Acoustique Physiologique: Les Produits de distortion acoustique modifier

Introduction modifier

L’oreille a été longtemps exclusivement considérée comme un capteur de sons. Cependant, dans le cadre du processus auditif, l’oreille est également capable d’émettre des sons, ou otoémissions. Les otoémissions acoustiques (OEAs) reflètent le fonctionnement cochléaire, ces otoémissions constituent un moyen unique et privilégié d’explorer directement le fonctionnement d’une partie de la cochlée de manière objective et non invasive.

Les otoémissions acoustiques s’inscrivent dans les explorations fonctionnelles spécifiques du fonctionnement cochléaire pouvant s’appliquer notamment au dépistage de la surdité. Des études plus récentes montrent une nouvelle utilité de l’otoémission acoustique, grâce à la communication entre le liquide cérébrospinal (LCS) et les liquides de l’oreille interne.


Principes des otoémissions acoustiques modifier

La question de la signification des otoémissions acoustiques (OEA) prolonge celle de la mécanique cochléaire, examinée pour la première fois au milieu du 19ème siècle par Helmholtz, puis par Békésy qui a obtenu le prix Nobel en 1961 pour la théorie de l’onde propagée.

La théorie de l’onde propagée a présenté des limites, étant notamment insuffisante pour expliquer la sensibilité auditive fine et la sélectivité fréquentielle de l’oreille. En d’autres termes, elle n’explique clairement ni la perception auditive des sons inférieurs à 50 dB SPL, ni la discrimination de deux fréquences proches.

Dès 1948, Gold [Gold-1948] suggérait l’existence de mécanismes actifs dans le fonctionnement cochléaire. C’est cette notion de mécanismes actifs qui a conduit Kemp à découvrir les otoémissions acoustiques en 1978.

Voici en bref, comment se produit la génération et la propagation des OEAs: Les ondes sonores d’une source externe parviennent au tympan et le font vibrer. Cette vibration est transmise par la chaîne des osselets (marteau, enclume et étrier) et à travers la fenêtre ovale vers les milieux liquidiens cochléaires. L’onde sonore, arrivée dans ces milieux liquidiens, met en vibration la membrane basilaire qui sépare la rampe cochléaire de la rampe tympanique et sur laquelle, comme on a déjà vu s’alignent les cellules sensorielles. Les CCIs, une fois stimulées par les vibrations de la membrane basilaire, se chargent de la transduction du signal mécanique (onde sonore) en signal électrique (influx nerveux) transmis aux centres supérieurs du cerveau. Les CCEs, par contre, lors de la stimulation, se contractent d’une manière rapide et synchrone : cela constitue un moyen d’amplification, en termes d’intensité et de spécificité en fréquence, du signal qui est traité par les CCIs. Cette contraction des CCEs, par ailleurs, provoque en elle-même des perturbations oscillatoires dans les liquides environnants. Les ondes ainsi créées dans la périlymphe parviennent le long de la rampe vestibulaire jusqu’à la fenêtre ovale, sont transmises d’une façon rétrograde par la chaîne ossianique au tympan, pour ressortir comme des ondes aériennes dans le conduit auditif externe. Là, elles peuvent être recueillies comme "otoémissions acoustiques" par une petite sonde. Les otoémissions acoustiques peuvent être classées en deux catégories :

les otoémissions acoustiques spontanées, et les otoémissions acoustiques provoquées (provoqué signifie lorsqu’on envoie un stimulus sonore à l’oreille pour recueillir la réponse émise par les cellules ciliées de l’oreille interne).


Les otoémissions acoustiques spontanées (OEAS) modifier

Les otoémissions acoustiques spontanées sont des sons émis par la cochlée en l’absence de toute stimulation auditive. Ces OEAs font l’objet de peu de travaux en clinique, parce qu’à la différence des otoémissions acoustiques provoquées, qui sont présentes dans la quasi totalité des oreilles normoentendantes, les otoémissions spontanées ne sont pas présentes dans toutes ces oreilles.


Les otoémissions acoustiques provoquées modifier

On peut distinguer en pratique deux types d'otoémissions provoquées, celles provoquées par des sons transitoires (OEATs), et les otoémissions acoustiques provoquées par des couples de sons continus, les produits de distorsion acoustiques (DPOAEs).


références modifier

La mise au point d'une méthode de traitement du signal pour l'extraction de la pression intracranienne détectable acoustiquement par la cochlée, R. Traboulsi, thèse soutenue (2007).

--Rtraboulsi (d) 19 mai 2009 à 14:21 (CEST)