Pierre Nogaret modifier

Sommaire modifier

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  • 1 Biographie
    • 1.1 Sa vie
  • 2 Son métier
    • 2.1 Formation à Paris
    • 2.2 Travail à Lyon
    • 2.3 Spécialité, style
    • 2.4 Un artiste de renom
  • 3 Ses œuvres
    • 3.1 Son estampille
    • 3.2 Un travail de précision
    • 3.3 Les musées
  • 4 Référence

1.Biographie

1.1 Sa vie

On dispose de peu d’informations sur celui qui est considéré comme le plus grand ébéniste lyonnais du 18ème siècle ; son acte de mariage à Saint Pierre le Vieux, le 16 février 1744, indique qu’il est né à Paris et permet, par son âge, de déduire son année de naissance. Fils de Jacques Nogaret, cardeur de laine, et de Marie-Anne Goufreville au nom à consonance normande.

A sa mort, le 23 août 1771, il lui reste 4 fils et 2 filles, sur les 15 qu’il a eus avec son épouse Anne Muguet, originaire de Saint-Symphorien-de-Lay, entre Lyon et Roanne (Loire) ; il possède alors deux maisons et, l’année suivante, sa veuve vend à l’ébéniste Nicolas Parmentier son fonds d’atelier, qui ne comporte pas moins de 300 pièces de mobilier, essentiellement des sièges.

2. Son métier

2.1 Formation à Paris

D’origine Parisienne, il apprend l’art de la menuiserie chez Tilliard et de Cresson avant de venir s'installer à Lyon en 1743. Nogaret connaît la grande tradition du meuble et cette connaissance est toujours visible dans son oeuvre . L’influence de Tilliard et de Cresson, l’un pour la ligne et l’autre pour la sculpture prouve, s’il le fallait encore, que Nogaret maîtrisait le savoir-faire des maîtres parisiens. Mais, loin de se contenter d’adapter les leçons de la capitale, il sut faire œuvre originale.

2.2 Travail à Lyon

Pierre Nogaret est l’un des grands menuisiers français du milieu du 18 ème qui fit enregistrer ses lettres de maîtrises à Lyon en juin 1745. Il effectua probablement son apprentissage dans la capitale puis vint s’installer à Lyon en 1743. L’année suivante, il est mentionné en tant que compagnon dans l’atelier de François Girard installé rue Saint Romain. Quelques temps plus tard, il installa son propre atelier dans cette même rue situé dans le quartier privilégié des artisans de ce temps. Il y fait une belle carrière travaillant notamment pour une riche clientèle lyonnaise. Rares sont les menuisiers et ébénistes de province à avoir pu rivaliser, voir parfois surpasser, les créations de leur confrères parisiens du 18ème siècle. Tel est particulièrement le cas de Pierre Nogaret, artisan en sièges, qui, bien que né à Paris, œuvra toute sa vie dans la région lyonnaise. Si Nogaret se situe par la qualité et par le nombre de ses productions au centre de la production lyonnaise de sièges, qui est alors la plus importante après Paris, d’autres ébénistes sont lors actifs à Lyon, comme son beau-frère François Canot (1721-1786), qui voit en 1758 son accès à la maîtrise vivement contesté par la majorité de la corporation, et Nicolas Parmentier, dont le fils Antoine (1722- ?) est le principal fournisseur, au début du siècle suivant, du cardinal Fesch, pour le palais Saint-Jean.

2.3 Spécialité, style

Il subit très intelligemment et sans exagération, l’influence de l’époque de Louis XV, pendant laquelle le meuble se mit en harmonie avec la toilette des femmes et la galanterie des mœurs. On recherchait la grâce, la commodité personnelle, plus que l’apparat ; les sièges s’évasaient et s’élargissaient ; les pieds tourmentés, les formes arrondies, les enroulements prodigués à l’infini, les moulures contournées semblaient brisés par la fatigue du plaisir.  

2.4 Un artiste de renom

Nogaret figure au Panthéon des menuisiers. Il passe pour le plus célèbre maître en sièges de Province. Une qualité irréprochable enfin, dans la construction, dans le choix des essences et le soin apporté aux éléments de liaison font que ses productions résistent bien aux épreuves du temps. Depuis plusieurs générations, une réputation s’est faite autour de ce mobilier que l’on tend à considérer comme étant produit par Nogaret. Sa production est à la fois, et de très loin, quantitativement la plus importante à Lyon (on peut estimer que son atelier a fabriqué environ 75% des sièges lyonnais) et qualitativement le meilleur, c’est-à-dire très originale et comparable à la production parisienne, au point qu’il se vend des sièges de Nogaret sur toutes les grandes places internationales.

3. Ses œuvres

De style Louis XV rocaille avec parfois des réminiscences de la Régence, ses sièges presque toujours en noyer ciré sont pour la plupart garnis de cannes. Nogaret donne la primauté à la ligne sur le décor. Particulièrement typique de sa manière est la silhouette mouvementée d’un grand nombre de ses ouvrages. Les travaux du professeur Bernard Deloche ont permis de définir les caractéristiques de sa production, très majoritairement en bois de noyer et marquée par quelques détails techniques précis, et de dresser la typologie de ses sièges, à partir notamment de la composition de leurs dossiers, selon qu’ils sont en dos d’âne ou en cintre plat, même s’il existe des modèles atypiques, sans doute liés à des commandes spécifiques.

3.1 Son estampille

Conformément à la législation en vigueur à l’époque, Nogaret estampillait ses sièges c’est-à-dire qu’il apposait sa marque de fabrique au fer à froid sur une partie visible du siège, cette marque était la suivante (photo).

3.2 Un travail de précision

La chaise longue (photo) peut-être rattachée sans équivoque à son œuvre. En effet, elle offre des caractéristiques aussi bien techniques que stylistiques que l'on retrouve de façon récurrente dans la plupart de ses réalisations. Tout d’abord, Nogaret privilégiait le jeu de courbes et de contre courbes soulignées d’agrafes et les compositions mouvementées, ensuite il employait des accotoirs dit « en coup de fouet » et des pieds robustes au galbe prononcé ; enfin, il aimait tout particulièrement les décors sculptés, simples, composés essentiellement de Fleurette et de feuillage. L’ensemble de ces caractéristiques, figure sur le siège proposé, ainsi que sur quelques autres exemplaires estampillés.

On retrouve souvent dans l'oeuvre de Nogaret les accoudoirs en coup de fouet, les pieds robustes au galbe accentué, les moulures énergiques, le décor floral – bouquets de fleurs, pivoines, rinceaux de feuillages- sculptés avec vigueur, sans surcharge, bien intégré aux structures caractérisent ces sièges qui se signalent, en outre par une assise large et confortable, plus basse que sur les modèles parisiens.

3.3 Musées

De nos jours, certains de ses sièges figurent dans les collections des musées des Arts décoratifs, Nissim de Camondo et du Louvres à Paris, du musée d’Art et d’Histoire de Genève et des musées des Arts décoratifs et Historiques de la ville de Lyon. Mais également à Chaalis, le musée d'art et d'histoire à Genève.

4. Références

http://www.interencheres.com/ventes_aux_encheres/print_articles.php?clef_vente=20… ventes réalisées par l’étude : Conan Lyon Rive Gauche SARL

Etude Piasa pour la vente des Tableaux anciens, d’objets d’art, et de bel ameublement par les commissaires-priseurs Alexis Velliet, Henri-Pierre Teissèdre et Delphine de Courtry. Agrément n°2001-020. Sommaire n°18

Le marché, adjugé en régions / La gazette de l’hôtel Drouot -2 mars 2010 – n°10 p.188

Pierre Kjellberg, le Mobilier Français du 17ème siècle, p. 650, édition de l’Amateur, Paris, 2002.

La gazette de l’hotel Drouot, 4 mars 2005 n°9 p.240

Catalogue publié à l’occasion d’une exposition temporaire / Commissaires d’exposition : Michèle Duflot et Marie-Anne Sarda / expo en 2003

Le mobilier bourgeois à Lyon, Bernard Deloche édition l’Hermès et collection dirigée par François Dagognet