Vot Tande
L'îlot Vot Tande (Vot Tade en löyöp, Vet Men Tagde ou Vet Tagde en mwotlap, Vat Ganai en mota) est un îlot inhabité du nord des îles Banks, au Vanuatu.
Vot Tande Vet Tagde (mul) | ||
Vot Tande | ||
Géographie | ||
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Pays | Vanuatu | |
Archipel | Îles Banks | |
Localisation | Océan Pacifique | |
Coordonnées | 13° 15′ 32″ S, 167° 38′ 35″ E | |
Superficie | 0,24 km2 | |
Point culminant | 64 m | |
Géologie | Île volcanique | |
Administration | ||
Province | Torba | |
Démographie | ||
Population | Aucun habitant | |
Autres informations | ||
Fuseau horaire | UTC+11 | |
Géolocalisation sur la carte : Vanuatu
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Îles au Vanuatu | ||
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Vot Tande est en réalité un petit archipel, composé d'un îlot principal et de trois îlots secondaires au nord. Sa surface totale est de 0,24 km2.
Toponymie
modifierDans les langues locales des îles Banks, l'île est nommée littéralement « Rocher aux frégates »[1], du nom d'un des oiseaux qui le colonisent en nombre.
Ainsi, le nom local de cet îlot en löyöp, langue parlée à Ureparapara, est Vot Tade [βɔt.taⁿdɛ]. En mwotlap, langue de Motalava, l'île est nommée Vet Tagde [βɛtaɰⁿdɛ] ou Vet Men Tagde [βɛt.mɛn.taɰⁿdɛ][1]. En mota, elle est nommée Vat Ganai [βatɣanai].
Les géographes ont proposé plusieurs transcriptions de ces noms locaux. L’orthographe Vot Tande constitue une transcription de la forme löyöp. Quant au nom Vétaounde, trouvé parfois sur certaines cartes francophones, il s’agit d'une tentative de transcrire la forme mwotlap Vet Tagde [βɛtaɰⁿdɛ].
En ce qui concerne l'Organisation des Nations unies, l'organisation tranche plutôt pour le nom de Vat Ganai comme le laisse suggérer une carte de la collection de la Bibliothèque des Nations unies datant de 1984[2]. Par une mauvaise lecture de Vatu Ghanai, l'îlot fut également nommé Vatu Rhandi au xixe siècle[3].
Géographie
modifierLocalisation
modifierL'îlot est situé à l'extrême nord du Vanuatu, au nord-est de la province de Torba dans l'océan Pacifique Sud-Ouest.
Il est distant de 38,2 kilomètres des îles Rowa, les îles les plus proches ; de 69 kilomètres de Sola, le chef-lieu de la province ; de 500 kilomètres de Port-Vila, la capitale du pays ; de 1 120 kilomètres de l'île Hunter, l'île la plus au sud de Vanuatu (appartenant à la France mais revendiquée par le Vanuatu) ; et de 187 kilomètres de Naunonga, l'île étrangère la plus proche (île des Îles Salomon).
Avec une superficie de 0,24 km2, l'îlot est l'un des plus petits du Vanuatu.
Géologie et relief
modifierLe fossé de Vot Tande[4] est une caractéristique majeure de l'îlot. Ce fossé apparaît dès les premières activités volcaniques dans la zone autour de l'îlot aux alentours de 5,3 à 2,5[5] ou 2,8[6] millions d'années ou 6 millions d'années[7]. Le volcan sous-marin qui est à l'origine de l'îlot, quant à lui, s'est éteint il y a près de 3,5 millions d'années[8].
Vot Tande est un îlot basaltique qui voit le jour après plusieurs centaines de milliers d'années d'activités volcaniques sous-marines qui relâchaient en continu de la lave. Il partage cette caractéristique avec de nombreux îlots et îles faisant partie de l'arc des Nouvelles-Hébrides (Futuna, Mere Lava, Éfaté, Nguna ou encore Tanna)[9].
Cet îlot se situe pile sur la frontière délimitant le bassin nord-fidjien et l'arc des Nouvelles-Hébrides. Mais le graben de Vot Tande se situant sur l'extrême bordure est de l'arc, l'îlot fait partie des Nouvelles-Hébrides et non pas du bassin fidjien. En outre, la ride de l'îlot marque également la limite entre l'océan à proprement parler et l'arc[10].
Des études menées en 1990 par Jacques Récy (et al.) on permis de connaître la nature et l'origine de ce fossé. Premièrement, le graben est divisé en deux parties distinctes par une ride composée en partie par des éléments de basalte orogénique calco-alcalin datés d'entre 4,9 et 4,8 millions d'années ainsi que de fragments volcano-sédimentaires. La composition de cette ride a été définie après un dragage réalisé dans le but de l'étude ; ce même dragage a permis la découverte de microfaunes beaucoup plus récentes s'étalant sur une période de 3,4 à 0,5 millions d'années[11]. Les dernières traces d'activités volcaniques remontent quant à elles à maximum 2,3 millions d'années ce qui laisse à penser que l'îlot est apparu plus tôt mais ce n'est qu'une supposition[12].
L'îlot volcanique culmine à 64 mètres au-dessus du niveau de la mer et est la plus ancienne des îles du groupe des îles Banks[13].
Caractéristiques
modifierL’îlot servait aux pirogues venant des îles Santa Cruz et plus particulièrement de Tikopia pour un arrêt au bout de trois jours de navigation[réf. nécessaire]. À partir de là, elles changent de direction pour aboutir au milieu de l'arc dessiné par les îles Banks[pas clair], ou pour arriver à Santo s'ils sont à la recherche d'un travail mieux rémunéré qu'aux îles Salomon.[Information douteuse] L'îlot contient des cocotiers, des bananiers et un champ de taros[réf. nécessaire], qui permettent aux équipages de se rassasier contre un travail d'entretien de ce précieux matériau alimentaire.[pas clair]
Faune
modifierUne trentaine d'espèces d'oiseaux ont été répertoriées sur l'îlot, aucune n'est endémique de l'île mais parmi les espèces, au moins cinq sont des espèces d'oiseaux menacées et huit ont été aperçues que très rarement.
On peut donc y croiser deux espèces de phaétons (ceux à brins rouges et à bec jaune), une espèce d'océanite (à ventre blanc), huit espèces de pétrels (celles de Gould, à collier, à ailes noires, de Solander, de Trindade, maculé, à col blanc et de Tahiti), cinq espèces de puffins (celles de fouquet, à bec grêle, fuligineux, à pieds pâles et de Baillon), deux espèces de frégates (celles d'ariel et du Pacifique), deux espèces de fous (celles à pieds rouges et brun), une espèce de labbe (celle de pomarin), deux espèces de noddis (celles brune et noire), une espèce de Gygis (celle blanche) et cinq espèces de sternes (sternes fuligineuse, de Dougall, diamant, pierregarin et huppée)[14].
Les espèces menacées sont les pétrels de Gould, à collier, de Solander, de Trindade et à col blanc dont le statut est vulnérable.
Histoire
modifierDécouverte par les Européens
modifierL'îlot est découvert par les Européens en 1788 ; c'est l'administrateur colonial et officier de la Royal Navy anglais William Bligh[15] qui le découvre alors qu'il commande le HMAV Bounty.
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- François, Alexandre. 2020. Dictionnaire culturel mwotlap–français–anglais. Paris: CNRS. entrée Vet Tagde.
- Cf. National report of Vanuatu : 8th United Nations Conference on the Standardization of Geographical Names, Bibliothèque digitale des Nations Unies.
- Cet usage est mentionné, et critiqué, par l'ethnologue et missionnaire anglican Robert Henry Codrington (en): (Codrington 1891: p.7).
- « Tectonique et volcanisme sous-marin à l'arrière de l'arc des Nouvelles-Hébrides (Vanuatu, Pacifique sud-ouest) : résultats préliminaires de la campagne SEAPSO Leg II du N/O Jean-Charcot- fdi:24216- Horizon », sur www.documentation.ird.fr (consulté le )
- Monjaret et al. 1987, p. 605
- Récy et al. 1990, p. 181
- Peate et al. 1997, p. 1332
- Peate et al. 1997, p. 1339
- Peate et al. 1997, p. 1338
- Sage et Charvis 1991, p. 48
- Récy et al. 1990, p. 177
- Récy et al. 1990, p. 180
- « Vot Tande Volcano, Vanuatu | John Seach », sur volcanolive.com (consulté le )
- Liste des espèces d'oiseaux dans la région de Vat Ganai
- Quanchi et Robson 2005, p. 17
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifierdocument utilisé pour la rédaction de cet article :
- (en) David W. Peate, Julian A. Pearce, Chris J. Hawkesworth et al., Geochimical variations in Vanuatu arc lavas: the role of subducted material and a variable mantle wedge composition, vol. 38, n° 10 : Journal of Petrology, (lire en ligne [PDF]), pp. 1331-1358.
- Françoise Sage et Philippe Charvis, Structure profonde de la transition arc insulaire-bassin marginal dans le nord des Nouvelles-Hébrides (Vanuatu, Pacifique sud-ouest), t. 313, série II : Géophysique marine (Compte Rendu de l'Académie des sciences de Paris), Académie des sciences, (lire en ligne [PDF]), pp. 41-48.
- (en) Gary H. Greene, Jean-Yves Collot, Michael A. Fisher et al., Neogene tectonic evolution of the New Hebrides island arc: A review incorporating ODP drilling results, vol. 134 : Proceedings of the Ocean Drilling Program, Scientific Results, College Station, Ocean Drilling Program, (lire en ligne [PDF]), pp. 19-46
- Jacques Récy, Bernard Pelletier, Philippe Charvis et al., Structure, âge et origine des fossés arrière-arc des Nouvelles-Hébrides (Sud-Ouest Pacifique), vol. spécial 10 : Oceanologica Acta, (lire en ligne [PDF]), pp. 165-182.
- Marie-Claire Monjaret, Hervé Bellon, Patrick Maillet et al., Le volcanisme des fossés arrière-arc des Nouvelles-Hébrides (campagne SEAPSO Leg 2 du NI0 Jean-Charcot dans le Pacifique Sud-Ouest): Datations K-Ar et données pétrologiques préliminaires, t. 305, série II : Âge (Compte Rendu de l'Académie des sciences de Paris), Académie des sciences, (lire en ligne [PDF]), pp. 605-609.
- Max Quanchi et John Robson, Historical dictionary of the discovery and exploration of the Pacific islands, Scarecrow Press, , 338 p. (ISBN 0810865289 et 9780810865280, lire en ligne ).
- (en) Philippe Charvis et Bernard Pelletier, The northern New Hebrides back-arc troughs: history and relation with the North Fiji basin, vol. 170, n° 3-4, Tectonophysics, (lire en ligne ), pp. 259-277
- (en) Robert Henry Codrington, The Melanesians: studies in their anthropology and folk-lore, vol. 9, n° 1, série II : ATLA monograph preservation program, Clarendon Press, , 419 p. (ISBN 0524033641 et 9780524033647, lire en ligne )