Wikipédia:Lumière sur/Aspects économiques et logistiques des guerres napoléoniennes

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L'armée napoléonienne en campagne, d'après Jacques Swebach.
L'armée napoléonienne en campagne, d'après Jacques Swebach.

Les aspects économiques et logistiques des guerres napoléoniennes sont constitués par l'ensemble des facteurs économiques qui concoururent à la gestion matérielle – politique économique, production, etc. – et financière – financement des dépenses de guerre, etc. – des guerres menées sous le Premier Empire et par les causes et conséquences économiques de ces conflits. Ils couvrent également la gestion des ressources industrielles en vue de la production des armes et équipements militaires et l'organisation de celle-ci ou encore la logistique militaire et l'intendance militaire en vue de l'approvisionnement des armées en campagne.

Lors de tout conflit d'envergure, la gestion des ressources économiques et logistiques des belligérants en vue de l'équipement et de l'approvisionnement de leurs forces armées est l'un des aspects majeurs de la « conduite de la guerre », tout autant que la tactique et la stratégie militaires sur les théâtres d'opérations et champs de bataille, et les guerres napoléoniennes n'y font pas exception.

Napoléon s'intéressa personnellement aux questions de logistique et d'« économie militaire » dès l'époque du Consulat et fut efficacement secondé par Pierre Daru, intendant général de la Grande Armée dès 1806 et qui occupa encore par la suite différents postes-clés dans l'administration et l'intendance militaires des armées napoléoniennes. Les deux hommes furent à l'origine de la réforme ou de l'organisation de différents corps et services chargés de ces missions logistiques et administratives comme ceux des « commissaires-ordonnateurs de guerre », des « inspecteurs aux revues » ou des services du train.

En ce commencement du XIXe siècle, qui voit les débuts de la Révolution industrielle, la France, nettement moins engagée dans ce processus que son principal adversaire le Royaume-Uni, doit avant tout compter sur l'artisanat et la petite industrie – les manufactures – pour la fourniture de matériel et d'équipements à ses armées. Avec les conquêtes militaires du Consulat et de l'Empire, qui viennent s'ajouter à celles de la Révolution (notamment l'Italie et la Belgique), c'est presque toute l'Europe qui, de gré ou de force, se retrouva impliquée jusqu'en 1813 dans l'« effort de guerre » napoléonien, y compris dans son financement par le biais d'indemnités de guerre imposées aux nations vaincues.

À la veille de la campagne de Russie de 1812, l'armée napoléonienne aligne quelque 690 000 soldats français et étrangers. Si ces chiffres restent « modestes » par rapport aux millions d'hommes mobilisés au cours des guerres mondiales du XXe siècle, armer, équiper et nourrir une telle force armée représentera un effort économique et logistique considérable pour l'époque.