Ex-enseignant ce qui m'inquiète est LA DEFORESTATION.

Nous sommes allé-e-s au Mali par trois fois réaliser l'installation électrique d'un centre de santé, de quatre écoles et de l'hôtel de ville de la commune rurale de Kouloun, située à une dizaine de kilomètres de Kayes le capitale régionale de l'Ouest. Remarque importante : grâce à nos collègues électriciens le projet s'est mué en action pour la formation professionnelle en électricité de jeunes maliens (voir par un moteur de recherche quelconque : Gabou, kouloun.hautetfort.com, keke.hautetfort.com ou beleko.hautetfort.com pour découvrir nos préoccupations et réalisations).

Il y a quarante ans l'herbe en février avait 80 cm de haut, la forêt était partout. Les lions venaient se servir dans l'enclos à bovins.

Gazelles, antilopes, lièvres, hyènes et phacochères peuplaient la brousse qui méritait son nom.
Aujourd'hui, il n'y a plus au même mois qu'un paillis jaune.
Et du fait de la pression anthropique (chasse), cette faune a disparu et les arbres parfois verts sont abattus pour servir de combustible.

Du temps de la dictature (avant 1992), il n'était pas rare que les "gardes forestiers" mettent le feu à la brousse pour imposer une amende collective au village (et l'empocher ?).

Avec l'épisode des acridiens, la concurrence de coton subventionné américain, l'absence de richesses minières (excepté de l'or ; bientôt le pétrole ?), et l'enclavement, le sort de ce pays est difficile même si la croissance est de l'ordre de 6%) Mon souci est simplement de vous faire connaître la situation de ce pays qui subit -comme d'autres- une autre et terrible dictature, celle du changement climatique ... Ce secteur du Mali a subi trois années sans pluies conséquentes. Mais, cette année 2008, en juillet-août, la zone de Kouloun a vu tomber des trombes d'eau pour la plus grande joie des paysans. Cependant, d'ici six mois à un an, un nouvel épisode d'acridiens n'est-il pas à redouter ? La véritable question est que là-bas, l'agriculture doit changer de fond en comble : plus de brûlis, plus de culture extensive et hasardeuse, utilisation de goutte à goutte, de la culture oasienne (à trois étages) C'est peut-être une préfiguration de ce qui nous attend quand chez nous aussi le climat va changer drastiquement et lorsque que le prix des combustibles fossiles va exploser. L'un de nos amis, en France depuis 1986, a décidé de retourner bientôt au pays comme paysan moderne. Il est à la recherche d'une formation en agriculture biologique de zone aride et de sylviculture.

Remarque : en 2007, lors de notre dernière action, l'équipe comprenait des filles qui ont enquêté sur l'artisanat et le commerce, sur la vie des femmes et la motivation de leurs confrères électriciens. Nous sommes tellement convaincu-e-s de l'utilité de cette coopération qui nous apprend tant de choses y compris sur nous mêmes qu'un 4ème projet est évoqué.

EN novembre 2008, ici à Lille, nous avons rencontré Wangari MAATHAÏ ou "CELLE QUI PLANTE DES ARBRES". prix Nobel Alternatif 1984 et prix NOBEL de la Paix 2004, elle est venue à Lille début octobre 2008 au World Forum sur l'économie responsable. Elle participait à l'avant première du film : "NOUS RESTERONS SUR TERRE" dans lequel elle intervient avec Mikhail GORBATCHEF (ONG THE GREEN CROSS) et Edgar MORIN (philosophe). Depuis, l'équipe du lycée animé par Fatma, Didier, Pascal et Ludo, a pris le relais en février 2009, ils-elle sont retourné-e-s avec des élèves refaire l'installation électrique du centre de santé .... mais c'était le prétexte à la fromation à l'électricité de jeunes et moins jeunes maliens. QUi plus est, l'idée lancée en 2004, de réaliser une maison d'accueil est concrétisée. Elle peut accueillir des personnes car une équipe est maintenant opérationnelle pours'occuper d'eux ou d'elles. Un groupe d'une dizaine de personnes a passé une semaine sur place en février 2010. Nous avons initié le concept de tourisme amical.