François Pinault
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François Pinault en juillet 2015.
Naissance (87 ans)
Les Champs-Géraux (Côtes-du-Nord)
Nationalité française
Profession
Homme d'affaires,
Collectionneur d'art moderne et contemporain
Autres activités
Famille

François Pinault, né le aux Champs-Géraux dans les Côtes-du-Nord, est un homme d'affaires français et le fondateur du groupe Pinault-Printemps-Redoute (devenu en 2013 groupe Kering). Renommé pour sa collection d'art moderne et contemporain, il est également le propriétaire du club de football le Stade rennais.

Diplômé à 16 ans d'un collège professionnel du bois, François Pinault se tourne très tôt vers l'international. Dans un contexte de crise, il s'impose à la fin des années 1970, comme le premier importateur de bois en France. Sa capacité à revaloriser des entreprises en faillite en structurant la filière, de l'amont à l'aval, impressionne. Il cultive les amitiés tant à droite (Jacques Chirac) qu'à gauche (Michel Rocard). L'État français recourt à ses services lors des privatisations de 1986 pour redresser des sociétés publiques en déclin : l'industrie Isoroy et les imprimeries La Chapelle Darblay.

À la fin des années 1980, il est avec Vincent Bolloré et Bernard Arnault, une des nouvelles têtes de proue du redressement productif français. Avec l'appui du Crédit lyonnais, il construit un groupe français international spécialisé dans le commerce et la distribution. Il fait successivement l'acquisition en 1989 de la CFAO, en 1991 de Conforama, des grands magasins du Printemps, du vendeur par correspondance La Redoute, puis en 1994 de la Fnac. En 1997, il achète le magazine Le Point et prend en 1998, 16 % du capital du groupe Bouygues.

A partir de 1998, les acquisitions marquent le démarrage de son développement international dans le marché du luxe. La maison de ventes aux enchères Christie's en est le premier fleuron. L'achat en 1999 de marques à forte réputation, telles que Gucci ou Yves Saint Laurent, conforte la stature de multinationale de son groupe.

En 2003, François Pinault, alors troisième fortune française, passe le relai à son fils aîné François-Henri Pinault pour se consacrer à sa collection d'art moderne et contemporain, qu'il expose partiellement au Palazzo Grassi de Venise. Avec quelques 4000 pièces d'art contemporain, François Pinault est le premier collectionneur privé européen et l'un des tous premiers du monde.

Il est Grand officier de la Légion d'honneur depuis 2011.

Biographie modifier

Origines et formations modifier

François Pinault naît le dans les Côtes-du-Nord du mariage d'Eugénie Gabillard et de François Pinault, un couple de fermiers bretons exploitant un domaine de dix hectares et une scierie fonctionnant l’hiver[1]. Avec ses deux sœurs aînées et son frère cadet, François Pinault passe son enfance à Trévérien, un village de 450 habitants[2]. En 1946, scolarisé comme pensionnaire à Rennes au collège Saint-Martin tenu par les Eudistes[3],[4], il intègre à 13 ans, une école professionnelle nouvellement créée qui forme les futurs exploitants forestiers et scieurs, le Centre pyrénéen du bois à Bagnères-de-Luchon fondé en 1949 par Roger Blais[5],[6]. Diplômé, il quitte l'école à 16 ans, et parfait ses études en travaillant pour son père[7],[8].

Devançant l’appel du service militaire en 1956, il s’engage comme volontaire, et rejoint l’Algérie dans la 3e batterie du 65e régiment d’artillerie[9]. Pris dans l’engrenage d’une guerre de décolonisation sanglante, il découvre à 20 ans que l’homme est capable de commettre les pires atrocités tout en étant convaincu d’être dans le camp des justes[10]. Démobilisé en décembre 1958, il reprend le travail avec son père jusqu’à la mort de ce dernier en septembre 1959, d’une piqûre de frelon à la nuque[11],[12].

Homme d'affaires modifier

Entrepreneur dans la filière bois modifier

Négoce du bois du Nord (1962-1976) modifier

Fin 1959, François Pinault entre chez un marchand de bois, Gautier Frères, comme chef d'exploitation, chargé de l’approvisionnement auprès des bûcherons. Il épouse le la fille de son patron, Louise Gautier[11]. En janvier 1962, il reprend l’affaire de son beau-père parti en retraite, laquelle est renommée Etablissements Pinault[11]. Pour dynamiser son fonds de commerce qui ne compte que deux ouvriers, François Pinault emprunte un demi-million de francs nouveaux avec intérêts (6%) à son beau-père[13],[12]. En 1964, le chiffre d’affaires de sa PME qui fonctionne sur des précommandes atteint un million de francs[14].

En 1965, il se lance dans le commerce international du bois via une nouvelle société France-Bois[15]. Avec peu de relations et peu d’argent, il s’impose dans le port de Saint-Malo en important du bois de Suède, Finlande et d’Union soviétique[16]. Il vend, sur avance, de grands volumes de bois importés. Son chiffre d’affaires passe de 25 millions de francs en 1968 à 40 millions en 1970. Cette même année il fusionne ses deux sociétés dans Pinault-France SA[16]. Pour compléter son métier d'importateur de bois, la société Pinault se dote d’un centre de sciage et de rabotage[17]. A la fin de l’année 1972, François Pinault a acquis son premier avion privé – un Beechcraft 90, il emploie 63 employés et génère un chiffre d’affaire de 163 millions[18],[19].

François Pinault est approché par le groupe britannique Vanesta International, qui développe une activité de contre-plaqué en région parisienne[20]. Le , il vend 80% des parts de Pinault-France pour 30 millions de francs et reste le président de la société[21]. Grâce aux apports de Vanesta, François Pinault constitue un réseau d’agences sur toute la Bretagne[22]. En 1973, l'entreprise compte 186 employés et génère un chiffre d’affaires de 300 millions de francs[23].

A la suite du choc pétrolier de 1973, le marché du bois accuse une forte décote (700 francs en 1973 contre 400 francs le m3 en 1974). François Pinault maintient sa fortune grâce à de bons placements en bourse[24]. Il rachète son entreprise à Vanesta pour 10 millions de francs. Il renégocie avec ses fournisseurs scandinaves les contrats signés en échange d'un dédit de 10 millions de francs[25].

A partir de 1975, François Pinault double le volume de ses importations grâce à l'importation massive de bois du Canada[26].

Internalisation et industrialisation (1976-1987) modifier

François Pinault développe ses activités en reprenant des entreprises en redressement[27]. François Pinault rachète ainsi des maisons de négoce[28]. Dès 1977-1978, François Pinault devient le premier importateur de bois en France[29]. Il fournit un tiers de la consommation française globale d'un million cinq cent mille m3[30].

La croissance de son groupe est ensuite accélérée par une stratégie d'internalisation. Il intègre dans sa société tous les services qu'il utilise. Il dispose d'un parc de camions, de son propre système d'informatique spécialisée et de sa propre maintenance générale[29]. Il monte sa propre compagnie d’affrètement maritime dès 1976 avec l’Agence Maritime de Bretagne (AMB), il loue des navires hollandais ou suédois[30],[31]. Son chiffre d'affaires franchit le milliard de francs en 1980[29]. Le bois n'entre plus que pour 20% de son chiffre d'affaires[30].

Dans les années 1980, il développe son activité industrielle. Entre 1982 et 1984, en France, 38 fabricants d'ameublement disparaissent et la branche perd 11 000 salariés[32]. Dans ce contexte, François Pinault reprend une soixantaine de petites menuiseries fabriquant des fenêtres, des huisseries, des lambris, des toitures[33]. En 1987, François Pinault structure son groupe en trois holdings : importation, transformation et distribution[34]. Pinault Distribution coordonne plus de 70 points de vente où les particuliers peuvent acheter au détail les produits de Pinault Transformation[35].

Capitaine d'industries nationales (1986-1992) modifier

A partir de 1977, François Pinault intègre le monde parisien[36]. En 1983, Ambroise Roux, ancien patron de la Compagnie générale d'électricité (aujourd'hui Alcatel), le parraine à l'Association française des entreprises privées (AFEP). En 1985, alors que son groupe pèse 4 milliards de francs et emploie 5 500 salariés, il installe son siège social à Paris dans un immeuble de l'avenue Marceau[36]. François Pinault se porte repreneur de l'industrie du bois Isoroy, une société née des nationalisations voulues par François Mitterrand en 1982. Après deux plans de redressement et malgré l'injection par l'État français de 675 millions de francs entre 1982 et 1986, Isoroy creuse un déficit de 200 millions par an et au printemps 1986 l'entreprise dépose son bilan[37],[38]. Isoroy perd alors exactement autant d'argent que l'ensemble du groupe Pinault en gagne[38]. Pour François Pinault, Isoroy revêt une importance stratégique pour augmenter le volume de ses importations et pour développer ses points de distribution[38]. Avec le soutien du Premier ministre Jacques Chirac, François Pinault reprend Isoroy pour un franc symbolique. Edouard Balladur, ministre de l'Économie lui accorde 500 millions de francs de subvention et d'exonération fiscale en contrepartie du maintien d'un certain nombre d'emplois[39],[40].

Par ailleurs avec le soutien du Crédit lyonnais[41], François Pinault prend à titre personnel 75 % du capital de La Chapelle Darblay[42], numéro un français du papier journal, entreprise gérée par l'État depuis son dépôt de bilan en 1981. Il revend la Chapelle Darblay dans la foulée à Pinault SA pour 450 millions de francs[41]. L'acquisition du papetier La Chapelle Darblay lui permet de s'arroger l'approvisionnement des usines dont les besoins en bois s'élèvent alors à un million de tonnes par an[43]. François Pinault devient le numéro un du bois en Europe[44].

La restructuration planifiée de La Chapelle Darblay cause des tensions avec le syndicat CGT du Livre. François Pinault et ses collaborateurs sont retenus quelques heures par les militants CGT dans ses bureaux avenue Monceau[45],[46]. Cet événement marque un tournant pour François Pinault, dans une conférence de presse en 1989 il annonce la reconversion de son groupe dans des activités de la distribution[45],[47]. Pinault SA revend en 1990 La Chapelle Darblay au groupe public finlandais Kymmene pour 1,4 milliard de francs,[41] et rétrocède 225 millions de francs à l'État[43]. En 1992, François Pinault cède au groupe allemand Seribo, la société Isoroy[48].

Sous le parrainage du Crédit lyonnais modifier

L'enthousiasme et le parcours de François Pinault séduisent. Le nationaliste Jean-Yves Haberer nommé à la tête du Crédit lyonnais en 1988 par le gouvernement socialiste, encourage François Pinault à devenir une tête de proue du redressement productif français. Jean-Yves Haberer entend promouvoir un capitalisme « à la française » avec une vieille garde (Club Med, Bouygues, Lyonnaise des eaux-Dumez...) et de nouvelles figures (Vincent Bolloré, Bernard Arnault, François Pinault...)[49].

Afin de s'assurer la confiance des marchés, le Crédit lyonnais organise le l'introduction de Pinault SA - contrôlé à 52% par François Pinault et 43% par le Crédit lyonnais - sur le marché secondaire de la bourse. Au cours de cette opération, le Crédit lyonnais vend avec succès au public un dixième des parts du groupe.

Conquête de l'électronique européen (1989-1991) modifier

En 1989, après avoir acquis pour 1,6 milliard de francs environ 20% du capital de la Compagnie française de l'Afrique occidentale (CFAO), une société de distribution présente en Afrique et dans les DOM-TOM, spécialisée dans l’automobile et l'électronique, François Pinault entre dans son conseil d'administration[50]. Ayant la confiance des actionnaires majoritaires représentés par le PDG de la banque Parfinance Gérard Eskénazi, l'armateur Tristan Vieljeux et le Crédit lyonnais, il prend le le contrôle de la CFAO et succède au PDG Paul Paoli, âgé de 60 ans[51],[52]. Dès juin 1990, Parfinance se désengage presque totalement de la CFAO au profit de François Pinault[53]. François Pinault recentre la CFAO sur les technologies de pointe portées par la Compagnie de distribution de matériel électrique (CDME) dont le chiffre d'affaires est de 10 milliard de francs[54],[55]. Tout comme Pinault-Distribution, la CDME cible les professionnels de la construction et de la rénovation[54]. En septembre 1990, François Pinault annonce la fusion de la CFAO au profit de Pinault SA. À la suite de l'opération François Pinault devient actionnaire minoritaire de son groupe avec 40% du capital détenu mais conserve 57% des droits de vote[56].

En 1991, son expansion dans la distribution spécialisée en électronique est confirmée avec l'acquisition de l'Allemand Elektro-Union, du n° 3 français Groupelec implanté également en Belgique et en Espagne, et du Britannique STC Distributors[57]. L'ensemble de ces sociétés spécialisées dans la distribution de matériel électrique, dont la plus importante est la CDME, sont regroupées en 1993 dans un holding nommé Rexel[58]. Pinault SA emploie dès lors 30 000 salariés, génère une activité de 34 milliards de francs et est présente dans 31 pays[59]. Le chiffre d'affaires du groupe Pinault dépasse les 40 milliards lorsqu'en avril 1991, il achète pour 4,4 milliards de francs à Bernard Arnault l'entreprise Conforama qui, avec ses 7 milliards de francs de chiffre d'affaires, contrôle 10% du marché du meuble et 6% de l'électroménager en France[60].

Pinault-Printemps-Redoute et FNAC (1991-1994) modifier

En juillet 1991, la famille suisse Maus, propriétaire du grand magasin Le Printemps annonce à sa principale banque le Crédit lyonnais, son souhait de se séparer rapidement de ce bien. François Pinault tout comme les sociétés allemandes Quelle et Metro, spécialisées dans la distribution, se montrent intéressées[61]. Le « patriotisme économique » invoqué par François Pinault séduit Jean-Jacques Delort à la tête du Printemps et Pierre Bérégovoy ministre de l'Economie[62],[63]. Pour assurer le développement du Printemps, Jean-Jacques Delort souhaite acquérir l'enseigne Conforama[64]. François Pinault pour sa part, a besoin de liquidités pour acheter les actions de la famille Maus. Avant même que les principaux acteurs signent, une stratégie élaborée par Alain Minc est rendue publique via la presse : Pinault compte prendre le contrôle du Printemps grâce au rachat par le Printemps de Conforama[62].

Ainsi sans surprise, le 25 novembre 1991, dans le cadre d'une offre publique d'achat (OPA) visant les deux tiers du capital du Printemps, le groupe de François Pinault achète pour 3,3 milliards de francs les 40,6% de parts détenus par la famille suisse Maus. L'achat de 66% du capital du Printemps coûte au total à François Pinault 5,3 milliards de francs[65]. En août 1992, François Pinault vend Conforama au Printemps pour 4,8 milliards grâce à la trésorerie du Grand magasin - deux milliards de francs, et à un emprunt. En contrepartie du financement de l'opération, le Crédit lyonnais obtient des participations dans la holding Financière Pinault concentrant la fortune personnelle de François Pinault[66].

En décembre 1992, François Pinault lance une seconde OPA sur 100% du capital du Printemps[67]. Pinault SA fusionne avec Le Printemps. La présidence du conseil de surveillance du groupe Pinault-Printemps est confiée à Ambroise Roux[68]. Suite à la fusion, François Pinault prend possession de nombreux actifs sous contrôle du Printemps : il revend les vêtements Armand Thiery en 1993 ou encore la chaîne de magasins Prisunic en 1997 à Monoprix[69]. En revanche il conserve La Redoute et organise en 1994 la fusion avec Pinault-Printemps en février 1994[70]. Avec le temps, François Pinault s'impose comme un des leaders mondiales de la vente par correspondance : en 1997 il achète Ellos qui domine le marché en Scandinavie, en 1998 il met la main sur Brylane, n° 4 de la vente à distance aux États-Unis.

En juillet 1993, le Crédit lyonnais par le biais d'Altus avait pris possession de la FNAC en partenariat avec la Compagnie générale des eaux[71]. François Pinault prend le contrôle de la FNAC grâce au rachat par Artémis en juillet 1994 des parts détenues par le Crédit lyonnais pour 3 milliards de francs[72]. La FNAC à l'époque contrôle 14% du marché du livre en France[72].

Aventure américaine modifier

En 1991 la société d'assurance française MAAF achète à moitié prix pour Altus Finance, filiale du Crédit lyonnais, la compagnie d’assurance-vie californienne en faillite Executive Life pour un montant de 20 milliards de francs[73]. Ce rachat est réalisé à un moment où les États-Unis traversent une crise de confiance avec les junk bonds, des prises de participation dans des entreprises considérées comme dangereusement volatiles. De nombreuses sociétés tentent de se défaire de leurs portefeuilles. Le rachat d'Executive Life permet ainsi au Crédit lyonnais de mettre la main sur un portefeuille de junk bonds. Jusqu'à la fin 1992, la moitié de ce portefeuille est cédée par morceaux, et génère pour le Crédit lyonnais une plus-value de 6 milliards de francs[74]. L'opération contrevient toutefois à la législation fédérale qui interdit à une banque de détenir plus de 25 % d’une compagnie d’assurances. Le Crédit lyonnais loge ses actifs dans une structure grâce à un montage financier où François Pinault est en première ligne. Afin de respecter le seuil des 25%, il est créé en décembre 1992 une société, Artémis, possédée à 75,5% par François Pinault et 24,5% par le Crédit lyonnais[75]. Immédiatement Altus cède le solde de son portefeuille à Artémis pour 10 milliards de francs.

Le Crédit lyonnais participe au paiement de ce qu'il vend. François Pinault ne dispose pas des liquidités suffisantes. Le Crédit lyonnais octroie à Artémis un prêt obligataire de 10 milliards de francs à 8%[76], l'emprunt est garanti par les actifs de Pinault-Printemps-Redoute (PPR)[75]. En cas de non remboursement, le Crédit lyonnais devient automatiquement propriétaire de PPR. Via Artémis, François Pinault devient ainsi propriétaire du fabricant de baskets Converse, du bagagiste Samsonite, du spécialiste du traitement des eaux Culligan, de la chaîne de restaurant Chi-Chi's, de la télévision hispanique Telemundo, des enseignes de meubles Lane & Broyhill et Thomasville, des stations de ski huppées du Colorado Vail et Beaver Creek, du fabricant de chaussures Florsheim[77]. L'équipe menée par Leon Black en charge de la liquidation de ce portefeuille est maintenue par François Pinault jusqu'en 1998[78]. La même annnée, François Pinault rachète les 24,5% du Crédit lyonnais dans Artémis pour 4,1 milliards de francs, soit le double de leur valeur de 1992[79].

En 1998, l'homme d'affaires François Marland produit à la justice américaine un dossier qui aboutit à l'ouverture d'un procès contre le Crédit lyonnais et François Pinault. En 2003, le Crédit lyonnais et ses partenaires acceptent de payer 771 millions de dollars pour les fausses déclarations remises aux autorités de contrôles pour l'acquisition d'Executive Life, auxquels s'ajoutent en 2011, 150 millions de dollars d'indemnités au bénéfice de l'assureur américain AIG[80]. Quant à Artémis, le holding de François Pinault, condamné en 2006 par la justice américaine à payer 241 millions de dollars d'amende et 700 millions de dollars d'indemnités, il gagne en appel en 2008. Renvoyé devant un jury populaire, il est relaxé en 2012[81].

Consolidation d'un empire (1995-2003) modifier

À l'automne 1994, il doit subir l'opération d'un triple pontage[82]. Sa créance de 9 milliards de francs détenue par le Crédit lyonnais, est rachetée par quatre banques[83]. Il se tourne vers les places boursières. De 1995 à 1996, la capitalisation boursière de son groupe passe de 22 à 46 milliards de francs, plaçant Pinault-Printemps-Redoute au 15e rang du CAC40[84]. La santé financière du groupe lui permet d'envisager la création d'un grand groupe financier français autour de la Compagnie de Suez[85]. Seulement, les principaux actionnaires de Suez la BNP et l'Union des assurances de Paris (UAP) s'y opposent[86]. L'affaire devient politique. Afin de préserver Jacques Chirac, François Pinault renonce à ce projet[87].

A défaut de se consolider dans la finance, François Pinault vise des secteurs de la distribution à forte valeur ajoutée. En 1996, il rachète via la CFAO, la Société commerciale de l'Ouest africain (SCOA), principal répartiteur pharmaceutique d'Afrique de l'Ouest. Il continue son expansion dans le domaine de la distribution spécialisée aux professionnels. En 1997, il prend possession de Guilbert, le leader européen de la distribution de fournitures et de mobilier de bureau. En 2000 il fait l'acquisition de Surcouf, distributeur spécialisé dans les produits de micro-informatique. En 2001, il rachète le groupe Emmezeta, un des leaders de l'équipement du foyer en Italie[88].

En parallèle, en septembre 1997, en concertation avec le financier Walter Butler, il prend 37% des parts d'Ipsos, deuxième institut français derrière la Sofres et numéro huit mondial du secteur[89]. En octobre de la même année, il achète pour 200 millions de francs l'hebdomadaire Le Point dans lequel son ami Bernard-Henri Lévy tient un bloc-notes[90]. En 1999, il achète les Publications Tallandier (Historia), en 2000 les éditions Finintel (le magazine financier L'Agefi), en 2001 la Société Editions Scientifiques (La Recherche et L'Histoire) et en 2003 la Société Magazine Expansion (Le magazine littéraire)[88]. Par ailleurs, en novembre 1998, François Pinault achète auprès de Vincent Bolloré et du public, 16% des parts du groupe Bouygues contrôlant TF1[91].

A la fin des années 1990, dans un contexte de concurrence avec Bernard Arnault, il décide de diversifier ses activités dans un marché porteur à l'international. Marqué par l’empreinte grandissante de LVMH, François Pinault se lance dans l'économie du luxe. En 1998, il achète pour 8 milliards de francs la maison britannique de ventes aux enchères Christie's[92]. En 1999, avec rapidité et habilité, il prend le contrôle en 1999 de la maison de luxe Gucci, de la maison du couturier Yves Saint Laurent et de l'enseigne de chaussures Sergio Rossi. En 2000, il met la main sur le joaillier Boucheron installé place Vendôme à Paris et l'horloger suisse Bédat & Co. En 2001, François Pinault s'offre la maison de mode italienne spécialisée dans le cuir Bottega Veneta et celle espagnole créée par Cristóbal Balenciaga[88].

Suite au décès soudain de Jean-Luc Lagardère en mars 2003, François Pinault, alors troisième fortune française, au sommet de sa puissance, décide de passer le relai à son fils aîné François-Henri Pinault. Afin d'assurer la transition, François Pinault reste administrateur de PPR jusqu'en 2005. Il est encore administrateur d'Artemis, et fait partie du triumvirat contrôlant la Financière Pinault. Il consacre cependant l'essentiel de son temps à son action de mécène dans l'art contemporain[93].

Patrimoine et influence modifier

En 2015, la famille Pinault est la 8e fortune de France avec un patrimoine privé estimé à 12,7 milliards d'euros. Outre une collection d’œuvres d'art évaluée en 2014 à 1,4 milliard de dollars[94], François Pinault possède le vignoble Château Latour, un pauillac, acheté en 1993 au groupe anglais Allied Lyons[95]. Il est également propriétaire depuis 1998 du Stade rennais football club, club de football professionnel de Rennes évoluant en Ligue 1.

Collection et Fondation modifier

Palais Grassi, Venise.
Pointe de la Douane de mer, Venise.

En 1998, l'acquisition de la maison britannique de ventes aux enchères Christie's, fait de François Pinault l'un des principaux acteurs mondiaux du marché de l'art[96]. En 2012, François Pinault détient officiellement 2000 pièces d'art contemporain, officieusement deux fois plus, ce qui fait de lui le premier collectionneur privé européen et l'un des tout premiers du monde[93].

Il est introduit dans le monde de l'art par sa seconde femme, Maryvonne Pinault, antiquaire à Rennes, qu'il épouse en 1970[97]. Maryvonne Pinault est passionnée par le travail des grands ébénistes de l'époque classique, et est considérée comme l'une des premières clientes de l'hôtel Drouot à Paris dans les années 1990[98]. François Pinault est davantage intéressé par l'abstrait[98]. Pour François Pinault, « savoir observer ce qui change et évolue dans l'art est une démarche efficace pour aller au-delà de sa conception du monde et tenter de mieux comprendre ce qui se transforme autour de nous »[99]. Après avoir acquis un Paul Sérusier de l'école de Pont-Aven en 1972[100], il se met à collectionner dans les années 1980, des toiles postimpressionnistes et abstraites de l'après-guerre français (Picasso, Soulages, Clavé, Fautrier, Dubuffet ou Giacometti)[101],[102]. Il se constitue à travers la fréquentation des grandes galeries new-yorkaises la plus importante collection privée française de grands peintres américaines contemporains, allant de l'expressionnisme abstrait (Pollock, De Kooning, Rothko) au pop art (Rauschenberg, Jasper Johns, Robert Ryman, Richard Serra)[103].

En 2001, François Pinault annonce son souhait de créer une fondation d'art contemporain dont il confie la réalisation à l'architecte Tadao Ando. À l'origine son souhait était de l'installer sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt. À cause de délais administratifs trop longs, François Pinault achète le Palazzo Grassi, ex-propriété de la famille Agnelli puis de FIAT, situé à Venise sur les bords du Grand Canal. La fondation ouvre au public sa première exposition d'art contemporain en 2006. En mai 2006, il y présente une partie de sa collection personnelle. En , il obtient après une forte lutte contre la Fondation Guggenheim[104],[105], la Douane de Venise, qui devient une extension sur 5 000 m2 de ses collections. En 2008, l'architecte Tadao Ando réalise le projet architectural, et Jean-Jacques Aillagon organise l'ensemble du projet muséal sur Venise[106]. De 2006 à 2014, François Pinault a exposé au Palazzo Grassi quelques 1 420 oeuvres de 231 artistes[102].

En réaction à la fondation Pinault, son challenger, le milliardaire Bernard Arnault ordonne en 2006 la construction de la Fondation Louis Vuitton au jardin d'acclimatation à Paris, dans une construction signée Frank Gehry qui est inaugurée en 2015[102].

Relations politiques modifier

François Pinault (au centre) en compagnie de Dominique de Villepin (à gauche) et Emmanuel Cueff (à droite), en août 2006.

François Pinault a noué depuis la fin des années 1960 des connections avec l'ensemble de l’échiquier politique français. Pour autant François Pinault ne bénéficie pas d'une « immunité ». En 1997, il est redressé par le ministère de l'Economie pour manquement à l'impôt de solidarité sur la fortune qu'il n'a pas payé grâce à un artifice comptable[107].

Fondateur d'une dynastie modifier

François Pinault a eu 3 enfants de son premier mariage : François-Henri, Dominique, et Laurence qui ont grandi dans un pavillon de la banlieue de Rennes[93].

Il désigne comme son successeur son fils aîné François-Henri, diplômé d'HEC, qu'il a formé en lui confiant des responsabilités dès 1990. Avec François-Henri, le groupe Pinault est sorti du conglomérat pour se concentrer sur un métier, celui de l'habillement et des accessoires, à travers deux segments, le luxe, et le sport et life style. Avec ce recentrage depuis 2003, l'« empire PPR » est devenu aussi beaucoup plus rentable - deux fois plus de bénéfices (1,3 milliard d'euros), pour un chiffre d'affaires divisé par deux (10 milliards) en 2013. La capitalisation boursière s'est envolée[108].

Distinctions modifier

Annexes modifier

Notes et références modifier

  1. Gay et Monnot 1999, p. 17
  2. Daix 1998, p. 28
  3. Gay et Monnot 1999, p. 19
  4. Daix 1998, p. 31
  5. Institut national du bois, Revue du bois et de ses applications, vol.6, 1951, p.37
  6. Marcel Mazoyer, « Roger Blais, un maître vu par un disciple », dans Roger Blais, agronome, forestier, historien, géographe et humaniste, éd. CNRS, 1994, p. 29-31
  7. Gay et Monnot 1999, p. 20
  8. Daix 1998, p. 33
  9. Gay et Monnot 1999, p. 27
  10. Daix 1998, p. 34
  11. a b et c Gay et Monnot 1999, p. 23
  12. a et b Daix 1998, p. 35
  13. Gay et Monnot 1999, p. 25
  14. Daix 1998, p. 37
  15. Daix 1998, p. 39
  16. a et b Daix 1998, p. 48-49
  17. Daix 1998, p. 50
  18. Gay et Monnot 1999, p. 48
  19. Daix 1998, p. 51
  20. Gay et Monnot 1999, p. 43
  21. Daix 1998, p. 55
  22. Daix 1998, p. 59
  23. Daix 1998, p. 60
  24. Daix 1998, p. 62
  25. Gay et Monnot 1999, p. 47
  26. Daix 1998, p. 86-87
  27. Gay et Monnot 1999, p. 55
  28. Gay et Monnot 1999, p. 57
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  80. Executive Life : LCL et le CDR vont verser 150 millions de dollars à AIG - Les Échos, 10 octobre 2011
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  82. Daix 1998, p. 222
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  97. Airy Routier, « Patricia Barbizet, la femme de confiance », sur Challenges,
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  103. Daix 1998, p. 215
  104. « Pinault peut savourer », Le Monde du 8 mai 2007.
  105. « François Pinault gagne la bataille de Venise » Le Figaro du 6 avril 2007
  106. « Destination Venise » dans Le Figaro du 18 août 2008.
  107. Gay et Monnot 1999, p. 224
  108. Dromard et Lamigeon 2013
  109. Décret du 30 décembre 2011 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier

Bibliographie modifier

Livres édités modifier

  • Christine Kerdellant, Les Nouveaux Condottieres, dix capitalistes des années Mitterrand, Paris, éditions Calmann-Lévy, , 333 p. (ISBN 2702121497)
  • Nazanine Ravai, La République des vanités, Paris, éditions Grasset, , 350 p.
  • Pierre Daix, François Pinault, Paris, Editions de Fallois, , 257 p. (ISBN 2877063178)
  • Pierre-Angel Gay et Caroline Monnot, François Pinault, milliardaire. Les Secrets d'une incroyable fortune, Paris, Balland, , 238 p. (ISBN 2715812132)
  • Jean-Yves Haberer, Cinq ans de Crédit Lyonnais: 1988-1993, Paris, Ramsay, , 414 p. (ISBN 2841144526)
  • Stéphane Marchand, Les guerres du luxe, Paris, Fayard, , 388 p.
  • François Roche, François Pinault, l'empire menacé, Paris, Éditions du Carquois, , 176 p. (ISBN 295199270X)
  • Jean Bothorel, François Pinault : Une enfance bretonne, Paris, Robert Laffont, , 154 p. (ISBN 2221097475)
  • Frédéric Parrat, L'affaire Executive Life, Paris, Carnot, , 206 p. (ISBN 9782848551166)

Articles parus modifier

Les Echos

  • Bénédicte Epinay, « Le rapprochement avec Conforama améliorera la profitabilité du Printemps », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Nicolas Barré et Bénédicte Epinay, « Pinault-Printemps: la cour d'appel rejette le recours des minoritaires », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • J-C F, « François Pinault et Walter Butler rachètent 37 % d'Ipsos », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Pierre-Angel Gay et Caroline Monnot, « François Pinault milliardaire ou les secrets d'une incroyable fortune », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Judith Benhamou-Huet, « Que vaut la collection Pinault ? », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • « Executive Life : première audition du « délateur » François Marland », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Patricia Colmant, « Bernard Magrez, l'homme aux 35 vignobles », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )

Le Monde

  • Eric Leser et Martine Orange, « Les apprentis sorciers du Lyonnais », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

La Croix

  • Patrick Lemoine, « François Pinault a fondé son empire sur le négoce », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Sabine Gignoux, « François Pinault projette d’ouvrir un musée à Paris », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )

Libération

  • Renaud de La Baume, « La saga d'Altus (1). Les juteuses junk bonds de François Pinault », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Jacqueline Coignard, « Artémis: la bonne affaire de Pinault. Pour 4 milliards, il récupère les parts du Lyonnais dans son holding », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Renaud Lecadre, « GRAND ANGLE. 1991: le Lyonnais rachète Executive Life et ses junk bonds en or. 1999: la justice américaine va lui demander des comptes. Une trop belle affaire. Pour avoir trompé, en 1991, la confiance des autorités américaines lors du rachat d'Executive Life, le Crédit Lyonnais risque une amende de 1 million par jour, soit 2 milliards de dollars au total ! Enquête sur une affaire qui n'est pas mauvaise pour tout le monde », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )

L'Express

  • Bruno Abescat et Corinne Lhaik, « Ce banquier qui va trop loin », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Bruno Abescat, « Bouygues: les dix jours où tout a basculé », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Vincent Nouzille, Georges Dupuy et Corinne Scemama, « Enquête sur l'homme le plus riche de France », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )

Le Nouvel Observateur

  • Christine Mital, « Le Printemps : Pinault en embuscade », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne, consulté le )

Challenges

  • Airy Routier, « La vie après la vie de François Pinault », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Thiébault Dromard et Vincent Lamigeon, « Dix ans après, les héritiers Lagardère et Pinault », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le )

Les Inrocks

  • Guillemette Faure, « François Pinault, pour une poignée de beaux-arts », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le )

Le Quotidien de l'Art

  • Roxana Azimi, « François Pinault et Bernard Arnault : (In)amicalement vôtre », Le Quotidien de l'Art,‎ (lire en ligne, consulté le )

Dans la fiction modifier


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Articles connexes modifier