les événements et les personnages de l'histoire. De plus, elle influence les aptitudes et les comportements des individus de cette communauté.

Selon cette perspective, la représentation sociale de l'histoire joue le rôle de récit fondateur historique qui vise à légitimer l'ordre social au sein de la société (Hilton & Liu, 2017). Elle façonne ainsi la manière dont les membres d’un groupe perçoivent et comprennent leur propre passé, contribuant à structurer les normes, les valeurs et les comportements.

Historique

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Les mémoires collectives tiennent leur origine dans les représentations sociales de l'Histoire qui sont, elles, transmises à travers les générations et finissent par constituer une part essentielle de l’identité endogroupe, créant ainsi une boucle de mémoire et conflit qui se perpétue au fil du temps. Elles jouent un rôle complexe dans les conflits intergroupes. De défaite ou de victoire, elles sont enracinées dans les structures sociales et influent sur la perception du présent et les relations intergroupes. Ainsi, l’interprétation et l’utilisation du passé par les groupes permet de justifier les actions et créer une identité collective. Bar - Tal (2000) identifient quatre thèmes communs aux mémoires collectives de conflit. La mémoire collective de chaque groupe (1) légitime les origines et le développement du conflit, (2) dépeint l'intragroupe sous un jour positif, (3) illégitime l’adversaire et (4) met l’accent sur la victimisation de l’endogroupe. Chaque groupe aura tendance à interpréter sélectivement le passé et plus particulièrement, les évènements renforçant l’identité positive de l’endogroupe et ignorant, de ce fait, ceux qui n’y contribuent pas. Cette mémoire sélective du passé sera un moyen de justifier les actions actuelles envers les autres groupes, positives ou négatives et  pourra se reconstruire en fonction des besoins et des motivations du présent.

Les représentations sociales de l’histoire contiennent des éléments partagés au sein d’un groupe ainsi que des éléments descriptifs notamment des évènements ou encore des personnes importantes (Moscovici, 1988). Les représentations sociales peuvent être comparées à des récits fondateurs telles que des récits fondateurs normatifs qui permettent d’établir des règles, des normes, des codes moraux, des lois etc… Les représentations de l’histoire d’un groupe permettent également de mettre en avant la vision globale du monde, c’est-à-dire comment le monde est ce qu’il est et justifier ses réponses face aux challenges rencontrés (Liu et Hilton, 2005). De ce fait, les représentations sociales de l’histoire sont partagées dans une nation et peuvent être contestées. Elles peuvent être hégémoniques c’est-à-dire partagées dans toute la société, émancipées où les représentations sociales sont différentes, ou encore polémiques c’est-à-dire des représentations sociales conflictuelles. Afin qu’un peuple agisse comme un seul individu, la charte reposerait sur une représentation sociale hégémonique (Moscovici, 1998). De plus, les représentations sociales de l’histoire sont perçues comme des ressources afin de gérer l’interaction des identités sociales et peuvent également avoir une influence sur la réflexion des groupes (Tajfel & Turner, 1979).

Dans ses travaux, Dario Paez (2014) explore comment les représentations sociales de l’Histoire sont intégrées dans l’éducation et met en évidence leur impact sur les croyances actuelles mais aussi les changements qu’elles peuvent induire dans la compréhension des faits notamment auprès des nouvelles générations. La formation des représentations est le produit de trois processus fondamentaux : l’ancrage, l’objectification et la polyphasie cognitive. En effet, les systèmes éducatifs peuvent influencer la manière dont les générations successives perçoivent des événements historiques majeurs. Les chercheurs ont constaté que les jeunes générations portent un regard davantage critique sur des figures et/ou faits historiques autrefois idolâtrés, relevant ainsi l’évolution des croyances collectives au fil du temps. Ces représentations sociales du passé ne sont pas statiques et peuvent évoluer avec le temps et l’éducation. Ainsi, il met en évidence l’importance des interactions entre l’éducation et les représentations sociales du passé et offre des pistes aux enseignants mais aussi aux éditeurs de manuels afin d’encourager un esprit critique chez les élèves, en améliorant la présentation des faits historiques pour une pensée plus nuancée. D’éventuels biais pouvant affecter la perception de l’histoire ont été relevés ; la compréhension des enjeux historiques des événements, de la continuité et du changement dans l’Histoire.

Définitions

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Les représentations sociales de l'histoire se réfèrent aux croyances collectives, aux récits et aux interprétations des événements historiques propres à des groupes au sein d'une culture donnée (Hilton & Liu, 2008).

Il existe une multitude de définitions de la notion de mémoire collective. Cependant, on constate que les auteurs et chercheurs s’accordent sur une classification double. D’un côté, d’après Olick (1998; 1994), elle considère que la mémoire collective est constituée de symboles accessibles au public et entretenus par la société. De l’autre côté, la mémoire collective est définie comme des souvenirs individuels partagés par les membres d’une communauté et qui portent sur l’identité collective de cette communauté (Hirst & Manier (2008); Wertsch & Roediger (2008); Young (1994).

Eurocentrisme : Selon Paez & al (2016) l’eurocentrisme suggère que “ les représentations populaires de l’histoire sont les représentations de la culture dominante et qu’elles reflètent le pouvoir représentationnel de l’Ouest”. En effet, d’après Glowsky et al (2008) ou encore Ellerman & al (2008) les événements faisant partie de l’histoire européenne, de la culture occidentale sont jugés davantage pertinents historiquement en comparaison aux événements survenus en dehors de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

C'est ainsi que les 2 guerres mondiales, la révolution française, la révolution luthérienne sont perçus bien plus importants qu’ailleurs.  

Ethnocentrisme : Chaque population considère les évènements ancrés dans l’histoire du national du pays bien plus dominant et important que les évènements qui ne concernent pas leur pays. A titre d'exemple, selon Bobowik et al. (2010), la guerre civile espagnole a été notifiée comme l’événement le plus important pour le pays, tandis que les répondants américains ont définit la guerre civile américaine comme l’un des événements les plus “déterminants du dernier millénaire”.

Les récits fondateurs historiques, quant à elles, renvoient à des représentations réifiées et canoniques de l'histoire qui est utilisée pour légitimer les arrangements sociaux qui fournissent des "mythes fondateurs qui légitiment l'ordre social dans la société" (Hilton & Liu, 2017).

Les mémoires collectives

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Le souvenir de la violence collective alourdit les conflits actuels avec des formes agressives de favoritisme intra-groupe, ainsi, cela donne l’impression que la situation actuelle est une répétition de conflits violents antérieurs. En somme, la mémoire collective est chargée d’émotions de conflits passés, ce qui peut engendrer la peur et la méfiance mais toutefois rendre une négociation impossible. Elle joue un rôle cognitif et perceptuel, façonne la perception de l’intérêt. De plus, la mémoire des conflits passés implique que les groupes perçoivent leur sécurité menacée, supprimant parfois la confiance d’un groupe envers un exogroupe (Paez & Liu, 2011)

La mémoire collective des conflits passés a pour fonction de motiver un comportement collectif en stimulant les groupes à agir collectivement et à justifier les actions négatives de l’endogroupe vers exogroupe. Également, elles renforcent la conscience des conflits, présentent certaines caractéristiques spécifiques comme l’association au mépris, la haine et la colère vers un groupe externe. Il est important de mentionner l’existence de certains rituels ou circonstances actuelles qui maintiennent un événement traumatisant. Par exemple, les récits d’identité nationale avec ces événements traumatisants font partie de cette mémoire collective. En outre, cela joue un rôle important dans la légitimation des institutions nationales (Bar & Tal, 2009).

Concernant les représentations des mémoires collectives, les souvenirs directs d’événements traumatisants peuvent faire changer des valeurs culturelles avec différentes représentations de la guerre. Par exemple, les soldats étaient représentés comme des hommes « solides ». Finalement, il y a une première façon de voir ces événements. Premièrement, il y a la façon héroïque dans le sens où ces soldats pouvaient être perçus comme des grands hommes défendant des valeurs. Deuxièmement, nous avons la façon pessimiste, qui peut regrouper finalement la perception d'événements graves menant à la mort (Paez & Liu, 2009).

Les facteurs sociaux peuvent expliquer pourquoi certains conflits passés sont mieux perçus avec des rituels ou des intensités d’actes de souvenirs à l’égard de ces événements, et les potentiels pour améliorer l’estime de soi collective. On retrouve également un niveau plus élevé d’expérience dans des activités collectives ainsi que des valeurs conservatrices hiérarchiques et défensives (Paez & Liu, 2011).

Pour qu’un événement lié à l’histoire d’un groupe soit collectivement commémoré, il se doit de remplir certaines conditions :

Dans un premier temps, celui-ci doit être pertinent pour les “identités sociales”. En effet, les représentations historiques faisant ainsi partie intégrale de la mémoire collective, constituent de véritables “chartes entre ses membres” (Liu & Hilton, 2005). C’est par ce biais que la cohésion au sein d’un groupe se développe puisque cette mémoire collective crée une solidarité entre les adhérents d’un même cercle.

Ensuite, toujours selon Paez (2016), l'événement lié à l’histoire a engendré un changement social significatif ou a “impliqué une menace pour l’identité du groupe”.

En moyenne la mémoire collective, donc les représentations sociales, sont composés d'événements marquants, de souvenirs partagés, ainsi essentiellement social qui a pour conséquence “d’importants changements institutionnels” (Connerton, 1989). Pour illustrer ce propos il est utile de se remémorer la fondation de systèmes politiques ou d’Etats (Hilton & Liu, 2008), ou encore l’évènement marquant que fut l’assacinat de John F. Kennedy.  L’amérique s’en souviendra car cela à marqué la fin de l'innocence politique” (Pennebaker, Paez & Rimé, 1997). Toutes les guerres ne sont pas intactes dans notre mémoire. Assurément, la Seconde Guerre Mondiale et la guerre du Vietnam sont énormément rappelées aux Etats-Unis comme étant des événements historiques impressionnants, tandis que la guerre de Corée est largement  oubliée par les Américains car celle-ci n’a pas engendré de changement social contrairement aux deux premières (Griffin, 2005 ; Neal, 2005).

Troisièmement, afin qu’un événement historique soit collectivement commémoré, il est nécessaire qu’il soit chargé d’émotions (exemple: l'attaque des tours jumelles le 11/09/2001). Effectivement la mémoire collective est plus sensible aux événements ayant affecté de nombreuses personnes, davantage négatifs ou à contrario davantage positifs. Cela est plus simple encore quand la population se sent concernée par cette émotion qui serait “en relation avec les défis actuels auxquels le groupe est confronté” (Liu & László, 2007).

Quatrièmement, l'événement historique est commémoré à travers des rituels mais aussi par la communication qu’elle soit institutionnelle ou informelle. Bien-sur ils sont partagés notamment par les médias, par les personnes entre elles, par le biais de rituels commémoratifs et institutionnels organisés, des cultes et des rituels funéraires mais aussi expressément en manifestations politiques. Selon Paez (2016), ce sont véritablement les rituels collectifs qui permettent un meilleur maintien de la mémoire collective car cela permet le rappel par la répétition. c’est une réactivation répétitive de la représentation cognitive (Connerton, 1989). En plus de cela, le corporel s'additionne à ces éléments mainteneurs de mémoire collective puisque ce sont les même gestes qui sont effectués, on parle de “fusion identitaire” (Paez & al., 2016)

Enfin, le maintien de l'événement historique dans cette mémoire sert également aux buts et aux besoins actuels d’une population. D’après Reicher & Hopkins (2001) et Liu & Hilton (2005) les représentations sociales passées s’activent justement pour servir ces nouveaux buts et besoins. En effet, selon Paez (2016), des changements dans le contexte politique ou social peuvent “apporter des modifications dans la manière dont les membres se rappellent le passé de leur groupe”. Cela veut dire que les mémoires collectives qui ont une fonction dans un contexte donné, ici social, devraient disparaître si des changements sont opérés dans ce contexte ci, car les mémoires collectives deviendraient non pertinentes. (Rimé et al., 2015).

Fonctions des représentations sociales de l'histoire

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Les représentations sociales exercent une influence significative sur les relations intergroupes. En effet, la manière dont les individus perçoivent ces événements historiques peut avoir des répercussions positives ou négatives sur leurs attitudes, leurs préjugés et leurs comportements envers d'autres groupes (Hilton & Liu, 2008).

Les récits historiques jouent un rôle central dans les relations intergroupes, soit en exacerbant les conflits lorsque les interprétations divergent et sont utilisées pour nourrir l'hostilité, soit en contribuant à la réconciliation et à la paix lorsque ces récits sont utilisés de manière constructive pour favoriser la compréhension mutuelle et la résolution des conflits. Ainsi, la manière dont l'histoire est narrée et interprétée dans le contexte des relations intergroupes revêt une importance cruciale (Hilton & Liu, 2008).

Les auteurs Hilton & Liu (2008) soulignent l'existence de mécanismes psychologiques sous-jacents qui influencent la relation entre les représentations historiques et les relations intergroupes. Des concepts tels que l'identité, la mémoire collective et les préjugés cognitifs façonnent la manière dont les récits historiques affectent les attitudes et les comportements des individus.

Une étude menée par Zaromb et al. en 2017 illustre bien les mécanismes psychologiques sous-jacents cités précédemment. Elle visait à déterminer si les citoyens de 35 pays surestimaient le rôle de leur nation dans l'histoire mondiale. Il était question de mesurer la mémoire collective, c'est-à-dire la manière dont un groupe se rappelle le déroulement de l'histoire, plutôt que d'explorer l'histoire en elle-même. Les participants étaient composés de 6 185 étudiants universitaires issus de 35 pays, recrutés au sein d'une seule université par pays. Seulement 1 % des participants avaient une spécialisation en histoire. Les principales questions de recherche portaient sur la perception de la contribution de chaque pays à l'histoire mondiale et son lien avec l'identité nationale. Les participants ont répondu à un questionnaire comprenant 153 questions sur l'importance et l'évaluation de 40 événements historiques et personnages, ainsi que sur leurs conceptions générales de l'histoire mondiale. Les résultats ont montré que les étudiants de ces 35 pays surestimaient largement la contribution de leur pays à l'histoire mondiale, avec des estimations totalisant plus de mille pour cent. Cette exagération pouvait s'expliquer par un phénomène appelé “narcissisme national" défini comme « une identification intragroupe liée à une croyance irréaliste en la grandeur inégalée d'un groupe », qui variait significativement d'un pays à l'autre. Celui-ci était plus élevé et plus prononcé dans les sociétés matérialistes, collectivistes et hiérarchiques. En conclusion, les corrélations relevées étaient faibles, incohérentes et difficiles à interpréter. Les gens ont tendance à surestimer l'importance de leur pays ou de leur groupe, en partie en raison de processus psychologiques tels que l'heuristique de disponibilité, la surestimation des petits nombres et le favoritisme envers leur propre groupe. Il est important de noter que cette étude présentait certaines limites, notamment le fait qu'elle ne portait que sur 35 pays, excluant de nombreux autres, et qu'elle utilisait des étudiants d'une seule université par pays comme échantillon (Zaromb et al., 2017).

Bibliographie

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Ouvrages utilisés dans la rédaction de l'article

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Ouvrages complémentaires

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  • Bar-Tal, D. (2000). Shared beliefs in a society: Social psychological analysis. Sage Publications.
  • Bar, Tal, D. (Ed.). (2009). Intergroup confl icts and their resolution: Social psychological perspective. New York, NY : Psychology Press.
  • Bobowik, M. Páez, D., Liu, J. H., Espinosa, A., Techio, E., Zubieta, E., & Cabecinhas, R. (2010). Psychosocial bases of a “culture of war”: Beliefs about History, the Meaning of Second World War and willingness to fight in Portuguese and Spanish speaking cultures. Revista de Psicología, 28, 111–146
  • Connerton, P. (1989). How societies remember. Cambridge : Cambridge university press.
  • Dario Páez et James Liu (2009). Collective memories of conflicts. In D. Bar & Tal (Ed.), Intergroup confl icts and their resolution: Social psychological perspective. New York, NY : Psychology Press.
  • Dario Páez, et James Liu (2011). Mémoire collective des conflits. Dans D. Bar-Tal (Ed.), Conflits intergroupes et leur résolution : une perspective psychologique sociale (pp. 105-124). Presse de psychologie.
  • Glowsky, D., Ellermann, H., Kromeier, K., & Andorfer, V. (2008). A Global Collective Memory? Results from a Quantitative Pilot Study. Comparativ, 2, 99-115.
  • Griffin, W.E.B. (2005). Retreat Hell ! New York : Jove Books.
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