Virginie Joron

femme politique française

Virginie Joron, née le à Troyes, est une femme politique française.

Virginie Joron
Illustration.
Virginie Joron en 2024.
Fonctions
Députée européenne
En fonction depuis le
(5 ans et 4 mois)
Élection 26 mai 2019
Réélection 9 juin 2024
Circonscription France
Législature 9e et 10e
Groupe politique ID (2019-2024)
PfE (depuis 2024)
Conseillère régionale du Grand Est

(5 ans, 5 mois et 28 jours)
Élection 13 décembre 2015
Circonscription Haut-Rhin
Biographie
Date de naissance (50 ans)
Lieu de naissance Troyes (France)
Nationalité Française
Parti politique FN/RN
Diplômée de Université de Nice

Membre du Rassemblement national, elle est conseillère régionale du Grand Est de 2016 à 2021 et députée européenne depuis 2019, réélue en 2024.

Ses prises de positions, notamment sur la pandémie de Covid-19, et ses liens avec les régimes russe, syrien ou indien provoquent des controverses.

Biographie

modifier

Naissance, études et profession

modifier

Virginie Joron naît le à Troyes, dans l’Aube[1].

Elle est diplômée en droit à l’université de Nice[2]. Venant de Fréjus, elle s’installe en Alsace en 2000[2]. Elle est cadre dans les assurances.

Parcours politique

modifier

En 2015, elle se présente sous les couleurs du Front national (FN) dans le canton de Saverne (Bas-Rhin), avec Patrick Kleinklaus : le binôme arrive en tête du premier tour avec 29,8 % des suffrages, puis récolte 36,4 % des voix au second, insuffisant pour devenir conseillère départementale[3]. L’année suivante, Virginie Joron devient conseillère régionale du Grand Est après avoir été élue sur la liste FN[4]. Aux élections législatives de 2017, elle arrive troisième au premier tour, avec 15,75 % des voix, dans la septième circonscription du Bas-Rhin.

Elle est en huitième position sur la liste du Rassemblement national (ex-FN) aux élections européennes de 2019. Elle est élue députée européenne à l’issue du scrutin[1]. Pierre-Louis Mériguet, un ancien identitaire au « parcours tumultueux » selon 20 Minutes (leader du groupuscule tourangeau Vox Populi, condamné pour avoir giflé un avocat en 2014), fait partie de ses assistants parlementaires[5].

En 2021, elle souhaite être tête de liste du RN aux élections régionales dans le Grand Est mais celle-ci revient à Laurent Jacobelli[6]. Elle n’est pas présente sur la liste conduite par celui-ci, quittant ainsi le conseil régional[7].

En 2024, elle est de nouveau candidate aux élections européennes, en 16e position de la liste Rassemblement national de Jordan Bardella[8]. La même année, après avoir été réélue eurodéputée, elle est candidate aux élections législatives pour la deuxième circonscription du Bas-Rhin[9],[10]. Elle se qualifie pour une triangulaire au second tour mais y conserve sa troisième place et est battue avec 22,94% des suffrages exprimés, le sortant de l'union de la gauche, Emmanuel Fernandes, étant reconduit avec presque la majorité absolue (48,79%), et la candidate non désistée d'Ensemble pour la République, Rebecca Breitman, totalisant 28,28% des voix[11].

Prises de position et controverses

modifier

Le quotidien Libération décrit Virginie Joron comme « hostile aux migrants » à la suite de son commentaire d'une vidéo partagée par Clément Martin, porte-parole de Génération identitaire[12].

Voyage en Syrie

modifier

En 2019, Virginie Joron effectue un voyage en Syrie qui suscite la polémique et durant lequel elle rencontre le président Bachar el-Assad durant deux heures, aux côtés d'autres membres du Rassemblement national : Thierry Mariani, Nicolas Bay et Andréa Kotarac[13]. Elle se rend également à Maaoula et Saidnaya, « mais pas pour y voir la prison qualifiée d'« abattoir humain » par Amnesty International », dont elle rejette les rapports, selon L'Est Républicain[14],[15]. Elle a également profité du voyage pour rencontrer les bénévoles de l'association SOS Chrétiens d'Orient[14].

Ce voyage est qualifié par Romain Herreros du HuffPost de « promotion » du régime syrien et d'« opération réhabilitation »[16]. De retour en France, prise dans une alerte à la bombe, elle écrit sur un réseau social que Paris est « plus dangereux que Damas », « ville où il fait bon vivre », selon elle, déclenchant la colère de nombreux internautes, qui rappellent qu'elle évoque la capitale d’un pays en proie à une guerre civile[17].

Observation de scrutins en Russie ou en Crimée occupée

modifier

En 2018 et 2021, Virginie Joron se rend en Russie ou en Crimée occupée pour endosser le rôle d'observateur électoral lors des élections russes[18]. En juillet 2020, elle est observatrice lors du référendum constitutionnel russe en Crimée, jugé non démocratique par l'opposition russe. Son rôle est considéré comme un moyen de légitimation de l'annexion illégale par la Russie en 2014, elle dit ne pas se rappeler de qui l'a invitée. Les observateurs légitimes, comme ceux de l'OSCE ou de l'ODIHR, ne sont eux pas conviés[19].

En juin 2021, le Parlement européen place six députés européens français, dont Virginie Joron, sur une « liste noire » les empêchant pour six mois d’effectuer des missions d’observation d'élections à l'étranger. L’assemblée reproche à cinq élus RN, d'avoir bénéficié de voyages luxueux les ayant conduits à produire des rapports positifs sur la tenue d’élections en Crimée et au Kazakhstan[20],[21],[22].

Accusations de désinformation

modifier

Aux côtés de Thierry Mariani et d'autres élus du RN, Virginie Joron est accusée d'avoir participé à une campagne de propagande pour le Premier ministre indien nationaliste hindou Narendra Modi, avec la publication de tribunes dans EU Chronicle, un site de désinformation, à la suite d’un voyage au Cachemire en 2019, notamment sponsorisé par le groupe Srivastava, organisateur de ce voyage controversé dans la zone qui était alors coupée du monde et dans laquelle les députés indiens avaient interdiction de se rendre. Cette vaste campagne de désinformation vise notamment les Indiens[Comment ?], et cherche à « faire parler un ou deux députés européens et [à] présenter ces déclarations, par le truchement de faux médias et fausses ONG, comme une position officielle de l’Union européenne »[23],[24],[25],[26],[27],[28].

Pandémie de Covid-19 et vaccination

modifier

Virginie Joron milite contre la stratégie vaccinale de l'Union européenne et contre le vaccin anti-Covid-19[29]. Elle rédige la préface d'un livre conspirationniste[30] sur la vaccination, aux côtés de Martine Wonner. Elle utilise son mandat de députée européenne pour inviter au Parlement de Strasbourg des personnalités controversées dans le monde médical et appartenant à la sphère de la désinformation sur la pandémie, comme Christian Perronne et Alexandra Henrion-Caude[10].

Interrogée lors de la campagne de juin 2024 par BFM TV sur sa position concernant la vaccination, elle nie être « antivax ». Elle réclame de la transparence et affirme avoir été témoin d'effets secondaires importants du vaccin[31].

Notes et références

modifier
  1. a et b « Virginie Joron », sur europarl.europa.eu (consulté le )
  2. a et b « Virginie Joron et Baptiste Pierre pour le Front national », sur dna.fr (consulté le ).
  3. « Résultats des élections départementales de 2015 dans le canton de Saverne », sur interieur.gouv.fr (consulté le )
  4. « Élections européennes : le Rassemblement National en campagne », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  5. « Un ex-identitaire sur la liste du RN pour les municipales à Strasbourg », sur 20minutes.fr (consulté le )
  6. « Laurent Jacobelli tête de liste du RN dans le Grand Est aux prochaines élections régionales », sur lunion.fr, (consulté le ).
  7. « Candidature dans le Grand Est : liste LRN conduite par M. Laurent Jacobelli », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  8. « Européennes 2024 : les candidats de la liste Rassemblement national (RN) », sur Toute l'Europe,
  9. « Strasbourg - Illkirch : Virginie Joron (RN) oppose « l’ordre au désordre » », sur dna.fr, (consulté le )
  10. a et b « Complotistes, antivax, sectaires… Ces candidats fâchés avec la vérité scientifique », sur L'Express, (consulté le )
  11. « Législatives 2024 : découvrez les résultats définitifs du second tour à Strasbourg », sur actu.fr, (consulté le )
  12. Jacques Pezet, « Non, cette vidéo ne montre pas des migrants maltraiter des enfants à la frontière grecque pour les faire pleurer », sur libération.fr, (consulté le )
  13. (en) belaichsophie, « Ziad Majed: le repositionnement de la France en Syrie est « un défi » », sur political.fr, (consulté le )
  14. a et b « Syrie. Virginie Joron à Damas pour relayer le discours d’Assad », sur estrepublicain.fr (consulté le )
  15. « Syrie. Virginie Joron trouve son chemin de Damas », sur dna.fr (consulté le )
  16. Romain Herreros, « De retour de Syrie, cette élue RN estime que Paris est plus dangereuse que Damas », sur huffingtonpost.fr, (consulté le )
  17. « Tout juste revenue de Syrie, une élue RN trouve Paris plus dangereuse que Damas », sur Le Point.fr,
  18. « Qui sont les candidats prorusses du RN », sur La Tribune, (consulté le )
  19. Lola Manecy, « Virginie Joron placée sur une "liste noire" au Parlement européen », sur Rue89 Strasbourg, (consulté le )
  20. (en) « [Exclusive] MEPs blacklisted for fake election-monitoring trips », sur EUobserver (consulté le )
  21. Emmanuel Berretta, « Pourquoi Thierry Mariani écope d’une sanction du Parlement européen », sur Le Point, (consulté le )
  22. « Cinq eurodéputés français, dont Thierry Mariani, soupçonnés d’avoir émis des rapports complaisants », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  23. « Mariani épinglé pour sa participation à des opérations de propagande en Inde », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  24. « Une vaste campagne de désinformation et d’influence indienne en Europe dévoilée », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  25. (en) EU Disinfo Lab, « Indian Chronicles Full Report », sur disinfo.eu, .
  26. (en-US) « New pro-India EU website enrolling MEPs campaigns against Pakistan », sur politico.eu, (consulté le )
  27. « Inde. Cinq élus RN visitent en grande pompe le Cachemire coupé du monde », sur courrierinternational.com, (consulté le )
  28. « Faux médias, fausses ONG : une vaste opération d’influence indienne débusquée à Bruxelles », sur rtbf.be, (consulté le )
  29. Nicolas Massol, « Le RN au Parlement européen, enquête sur des amateurs professionnels » Accès payant, sur Libération, (consulté le )
  30. Tous vaccinés, tous protégés ?. Vaccins Covid-19, chronique d'une catastrophe sanitaire annoncée - Christine Cotton
  31. "Il y a un vrai sujet à débattre": Virginie Joron (RN) revient sur sa position concernant les vaccins, consulté le

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier