Utilisateur:Padex/Algèbres courbes

L'objectif est ici de retrouver quelques résultats élémentaires communs aux géométries sphérique, euclidienne et hyperbolique.

Pour cela, nous débuterons par une approche purement algébrique, avant d'aboutir à une interprétation plus géométrique des concepts entrevus.

Nous allons ainsi définir une algèbre, ou plutôt un ensemble d'algèbres en apparence identiques à un paramètre près. Ces algèbres contiennent toutes un sous-espace vectoriel tridimensionnel, à la manière des quaternions.

Par la suite, nous étudierons une surface dans ces espaces tridimensionnels, que nous appellerons sphère unité, et qui pourra s'interpréter tantôt comme une sphère, tantôt comme un plan, et tantôt comme un plan hyperbolique.

Nous tâcherons enfin de retrouver sur cette sphère unité quelques résultats de géométrie élémentaire, notamment de géométries du cercle ou du triangle (par exemple, les lois des cosinus et des sinus).

Algèbre des -Quaternions modifier

Soit . On considère l'espace vectoriel muni de la forme quadratique définie par :

L'algèbre de Clifford associée est engendrée par les éléments , et vérifiant la table de multiplication ci-contre. Cette algèbre sera appelée algèbre des -quaternions, et sera notée .

Il existe une injection canonique de dans  :

Par la suite, on considèrera comme un simple sous-espace vectoriel de . Aussi, on s'autorisera à ne pas écrire l'indice en l'absence d'ambiguïté.

Définitions associées modifier

Tout élément de peut s'écrire sous la forme : . Pour un tel -quaternion, on définit ses parties réelle (ou scalaire) et imaginaire (ou vectorielle), respectivement notées et  :

On définit le conjugué de , que nous noterons , par :

.

Nous pouvons alors définir le module-carré d'un -quaternion :

Un -quaternion est dit unitaire si son module-carré vaut .

Produits entre deux vecteurs modifier

On peut définir un produit bilinéaire semisymétrique, que nous appellerons produit complet :

Le produit usuel de deux nombres et sera noté ou  ; il ne faudra donc pas le confondre avec le produit complet, noté .

Ce produit est dit « semisymétrique » car, pour tous vecteurs et , .

Nous pouvons de même définir une forme bilinéaire symétrique, que nous appellerons produit réel :

Le produit réel n'est donc que la partie réelle du produit complet. Il est analogue au produit scalaire, mais il n'en est un que si (dans le cas général le produit réel n'est pas défini positif).

Deux vecteurs et de sont dits orthogonaux si et seulement si leur produit réel est nul.

Nous pouvons enfin définir un produit bilinéaire antisymétrique que nous appellerons produit imaginaire :

Le produit imaginaire n'est donc que la partie imaginaire du produit complet. Il est analogue au produit vectoriel. Il est d'ailleurs identique au produit vectoriel classique dans le cas où .

Si le produit réel caractérise l'orthogonalité, le produit imaginaire caractérise lui la colinéarité.

Produit mixte modifier

On définit le produit mixte de trois vecteurs :

Exponentielle et identité d'Euler modifier

On définit la fonction exponentielle classiquement :

On définit également les fonctions trigonométriques suivantes :

On obtient alors l'identité d'Euler :

On introduit également la fonction corde :

Groupe spécial orthogonal modifier

Le groupe spécial orthogonal de est composé des transformations de la forme :

où q est un -quaternion unitaire.

En particulier, si on se restreint aux quaternions polarisables, c'est l'ensemble des transformations :

est un vecteur quelconque de .

Remarque : Pour tout , pour tout , est stable par .

Morphisme modifier

Pour tout , et pour tous réels et ,

.

Cas où est inversible modifier

Si est inversible, alors on peut décomposer tout vecteur comme somme d'un vecteur colinéaire à et d'un vecteur orthogonal à .

On peut alors obtenir une expression simple de  :

Cas général modifier

Remarque : comme vu précédemment, est un vecteur orthogonal à et .

Géométrie sur la sphère unité modifier

Définition et visualisation modifier

Ensemble des vecteurs unitaires modifier

On s'intéresse pour commencer à l'ensemble des vecteurs unitaires , que nous verrons comme un ensemble de points de l'espace.

Pour tout point , on écrira . Nous nous intéressons donc aux points tels que .

Sphère unité modifier

On définit la sphère unité, notée , comme la composante connexe du point dans l'ensemble des vecteurs unitaires.

D'après ce qui précède :

  • si , c'est l'ensemble des vecteurs unitaires lui-même ;
  • sinon, c'est le sous-ensemble des vecteurs unitaires situés dans le demi-espace .

Directeur d'une géodésique modifier

Pour tous points , il existe un vecteur et un scalaire tels que :

  • est orthogonal à et à  ;
  •  ;
  • .

Pour un tel couple  :

  • le vecteur est un directeur de la géodésique de à  ;
  • le vecteur est le normalisé de ce directeur ;
  • le scalaire est la norme de ce directeur.

Autres noms carpas satisfait actuellement : argument-produit (ou argument du produit) de et . norme de l'argument-produit ok. Vecteur directeur de l'argument produit ?

Métrique sur modifier

On définit sur la métrique suivante :

Conjecture sur les géodésiques de S modifier

Soient , et orthogonal à et , tel que .

On peut alors définir le chemin :

En notant et en supposant , on obtient :

Conjecture modifier

est une géodésique.

Lois trigonométriques sur modifier

Soient , et soit tel qu'il existe tel que :

.

Soient tels que :

.

Enfin soient et tels que :

.

Loi des cosinus modifier

Variante : loi des cordes modifier


Remarque : cette formulation est à mi-chemin entre la loi d'Al Kashi et la loi des « haversines ».

Loi des sinus modifier

Fourre-tout annexe modifier

Nouvelle notation modifier

Définissons :

Alors en particulier :

Les formules deviennent :

Circonférence d'un cercle :

Aire d'un disque :

Loi des cosinus :

Loi des sinus :

Loi des cordes :

On fait ainsi apparaître la loi des cosinus comme une loi d'ordre , la loi des sinus comme une loi d'ordre et la loi des cordes comme une loi d'ordre .

Nabla modifier

Les opérateurs divergence et rotationnel correspondent respectivement au produit réel et imaginaire de par le champ de vecteurs.

Ainsi, l'application de l'opérateur différentiel sur un champ de vecteurs est donc notée par leur produit complet : .

Pour un champ scalaire , .

Pour un champ vectoriel , .

Attention ! pour un champ vectoriel , et dans le cas général, on a : .

En effet, fera apparaître des dérivées secondes, tandis que ne peut faire apparaître que des dérivées premières.

On peut cependant retrouver nombre de résultats classiques :

Idées en vrac modifier

Notion de dualité entre la sphère unité et la sphère- ou sphère duale, notée .

est l'ensemble des points tels que .

À toute géodésique de est associée un couple de points sur .

Réciproquement, à toute géodésique de est associé un couple de points unitaires.

En particulier, soit , et soient deux vecteurs orthogonaux à .

Alors : et sont deux géodésiques de .

L'angle entre ces deux géodésiques est entièrement caractérisé par le -quaternion unitaire .

est polarisable et il serait intéressant de montrer que est la géodésique de passant par et .

Dualité modifier

Dans cette partie, les définitions sont changées : n'est plus une composante connexe des vecteurs unitaires, mais un quotient de ces derniers par identification des paires de points opposés. Lorsque , n'est donc plus la sphère unité , mais le plan projectif.

De même, on identifie les paires de points opposés sur .

Dans toute la suite, un point de ou de sera donc une paire de points de .

Il est vraisemblablement meilleur de formuler la dualité ainsi :

À tout point de est associé une unique « droite » de , et vice versa.

En fait on parlera abusivement de points mais il serait plus juste de parler de paire de points opposés ( et ).

Coordonnées polaires sur modifier

Soient et orthogonal à .

Alors est un système de coordonnées polaires sur , centré en et orienté par .

Ce qui est une décomposition dans la base .

Cette base est d'ailleurs analogue à la base canonique (voir table ci-contre).

Application exponentielle modifier

Soit et . Alors est l'unique géodésique de telle que et .

On obtient donc la définition de l'application exponentielle : .

Équation des géodésiques sur modifier

Système de coordonnées locales sur  : tel que tout point s'écrit : .

Alors, dans ce système de coordonnées, les symboles de Christoffel valent :


Pour toute courbe paramétrée par telle que et constant, il est facile de vérifier que :

En effet :


Équation des géodésiques sur modifier

Système de coordonnées locales sur m : dans la base .

Alors, dans ce système de coordonnées, les symboles de Christoffel valent :

Pour toute courbe paramétrée par telle que constant et , il est facile de vérifier que :

En effet :


Circonférence d'un cercle sur modifier

Pour le cercle de centre et de rayon , sa circonférence vaut :

En notant  :

Aire d'un disque sur modifier

Pour le disque de centre et de rayon , son aire vaut :

Ce qui peut aussi s'écrire :

Expression logarithmique d' modifier

Exceptionnellement sur cette page, notons l'unité imaginaire usuelle.

Soit tel que .

Alors :