Jean-Baptiste Grange
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Jean-Baptiste Grange, à Schladming, le 21 janvier 2008
Contexte général
Sport Ski alpin
Période active ???
Biographie
Nationalité sportive Française
Naissance (39 ans)
Lieu de naissance Saint-Jean-de-Maurienne
Palmarès
Compétition Or Arg. Bro.
Jeux olympiques d'hiver 0 0 0
Championnats du monde 0 0 1
Coupe du monde (globes) 1 1 0
Coupe du monde (épreuves) 9 5 3

Jean-Baptiste Grange (né...)...

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Jean-Baptiste Grange naît le à Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie mais c'est à Valloire, non loin de sa ville natale, située au pied du col du Galibier, qu'il grandit[1]. La famille Grange évoluant dans le ski à tous points de vue — en loisir, en compétition et au niveau professionnel — dans le ski, l'enfant est baigné très tôt dans l'environnement des sports d'hiver[1]. Deuxième enfant d'une fratrie de trois, François-Cyrille est né en 1983 et Alexia en 1988, Jean-Baptiste Grange est le fils d'Annick Levrel et de Jean-Pierre Grange[1]. Tous deux furent appelés en équipe de France à partir de 1973, année marquée par l'exclusion de nombreuses têtes d'affiche de la sélection nationale — Jean-Noël Augert, Patrick Russel, Ingrid et Britt Lafforgue entre autres — suite à un conflit avec l'encadrement et la Fédération française[2]. Plus tard, celui qui s'illustrait en slalom et en slalom géant et celle qui appréciait la descente, se reconvertissent dans le commerce, ouvrant jusqu'à quatre boutiques proposant la vente et l'occasion d'équipements de sport à Valloire, dont le domaine skiable est très prisé l'hiver[1],[3]. Durant sa jeunesse, Jean-Baptiste Grange côtoie par ailleurs en son grand-père et son oncle des directeurs d'écoles de ski, un responsable de l'équipe de France masculine en la personne de Gilles Brenier ou bien l'ancien entraîneur de Luc Alphand, Jacques Martin, qui est également son parrain[1].

En 1992, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques organisés à Albertville, son frère François-Cyrille tient la main du footballeur Michel Platini, ultime porteur de la flamme olympique[4]. Jean-Baptiste, alors âgé de 7 ans, aurait pu connaître cet honneur, finalement accordé à son frère aîné[2].

C'est sa mère, professeure d'éducation physique et sportive à Modane, qui lui apprend les rudiments du ski dès l'âge de 2 ans[1],[4], avant d'inscrire son enfant au « Ski Club de Valloire de Galibier », où toute la famille fait ses armes. Ses frère et sœur suivent le même enseignement et skient également en compétition, jusqu'à l'adolescence[1]. Jean-Baptiste Grange, lui, se prend davantage au jeu, passant une à une les étapes traditionnelles du système fédéral : en sélection de district tout d'abord, au lycée à Moutiers et à Albertville, puis en équipe départementale[1],[4]. Sous les ordres de son premier entraîneur au sein du Comité de ski de Savoie quatre années durant, Pascal Silvestre, il intègre la sélection nationale en Coupe d'Europe, toujours à ses côtés[4],[3], réputé pour être le second échelon planétaire, en-dessous du circuit de la Coupe du monde de ski alpin. Pour autant, le chemin du jeune skieur n'est pas tout tracé. À 10 ans, il reçoit en effet une contre-indication médicale pour la pratique du ski en raison de deux hernies discales lombaires qui l'obligent à porter un corset. C'est à l'encontre de ce diagnostic qu'il intègre une formation « ski-étude » au collège à Modane, dont est responsable sa mère[1],[3],[2].

Malgré ses douleurs récurrentes au dos, le jeune skieur brille dès ses plus jeunes années, en prenant par exemple les deuxième et quatrième place du slalom géant et du slalom du Trofeo Topolino[5], une compétition internationale disputée chaque année dans les montagnes italiennes, réservée aux enfants des catégories benjamins et minimes et considérée comme la plus relevée à ce niveau. En France, il n'est pas en reste puisqu'il termine deuxième du « Coq d’Or », remporte le super G et le slalom de la « Scarafiotti », des performances confirmées par un titre de vice-champion de France minimes du slalom[6]. De même, en cadets, le skieur monte sur plusieurs podiums, devenant deux fois vice-champion de France du slalom, une fois du combiné[6].

Progression vers le haut niveau modifier

Le passage au niveau juniors s'avère délicat, Jean-Baptiste Grange ne parvenant pas à briller lors des Championnats de France juniors, et trop rarement sur le circuit national. À 15 ans, son premier championnat de France élite se conclue par une 88e place en super G à L'Alpe d'Huez[7]. En décembre 2001, à Val Thorens, il apparaît pour la première fois en Coupe d'Europe, l'antichambre du plus haut niveau mondial. Ses participations ce font plus régulières dès l'hiver 2002-2003, plus remarquées d'ailleurs puisqu'une 21e place en slalom à Courchevel le Modèle:Date sport lui offre ses premiers points sur le circuit continental à 18 ans[8]. Cette performance détermine sa participation aux prochains Championnats du monde juniors qu'organisent le Briançonnais, à Serre Chevalier et Montgenèvre. Aligné dans toutes les épreuves hormis en super G, Grange y obtient deux places d'honneur sur le combiné (11e) et en slalom (18e), se contentant de résultats médiocres en géant (33e) et en descente (31e)[9]. La saison 2003-2004 le voit s'affirmer comme l'un des meilleurs techniciens français de sa génération. Régulièrement classé dans les points en Coupe d'Europe, son meilleur résultat étant une 18e place en slalom à Sierra Nevada en Espagne[10], il décroche sur les pentes de Valloire, chez lui, son premier titre de champion de France juniors en gagnant le slalom le Modèle:Date sport[11]. Il devance alors un autre Savoyard, Adrien Théaux, âgé comme lui de 19 ans. Juste avant premier succès d'envergure, le Modèle:Date sport, le skieur avait disputé à Chamonix sa première course en Coupe du monde ; un slalom prématurément quitté en première manche, en raison d'une erreur commise après le premier intermédiaire[12]. Quelques semaines plus tard, il renouvelle l'expérience à Kranjska Gora en Slovénie, terminant cette fois le premier tracé au 45e rang, à un peu plus d'une seconde de la qualification pour la seconde manche[13].

Sélectionné pour la seconde année consécutive pour les Championnats du monde juniors, cette fois tenus à Maribor en Slovénie en février 2004, il ne réalise au mieux qu'une 24e place en géant, ne terminant pas la deuxième manche du slalom[14]. Il termine la saison sur un coup d'éclat lors du slalom des Championnats de France élites, aux Carroz. Troisième temps à l'issue premier tracé derrière le Britannique Alan Baxter et Sébastien Amiez, il termine finalement cinquième de la course, quatrième skieur français, à quatre dixièmes de la médaille de bronze enlevée par Stéphane Tissot[15],[16]. Passé l'été, le skieur savoyard réalise une deuxième performance significative, l'épilogue d'une année 2004 riche en progrès. À Špindlerův Mlýn en République tchèque, le Modèle:Date sport, Jean-Baptiste Grange décroche en effet son premier et unique podium en Coupe d'Europe à l'occasion d'un slalom conclu au troisième rang, à 34 centièmes de seconde du vainqueur, le Canadien Patrick Biggs[17]. À la faveur de ce premier résultat marquant sur la scène européenne, il s'invite de nouveau sur un slalom de Coupe du monde, deux jours après à Flachau en Autriche, une expérience soldée par une non-qualification en deuxième manche, en vertu du 61e temps général[18]. La suite de cette saison 2004-2005 est bien moins brillante, Grange ne réalisant au mieux qu'une treizième place sur un slalom géant[19]. Pour sa première participation complète, Grange termine l'année au 48e rang du classement général, bâtit par une 34e place en slalom, et une 35e en slalom géant[20]. Ces résultats anonymes sont pondérés par une septième place finale lors du slalom des Championnats de France élites clôturant comme d'habitude la saison hivernale, en mars à L'Alpe d'Huez. Troisième temps du premier tracé, il ne rate un premier podium national qu'au prix d'une seconde manche bien moins rapide que celles réalisées par ses concurrents[21].

2005-2006, premiers coups d'éclat en Coupe du monde modifier

C'est à Val d'Isère, lors d'un super-combiné, que Jean-Baptiste Grange se distingue pour la première en Coupe du monde, en décembre 2005

Dès le début de la saison 2005-2006, Jean-Baptiste Grange marque les esprits en réalisant une performance de premier ordre lors du premier super-combiné de la Coupe du monde 2005-2006, une course organisée à Val d'Isère dont le Critérium de la première neige fête alors son cinquantenaire[22]. Bon 34e chrono de la descente malgré son dossard 54, à plus de cinq secondes et demi du meilleur temps réalisé par le spécialiste de la vitesse, le Canadien Erik Guay, il surprend les meilleurs slalomeurs mondiaux en réalisant le meilleur temps lors de la manche de slalom qui suit, sur la piste Oreiller-Killy[22],[23]. Il devance alors de 17 centièmes de seconde l'Autrichien Rainer Schönfelder, vice-champion du monde en titre et lauréat de la Coupe du monde de slalom en 2004, tandis que le vainqueur de la course, Michael Walchhofer, meilleur descendeur du circuit mais spécialiste de l'exercice combiné, perd une seconde et 62 centièmes sur le jeune Français âgé de 21 ans[23]. Grâce à sa performance entre les piquets ce Modèle:Date sport, Grange remonte au 18e rang[22] et inscrit ses premiers points en Coupe du monde. Fort de ce résultat prometteur, le skieur se signale de nouveau, bien que de manière inachevée, une dizaine de jours plus tard en slalom, à Kranjska Gora, toujours parmi l'élite mondiale[24]. S'élançant en première manche avec un dossard élevé (le 72), sur une piste dès lors dégradée après le passage des autres participants, le Français possède le seizième temps intermédiaire à mi-parcours mais enfourche un piquet à l'approche de l'arrivée[24],[25].

Un mois après s'être révélé en France, c'est dans les Alpes suisses, à Wengen, que le skieur confirme ses dispositions en slalom en remportant de nouveau la partie technique d'un super-combiné, qu'il achève au treizième rang[26],[27]. Une semaine plus tard, c'est à Kitzbühel, en Autriche, qu'il marque de premiers points en slalom spécial et valide surtout sa qualification pour les Jeux olympiques prévus à Turin en février[28]. Qualifié pour la seconde manche malgré son dossard 61, il grimpe de la 21e à la dixième place finale à la faveur du deuxième meilleur temps sur le second tracé[29], participant ainsi au tir groupé français dans la « Mecque du ski », Jean-Pierre Vidal l'emportant tandis que Stéphane Tissot finit quatrième[28]. Les résultats positifs faisant défaut au ski français, une seule fois représenté sur le podium avant la course durant la saison, cette performance d'ensemble est vécue telle une éclaircie dont Grange est le symbole[28]. Dans les points (27e) à Schladming, l'autre slalom de Coupe du monde le plus attendu par les spécialistes, Grange abandonne la dernière course précédant le rendez-vous olympique, un super-combiné disputé à Chamonix[30], signe d'un manque d'expérience et « d'assurance »[31].

Les épreuves olympiques ont lieu à Sestrières, à la frontière franco-italienne. D'abord aligné lors du super-combiné, il demeure dans le ton de ses performances récentes avec une treizième place finale, mais ne peut rivaliser pour le podium en haut duquel l'Américain Ted Ligety est sacré champion olympique[32]. Son deuxième temps lors de la manche de slalom alimente toutefois l'espoir de briller sur le slalom, prévu onze jours plus tard, pour lequel les Français sont de sérieux rivaux au favori, l'Italien Giorgio Rocca[32],[33]. Mais tous répondent absent le jour J, Jean-Pierre Vidal se blessant la veille de la course, Rocca ne parvenant pas à gérer la pression de ses supporters sur le premier tracé et Grange abandonnant durant la seconde manche alors qu'il avait obtenu le 18e temps pour débuter[33],[34]. Ils laissent ainsi l'Autriche réaliser le triplé, mené par Benjamin Raich devant Reinfried Herbst et Rainer Schönfelder[34].



Des Mondiaux 2007 à la course aux globes de cristal modifier

Grange touche le cristal mais rate les mondiaux à domicile modifier

Grave blessure et reconquête modifier

Style modifier

Revenus modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i Dino Dimeo, « Slalhomme », dans Libération, 4 mars 2008, n°8344, p. 40.
  2. a b et c « Jean-Baptiste Grange, sur la piste du skieur qui monte », dans La Croix, 1er février 2008, n°37968.
  3. a b et c Patricia Jolly, « Trace de champion », dans Le Monde, 2 février 2008, p. 18.
  4. a b c et d Yves Billet, « La nouvelle étoile des neiges », dans Le Progrès, 14 décembre 2008, p. 20.
  5. Gérald Mathieu, « Aux origines du mâle », dans Sportweek, 30 janvier 2009, pp. 16-18.
  6. a et b Biographie de Jean-Baptiste Grange, sur jbgrange.com, site officiel du skieur. Consulté le 5 février 2011.
  7. (en) Résultats officiels du super G des Championnats de France de ski alpin 2000, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  8. (en) Résultats officiels du slalom de Coupe d'Europe disputé à Courchevel le 24 janvier 2003, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  9. (en) Résultats de Jean-Baptiste Grange aux Championnats du monde juniors 2000, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  10. (en) Résultats de Jean-Baptiste Grange en Coupe d'Europe durant la saison 2003-2004, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  11. (en) Résultats officiels du slalom des Championnats de France juniors 2001, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  12. (en)[PDF] Résultats officiels du slalom de Coupe du monde disputé à Chamonix le 11 janvier 2004, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  13. (en)[PDF] Résultats officiels du slalom de Coupe du monde disputé à Kranjska Gora le 29 février 2004, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  14. (en) Résultats de Jean-Baptiste Grange lors des Championnats du monde juniors 2004, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  15. (en) Résultats officiels du slalom des Championnats de France élites 2004, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  16. Brève dans L'Équipe, 21 mars 2004.
  17. (en) Résultats officiels du slalom de Coupe d'Europe disputé à Špindlerův Mlýn le 20 décembre 2004, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  18. (en)[PDF] Résultats officiel du slalom de Coupe du monde disputé à Flachau le 22 décembre 2004, sur fis-ski.com. Consulté le 7 février 2011.
  19. (en) Résultats de Jean-Baptiste Grange lors de la Coupe d'Europe 2004-2005, sur fis-ski.com. Consulté le 5 février 2011.
  20. (en) Classements généraux finaux de Jean-Baptiste Grange en Coupe d'Europe, sur fis-ski.com. Consulté le 7 février 2011.
  21. (en) Résultats officiels du slalom des Championnats de France élites 2005, sur fis-ski.com. Consulté le 7 février 2011.
  22. a b et c Benoît Lallement, « Walchhofer sur tapis vert », dans L'Équipe, 12 décembre 2005, p. 13.
  23. a et b (en)[PDF] Résultats officiels du super-combiné de Coupe du monde disputé à Val d'Isère le 11 décembre 2005, sur fis-ski.com. Consulté le 7 février 2011.
  24. a et b Patrick Lafayette, « Des Bleus à l'âme », dans L'Équipe, 23 décembre 2005, p. 11.
  25. (en)[PDF] Résultats officiels du slalom de Coupe du monde disputé à Kranjska Gora le 22 décembre 2005, sur fis-ski.com.
  26. Patrick Lafayette, « Miller peut-il le faire ? », dans L'Équipe, 14 janvier 2006, p. 16.
  27. (en)[PDF] Résultats officiels du super-combiné de Coupe du monde disputé à Wengen le 13 janvier 2006, sur fis-ski.com. Consulté le 14 février 2011.
  28. a b et c Benoît Lallement, « Et revoilà Vidal », dans L'Équipe, 23 janvier 2006, p. 3.
  29. (en)[PDF] Résultats officiels du slalom de Coupe du monde disputé à Kitzbühel le 22 janvier 2006, sur fis-ski.com. Consulté le 14 février 2011.
  30. (en)[PDF] Résultats officiels du super-combiné de Coupe du monde organisé à Chamonix le 3 février 2006, sur fis-ski.com. Consulté le 15 février 2011.
  31. Benoît Lallement, « Palander, à la bonne heure », dans L'Équipe, 25 janvier 2006, p. 8.
  32. a et b Rémy Fière, « Le gros lot pour Ligety », dans L'Équipe, 15 février 2006, p. 4.
  33. a et b Benoît Lallement, « Vidal va manquer », dans L'Équipe, 25 février 2006, p. 14.
  34. a et b Benoît Lallement, « Raich définitivement grand », dans L'Équipe, 26 février 2011, p. 12.

Liens externes modifier