Vaclav Radimsky

peintre tchèque

Václav Jan Emanuel Radimský, né le à Kolín (Autriche-Hongrie) et mort le à Pašinka (Tchécoslovaquie), est un peintre impressionniste tchécoslovaque de paysages.

Vaclav Radimsky
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
KolínVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Václav Radimský (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Biographie

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Vaclav Radimsky naît d'une famille d'avocats de Kolin, propriétaires d'une usine et plus tard, propriétaires terriens dans Pašinka. Après le lycée, il est allé étudier à l'étranger. Il a vécu à Munich, a étudié à Vienne, puis en France.

Il a étudié la peinture avec Eduard Peithner von Lichtenfels à Vienne et avec Eduard Schleich à Munich. En 1889, il s'est rendu en France et vers 1891, à Barbizon se joindre à un groupe de peintres (parmi lesquels figurait Paul Cézanne) qui se réunissaient à Giverny à l'hôtel Baudy, près de la maison de Claude Monet[1].

Il est cité dans le dictionnaire français des peintres, le Akoun[2].

Sophie Monneret écrit dans son livre L'impressionnisme et son époque « qu'il a appris l'impressionnisme auprès de Claude Monet... »[3].

Dans le Bénézit, il est écrit qu'il a gagné la médaille de bronze de l'exposition universelle de Paris de 1900[4].

Dans le livre À Giverny, chez Claude Monet de Marc Elder, il est question de la lettre de recommandation pour V. Radimsky, écrite par Paul Cézanne à Claude Monet.

Dans une lettre[5] datée du , Cézanne écrit à C. Monet que V. Radimsky va se présenter à lui avec sa lettre de recommandation. À partir du Le Nom de Radimsky est inscrit dans les entrées du registre-clients de l'hôtel Baudy pour un séjour de trois mois environ[6]. Le Cézanne remercie, dans une lettre, C. Monet du bon accueil accordé à V. Radimsky[7].

Dans une lettre écrite en 1894, Matilda Lewis, la sœur de la peintre impressionniste américaine Joséphine Miles Lewis, relate l'amitié entre Claude Monet, Paul Cézanne et Vaclav Radimsky[8].

Parmi les tableaux que possède la famille du peintre, il y a un admirable tableau de la maison de Monet qui a été peint par Radimsky, dans le Jardin de C. Monet. Le , à Prague, a été vendu aux enchères un tableau de Radimsky qui a été peint dans le jardin de Claude Monet intitulé Baie avec une maison rouge[9]. Les nombreuses biographies de Claude Monet nous apprennent, que mis à part Blanche Hoschedé et le portraitiste John Singer Sargent, le maître ne supportait pas que les peintres étrangers viennent travailler dans son jardin[3]. Cette permission exceptionnelle qui lui a été accordée, montre le lien d'amitié qui existait entre Claude Monet et V. Radimsky.

C'est dans la période où il vivait à l'hôtel Baudy qu'il a rencontré Louise Fromont qu'il épousera plus tard en 1918 (comme l'indique son certificat de mariage français). Il a loué la maison Rose et ensuite une des maisons de la famille Baudy, avant de se rendre au Goulet, un hameau près de Vernon, à la résidence La Bergamotte[10] qui était un ancien moulin restauré[11].

Il a vécu plusieurs années dans une des nombreuses chambres de l’hôtel Baudy où il a fait la connaissance de nombreux peintres venus des quatre coins du monde. Bon vivant, les soirs de fête, il jouait sur le piano de l'hôtel pour faire danser ses amis avec les demoiselles de la région, parmi lesquelles on trouve les filles de Mme Hoschédé[12]. La mère de V. Radimsky tenait à ce que ses enfants soient très bien élevés, Mathilda Lewis raconte, dans une lettre à sa famille[8] qu'elle a été impressionnée par Radimsky parce qu'il parle pas moins de cinq langues dont il maitrise toutes les subtilités sans compter le grecque et le latin, elle le surnomme familièrement le Bohemian[13].

Certains des peintres de l'hôtel Baudy (dont beaucoup étaient américains), sont devenus célèbres, ils ont parlé de Vaclav Radimsky à leurs disciples, une fois de retour dans leur pays. Parmi les peintres que Vaclav Radimsky a sans doute connus à l'hôtel Baudy, on peut citer entre autres peintres, le canadien William Blair Bruce, les américains Joséphine Miles Lewis, Theodore Robinson et la canadienne Gill Mary qui vivait, à Giverny, avec sa fille Marguerite.

Contrairement à la plupart des peintres qui ne restaient à Giverny, que le temps nécessaire pour étudier l'impressionnisme (environ deux à trois ans), Vaclav Radimsky a continué à apprendre et à se perfectionner sur l'impressionnisme, en France, près de Monet, pendant 28 ans. Le Musée Blanche Hoschedé-Monet de Vernon qui possède deux tableaux du peintre, écrit dans sa brochure de présentation sur Radimsky que c'est une personne très cultivée, et qu' une fois installé à la résidence La Bergamotte, Radimsky reçoit, sur lettre de recommandation, les étudiants étrangers que ses anciens amis lui envoyaient. Ses collègues, de l'époque de l’hôtel Baudy et ses élèves temporaires ont contribué à porter sa renommée aux quatre coins du monde. Une fois riche, il a acheté la résidence la Bergamotte.

Après le déclenchement de la première guerre mondiale, il avait été arrêté en tant que ressortissant d'un pays ennemi. C'est grâce à l'intervention de Georges Clemenceau qu'il a été libéré[14]. Clemenceau l'admirait[15] et possédait un de ses tableaux. En 1918, accompagné de sa femme, Louise, il a quitté la France pour retourner dans son pays natal, à Kolin. Radimsky a passé plus de temps en France (28 ans) qu'en Tchécoslovaquie (25 ans en comptant les 5 années noires de l'occupation, pendant la seconde guerre mondiale). Malgré les critiques de certains de ses compatriotes aigris, il a continué à peindre des tableaux impressionnistes jusqu'à la fin de ses jours. Il est décédé à l'hôpital de Kolin, le .

Analyse

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L'historien Karel Srp dit de son œuvre : « concentré sur les reflets sur l’eau, sur la surface d’eau en tant que telle, sur le temps qui s’écoule... C’est, je crois, le trait principal de son œuvre : les reflets, l’effet de miroir, tous ces sujets qui expriment l’unité et l’intégralité de l’univers. »[16]

L'œuvre de V. Radimsky est centré sur les reflets et la nature sur la surface de l'eau, le monde flottant. Cette expression, le monde flottant renvoie à l'origine de l'impressionnisme, les estampes japonaises Ukiyo-e[3] (Les frères Goncourt ont écrit dans un article que tout l’impressionnisme est né de la contemplation et de l’imitation des impressions claires du Japon). Monet a tapissé sa maison d'estampes japonaises. Le mot japonais 浮世絵 (UKIYO-e) utilisé pour nommer les estampes signifie, aussi, image du monde flottant[17]. Cette expression Monde flottant, Monde mouvant est une référence à la notion d'impermanence bouddhique. Cela nous rappelle la citation du philosophe grecque Héraclite d'Ephèse qui disait, en son temps, que dans ce monde la seule chose de constante, de permanente, c'est le changement[18]... Vers la fin de sa carrière, Claude Monet peint essentiellement, le monde des nénuphars flottant sur les plans d'eau.

Galerie

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Œuvres

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  • Prague, Galerie Kodl
  • Olomouc, Musée d'art d'Olomouc (cs)[19] :
    • À l'étang (vers 1903–1904, huile sur toile)
    • Paysage rural (vers 1897–1905, huile sur toile)
  • Vernon, Musée Blanche Hoschedé-Monet[20] :
    • Le cochon (1896, au dos est inscrit pour Mme Baudy)
    • Barques sur un fleuve (1906)
  • Collection privée :
    • Coucher de soleil sur le Goulet (44 × 73 cm)
    • Nénuphars sauvages (35 × 40 cm)
    • La Bergamotte (41 × 62 cm)
  • À localiser :
    • Rivière à Giverny, 1899
    • Neige sur les rives de la Seine (hiver sur la Seine, Hiver en Normandie), 1902
    • Les Fougères
    • Chemin à Giverny
    • Étang de nénuphars
    • Reflection (Reflet des arbres dans l'eau)
    • Nénuphars dans le bassin de la maison de C. Monet

Références

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  1. « il a appris la technique impressionniste à Giverny auprès de Claude Monet », Sophie Monneret, L'impressionnisme et son époque (tome II)
  2. « Vaclav RADIMSKY [1867-1946] CZ » Inscription nécessaire, sur akoun.com (consulté le )
  3. a b et c Sophie Monneret, L'impressionnisme et son époque : Dictionnaire International - Noms propres A à T, t. 1, Robert Laffont, , 997 p. (ISBN 9782221054123)
  4. Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs & graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 3, Paris, E. Gründ, , 1160 p. (lire en ligne), p. 561
  5. Lettre de Cézanne à Monet datée Barbizon,  ; collection privée, Paris musée des Lettres et Manuscrits. Lebensztejn Jean_Claude, Paul Cézanne, cinquante-trois lettres, Paris l'Echoppe 2011, 96 page 33.
  6. Registre des voyageurs de l'hôtel Baudy 1887-1899, no 410 Bibliothèque de Philadelphie Muséeum of Art; Gerdt William Giverny' Colonie impressionniste, Abbeville Press Publishers, 1993, p. 118 note no 9 p. 235 traduite par Xavier Carrère.
  7. Lettre de Cézanne à Monet, datée du écrite sur papier à en-tête de l'hôtel de l'exposition, Siron, Barbizon.(collection Cornebois , Paris, Hotel Dassault, , no 47 reproduit)
  8. a et b Lettre de Matilda Lewis à sa famille, () ; Tapuscrit, Archives of the Yale University Art Gallery. Lettre citée par Gerdts William A dans Monet's Giverny, an Impressionist Colony. Abbeville Press Publishers, 1993, P118_119 et note 6 p. 235. Traduction en français de Xavier Carrère.
  9. (en) « Evening Sale Prague 2012: The best of the Waldes Collection », La société Adolf Loos Apartment Company, a vendu aux enchères à Prague, un tableau de V. Radimsky peint dans le jardin de C. Monet ; intitulé "Bay with a Red House (probably Monet´s Garden in Giverny)", c'était le lot n°9. Accès libre, sur askart.com,
  10. Sur le panneau installé à l'entrée de la résidence, la Bergamotte, il est bien inscrit Bergamotte à l'allemande avec deux t, c'est, sans doute, un clin d'œil espiègle du peintre...
  11. Gérald Van der Kemp, Monet. Une visite à Giverny, Art Lys, 1995, page ??
  12. voir le site internet de l'hôtel Baudy (source ci-dessous)
  13. the Bohemian fait référence à sa région d'origine la bohème, une région de la Tchécoslovaquie. Ce terme n'a pas de connotation péjorative.
  14. (cs) Peter Kováč, « Návrat neprávem pozapomenutého impresionisty Václava Radimského » Accès libre, sur novinky.cz, (consulté le )
  15. Lucie Rocher, « Václav Radimsky, sur les traces de Monet à Giverny » Accès libre, sur magazine.interencheres.com, (consulté le )
  16. Magdalena Hrozínková, « Václav Radimský, le plus impressionniste des peintres tchèques » Accès libre, sur francais.radio.cz, (consulté le )
  17. Le Monde flottant désigne la population nombreuse et misérable qui vivait sur des barques dans la ville d'Edo. Cette expression est une plaisanterie au sujet des estampes qui, en plus des magnifiques paysages, montrent de Majestueux Samouraï, de superbes courtisans, de voluptueuses geisha. C'est une auto-dérision de la population d'Edo qui a du mal à survivre. Pour les habitants du monde flottant, les personnages montrés dans les estampes, appartiennent à un autre monde inaccessibles, un monde rêvé.
  18. Radimsky in C. Monet' Footsteps - Pierre Snowbal (ISBN 978-2-9548265-0-9)
  19. (en) « Radimský, Václav » Accès libre, sur muo.cz (consulté le )
  20. Béatrice Cherry-Pellat, « Un Bonnard au musée de Vernon » Accès libre, sur actu.fr,

Sources

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  • « Histoire de l'hôtel Baudy à Giverny en 1900 », sur Le blog de l'hôtel Baudy de Giverny (consulté le )
  • brochure du musée A.G. Poulin de Vernon
  • Gérald Van der Kemp, Monet. Une visite à Giverny, Art Lys, 1995
  • Radimsky in C. Monet' Footsteps - Pierre Snowbal (ISBN 978-2-9548265-0-9)
  • A Giverny, chez Claude Monet - Marc Elder

Liens externes

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