Veit Wagner

sculpteur français actif en Alsace
Veit Wagner
Le Rétable de Bergheim, configuration ouverte, 1515-1517,
(attribué à Veit Wagner)
Musée Unterlinden, Colmar.
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Œuvres principales
Retable de Bergheim, Musée Unterlinden, Colmar
• Retable de l'Église Saint-Georges de Haguenau
Le Mont des Oliviers (cathédrale de Strasbourg)
Compléments
Lieux de travail Strasbourg, Haguenau

Veit Wagner, né vers à Haguenau, est un sculpteur sur bois et sur pierre alsacien installé à Strasbourg. Artiste très apprécié, il réalisé de nombreux ouvrages dans sa région natale, dont la plupart ont été détruits ou endommagés durant la Réforme protestante au XVIe siècle, ou durant la Révolution française de 1789. Au XXIe siècle, il en subsiste quelques uns parmi les plus importants, comme : le retable du Jugement dernier de l’église Saint-Georges de Haguenau , le retable de Bergheim conservé au Musée Unterlinden de Colmar (atribution) ; les scènes de la vie de saint Pierre de Église Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg ou encore le Le Mont des Oliviers (cathédrale de Strasbourg). Il meurt à Strasbourg vers 1516.

Biographie modifier

Veit Wagner est né vers à Haguenau, fils de Heintz (Heinrich) Wagner, menuisier, lequel s’est installé dans cette ville en 1464 ou 1465. Le nom de sa mère est inconnu. Veit (dans certains documents il est aussi mentionné par le prénom « Vito » ou « Vitus »[1], ou encore « Vite » [2]) achète le droit de bourgeoisie le à Strasbourg, où il ouvre un atelier de sculpture dans la Grand’Rue[3] et devient membre de la corporation « ZurStelzen » en 1500[1].

Son œuvre est abondante. Il reçoit de nombreuses commandes des dignitaires du clergé catholique. Mais durant la réforme protestante , nombre de ses sculptures sont détruites ou gravement détériorées, comme celles de l’Église Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg, par le premier pasteur luthérien de la ville, nommé en 1524, Theobald Schwarz (de) dit Nigrinus (1485-1561)[4],[2]. D’autres subiront le même sort durant la Révolution française de 1789, comme le Mont-des-Oliviers de l’église Saint-Georges de Haguenau, commandé en bois mais finalement réalisé en pierre en 1504. Les registres font aussi état de deux crucifix en bois, dont l’on ne trouve plus trace aujourd’hui, destinés aux églises Saint-Nicolas et Saint Georges de Haguenau[3].

Parmi les œuvres qui sont parvenues jusqu’à nous, il y a : le maître-autel de l’église de Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg dont les quatre grands reliefs, actuellement placés sous l’orgue, ont survécu au zèle destructeur du pasteur Nigrinus dont il vient d'être question; le Saint-Sépulcre de l’église paroissiale d’Obernai (initialement installé à la Kapellkirche de cette ville) ; le retable de Bergheim conservé au Musée Unterlinden de Colmar[5] ; le Double buste d'évêques au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse; la tête du Christ couronné d’épines conservé à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat. Les registres mentionnent aussi un retable consacré à la Vierge Marie, réalisé pour la chapelle de l’hôpital de Baden-Baden où il a été transporté par bateau[3].

Cette énumération est loin d’être exhaustive. Le nombre de commandes figurant dans les registres et les archives consultables, laissent supposer que Veit Wagner ne travaillait pas seul, mais qu’il dirigeait un important atelier[3].

Vie privée et mort modifier

On ignore tout de sa vie privée. Il meurt à Strasbourg vers 1516, âgé de 45 ans environ.

Maître sculpteur modifier

Le nombre importants des commandes reçues témoigne du fait que Veit Wagner était très apprécié et recherché. Il est présenté comme étant un artiste habile :

« Doué du don de concevoir et de combiner sous une forme successive et scénique les sujets de son travail, cet artiste était d’une prodigieuse adresse[2]. »

Comme les autres maîtres de son époque, il aimait sculpter le bois de tilleul, facile à travailler, résistant , alors abondant dans les forêts alsaciennes[6].

Œuvres modifier

Quelques-unes des œuvres mentionnées ci-dessus, comptant parmi les plus connues, classées par ordre chronologique de réalisation.

Galerie modifier

Images des œuvres ci-dessus dans l’ordre où elles sont mentionnées.


Notes et références modifier

  1. a b et c Otton Pisot 1946, p. 323-326.
  2. a b et c Édouard Sitzmann 1910, p. 934-935.
  3. a b c et d François Joseph Fuchs, « Wagner Veit », sur alsace-histoire.org, (consulté le ).
  4. Charles Gérard 1873, p. 425.
  5. Il s'agit d'une œuvre anonyme réalisée en 1515-1517, attribuée à Veit Wagner.
  6. Charles Gérard 1873, p. 423.
  7. « Église Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg: 4 bas-reliefs : scènes de la vie de saint Pierre », notice no PM67000344, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  8. Eva Zimmermann, « Saint Égide et saint Benoît, une œuvre de Veit Wagner », in « Le musée des beaux-arts de Mulhouse », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1988, p. 5-7 .
  9. « Le retable de Bergheim, 1515-1517 », sur musee-unterlinden.com (archivé) (consulté le )

Bibliographie modifier

  • Victor Bayer, Encyclopédie de l’Alsace , 12 volumes, Strasbourg, Publototal, 1982-1986, passage consacré à Veit Wagner , volume 12, p.7760-7761.
  • La sculpture en Haute-Alsace à la fin du Moyen Âge, 1456-1521, Colmar, Les Editions d’Alsace, , 358 p. (ISBN 2-904920-02-1, EAN 9782307491484), passages consacrés à Veit Wagner, p. 330 et passim.
  • Charles Gérard, Les artistes de l’Alsace pendant le moyen-âge, volume 2, Colmar, E. Barth, , 491 p., le chapitre consacré à Veit Wagner figure pages 422-428. L’ouvrage a été rééditité par les éditions Berger-Levrault et numérisé en 2009 par l’ Université de Columbia, lire en ligne sur Google Books : [1]. Consulté le Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • B. Parent, Haguenau, page 189 et passim, Strasbourg, Art et architecture. Cahiers de l’Inventaire n° 16, .
  • Otton Pisot, Le Saint Sépulcre de Veit Wagner et les vitraux de Pierre d’Andlau dans l’église paroissiale d’Obernai, Rixhem, Sutter et Cie (conservé aux Archives de l’Église d’Alsace), , 372 p., le passage cité figure p. 323-326, lire en ligne sur Gallica : [2]. Consulté le Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Roland Recht, Nicolas de Leyde et la sculpture à Strasbourg (1460-1525), Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 417 p. (EAN 9782868202116), voir page de couverture su Google Livres : [3]. Consulté le .
  • Édouard Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. Tome 2. K-Z, Rixheim, Sutter et Cie, , 1114 p.|, passage cité p. 934-935, lire en ligne sur Gallica [4]. Consulté le Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • D.Toursel-Harster, J-P. Beck, G. Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée bleue, , 662 p. (ISBN 9782716502504), voir page de couverture sur Google Livres : [5]. Consulté le .

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier